[Live Report] Moumoon : petite parenthèse enchantée

Après deux concerts dans le cadre des festivals Tokyo Crazy Kawaii Paris 2013 et Japan Expo 2014, Moumoon est de retour pour sa première performance solo dans l’Hexagone grâce à B7klan.  Pour pimenter cet événement déjà très attendu par le public français, le duo a choisi de proposer une toute nouvelle formule aux fans lyonnais et parisiens : o-futari-sama, deux personnes.  Le duo se produira donc sans musiciens additionnels. L’annonce peut sembler surprenante pour ceux qui étaient présents lors de leurs deux précédentes performances en France, tant le groupe les accompagnant alors apportait au show l’énergie pop qui fait le son Moumoon.  Véritable performer, Moumoon avait su faire danser les foules lors de l’exercice difficile des concerts en festival.  Il était donc ardu d’imaginer ce que serait ce concert.  Avant l’ouverture des portes, on pouvait tout autant entendre des fans louer le côté intimiste de la performance comme d’autres exprimer la crainte d’un concert mollasson.

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Les deux dates françaises se sont rapidement remplies, Paris affichant même complet.  Sans s’encombrer d’une première partie, Moumoon embrasse la scène dès 20h00 et – comme promis – la chanteuse Yuka et le multi-instrumentiste Masaki ne sont que deux sur scène, cernés par un foisonnement d’instruments en tout genre.

Moumoon 019Le concert s’ouvre sur une poignée de chansons acoustiques et ces ballades, ainsi que la proximité de la Boule Noire, ont en effet quelque chose de très confidentiel.  À titre d’exemple, la power-ballad Evergeen s’est transformée en une chanson à fredonner au coin du feu.  Le public retient son souffle et cette ouverture aurait pu confirmer la crainte de ceux qui voyaient en cette nouvelle formule comme le risque d’un concert un peu soporifique.

Le duo entame alors son tube Sunshine Girl.  Yuka, que l’on a souvent vu les mains vides derrière son micro – passe à la guitare afin d’appuyer le battement de la chanson.  Plus rythmée, la sauce Moumoon commence à avoir raison du public ; sans s’en rendre compte, on tape du pied et on secoue la tête.
L’introduction du très syncopé I’m Scarlet nous pousse à l’interrogation : ce morceau est entièrement construit sur son rythme saccadé ; difficile d’imaginer comment le duo va faire passer ce groove en acoustique… Après un détour à la guitare et à la basse sur les chansons précédentes, Yuka s’installe alors derrière un cajon et donne à la chanson le battement saccadé qui lui sied si bien. Le duo a décidement plus d’une corde à son arc ! Il enchaîne rapidement sur le morceau d’ouverture de Love Before We Die, son dernier album en date : Emerald No Oka.  Morceau instable, composé de nombreuses parties et essentiellement basé sur des effets de clavier, on s’alarme encore : ils ne parviendront jamais à rejouer ce morceau à deux ! Décidément rompus à nous prouver qu’ils en sont capables, le groupe réinvente la chanson à l’aide de boucles et de percussions diverses. Une réussite !

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Cette proposition, effectivement plus intime, était loin de tomber dans la facilité de l’acoustique : les deux musiciens ont su redoubler d’intelligence pour habiller les chansons : percussions, loop-machines, effets, etc.  Tout a été envisagé afin de faire de ce handicap imposé un atout, de transfigurer les morceaux et leur donner une nouvelle dimension. Mieux encore : outre la performance musicale, ces nouvelles propositions nous permettent d’apprécier toutes les capacités vocales de Yuka, dont l’interprétation fut parfaite ce soir-là.

Moumoon 020Les chansons s’enchaînent et la machine pop ne semble plus pouvoir s’arrêter : chaque chanson est plus enjouée et ensoleillée que la précédente.  Le groupe s’amuse visiblement sur scène et le public est au rendez-vous.  Entre les chansons, Yuka et Masaki prennent la parole dans un anglais parfait et s’essayent à la langue de Molière grâce à de très discrètes antisèches format A3 posées à leurs pieds. Une complicité qui s’étend au public, les petites blagues et rires se multipliant à mesure que le live avance.

Après près d’une heure de show, le duo fait une annonce qui ravit les fans : le nouvel album de Moumoon est en préparation et sortira cet été. Yuka pose alors une question fatidique : « Are you having fun ? ».  L’audience répond bien évidemment par l’affirmative.  Mais avec Moumoon, ce genre d’intervention n’est pas une simple figure de style ; « À partir de maintenant, on va s’amuser encore plus » répond la chanteuse.  Le public ne sait pas encore ce qui l’attend…

Moumoon 010Le groupe entame alors une poignée de chansons issues de l’album à venir et contre toute attente, Masaki laisse sa guitare au stand pour se pencher sur ses claviers et son ordinateur.  Les lumières s’éteignent et les synthés déferlent au rythme des stroboscopes…  Moumoon, qui nous a jusqu’alors habitué à la pop acoustique et aux ballades sirupeuses transforme la Boule Noire en boîte de nuit… et réussit son pari !  Le public se mue en une entité dansante effrénée et ceux qui évoquaient le risque d’un concert trop calme se mordent la langue tout en se trémoussant sur le dancefloor improvisé.

Après ces nouveaux morceaux, les lumières se rallument, mais les deux musiciens, pour le moins essoufflés, ne laissent pas au public le temps de se remettre de ses émotions et lancent dans la foulée des versions encore plus énergiques de leurs morceaux phares : Love Is Everywhere, Bon Appétit … Yuka saute partout, enjoint le public à « monter le son », et DJ Masaki bouge sa tête en rythme, tout sourire.

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Le groupe finit par quitter la scène, laissant à la salle le temps de réaliser ce qu’il vient de se passer.  On en redemande et les deux musiciens ne se font pas prier ! Pour un rappel plus reposant, le dernier single en date Hello, Shooting-Star prendra pour l’occasion une dimension plus dramatique et mélancolique, mais c’est Good Night qui fera mouche : un dernier moment de partage entre Moumoon et ses fans, les derniers rires, les derniers sourires.

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Ballades acoustiques, réorchestration inventives, electro-dance, …  Avec Moumoon, rien n’est jamais acquis, tout est possible et chaque concert est une nouvelle surprise. Une soirée qui montrait surtout l’étendu de leurs qualités, prouvant qu’ils disposent de beaucoup plus d’atouts dans leurs manche qu’on aurait pu le penser !
Après deux heures d’un show extrêmement généreux, les plus sceptiques ressortent complètement conquis et on quitte la Boule Noire en sifflotant avec une envie irrépressible de danser à nouveau sur les nouvelles chansons de cet album à venir. Probablement la machine à tubes de notre été !

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21 réponses

  1. 10 juin 2015

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