La rentrée littéraire 2018 : pour les enfants et les ados

Si la rentrée de septembre est toujours très riche en nouveaux romans, les enfants et les adolescents ont aussi droit à de très belles nouveautés. Journal du Japon vous fait découvrir ses coups de cœur.

Ueno Park d’Antoine Dole : Huit adolescents, huit voix dissonantes sous les cerisiers en fleurs

Ueno Park d'Antoine Dole : couvertureHuit adolescents prennent successivement la parole dans ce roman choral. Leur point commun est le lieu dans lequel ils se rendent, Ueno Park et ses cerisiers en fleurs. Ils viennent vivre Hanami, ce phénomène national qui consiste à venir admirer les cerisiers en fleurs et à s’asseoir dessous (souvent en famille, entre amis, sur une grande bâche bleue).

Huit parcours atypiques dans une société japonaise très calibrée. Huit solitudes, huit méditations, huit passés et huit avenirs. Huit prénoms pour huit chapitres.

Il y a d’abord Ayumi, hikikomori qui a passé plus de deux ans enfermée dans sa chambre. Elle s’installe seule sous un arbre avec son bento. Les fleurs lui rappellent son grand-père qu’elle aimait tant. Elle redécouvre Tokyo, la vie, les gens. Elle qui a vécu dans le silence, qui était « tombée du monde », renoue avec la vie.

Sora, lui, a des parents au chômage, un père qui boit … Mais peu importe, il se transforme, se maquille et devient une femme aux paupières turquoises en tenue fluo. Il se sent beau sous le regard de Shigeru, le photographe. Et même s’il est bousculé ou moqué, il a le courage d’exister « à l’envers des autres ». Le bonheur est immense quand une vieille femme le félicite et lui dit qu’il est très beau. Ses couleurs resplendissent sur le rose des cerisiers.

Fûko est en fauteuil roulant, poussée par sa grande sœur. Sa leucémie l’a beaucoup affaiblie, mais elle court par procuration et prend un grand bol d’air et de bonheur dans ce parc … Créer des souvenirs, c’est aussi ça la vie !

Natsuki, elle, se rend au parc avec ses deux amies. Les trois lycéennes ont bien compris qu’il est difficile d’être une femme dans un monde d’homme. La jeune femme aimerait que sa mère parfaite se rebelle. Même si elle est jeune, elle a compris que les hommes qu’elle accompagne au karaoke en échange de beaucoup d’argent sont faibles, mais qu’ils dirigent le pays. Comment sera sa vie dans un tel monde ?

Haruto est un garçon parfait, qui vient fêter Hanami sous les cerisiers avec sa mère. Il travaille bien, va probablement devenir médecin comme son père mort dans le tsunami en 2011. Avec sa mère, il a échappé à la mort, mais il est comme pris dans « la cage des drames ». Pourtant, son bonheur, c’est la musique, jouer de la guitare … Réussira-t-il à vivre son rêve de musicien ?

Daïsuké fait des pancakes, pas des dorayaki, juste des pancakes natures, dans une minuscule échoppe près du parc. Il a un petit salaire et vit toujours chez ses parents. C’est un freeter (travailleur précaire). Il a accepté cette vie, il est humble et reconnaissant. Permettre au gens de manger sur la route du travail c’est être utile aux autres.

Aïri arrive au parc pleine d’amour, elle a préparé de bons petits plats pour Makoto. Elle veut lui déclarer son amour en face. Mais qui est cet homme qu’elle nomme « une moitié de moi » ? L’attente est interminable dans ce grand parc … 

Nozomu enfin est un garçon de seize ans qui vit avec d’autres SDF dans le parc, gagnant de quoi manger en récupérant des canettes pour le recyclage. Il est devenu ami avec deux autres hommes plus vieux que lui. S’ils lui racontent leur passé, Nozomu n’arrive pas à se livrer … Mais arrivera-t-il à renouer avec les siens ?

Autant d’adolescents qui viennent dans ce parc avec leur solitude. Chaque solitude est différente, elle s’est forgée dans un passé parfois douloureux, parfois à cause d’une absence, d’un manque, d’une différence, d’une maladie, d’une fêlure.

Si les parcours sont chaotiques, si les êtres sont cabossés, ils ont tous une lumière intérieure très vivace, une force qui les pousse à avancer, à éclore de nouveau, comme une fleur de cerisier …

 

La Team Sherlock : des ados mènent l’enquête au Japon

La Team Sherlock, l'énigme du Mâra Khol Ma de Stéphane Tamaillon : couvertureCelandine la rouquine, Haruko la punkette et Alejandro (qui l’aime sans oser le dire) sont trois ados internes au prestigieux collège international Comte-de-Phénix. Après avoir résolu l’affaire Moriarty au péril de leur vie dans un précédent volume, ils s’apprêtent à partir en vacances, l’année scolaire bien remplie touchant à sa fin. Mais leur ami Watson (bibliothécaire du collège et également descendant de l’illustre compagnon de Sherlock Holmes) a disparu. Heureusement, il leur a laissé des indices que l’équipe arrive à déchiffrer grâce aux talents de geek d’Ikumi, le frère d’Haruko, qui vit toujours au Japon. Et ils découvrent que c’est justement au Japon que se trouve Watson. L’occasion pour le trio de se rendre dans ce pays où de multiples dangers les attendent.

Tout tourne autour d’un mystérieux rouleau confié par le Dalaï-lama à Sherlock Holmes. Il contiendrait une carte permettant de mettre la main sur le Testament de Mâra (dieu du Mal et de la Mort, ennemi du Bouddha Shakyamuni). Apparemment, de nombreuses personnes veulent mettre la main sur cette carte et sur le testament qui a probablement une valeur inestimable !

La petite troupe, aidée par le frère d’Harukuo, mais également par une mystérieuse femme qui a connu Watson lorsqu’il était plus jeune, devra surmonter bien des épreuves avant la fin du livre.

Un tatoueur louche, des yakuzas, des petits caïds … le Japon des quartiers glauques et dangereux leur fait courir mille dangers.

Mais il y a aussi le Japon de la cérémonie du thé, des temples dans la montagne, et même des combats de robots.

Un livre qui mêle intrigue haletante (à la fin de chaque chapitre, un rebondissement donne envie au lecteur de poursuivre la lecture, et le livre se dévore sans pause !) et des éléments de la culture japonaise intéressants, sans oublier une dose d’humour et bien sûr de l’amour … toujours compliqué à l’adolescence entre les non-dits, la distance, la timidité, la jalousie …

Bref tous les ingrédients sont là pour que les lecteurs ne lâchent pas le livre … et en redemandent, car le livre se finit sur une nouvelle enquête à lancer !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

 

La librairie de tous les possibles : la magie des livres

La librairie de tous les possibles : couvertureVoici un livre inclassable, complètement loufoque, sur les livres, les accessoires de lecture, les métiers du livre et bien d’autres choses encore.

Dans la librairie de tous les possibles, le charmant libraire (toujours très occupé mais toujours très disponible pour les nombreux clients qui s’y pressent) propose les livres dont on a toujours rêvé (un livre qui ne se lit qu’au clair de lune, un livre à lire à deux, chacun apportant une moitié), et des accessoires merveilleux pour accompagner la lecture (le robot assistant de lecture qui bouche les oreilles en cas de bruit, sert de marque-page mais est également capable de réveiller le lecteur quand il s’endort, de le motiver, de discuter des lectures, mais aussi l’appareil à couvertures qui transforme vos couvertures aux titres inavouables en couvertures prestigieuses).

Le drôlissime Yoshitake emmène également le lecteur à la découverte de métiers fascinants autour du livre : le spécialiste de l’adieu aux livres, le chien bouquiniste (qui sait choisir le livre qui consolera une personne seule).

Il y a aussi des voyages vers le village où il pleut des livres, vers un tapis d’herbe aux livres (qui ne fleurit que tous les cinq ans et fait lire humains et animaux), vers une bibliothèque d’outre-tombe ou encore une bibliothèque sous l’eau.

Le lecteur pénètre également dans l’école des libraires de choc : réveil tôt, gymnastique livresque, course de chariot, atelier de couverture de livres à l’aveugle, classement des factures et commande, rédaction de notes de lecture … et temps libre pour lire ! Des pages se consacrent à l’art de bien présenter les livres (en ronde, en château de carte, en dominos), à l’art de les emballer (on appréciera le livre en croûte ou en panure, et même en crêpe fourrée !).

La librairie de tous les possibles : pages intérieures

Le livre rime aussi avec fête : parade des libres dans de superbes chars, fête des démons (qui veulent lire mais font peur aux enfants), le mariage en lecture pour les bibliophiles, et même un tour du monde en lecture (des paysages fabuleux … mais que le lecteur ne voit pas, plongé dans son livre !).

Le lecteur apprend également beaucoup de choses sur l’objet livre : pourquoi il est rectangulaire, comment il est fabriqué, la deuxième vie qu’il peut avoir. L’occasion de réfléchir également à la naissance d’un best-seller.

La librairie de tous les possibles : pages intérieures

Des pages très drôles qu’on feuillette avec frénésie, en riant, en souriant, en se reconnaissant dans les portraits des amoureux des livres (les renifleurs, les collectionneurs, les suçoteurs de marque-page, les pros de la lecture en coin …), en s’émouvant devant la comparaison hommes-livres : 

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Cueillons les feuilles de thé : pour tout savoir sur la cueillette et la fabrication du thé

Cueillons les feuilles de thé : couvertureVoici un livre original qui traite un sujet méconnu, surtout pour les enfants occidentaux : comment est fabriqué le thé ? Yuichi Kasano a fait des études d’agriculture avant de se lancer dans la littérature jeunesse. Ses livres sont toujours très pédagogiques et colorés, mettant en scène des enfants qui partent à la découverte de la nature.

Ici c’est un petit garçon qui adore boire du thé vert, surtout celui de ses grands-parents. C’est normal, ils le fabriquent eux-même avec les théiers qui poussent dans leur jardin. Le garçon, accompagné de ses parents, décide donc d’aller voir comment il faut s’y prendre. 

D’abord il faut cueillir les feuilles, mais seulement les jeunes pousses vert tendre. Papi lui montre comment faire. Il va très vite, mais ce n’est pas le cas du petit garçon !

Les feuilles sont ensuite grillées sur un grand fourneau. La vapeur qui s’échappe pique les yeux.

Après, il faut malaxer les feuilles dans une grande corbeille. C’est difficile, mais le petit garçon, motivé par sa grand-mère, le fait avec application. Même s’il en a marre, il faut qu’il soit courageux pour que le thé ressemble à celui qu’il a l’habitude de boire. 

Quelle joie de voir le thé enfin prêt ! Toute la famille se réunit autour du gros tas de thé, ça sent bon … Et boire un thé qu’on a soi-même fabriqué, c’est encore meilleur !

Les dessins sont très réalistes, les personnages sont dynamiques, enjoués. Le petit garçon curieux observe, sourit, se décourage parfois, mais reste passionné par ce qui se passe sous ses yeux. Le jeune lecteur pourra facilement s’identifier et rêver de cette belle cueillette en famille. Peut-être voudra-t-il ensuite aller cueillir des fruits ou des légumes, ou goûter au thé japonais ?

De nombreux détails rendent la lecture intéressante : les théiers, le potager, les outils utilisés, mais également l’intérieur de la maison traditionnelle japonaise (tatamis et table basse, shôji, grande terrasse), sans oublier les nombreux animaux curieux qui se promènent au fil des pages (des poules curieuses, un chien, un chat).

Une lecture rafraîchissante sur un sujet original … à découvrir en famille !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Origami, petites créa faciles : il n’est jamais trop tôt pour apprendre à plier le papier

Origami petites créa faciles : couvertureLa rentrée rime pour les petits avec coloriage, collage, découpage. Ce nouveau petit livre leur permettra de créer des pliages rigolos simplement grâce aux nombreuses photographies qui illustrent la vingtaine de modèles proposés. En plus, Superchouette (la chouette bleue) et Zoulou (le loup marron) accompagnent le jeune créateur à la découverte des modèles, à l’aide de conseils et d’explications. Car chaque origami est nommé par une expression française, parfois encore très utilisée, parfois un peu désuète : Être fleur bleue pour une belle fleur au pliage simple, Poser un lapin pour un lapin rose espiègle, Ramène ta fraise pour une fraise en volume impressionnante. C’est donc à la fois ludique et instructif.

Chaque modèle est présenté en fonction de sa difficulté (une à trois étoiles), du temps nécessaire (quelques minutes, un temps qui correspond à la réalisation pour un enfant), du matériel à utiliser (dimension de la feuille de papier). Il faudra peut-être quelques yeux mobiles pour les animaux, mais les pliages nécessitent surtout une feuille de papier, l’enfant pouvant choisir le motif qu’il préfère.

Le pas à pas est ensuite très clair grâce à des photos vraiment lisibles et des textes détaillés sur plusieurs lignes, pour que les plus petits et ceux qui les aident puissent comprendre sans problème.

C’est pédagogique tout en étant coloré et joyeux.

Une approche tout en douceur et en facilité pour une activité à la fois distrayante et instructive.

Les modèles réalisés permettront des mises en scène rigolotes : un lapin avec sa carotte, des chapeaux à mettre sur des bonhommes faits en rouleaux de papier toilette, des petites bottes idéales pour décorer le sapin de Noël, des pommes ou des fraises pour jouer à la dînette, des fleurs à accompagner de papillons ou d’étoiles sur une feuille ou une carte pur maman, des vêtements à coller et à compléter d’une tête, de mains et de pieds, un cœur à offrir à son amoureux, et une grenouille pour les jours où il pleut !

De bons moments en perspective, à la maison, à l’école ou chez la nounou …

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

 

Des livres pour tous les goûts et tous les âges, pour une rentrée joyeuse, portés par de belles pages !

1 réponse

  1. 25 octobre 2020

    […] pour sa facétieuse Mortelle Adèle et dont nous vous avions présenté le beau Ueno Park ici. Rencontre avec un passionné du Japon […]

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