ReLIFE : la pilule de la seconde chance

Webmanga ? Check ! Parution en version papier ? Double check ! Adaptation en anime ? Triple check ! S’il y a bien une œuvre qui n’est pas passée inaperçue au cours de ses dernières années, c’est ReLIFE. Originellement destinée aux écrans de smartphone, la popularité de la série, développée par YayoiSo, a permit sa transposition en différents supports.

Focus sur ce seinen au parcours atypique, qui mettra de la couleur dans votre quotidien.

Roulez jeunesse !

Arata Kaizaki : 27 ans, célibataire et sans emploi. D’entrée de jeu, l’œuvre nous présente un héros aux prises avec la vie et ne parvenant pas à concrétiser ses entretiens d’embauche. Et pour cause : il a donné sa démission à son précédent – et premier – employeur… trois mois seulement après avoir été recruté. Erreur fatale ! Pour ne rien arranger, ses parents le couperont bientôt de toute aide financière. Dos au mur, Arata se voit offrir une seconde chance le jour où une mystérieuse organisation lui propose d’être le cobaye d’une expérience de réinsertion sociale. L’objectif ? Ingurgiter une drogue et reprendre l’apparence de ses 17 ans, tout en conservant son esprit de 27 ans. La récompense ? L’assurance d’être à l’abri financièrement et de recevoir une proposition professionnelle à la fin de l’année. Le voilà donc revenu sur les bancs de l’école, pour le meilleur… ou pour le pire !

ki-oonLe contenu narratif de ReLIFE est, en soi, assez générique, mais la manière dont il est mis en scène arrive à investir le lecteur et à continuellement le divertir. Après tout, qui n’a jamais rêvé de repartir à zéro et de faire table rase de son passé ? Si, pour cette raison, quelques similarités sont de mise avec d’autres mangas tels Erased ou, plus récemment, Re:Zero, l’approche de YayoiSo en est aux antipodes : ReLIFE est un titre à l’ambiance chaleureuse et amusante. Le scénario offre cependant deux perspectives distinctes qui permettent d’aborder l’œuvre sous plusieurs angles : d’un côté, un point de vue lycéen où amitié, jalousie, histoires de cœur et recherche de soi s’entremêlent ; de l’autre, une perception plus adulte évoquant des sujets comme le monde professionnel ou les difficultés de s’intégrer en société. Deux univers finalement habilement liés qui visent à la fois les jeunes et les plus âgés.

Le manga dresse quelques réflexions, notamment sur une certaine pression sociale subsistant au Japon, ou encore le fonctionnement en entreprise, et inculque des leçons de vie en évitant toutefois d’être trop moralisateur ou de tirer à l’excès sur la corde des « bons sentiments ». Le tout est saupoudré de situations et d’expressions faciales hilarantes, donnant un ton lumineux et dégagé à l’histoire. Car le charme de la série réside dans son humour décalé ! Les déboires d’Arata, la maladresse de certains personnages, leur version parodique en chibi… Chaque chapitre, ou presque, nous donne le sourire aux lèvres. Mais ReLIFE ne se résume pas à un simple show de divertissement, la série réussit également à se densifier grâce à des intrigues plus réfléchies qui relancent le lecteur lorsque l’histoire semble stagner. Allier dramaturgie et comédie est finalement un art plutôt bien maîtrisé par la mangaka. Seule ombre au tableau de ce côté : la trame narrative reste, sur certains points, assez prévisible en raison d’un nombre incalculable d’indices laissés derrière, et ce au détriment de l’effet de surprise.

Le scénario et l’esthétique sont bien entendu des éléments clés pour réaliser un bon manga. Mais un slice of life ne peut véritablement exploiter tout son potentiel sans des personnages transcendants. Il est vrai que ceux partageant le quotidien d’Arata sont, à première vue, immuables et stéréotypés, mais ils arrivent tout de même à sortir du moule et deviennent extrêmement attachants par la suite. D’ailleurs, l’auteure ne se contente pas de développer simplement son protagoniste principal mais prend le temps de s’intéresser aussi à des personnages plus « secondaires ». L’accent est surtout mis sur les relations qu’entretient le petit groupe ainsi que l’évolution individuelle de chacun et on se plaît à suivre leurs aventures, amitiés, amourettes ou rivalités. 

Du point de vue technique, si les protagonistes sont assez bien travaillés, les backgrounds souffrent cruellement d’un manque de détails et laissent un grand vide dans la mise en page. Le crayon de YayoiSo, simple mais précis, n’en reste pas moins agréable pour l’œil. Sa patte artistique va d’ailleurs dans ce sens et donne vie au manga avec une palette graphique colorée et pleine de légèreté.

Et concernant l’adaptation animée ?

Méthode peu commune, la totalité des épisodes a été diffusée un même jour, à savoir le 1er juillet, sur la plateforme de simulcast Crunchyroll. Une exception qui permet d’avaler d’une seule traite la série et d’éviter les moments de flottement. Seulement voilà, le premier épisode souffre tout de même d’un rythme décousu : il ne faut pas plus de 4 minutes au spectateur pour faire connaissance avec Arata et le voir avaler la pilule qui changera sa vie. Si le manga exploite les doutes du protagoniste vis-à-vis de cette mystérieuse drogue et permet de se familiariser un tant soit peu avec son quotidien, l’anime préfère entrer directement dans le vif du sujet. Un point négatif à relativiser car adapter une centaine de chapitres (même s’ils se dévorent vite) en un format de 13 épisodes ne permet pas d’explorer à la perfection chaque détail. Heureusement, ce problème de rythme n’est pas récurrent et nous pourrons profiter, de manière plus dynamique, des moments hilarants offerts par cette production.

Cela dit, l’anime déçoit là où il pourrait véritablement briller et se distinguer de son œuvre originale : l’animation et le chara design, bien que coloré et agréable, ne sont pas exceptionnels et, à l’instar de la version papier, les environnements passent quasiment inaperçus. Quant aux soundtracks composés par Masayasu TSUBOGUCHI, ils ne reflètent pas toujours l’atmosphère du moment et semblent souvent en décalage avec la situation. La surexploitation du même morceau lors des moments comiques n’apporte aucune plus value et finit même par agacer tant on se concentre (pour de mauvaises raisons) sur le son au lieu de la scène en cours. Mais si la magie du piano n’opère pas, heureusement les génériques sont là pour relever le niveau ! L’opening est à l’image de la série : frais et entraînant, avec une petite touche de nostalgie. Quant à l’ending, il a la particularité de changer à chaque épisode et de nous replonger dans les années 90, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.

Vous n’avez pu profiter de la chaleur de l’été ? Pas de panique, ReLIFE est comme un rayon de soleil après la pluie : à la fois brillant et réchauffant. Si vous aussi vous désirez profiter d’une seconde jeunesse, sachez que le deuxième tome du manga est disponible depuis le 18 août aux éditions Ki-oon. Quant à l’anime, rendez-vous sur la plateforme de simulcast Crunchyroll pour le découvrir !

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