Atelier Lydie & Suelle : une alchimie pas comme les autres ?

Pour les aficionados de la saga des Atelier, l’année 2018 ne fait pas exception avec l’arrivée de l’opus Atelier Lydie & Suelle : The alchemists & the mysterious paintings. Sorti le 30 mars à la fois sur la Nintendo Switch et la PlayStation 4, Gust et Koei Tecmo Games font coup double avec les deux consoles. Journal du Japon s’est penché sur la version dédiée à la PlayStation et a testé le jeu pour vous.

Retour sur un opus au design vraiment soigné… mais où le gameplay est parfois brouillon.

Les Atelier : vie ma vie d’alchimiste en herbe !

© Charlène, Journal du Japon

Atelier Lydie & Suelle : The alchemists & the mysterious paintings est un jeu qui sort un peu du lot. Entre le rpg et la simulation, on découvre en effet le quotidien de deux sœurs jumelles, apprenties alchimistes de leur état. Très vite, on comprend qu’elles rencontrent au fil des jours d’anciens personnages tirés des précédents volets. Mais surtout, on apprend bien vite qu’elles vivent seules avec un père qui est un peu dans son monde, un peu farfelu même, et qui ne subvient que peu à leurs besoins. Résultat, les deux sœurs se mettent à l’alchimie pour gagner leur vie d’un côté, et pour exaucer le souhait de leur mère disparue de l’autre : de devenir les meilleures alchimistes du royaume et posséder l’atelier le plus visité !

Mais, là aussi, vous verrez bien vite que la tâche sera longue et ardue. Dans leur déambulation, vous comprendrez en effet que leur royaume, Merveille, une simple grande ville et ses alentours, est composé de nombreux ateliers d’alchimistes plus importants qu’elles. Le but est donc de faire en sorte que ces deux demoiselles évoluent dans le milieu de l’alchimie afin de monter les échelons… Le tout en résolvant des mystères liés à des peintures quelque peu surnaturelles et intrigantes et en rencontrant bon nombres de personnages pour les aider et les booster.

Pour le moment, rien ne présage qu’il y aura une suite comme d’autres jeux de la saga, mais Atelier Lydie & Suelle : the alchemists & the mysterious paintings surprend assez par son histoire et son thème : l’alchimie. Et pas forcément l’alchimie comme on l’imaginerait car ici tout y passe : nourriture, objets, bombes, tissu… En somme, l’alchimie se rapprocherait plutôt d’une sorte de magie créatrice qui servirait lors des combats et de quêtes annexes.

Un design et une bande-son saisissante…

© Charlène, Journal du Japon

Dans ce jeu, ce qui attire indéniablement le regard – et ce dès la jaquette du jeu – c’est le graphisme voire tout simplement le design. Grands yeux, filles mignonnes, vêtements plutôt classes, des couleurs attirantes… En fait, tout est là pour que le fan-service fonctionne à la perfection, et on se prend au jeu… littéralement. Car dès le lancement du jeu, on est servi. Gust et Koei Tecmo Games offrent au joueur un véritable opening d’anime. Vous lisez bien : un bel opening d’animation qui dure bien deux minutes, permettant de mettre en avant leurs deux héroïnes et les personnages qu’elles vont rencontrer, tout en montrant un aperçu des peintures à venir… Résultat, le ton est donné dès le départ et continue même au sein du jeu lui-même. La partie anime disparaît ensuite, et pourtant, les personnages semblent tout droit tirés de ce dernier et déambulent dans un décor réalisé en majorité 3D.

Donc, oui, on en prend plein les mirettes ! Partout : quand il pleut, quand il fait beau, quand on entre dans un bâtiment, quand on découvre une nouvelle peinture… Tout est extrêmement soigné et agréable à l’œil : une qualité vraiment exceptionnelle à l’écran. De la même façon, la bande-son accompagne vraiment Lydie et Suelle car elle change à chaque endroit visité. Une forge ? Vous aurez une bande-son en adéquation avec le caractère du forgeron et du lieu. Une église ? Et vous aurez là-aussi une bande-son religieuse. Bref. À chaque lieu sa musique et ses bruitages, accompagnant à merveille le doublage des personnages qui est vraiment très bon. Les lèvres de ces derniers bougent réellement en même temps que les mots prononcés, et comme c’est en version originale, le japonais passe sans heurts aux oreilles des joueurs. Pour ceux qui chercheraient un jeu en VO, de ce côté-là, ils sont servis.

©2016 KOEI TECMO GAMES CO., LTD.

L’environnement fait donc partie des gros points positifs du jeu car on prend plaisir à se déplacer un peu partout et à découvrir de nouveaux lieux. On se surprend même à s’extasier devant certaines peintures et à leurs univers. Travail soigné.

… mais un game-play un peu brouillon

Bien que le graphisme et l’environnement sonore et visuel du jeu soient vraiment bons, le game-play quant à lui souffre de certaines limites. Passé la découverte, on se rend bien vite compte en jouant que l’on peut vite tourner en rond dans ce mix entre RPG et jeu de simulation.

© Charlène, Journal du Japon

La partie RPG concerne le mode de combat où vous pourrez monter de level et obtenir des ressources nécessaires à l’alchimie, par rapport aux différentes quêtes accessibles, mais aussi lors de l’exploration des peintures. La partie simulation quant à elle concerne plutôt l’alchimie elle-même puisqu’il faut sans cesse expérimenter et améliorer son alchimie, tout en montant de grade en réalisant des examens bien précis. Ces derniers permettent en effet de faire évoluer votre niveau de reconnaissance d’alchimiste du royaume. Or, plus vous monterez en grade, plus le succès vous sourira : vous partirez ainsi de F, le but étant d’aller jusqu’au S.

Mais ce mélange RPG / simulation est parfois bien compliqué à stabiliser. Si le joueur n’y prend pas garde, il passera plus de temps à faire des combats qu’à améliorer son alchimie ou à résoudre des quêtes. À l’inverse il peut également trop se concentrer sur l’alchimie et ainsi ne monter que cette capacité au détriment du level de base du personnage. Résultat : plus vous découvrirez de peintures, et plus le niveau montera, donc si votre personnage est déséquilibré, il vous sera impossible d’avancer correctement.

©2016 KOEI TECMO GAMES CO., LTD.

Beaucoup de blabla inutile accompagne par ailleurs chaque amélioration, montée de niveau ou nouvelle découverte qui développera l’alchimie des sœurs. Cela ajoute à l’histoire des filles car le joueur en apprend plus sur leur vie et leur quotidien, mais cela amène beaucoup de pauses dans le déroulement du jeu et casse sa dynamique : un peu frustrant car impossible à éviter. Et ces pauses augmentent considérablement la durée de vie du jeu. Encore plus si vous ne maîtrisez pas bien l’anglais. Car oui, autant les voix off sont en japonais, autant le reste est entièrement en anglais : pas de français dans ce jeu. À vous de vous débrouillez avec les tutoriels et les répétitions de vos actions pour avancer.

Pour conclure, si vous cherchez un RPG un peu différent des RPG du marché, alors ce titre est pour vous car vous y découvrirez un mélange de game-play qui, si bien utilisé, sera plutôt passionnant à manier. Mais si vous cherchez un RPG classique alors passez votre chemin : ici plusieurs choses pourraient limiter votre appréciation du jeu. Néanmoins, le graphisme est tellement bien réalisé que l’on peut très bien lui accorder le bénéfice du doute et se laisser prendre dans l’histoire de ces deux apprenties alchimistes.

Une surprise assez étonnante au milieu des sorties récentes.

Charlène Hugonin

Rédactrice à Journal du Japon depuis quelques années, je suis un peu une touche-à-tout niveau mangas, anime et culture. Mais j'ai une jolie préférence pour tout ce qui a trait à la gastronomie japonaise, et ce qui tourne autour et même le sport ! Peut-être pourrons-nous même en parler ensemble ?

3 réponses

  1. SuzuKube dit :

    Wahou 🙂 Sympa le test ! Et super blog au passage, j’adore ^^ !

  1. 21 juillet 2019

    […] 2018, Journal du Japon testait Atelier Lydie et Suelle. À l’occasion des Sumer Games, nous vous proposons de découvrir deux autres opus de la saga […]

  2. 7 septembre 2020

    […] utilisée en majorité. En effet, à l’instar des autres jeux réalisés par le studio Gust, tel que la saga des Atelier, on remarque que la 3D est très bien maîtrisée aux niveaux des décors mais pêche un peu plus […]

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