[Interview] Kyary Pamyu Pamyu : « J’aimerais faire un duo avec Lady Gaga, Gwen Stefani ou Yelle ! »

Deux jours avant son deuxième concert parisien en février dernier, le Journal du Japon a rencontré la jeune artiste, Kyary Pamyu Pamyu.

Kyary Pamyu Pamyu - Photo L.G
La musique de Kyary

Presse : D’où vient le nom « Kyary Pamyu Pamyu » ?

Kyary Pamyu Pamyu : Kyary était un surnom que me donnaient mes amis quand j’étais lycéenne. Mais « Kyary » seul n’avait pas assez d’impact, alors je me suis dit qu’en ajoutant « Pamyu Pamyu », cela pouvait être plus sympa. Et effectivement maintenant je suis très satisfaite de mon nom car tout le monde me dit : « C’est difficile à prononcer ! », et c’est ce qui m’a fait connaître.

Comment se passe la collaboration avec Nakata YASUTAKA (producteur de Perfume et co-fondateur de Capsule, ndlr) qui produit vos chansons ?

Nakata YASUTAKA est un des producteurs que j’admire le plus, donc c’est un rêve et un honneur total de collaborer avec lui. Le travail à deux se fait souvent à partir d’une conversation banale. Lors d’un dîner par exemple, je parlais de faux-cils, et il m’a dit : « Ah oui, ça c’est marrant, je vais utiliser cette phrase pour un prochain morceau ! » (Tsukema Tsukeru, ndlr) . Nos inspirations et nos idées pour les morceaux viennent la plupart du temps de cette façon.

Comment décririez-vous votre musique, en quelques mots ?

Si je voulais décrire brièvement ma musique, je dirais que ce sont des sons rigolos très positifs, mais dans mes textes il y a des côtés un peu plus profonds si on prend le temps de s’y intéresser. Nous avons également inventé des mots comme Tsukema Tsukeru, ou Furisodeshon. Ce n’est pas forcément japonais ou anglais, et donc cela peut être plus accessible aux étrangers je pense.

Aimeriez-vous faire un duo avec un artiste japonais ou international, et si oui lequel ?

Mmh… J’ai été très influencée par Gwen Stefani, Lady Gaga ou Katy Perry, donc ça serait super si je pouvais faire un duo avec elles. En France, j’aime beaucoup Yelle (vidéo ci-dessous, ndlr) ! Je ne la connais pas très bien, mais j’ai vu des vidéos d’elle sur YouTube, et ça serait super si je pouvais la rencontrer !

Avez-vous déjà été contactée par des artistes ou producteurs étrangers, comme Justin Bieber ?

Justin Bieber ?! (Rires) Je ne pense pas avoir été contactée par le producteur de Justin Bieber, mais je souhaite vraiment collaborer avec des artistes étrangers, donc j’espère que ça viendra un jour !

Vous avez participé pour la première fois au Kouhaku Uta Gassen l’année dernière, comment avez-vous réagi à l’invitation, et comment cela s’est passé avec les autres artistes en coulisses ?

Kouhaku Uta Gassen est une émission de réveillon assez traditionnelle et très connue et, pour une artiste débutante comme moi, c’est vraiment un honneur. J’avais un trac incroyable. Dans les coulisses, il y avait énormément d’artistes très connus, alors j’étais vraiment intimidée.

Est-ce qu’un contenu spécial est prévu pour vos concerts européens ?

Quand j’étais « venue en France pour Japan Expo »:http://www.journaldujapon.com/albums/2012/concert-kyary-pamyu-pamyu-japan-expo/, le public était vraiment extraordinaire, c’était génial ! Donc cette fois-ci, le défi est le même : malgré la difficulté de la langue, nous allons essayer de construire quelque chose avec le public, et de faire en sorte que cela soit amusant pour tout le monde.

Vous voyez-vous plus comme une icône de la mode qui chante, ou comme une chanteuse qui prend soin de son apparence ?

Je ne prétends pas être une « icône de mode », mais plutôt une fille qui aime bien la mode, et qui est une artiste. Donc pour moi ce qui est important, c’est que cela soit « fifty-fifty ».

 

La mode selon Kyary

Kyary Pamyu Pamyu - Photo L.G

Comment avez-vous été repérée par des magazines comme Kera ou Zipper! ?

Quand j’étais lycéenne, une amie et moi nous promenions vers le carrefour d’Harajuku, et c’est ainsi que j’ai été repérée par Kera. Au départ, c’était seulement des « street snap », des petites photos de personnes qui portent des vêtements un peu originaux. Mais c’est avec ça que j’ai commencé à poser pour Kera, pendant environ un an.

Lorsque vous avez été découverte, imaginiez-vous une telle carrière, et qu’auriez-vous aimé faire comme métier le cas échéant ?

Évidemment, je n’imaginais pas avoir une telle carrière ! Mais on m’a donné cette chance, c’était mon rêve, alors tout ce que je peux faire, c’est donner le maximum. Venir à l’étranger et donner des concerts, c’était vraiment inimaginable,c’est un pur bonheur.
Concernant un autre métier que j’aurais pu faire, c’est difficile de répondre car je me sens tellement bien en tant qu’artiste ! C’est dans la prolongation de ce que je rêvais de faire, donc je ne peux pas penser à un autre métier que celui que je fais aujourd’hui.

Combien de stylistes et de fashion designers travaillent avec vous, et avez-vous un créateur français favori ?

Je travaille avec la même styliste depuis Pon Pon Pon, avec qui je crée mes costumes scéniques. Elle s’appelle Kumiko Iijima (« site officiel »:http://www.porom.com/), est très connue au Japon et travaille depuis longtemps dans le monde de la mode.
Quand nous travaillons ensemble, je fais des croquis de ce que j’aimerais porter, et elle se charge ensuite de créer mes tenues à partir de ces dessins. Par contre, je ne connais pas vraiment de créateur français, donc si vous avez des conseils à me donner…

Quelles sont vos inspirations vestimentaires, et quelles sont les personnes ou personnages qui influencent vos créations ?

Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment d’icône de la mode qui m’inspire, mais quand j’étais lycéenne, Gwen Stefani chantait Harajuku Girls (vidéo ci-dessous, ndlr), et je me suis dit : « C’est génial qu’une star internationale chante une chanson sur les filles d’Harajuku ! », donc j’ai voulu devenir cette « Harajuku Girl ».

Quelle tenue a été la plus « fun » à porter sur scène ?

Quand j’ai donné mon premier concert au Budokan au Japon, je portais une robe violette avec des ailes pour voler au-dessus de la scène, comme une fée. Puis à un certain moment, je devais lever mes bras pour libérer une sorte de « poussière féerique ». J’avais vraiment l’impression d’être une fée, comme un rêve d’enfance qui se réalisait enfin.

Avez-vous des idées sur les prochaines tendances à Harajuku, et également sur votre prochain clip ?

Il n’y a pas vraiment de tendance à Harajuku, énormément de styles différents cohabitent et beaucoup de nouveautés explosent au même moment, alors je n’ai pas vraiment d’idée précise à ce sujet.
Pour mon prochain clip, qui sera sur la chanson Ninjari Ban Ban, le design des costumes sera inspiré des ninjas, avec des shuriken.

Avez-vous envie d’explorer d’autres domaines artistiques que le chant et la mode ?

J’aime créer des choses, donc je voudrais bien me lancer dans le design autre que vestimentaire. Cela dit, être artiste comme je le suis actuellement est vraiment ce que j’aime, donc je voudrais continuer d’être une artiste qui fait les choses bien, que cela soit au Japon ou à l’étranger.

 

Kyary et les médias

Kyary Pamyu Pamyu - Photo L.G

Pourriez-vous revenir sur votre expérience dans Japan in Motion, émission diffusée en France et au Japon, et qui a été votre premier contact avec le public français ?

C’était une émission dans laquelle je parlais des filles d’Harajuku, et donc les gens qui regardaient cette émission étaient au courant des dernières tendances d’Harajuku à ce moment-là. Quand je suis venue à Japan Expo l’année dernière, j’étais avec des mannequins de Harajuku et l’équipe de Japan in Motion. C’était vraiment une super expérience, je me suis vraiment amusée. Cette émission a probablement contribué à mon succès auprès du public français.

Une AKB48 s’est rasée la tête suite à la découverte de photos compromettantes en compagnie de Shirahama Alan du groupe GENERATION. Qu’en pensez-vous, notamment au niveau de la pression sur les idols au Japon ?

(Kyary rigole en entendant la question) Effectivement au Japon le métier d’idol est très difficile. Il y a beaucoup de pression et d’interdictions. Mais je ne suis pas du tout une idol, mon travail ne ressemble pas à ce qu’elles font et je suis libre de tout, donc je ne me sens pas du tout prisonnière de ce système. En tant que fille de 20 ans, du même âge qu’elles, cela me fait mal au cœur, mais c’est leur métier d’être comme ça, donc tout ce que je peux leur dire c’est « bon courage ».

Merci Kyary Pamyu Pamyu !

Retrouvez Kyary Pamyu Pamyu sur son site et sa page Facebook.

 

« Compte rendu du concert à la Cigale. »:http://www.journaldujapon.com/2013/02/apres-une-premiere-visite-a.html

Photo  Laure Ghilarducci © journaldujapon.com – Tous droits réservés.

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