Bad mood : la sélection japanime qui déprime…

Il y a des jours comme ça, l’humeur est mauvaise et on ne demande qu’à s’emmitoufler sous une couverture pour se cacher aux yeux du monde le temps que ça aille mieux. Le moral est au plus bas, on a perdu David BOWIE, y’a plus de café dans le placard et il fait froid comme au Groenland. Non content de ne pas respirer la joie, on s’enfonce un peu plus encore dans la mélancolie…

Aujourdhui, Journal du Japon est un peu maso et vous propose cinq titres d’animation qui ne vous aideront pas à aller mieux.

Séquence émotion…

 

Clannad : de l’ado à l’adulte  

CLANNAD OFFICIAL COMIC © 2004 VisualArt's/Key © JURI MISAKIPour ce premier titre, nous pourrions d’ailleurs généraliser cette sélection à plusieurs œuvres adaptées des visual novel du studio Key, comme Air ou bien Kanon 2006 qui ont comme credo de bien purger les glandes lacrymales. Mais Clannad (et sa suite Clannad After Story) ont tendance à rester dans les mémoires d’une manière un peu plus indélébile. Les deux saisons sorties à une année d’intervalle entre 2007 et 2009 sont l’œuvre de Kyoto Animation et sont respectivement composées de 23 et 24 épisodes. Pour ceux préférant une version papier, c’est chose faite puisque le manga de Misaki Juri, composé de huit tomes, est édité chez Ototo.

Clannad-After-Story

Tomoya est un lycéen comme les autres, quoi qu’un peu fainéant sur les bords. Il fera la rencontre de Nagisa, une jeune fille timide à qui il va finalement s’attacher. De cette rencontre naîtra plusieurs autres amitiés, non sans peine. La première saison se divise en plusieurs arcs s’intéressant chacun à un personnage secondaire en particulier. La série étant adaptée d’un jeu de type harem, on retrouve par la force des choses des personnages majoritairement féminins. Tomoya et Nagisa vont avoir une influence sur leur vie, et engendrer parfois des situations un peu mélodramatiques.

clannad-after-story-2Mais c’est avec sa seconde saison que Clannad frappe en plein dans le cœur de ses spectateurs, en nous offrant une tranche de vie ponctuée de soucis de la vie quotidienne, virant peu à peu au drame et dont on ne peut pas ressortir indemne. Cette deuxième partie est beaucoup plus axée sur les personnages principaux que sont Tomoya et Nagisa et pioche cette fois dans le réalisme des situations. Le parcours des personnages devient un argument d’identification de la part des spectateurs qui ne peuvent que s’y reconnaître. L’obtention du bonheur, le travail, les enfants, la joie, la perte d’un proche, le temps qui passe…

Le passage de l’adolescence à la vie d’adulte est clairement exprimé et la série en illustre les responsabilités que cela engendre. After Story touche avec justesse la corde sensible de tout être humain, et nous laisse seul, en tête à tête avec notre paquet de Prozac. Envahi par le chagrin, on met des jours à s’en remettre.

 

Ano Hana : l’amitié brisée

Tout comme Clannad, Ano Hana évoque le fait de grandir sans que l’on n’y soit prêt.

De son vrai nom Ano Hi Mita Hana no Namae wo Bokutachi wa Mada Shiranai,  la série tourne autour du deuil et de la manière de redémarrer dans la vie suite à la perte d’un proche. C’est quelque chose qui nous touche tous au moins une fois dans la vie, et chacun aura sa propre manière de gérer ses sentiments. On sait dès le début que la série va être dure à digérer, de par ce thème si difficile à appréhender. Mais elle nous offre en tout cas un regard nouveau sur les liens de l’amitié à ne pas négliger.

ano_hana

ano-hana-03Menma est décédée lorsqu’elle était petite fille des suites d’un accident, mais est revenue sous la forme d’un fantôme. Seul l’un de ses anciens amis peut la voir, et à sa grande surprise, le groupe qu’ils formaient à l’époque s’est dissout suite au drame. Plus personne ne se parle, pire, tout le monde semble se détester. Menma va vouloir que ses anciens camarades se rejoignent à nouveau, pour qu’elle puisse peut-être, qui sait, rejoindre le paradis ?

La série fut diffusée au cours de l’année 2011 et est cette fois une histoire originale des studios A-1 Pictures (Aldnoah Zero, Erased). On suit la vie de cinq amis qui ont perdu contact, et qui face à l’apparition miraculeuse de Menma vont peu à peu reprendre pied. Chacun ressent une part de responsabilité dans la mort de leur amie, et la culpabilité les a rongé depuis leur enfance. Seule leur réunion les apaisera, mais il n’est pas si facile de recréer des liens d’amitié que l’on a pas entretenu depuis longtemps. De l’eau a coulé sous les ponts, les gens ont changé. Ano Hana, c’est l’histoire de ce changement qui s’opère en nous au fil du temps, mais c’est aussi l’histoire d’une amitié qui, pas tout a fait disparue, ne demande qu’à renaître.   

 

Les enfants loups : le combat d’une mère

film-ame-yuki-enfants-loups-L-LNP9HkLes plus impatients ont peut-être déjà pu se rendre dans les salles obscures pour visionner le dernier bébé du réalisateur Mamoru Hosoda, Le Garçon et la Bête. Mais c’est son précédent long-métrage, Les Enfants Loups Ame et Yuki qui nous intéresse ici. Si le réalisateur a toujours aimé émouvoir son spectateur dans ses précédentes œuvres, que ce soit pour La Traversée du Temps ou bien encore dans Summer Wars, Mamoru Hosoda a explosé son quota dans Les Enfants Loups.

Hana est une étudiante à l’université, et croise dans un des amphis la silhouette d’un homme taciturne qui ne semble pourtant pas inscrit à la fac. La curiosité l’emportant, elle va vouloir faire sa connaissance. Une chose en entraînant une autre, ils vont devenir amis puis s’aimer d’un amour profond. Mais cet homme mystérieux cache un secret : il est à moitié loup. Comment va se dérouler l’éducation de leurs deux enfants, Ame et Yuki entre le monde des Humains et celui des Loups ?

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Outre la présence de scènes particulièrement poignantes, Hosoda nous dévoile plusieurs réflexions intéressantes quant à l’appartenance à une communauté, l’acceptation ou le rejet, le destin, l’insécurité face à l’avenir, la vie de famille… Les enfants de Hana vont passer par plusieurs phases au cours de leur vie, qui les feront grandir. Plus que l’évolution de leur personnalité, c’est la présence de Hana qui va les préserver. Cette mère forte qui reste digne et qui n’abandonnera jamais rien pour le bien-être de ses louveteaux nous touche au plus profond des entrailles. Malgré son air fragile, elle l’est beaucoup moins que nous autres spectateurs, déjà rendu au quatrième paquet de kleenex.

 

Your Lie in April : la complainte du piano

SHIGATSU WA KIMI NO USO © Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.Your Lie in April, connu aussi sous son titre japonais original Shigatsu wa Kimi no Uso est une série de 24 épisodes qui fut diffusée à la fin de l’année 2014, adaptation du manga du même nom de Arakawa NAOSHI. Une fois encore, les studios A-1 Pictures tapent dans le mille en nous offrant une épopée musicale originale de 22 épisodes bercée de morceaux classiques. Le manga quant à lui est édité chez Ki-oon en France, et le volume 7 est à paraître pour le 27 février.

Kosei est un adolescent qui était un prodige du piano lorsqu’il était enfant. Mais sa mère lui en demandait trop, et peu à peu il a cessé de percevoir les sons et n’a plus jamais retouché l’instrument. Suite au décès de cette femme, il s’est éloigné au maximum du monde de la musique, dégoûté de cet univers qui était pourtant le sien. Un jour, il rencontre Kaori, une jeune violoniste un peu excentrique, qui casse les codes de la musique et décide de lui inculquer sa propre façon de jouer. Il va peu à peu retrouver l’envie de pratiquer, l’envie de ressentir la musique, l’envie de transmettre ses émotions à travers les sons qu’il ne peut plus discerner correctement… A travers cette rencontre, et grâce à la musique, leur vie va changer.

CHARACTERS

La musique est ce qui fait l’attrait particulier et la force de cette série. En tant qu’art à part entière, elle peut nous transmettre des émotions rien qu’à elle seule, mais l’alliance de ces mélodies à l’animation et au scénario original de Arakawa vont jusqu’à nous chambouler tout l’intérieur. On ne peut définitivement pas rester insensible à la mélodie, à la motivation qui les pousse à jouer, et au besoin d’être prêts pour l’avenir qui les attend au bout du chemin. Ils veulent se dépasser, être heureux et malgré leur jeune âge, les différents personnages sont dépassés par la vie qu’ils mènent. La musique adoucit les mœurs dit-on, mais à quel prix ?

 

Le Tombeau des Lucioles : l’atrocité de l’Histoire

41-6DNbSaZL._SX324_BO1,204,203,200_Si vous étiez encore en mesure d’esquisser un sourire avec la sélection du dessus, vous ne seriez décidément pas humain si vous résistez au Tombeau des Lucioles, un film d’animation réalisé par Isao TAKAHATA en 1988. Ce film est une adaptation du roman quasi éponyme, La Tombe des Lucioles, écrit en 1967 par Akiyuki NOSAKA (d’ailleurs décédé il y a peu, en décembre 2015, et à qui nous rendrons prochainement hommage). Il raconte l’histoire partiellement autobiographique de l’auteur sous le nom de Seita et de sa petite sœur Setsuko, durant les bombardements de Kobe pendant l’été 1945.

©1988 Akiyuki Nosaka / Shinchosha Company

©1988 Akiyuki Nosaka / Shinchosha CompanyA cette époque, le peuple japonais vit un enfer, la famine fait rage, le pays est sur le point de capituler face à la menace américaine, et les deux enfants se retrouvent livrés à eux même suite au chaos qui a dévasté la ville. Pauvres âmes au milieu d’un combat qui les dépasse, nous les suivons du début à la fin, une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, essayant vaille que vaille de déjouer les épreuves que la vie leur impose jour après jour. La part historique et semi-autobiographique joue énormément dans l’émotion du spectateur, lui imposant des situations ayant réellement existé et illustrant sans détour l’horreur de la guerre.

S’il vous reste encore assez de larmes pour pleurer à la fin du film, vous ne pourrez décidément plus vous servir de vos yeux pendant plusieurs jours. Et si les studios Ghibli ne sont pas avares en émotion dans toute leur filmographie, autant dire qu’avec le Tombeau des Lucioles la coupe est pleine.

Les titres d’animation qui ont de quoi nous émouvoir sont en nombre beaucoup trop important pour que l’on puisse les énumérer. Mais, avec cette liste non exhaustive, voilà cinq histoires marquantes à découvrir ou redécouvrir, pour une piqûre de rappel, car la vie n’est pas toujours rose.

Mais si ces fictions vous entraînent trop loin dans la déprimer, rassurez-vous car nous avons aussi un antidote, avec notre article sur les mangas qui nous redonnent le sourire !

6 réponses

  1. epsilon dit :

    Petite précision sur l’emploi de l’adjectif « éponyme » : http://www.academie-francaise.fr/eponyme

  2. April dit :

    Ben je dois pas être humaine parce que, et d’une Bowie je m’en tape, les dessins animés cités m’ont ennuyés plus qu’autre chose quant à Ghibli ça m’agace tellement que je regarde même plus…. Il y a des animés plus déprimants qui ne sont même pas dans la liste… alors vos clichés hein….

    • Paul Ozouf dit :

      Bonjour April,

      Paul OZOUF rédacteur en chef. Merci de nous avoir lu tout d’abord !

      Si vous vous « tapez » de Bowie et que Ghibli vous « agace », tant d’animosité suggère une surdose de ce genre d’anime ^^ et montre en tout cas des goûts différents des nôtres, certainement ! Mais c’est tant mieux, car toutes nos sélections ont toujours une part de subjectivité et ne prétendent JAMAIS être exhaustives, car il existe trop d’œuvres différentes de toute façon.

      Donc comme vous avez l’air d’avoir d’autres œuvres en têtes allez-y, partagez vos conseils, l’article n’en sera que plus riche !

  3. noeljossant dit :

    Clannad, l’un de mes meilleurs. C’est vrai que j’ai eux du mal après avoir terminer After Story sa reste en mémoire; a voire et revoir sans fin. Dommage qui n’est pas en Français

    • Paul Ozouf dit :

      Bonjour noel,

      Paul OZOUF, rédacteur en chef. Merci de nous avoir lu. C’est clair que Clannad a marqué pas mal d’esprit et reste souvent cité par pas mal de monde alors qu’il n’est plus tout jeune !

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