Flying Witch : l’anime magique qui vous veut du bien…

Si les stars de l’animation riment souvent avec action – de la baston à la science fiction – il existe, à l’autre bout du spectre des thématiques, des séries idéales pour se reposer et se détendre, loin d’un suspens haletant ou de combats trépidants. On les regarde tranquillement, en rentrant du travail pour décompresser ou pour profiter du temps qui passe, lors d’un après midi de détente.

Pour célébrer dignement l’oisiveté estivale, Journal du Japon étend la chaise longue et sort la citronnade pour vous parler de Flying Witch, une comédie entre tranche de vie et surnaturel… un anime qui vous veut du bien.

Flying Witch HQ

 

Makoto et Chito, la sorcière et le chat, partent à la campagne…

Dans cette adaptation d’un manga en quatre volumes, la jeune Makoto Kowata est une sorcière qui vient d’avoir 15 ans. Or, à cet âge, la coutume est de quitter le cocon familial pour devenir indépendante. Makoto déménage donc de Yokohama avec son compagnon, le félin Chito, pour le nord du Japon, du coté de la préfecture d’Aomori. Une branche éloignée de la famille Kowata réside là bas et Makoto y retrouve ses cousins, Kei et sa petite sœur Chinatsu. En cette fin mars, elle se prépare pour son entrée au lycée et aménage sa nouvelle vie. Elle doit aussi devenir une sorcière accomplie, chez une famille et avec des amis qui n’y connaissent pas grand chose dans ce domaine. Mais ces derniers se montrent aussi curieux que bienveillants – ça tombe bien, notre sorcière est un peu maladroite par moment – et ils auront aussi à cœur d’apprendre à notre citadine les joies de la vie à la campagne. En ce printemps, voici donc une nouvelle vie qui commence pour cette nouvelle famille…

Bien que le manga d’origine soit classé comme shônen et publié par Kodansha dans le Bessatsu Shônen Magazine (l’Attaque des Titans, UQ Holder et Arslan) ce titre installe d’entrée sa thématique de comédie / tranche de vie et son rythme apaisant… Durant les premières minutes du premier épisode, Makoto arrive tranquillement en train, se balade dans la gare jusqu’à l’arrêt de bus et prend celui qui l’emmènera à destination. Elle profite de la fonte tardive des dernières neiges et apprécie le paysage de son nouvel environnement.

C’est ensuite que viennent les rencontres avec cette branche éloignée de sa famille. Il y a donc Kei, toujours serviable et bon cuisinier, qui est venu la chercher à la sortie du bus – car Makoto a un sens de l’orientation assez hasardeux – et qui l’emmène dans sa nouvelle demeure : une maison traditionnelle, aussi imposante que superbe. Ensuite vient Chinatsu, la petite sœur de Kei, 9 ans, très intriguée par Makoto : qui est donc cette lointaine cousine qui semble parler à son chat ? Lorsqu’elle découvre qu’il s’agit d’une sorcière, la curiosité va progressivement l’emporter sur la crainte de ce monde mystérieux : les sorcières comme Makoto ou comme Akane, sa grande sœur douée et loufoque, ont vraiment trop la classe… C’est décidé, elle deviendra comme eux !

Flying Witch

Makoto et Chinatsu

 

Sorts et musique : une ambiance… magique

Si l’on continue de faire le tour de ce petit monde, viennent alors se greffer quelques protagonistes secondaires, plus ou moins récurents : la mère de Chinatsu et Kei, toujours souriante et à l’ouverture d’esprit… unique : « oh, tiens donc, une femme-chien dans ma maison, mais qu’est-ce qu’elle est mignonne ! » . Le père est un agriculteur qui vaut surtout le détour pour son patois marqué, qui fait des ravages pour le néophyte ( les sous-titres en français font bien le travail d’ailleurs !). Ces deux figures adultes, très paisibles, laissent beaucoup de liberté aux adolescents et enfants de la série, et participent grandement à la sérénité ambiante : ils prennent la vie comme elle vient et ont une confiance méritée envers leurs enfants. Voilà une maison où il fait bon vivre, qu’on aimerait pouvoir rejoindre.

Du coté des amies il y a Nao, la camarade de classe qui a parfois du mal à gérer le coté un peu décalé de Makoto, sa nouvelle amie magicienne… on croise aussi Inukai, une sorcière qui a eu le malheur d’avaler LE flacon qu’il ne fallait pas lors d’une beuverie avec Akane, et qui doit désormais vivre avec un physique de… Ah, gardons le suspens : vous verrez bien par vous-même ! D’autres protagonistes comme l’équipe d’un mystérieux salon de thé ou le coursier du printemps viennent apporter leur grain de sel et leur originalité à un tableau assez riche, mais toujours aux couleurs pastels et dans un ensemble harmonieux. Après tout nous sommes dans un coin où la nature est magnifique, où le temps s’écoule doucement et où personne ne se fâche vraiment… donc ce bonheur se partage et il y a de la place pour tout le monde !

flying-witch- episode 4-flying-over-the-festival

Inukai qui se balade, une nuit de festival, sur son balai…

Pour conserver sa légèreté et ne pas tomber dans l’overdose de bons sentiments, la série peut compter sur une bande son signée par Yoshiaki DEWA, pas vraiment connu mais dont vous avez peut-être déjà entendu le travail sur Nagi no Asukara en 2013, une comédie romantique assez sympathique qui oscillait, elle aussi, entre fantastique et tranche de vie. Pour en revenir à Flying Witch, la musique y est omniprésente et les notes jouent un rôle essentiel dans l’ambiance de chaque séquence, un peu à l’image de ces bandes-son qui remplaçaient la narration dans les dessins animés américains des années 70 et 80 ou comme dans les anciens classiques de Walt Disney. De plus, la musique permet aussi au spectateur de contempler cet anime où on s’immerge avec une facilité déconcertante, sans même s’en rendre compte. D’ailleurs il vous arrivera sans-doute, le générique de fin venant, de pousser un petit soupir de plénitude, signe que vous êtes rentrés dans cette petite bulle que sait créer la série, que vous avez une pause hors de votre quotidien.

L’autre élément essentiel, qui titille la curiosité et favorise l’émerveillement, est bien entendu la touche de fantastique de Flying Witch. Néanmoins, même si vous êtes un ou une grand(e) fan de magie comme la petite Chinatsu, il ne faut pas espérer dans cette série une suite des sorts impressionnants, qui vont s’enchaîner dans des joutes ou tournois entre grands maître de la spécialité. Makoto est une jeune apprentie qui sait voler sur un balai, parler avec les animaux et préparer avec soin la mandragore (un légume plutôt flippant… carrément même : jugez pas vous-même ci-dessous) mais l’imaginaire développé dans cet anime a pour but de faire de vous des curieux, pas des wizards de niveau 99 invoquant Bahamut au petit déjeuner.

Cette vie de lycéen à la campagne est donc, avant tout, placée sous le signe de la découverte : de la campagne elle-même pour Makoto (jardinage, cuisine, festival locaux, etc.) ou de la vie et des coutumes des magiciens pour Chinatsu et Nao. Le spectateur français en profitera pour découvrir ou re-découvrir un quotidien nippon qui se veut en phase avec la nature, ce qui fait souvent le charme de la thématique tranche de vie, à l’image de Barakamon ou Amanchu… Enfin, le phrasé assez simple et posé des personnages est aussi l’occasion de s’approprier quelques mots et expressions nippones lors du visionnage de ces douze épisodes. Joindre l’utile et l’amusant à l’agréable, telle est en partie la philosophie de cette série.

Vous l’aurez compris, Flying Witch est la série idéale pour un beau moment de détente, un baume d’animé au cœur. Même si, du mangaka au chara-designer, peu de membre du staff derrière l’anime sont connus (hormis le réalisateur Katsushi SAKURABI, et encore) on remercie chaleureusement le studio d’animation J.C. Staff pour son travail plutôt soigné et ces petits moments de bonheur… tout comme on félicite aussi Crunchyroll qui a diffusé les douze épisodes d’avril à juin (toujours disponibles ici).

Fly Witch, le manga

Flying Witch, le manga de Kodansha… Un jour chez nous ?

Avec une première saison qui a parcouru le printemps et l’été on espère vivement une suite, ni annoncée – ni exclue à l’heure où nous écrivons ces lignes. Elle pourrait arriver en octobre 2017 et nous faire découvrir un automne et un hiver de Makoto à la campagne, avec tous ses charmants amis… 

Oh ouaiiis, ce serait teeeellllement bien !

 

Paul OZOUF

Rédacteur en chef de Journal du Japon depuis fin 2012 et fondateur de Paoru.fr, je m'intéresse au Japon depuis toujours et en plus de deux décennies je suis très loin d'en avoir fait le tour, bien au contraire. Avec la passion pour ce pays, sa culture mais aussi pour l'exercice journalistique en bandoulière, je continue mon chemin... Qui est aussi une aventure humaine avec la plus chouette des équipes !

8 réponses

  1. ines dit :

    c’est frais doux, reposant avec une pointe de mystique , bref j ai adoré ! pour ce qui ont aimé Natsume Yuujinchou ou mushishi ou méme xxxholic je le recommande 😉 .

    • Paul OZOUF dit :

      Bonjour Ines,

      Paul OZOUF, rédacteur du papier. Merci de nous avoir lu tout d’abord et pour ton avis !

      Ensuite : Mushishi ouai carrément, j’aimerai trouver le temps de lire le manga ou mater l’anime. Y a the Ancient Magus Bride aussi, dans le genre magie et tranche de vie, qui est vraiment sympa !

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