[Itw & Expo] Yôko IMOTO, conteuse pour petits et grands

De passage à Paris à l’occasion de l’exposition inédite de son travail hors de l’archipel nippon, la célèbre auteure de la littérature jeunesse nous a permis de découvrir près d’une centaine de ses dessins originaux. L’œuvre d’une artiste toute en tendresse.

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Yôko Imoto. Photo par Floriant Lambert ©Journal du Japon – Tous droits réservés

C’est l’histoire de petite Mimi. Joues roses et museau rond, le petit lapin marche dans la neige avec sa grande sœur sous les flocons. Petite Mimi n’a pas de moufles. Elle a froid. Sa sœur lui donne alors l’une des siennes et garde la seconde. Comme elles se donnent la main, cela suffit pour l’une comme pour l’autre. Car se donner la main tient bien chaud. Et quand on s’entoure de plus en plus d’amis, il n’y a plus besoin de moufles du tout. La chaleur humaine fait le reste. Le dernier opus en date de Yôko IMOTO (Les moufles, éditions Nobi nobi !) ne dépare pas des contes que l’auteure créée et illustre depuis 30 ans. Plus de 400 œuvres en tout, vendus à 30 millions d’exemplaires. Des contes japonais mais aussi les grands classiques internationaux, tels que La Belle au bois dormant, Les trois ours, Le loup et les sept chevreaux.

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Quelques œuvres de Yôko Imoto. Photo par Floriant Lambert ©Journal du Japon – Tous droits réservés

Du 18 au 26 avril 2015, l’espace Beaurepaire a exposé 91 dessins originaux. Des œuvres que Yôko IMOTO a voulu faire découvrir au public parisien et d’une joliesse à faire renaître les âmes d’enfants oubliées. Extrêmement tendres, tout en précision et en harmonie, les dessins revêtent des nuances tout droit sorties des rêves de coton, gamins et familiers. Des teintes pastel rehaussées ici et là de couleurs vives.

De la technique et de l’inspiration

Celle qui a fait ses classes à l’université des arts de Kanazawa, lauréate en 1985 et 1986 du prix des critiques en herbes de la Foire du livre de la jeunesse de Bologne, veut garder sa technique de création secrète. Yôko IMOTO explique cependant qu’elle colorie sur du papier japonais traditionnel washi. « Le papier est découpé, colorié et collé sur une feuille. Je dessine et redessine avec des pinceaux, de la peinture à l’eau, en spray, des pastels. Mais ce qui m’importe est plus ce que je dessine que la technique en elle-même ».

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Yôko Imoto. Photo par Floriant Lambert ©Journal du Japon – Tous droits réservés

Yôko IMOTO dessine beaucoup de personnages animaliers. Renards (Le renard et la fleur ou Kitsune to tsukimisoû), oiseaux (Le rêve de l’étourneau ou Mouk dori no yume), écureuils… Dans Les animaux, les chatons se blottissent contre le ventre de leur maman, un petit koala est perché sur le dos de son aînée et les éléphants se câlinent, trompes enlacées. Des images « sans symbolique mais choisies au gré de l’inspiration et du moment que cela sert l’histoire », précise la dessinatrice. Certaines sont mignonnes à croquer, telles La petite poucette, assise sur une tulipe rouge dans une robe de pétale rose, ou encore Les lutins de la forêt dansant sur l’eau au milieu des souches d’arbres et du son des violons.

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Les lutins de la forêt. Photo par Floriant Lambert ©Journal du Japon – Tous droits réservés

D’autres contes sont tout simplement poignants, notamment Le bon petit chien Hachi (Itoshi no Hachi). Le livre s’inspire de l’histoire vraie d’un chien Akita qui, malgré la mort de son maître, a continué à attendre son retour du travail devant une gare de Shibuya, à Tōkyō, pendant presque dix ans. L’endroit est devenu un point de rencontre connu où trône une statue en bronze. Hollywood en a également fait un film en 2009, Hatchi : A Dog’s Tale.

Des histoires d’enfants pour adultes

Paradoxalement, Yôko IMOTO avoue dessiner d’abord pour les adultes. « S’ils sont émus par l’histoire, ils communiquent ce sentiment aux enfants ». C’est peut-être la raison pour laquelle ses contes véhiculent des messages forts : le vivre-ensemble, la solidarité, la fraternité… Des sujets dans l’air du temps, à l’échelle de l’archipel nippon mais aussi internationale. Des valeurs que l’auteure cherche aussi à transmettre « depuis longtemps et pour toujours ». Son prochain livre parlera de Tanabata (La septième nuit du septième mois), une histoire d’amour entre une déesse tisserande et un mortel, inspirée de la fête traditionnelle des étoiles, que les Japonais célèbrent encore aujourd’hui.

Cette nouvelle création viendra rejoindre les étagères de livres que Yôko IMOTO se plaît à nommer, avec une grande affection, « ses chers enfants ».

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Exposition Yôko Imoto. Photo par Floriant Lambert ©Journal du Japon – Tous droits réservés

Découvrez Yôko IMOTO à travers son titre Les moufles édité chez nobi nobi (13.5 €) ou retrouvez l’artiste sur son site officiel japonais. Plus d’informations sur l’Espace Beaurepaire sur son site officiel. Retrouvez également notre album photo de événement !

Remerciements à Yôko Imoto pour son temps ainsi qu’à nobi nobi pour la mise en place de cette interview.

 

10 réponses

  1. 6 juin 2015

    […] Journal du Japon [Itw & Expo] Yôko IMOTO, conteuse pour petits et grands Journal du Japon … à 30 millions d'exemplaires.  […]

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