[Interview] Un an à Kyoto : comment ça marche ?

Pour notre nouvelle interview de passionné par le Japon et ses loisirs, nous avons rencontré quelqu’un qui a décidé de sauter le pas : Madeline part un an au Japon. Une année entière au pays du Soleil Levant, à Kyoto plus précisément. Etant le rêve de nombre d’entre-vous, nous avons sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus : les raisons du voyage, son organisation, la destination, les finances, ses proches…

Pour tout savoir sur ce voyage qui pourrait être aussi le vôtre, lisez ce qui suit !

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Un automne à Kyoto ©veronica111886 – Pixabay

Journal du Japon : Bonjour Madeline, tout d’abord dis-nous, comment est née ta passion avec le Japon ?

Madeline : Bonjour ! Finalement, dans mon quotidien le Japon a toujours été présent. Cela a commencé avec les animes quand j’étais enfant et les Pokemons dans la cour de recréation. Adolescente, j’adorais les dramas. Aujourd’hui c’est la langue et la culture de ce pays qui me passionne. J’ai commencé à vraiment m’intéresser à ce pays grâce au cinéma et aux films de MIYAZAKI, toujours sublimes. J’ai tout de suite aimé la pudeur des personnages, le respect de la culture et nippone, tout en vivant dans la modernité. Je suis sortie des images toutes faites de la fiction et ma passion a grandi avec le temps.

On a tous plus ou moins connu le Japon à travers des œuvres, quelle est celle dont la représentation du Japon t’as le plus marqué et pourquoi ?

Il y en a trois, je ne peux pas en choisir une en particulier.

La première est l’oeuvre d’HOKUSAI et ses vues du Mont Fuji . Dans aucune de ses estampes on se lasse de la vue de ce symbole du Japon. Cette oeuvre me rappelle que la nature est très présente au Japon, au delà des grandes villes.

La seconde c’est le livre d’Haruki MURIKAMIUnderground. Ce livre parle de l’attentat dans le métro de Tokyo en 1995. La secte Aum avait attaqué les passagers en perçant des poches de gaz sarin dans les rames. On comprend les Japonais et leur réaction face à un tel phénomène, un drame dans une société si organisée. J’ai pris conscience de la confiance qu’avait le peuple nippon envers sa société, son gouvernement, mais aussi parfois ses doutes et ses peurs.

La troisième est Le tombeau des lucioles. Un dessin-animé qui m’a fait verser des larmes. C’est un chef-d’oeuvre que tout le monde devrait voir.

Le tombeau des Lucioles

Le tombeau des Lucioles – ©1988 Akiyuki Nosaka/Shinchosha Co.

Aller au Japon n’est pas quelque chose qui se décide du jour au lendemain, comment est née l’idée ? Comment s’est-elle concrétisée ?

Je voulais partir au Japon en vacances dans un premier temps. Finalement, j’avais envie de côtoyer au quotidien les Japonais, de vivre comme eux et de m’intégrer. J’ai fini mes études et je me suis rendue compte que c’était le meilleur moment pour partir. J’ai donc organisé mon voyage d’un an.

Tu pars là-bas un an avec un certain visa…Est-ce que tu peux un peu nous expliquer les possibilités de long séjour là bas ?

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L’ambassade du Japon, à Paris ©Tangopaso (domaine public)

Je pars avec le visa vacances travail. Il est simple à obtenir, il faut faire un dossier et le présenter à l’ambassade du Japon à Paris. Il faut aussi justifier d’une certaine somme sur son compte en banque. C’est un visa que les plus de 18 ans et les moins de 30 ans peuvent avoir, il est valable un an. Il permet de voyager tout en travaillant sur place. C’était l’idéal pour moi. Une fois le précieux sésame obtenu, j’ai tout de suite recherché du travail. J’ai eu de la chance de trouver depuis la France un mi-temps. Cela m’a permis de rechercher un appartement à proximité de mon travail.

Pourquoi un an en ce qui te concerne ?

Je n’ai pas vraiment choisi. Une année, c’est la validité de mon visa. On peut partir moins longtemps, mais je pense que pour réussir à prendre ses marques et s’installer, c’est une durée idéale. Cela laisse aussi du temps pour visiter et découvrir le pays, même si c’est impossible de tout voir. J’ai la chance de pouvoir partir alors je veux exploiter la durée au maximum. Quel dommage de rester que quelques mois quand on sait que ce visa n’est délivré qu’une seule fois.

Un voyage d’un an, c’est compliqué à organiser ?

Ce n’est pas si compliqué que ça. Il suffit d’être organisé et de bien se renseigner. Je conseille quand même de s’y prendre quelques mois avant, ne serait-ce que pour acheter son billet d’avion, rechercher un logement ou du travail. Il faut penser à beaucoup de choses alors plus on a du temps, plus on s’organise. Cela permet aussi de gérer le budget et de se rassurer.

Finalement, ce qui a été compliqué pour moi, c’est de trouver un travail. Une fois cette étape surmontée, tout s’est bien passé.

Comment ta famille et tes proches ont réagi ?

Les réactions sont mitigées. Certaine personne de ma famille ont ressenti de l’inquiétude et n’ont pas tout de suite compris ou accepté ma décision. D’autres ont été contentes pour moi. Du côté de mes amis je n’ai eu aucun problème, tous me poussent à profiter au maximum de mon voyage.

Tu pars là bas avec quel niveau de japonais ? Comment tu appréhendes la barrière de la langue et de la culture nippone d’ailleurs ?

Je n’ai pas un niveau élevé. Je ne sais pas lire ni écrire le japonais. À l’oral je sais me débrouiller pour les petites choses du quotidien comme faire les courses ou encore demander mon chemin. Mais c’est tout, je ne suis pas capable de tenir des conversations. Je n’appréhende pas vraiment ce point là. Je pense que l’anglais me permettra de m’en sortir au niveau de l’administration. J’ai repéré des associations qui proposent d’échanger avec des personnes, de prendre des cours. Je compte améliorer mon japonais comme ça.

Pourquoi Kyoto, par rapport à Tokyo par exemple ?

Au départ j’avais sélectionné trois villes : Tokyo, Kyoto et Osaka. Ces villes offraient des possibilités intéressantes pour les étrangers en terme de travail, de sorties et d’associations. J’ai recherché du travail et j’en ai trouvé un à Kyoto. Le choix s’est donc imposé.

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Le quartier de Gion, à Kyoto ©Zairon

Comment imagines-tu Kyoto ?

Cette ville est pleine d’histoire. Je l’imagine dynamique, moderne et bien située. Elle a aussi ses quartiers calmes, son artisanat, sa gastronomie et ses paysages. Je vois Kyoto comme une ville où l’on peut faire un plongeon dans le passé et retrouver la sérénité, tout en côtoyant la technologie nippone au quotidien. C’est une ville qui me semble reposante et zen.

Quel est le premier truc que tu as envie de faire quand tu seras là-bas ?

Sans hésitation un onsen (source chaude japonaise) ! J’en ai entendu tellement parlé que je veux y aller moi-même.

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Takaragawa Onsen ©Patrick Vierthaler – Flickr

Et sinon, sur un an, les autres projets ?

J’espère améliorer mon japonais, me créer des contacts et surtout découvrir le pays sous toutes ses formes. Je veux faire partager mes découvertes, bonnes ou mauvaises, avec les personnes en écrivant des articles, en partageant des vidéos. Je veux revenir en France avec cette expérience.

Sur place il faut bien manger, comment tu comptes subvenir à tes besoins ?

Je vais travailler à mi-temps dans une école. Je pense aussi donner quelques cours de français.

Quel est le budget de ton voyage d’ailleurs, quels sont les principaux postes de dépense ?

Je n’ai pas vraiment de budget, j’espère ne pas dépenser plus que le salaire que je vais recevoir sur place. Ma plus grosse dépense est le loyer (50 000 yens). Au Japon c’est cher et je voulais avoir une chambre seule. J’ai limité les frais en trouvant un petit studio à 20 minutes à pied de mon travail, ça m’évite de payer les frais de transports qui sont chers au Japon.

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Une maison traditionnelle, à Kyoto ©robdu91 – Flickr

Maintenant que le départ se rapproche quel est ton état d’esprit ? Excitée, flippée, anxieuse… raconte!

Je suis vraiment enjouée et pressée ! J’attends ce moment depuis longtemps et je le prépare depuis des mois. Je suis motivée aussi, à réussir mon aventure. En revanche; je suis un peu triste de quitter mes proches, mais je me rassure en me disant qu’un an, ça passe vraiment rapidement.

On termine avec une dernière question : qu’est-ce que tu attends de ce voyage à titre personnel, qu’est-ce que tu penses qu’il va – peut-être ! – changer chez toi ?

Je ne pense pas qu’il va me changer. Il va m’apporter pleins de choses, j’en suis certaine, même si je ne sais pas vraiment quoi encore . Peut-être de l’assurance, un meilleur bagage dans mon domaine d’étude ou encore des amis.

Je suis persuadée que ça ne peut être que bénéfique pour moi, dans tous les cas. Je vais vivre une belle expérience, j’attends de jolies rencontres, des coups de cœurs.

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Les torii du sanctuaire Fushimi Inari, à Kyoto ©Jakub Hałun

On te souhaite un excellent voyage et une belle aventure alors !

À l’heure où ces lignes sont publiées, Madeline vient tout juste d’arriver à destination. Elle nous a proposé de vous faire suivre ses aventures en publiant régulièrement des articles sur notre plate-forme Tumblr que nous dédions, chez JDJ, au tourisme nippon et aux événements japonais en France.

Ainsi, dès maintenant vous pouvez retrouver son premier article qui vous résume, en 10 points, les choses les plus importantes pour un voyage au Japon réussi. Car bientôt, qui sait, ce sera peut-être à votre tour de vous lancer ! Allez… Tentez le coup !

Madeline Chollet

@mad_ctravel

2 réponses

  1. 28 août 2017

    […] Vous pouvez retrouver tous les articles de Madeline lors de son voyage au Japon ici ainsi que l’interview que nous avions réalisée juste avant son départ, centrée sur les préparatifs et l’avant-voyage, là. […]

  2. 6 janvier 2021

    […] [Interview] Un an à Kyoto : comment ça marche ? […]

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