Chroniques Hentai : rencontre avec Eroges.com, éditeur de Visual Novel érotique

Pour ce huitième numéro de Chroniques Hentai, nous vous proposons une nouvelle interview d’un acteur du marché erotico-pornographique otaku : Eroges.com. Ce sera pour nous le moment de faire le point depuis son ouverture en novembre dernier, et pour l’occasion, les titres chroniqués seront les visual novels Sweet Switch et Orgie Virtuelle.

FallenA l’heure où le célèbre site de jeux dématérialisés Steam vient de lancer une mise en demeure des jeux de son catalogue présentant de la sexualité, et où le hentai numérique est à 99% disponible de manière piratée, Eroges se place comme étant un des seuls éditeurs français à proposer des visual novels érotiques légalement. Outre son offre vidéoludique, le site fait vivre en parallèle sa communauté en mettant parfois en ligne des bonus intéressants, comme une interview d’un de ses auteurs. Le répertoire du site est divisé en deux grandes catégories, à savoir les jeux en free-to-play, et les visual novels. Les premiers peuvent prendre la forme de puzzle game type « Candy Crush » ou de stratégie au tour par tour, le tout agrémenté d’illustrations érotiques. Les seconds devraient vous être maintenant familier depuis notre numéro consacré aux eroges.

Sachez aussi que des jeux indépendants seront ajoutés au catalogue dans les semaines à venir. Le premier disponible est Fallen, Makina and the city of ruins, qui, sous son design à la RPG Maker, offrira un erotico-rpg complet comme il y en a encore trop peu.

 

Eroges.com

 

Les jeux interdits à la japonaise 

Journal du Japon : Bonjour… Pouvez-vous présenter à nos lecteurs Eroges, et nous expliquer comment est née l’envie de créer un tel site ?

Eroges.com : L’un des deux fondateurs de Eroges est un passionné de mangas et de hentai, l’autre de jeux et de musique. Il nous semblait comme une évidence de rassembler tout cela. On trouve que le jeu érotique est le mélange parfait entre divertissement et excitation, ni trop ni pas assez, on s’y sent bien en quelque sorte. Néanmoins, nous ne voulions pas commencer avec des titres inconnus ou des studios débutants, nous avons donc fait le choix d’aller chercher nos free-to-play en Europe et nos titres visual novels au Japon.

Comment se passe la négociation des droits avec les éditeurs japonais ? Êtes-vous directement en contact avec eux ?

Elle se passe très bien, et comme dans toute négociation franco-japonaise, tout est une question de respect, il faut savoir les écouter et prendre le temps de créer une relation de confiance.Tous nos accords ont été faits en direct avec les studios, nous avons un excellent correspondant japonais qui nous aide dans ce relais, et nous maintenons des relations permanentes par mail ou Skype avec eux, c’est très important pour nous.

Y a-t-il une sélection à faire parmi les eroges disponibles pour s’adapter au public occidental ?

Oui bien-sûr, nous n’avons pas la même sensibilité en tant qu’Occidentaux ni les mêmes goûts, nous refusons toute scène trop violente ou dont l’âge des personnages ne peut être certain. À l’inverse, nous préférons des titres sans aucune censure, pas même de mosaïques, ce qui n’est pas toujours aisé à négocier. Le plus dur est de ne pas choisir en fonction de nos propres goûts, mais de s’aventurer de temps en temps à proposer quelque chose de différent pour surprendre nos membres, comme le futanari ou le titre Oppai Café. Si l’on s’écoutait, on les localiserait (traduire et convertir) tous, mais on doit choisir, ce sont souvent de longs débats avec l’équipe !

Hentai HeroesDepuis son lancement, eroges.com a vu son contenu s’enrichir, quel est le rythme d’ajouts visé ?

Nous avons commencé timidement, mais sûrement, avec un nouveau titre par mois et nous comptons accélérer le rythme. Nous allons proposer sous peu des visual novels en chapitre, cela permettra de réduire le prix par chapitre à moins de 5 euros et de proposer un rendez-vous récurrent avec nos membres. Notre objectif serait de proposer un nouveau chapitre de visual novel tous les quinze jours puis à terme toutes les semaines et un nouveau free-to-play tous les mois, mais la traduction et la conversion en version mobile/tablette sont parfois plus longues et complexes que nous aimerions, mais je suis certain que nous y parviendrons rapidement.

Comment a été accueilli le site parmi les fans de hentai français ? Vous annonciez un chiffre de 250 000 joueurs au mois de mars, le bilan est-il positif ?

Oui, il est positif. Nous sommes même plus de 300.000 dorénavant, nous avons d’excellents retours et des membres très exigeants qui nous poussent à améliorer notre catalogue et nos fonctionnalités chaque jour. C’est un réel plaisir que de se sentir poussé par une aussi grande communauté. Nous investissons beaucoup, mais nous sommes rassurés sur l’avenir, nous venons d’ailleurs de lancer la version anglaise du site, qui aura ses propres titres en anglais.

Comment vos visiteurs se répartissent-ils entre les jeux free-to-play et les visual novels ?

Au lancement, les joueurs étaient très séparés. Les visiteurs des visual novels jouaient rarement aux free-to-play et inversement. Mais petit à petit, la majorité a osé sauter le pas, et dorénavant, il nous est impossible de les distinguer. Les events qui sont proposés dans les jeux free-to-play aident aussi beaucoup à cela (chaque jeu propose un événement tous les mois faisant découvrir de nouvelles fonctionnalités).

Le site propose de pouvoir jouer aux visual novels depuis un ordinateur, une tablette, ou un smartphone. Les moyens de consommer les « contenus » 2.0 ont beaucoup évolué depuis plusieurs années et l’industrie du sexe n’échappe pas à la règle. Comment se répartit le pourcentage d’utilisateur PC et mobile sur eroge.com ?

Un parfait 50/50 ! Même si les joueurs de free-to-play ont plutôt l’habitude de jouer sur grand écran, au final nous voyons énormément de joueurs profiter de leur mobile ou tablette. Nous pensons que le mobile deviendra majoritaire sous peu, c’est pour cela que nous avions pris le parti, dès le début, de convertir tous nos visual novels en html5 (technologie mobile). C’était un choix un peu fou par rapport aux habitudes du Japon, mais je crois que la satisfaction de nos joueurs nous prouve que nous avions bien fait.

Le site dispose d’un discord et d’un blog. L’aspect communautaire est-il important ? Un système de clan vient d’être ajouté au site, en quoi cela consiste-t-il ?

Pour fêter les 100.000 membres, nous avions réalisé un sondage avec la communauté. Tous les indicateurs étaient excellents ou parfaits sauf l’aspect communautaire, nous avons donc beaucoup travaillé cette partie et créé la notion de clan. 20 joueurs, dont un chef de clan, s’y regroupent et peuvent ainsi accomplir des quêtes. Cela peut aller de l’accomplissement des défis dans certains jeux, à trouver des objets cachés dans les visual novels. À la fin de chaque quête, les 3 meilleurs clans (et donc tous leurs membres) sont récompensés de nombreux lots ! Nous organisons aussi des concours sur les réseaux sociaux, n’hésitez-pas à y participer !

 

Chroniques sous X

Une fois n’est pas coutume, nous testerons deux visual novels issus du catalogue d’Eroges.com. Les deux titres chroniqués sont des visual novels sans interactions, c’est-à-dire que nous « lisons » l’aventure sans pouvoir l’influencer, mais d’autres jeux de l’éditeur, à la manière d’Oppai Cafe, proposent des situations à choix multiples faisant varier les événements.

Sweet Switch développé par Ammolite.
Durée : 5 à 10H
Censure par mosaïque

Sweet SwitchParmi les VN disponibles, nous avons pu tester Sweet Switch. Ce titre fait partie de ceux proposant le Live2D, un système permettant d’animer des illustrations normalement fixes. Si cela permet de briser la monotonie qui pourrait s’installer durant les dialogues (le doublage permet habituellement de donner vie aux illustrations), l’excès de mouvements aura parfois tendance à déformer les images.

Nous incarnons un lycéen qui connait la malédiction d’avoir littéralement un regard de tueur, comprenez par là qu’il intimide le moindre de ses camarades et professeurs par un simple coup d’œil, ce qui n’est pas sans rappeler l’anime Toradora! qui a su marquer les animes fans en 2008. L’histoire se permet des moments d’humour bienvenus, notamment lorsque le héros, persuadé que son regard ne fait enfin plus fuir les gens, tente de dévisager une camarade de classe qui finit par tomber littéralement en syncope (bruitage d’effondrement à l’appui) ! Qui dit eroge, dit partenaire. La première à prendre ce rôle sera la présidente du comité des étudiants : Sara.

Elle est une Tsundere (personnalité qui est au premier abord distante et hautaine, et qui devient affectueuse et tendre par la suite) pure souche, et cet aspect de sa nature sera utilisé lors du rapprochement entre notre personnage et elle. En effet, à force de rencontres et malgré le tempérament de Sara, une intimité va naître entre nos deux protagonistes, ce qui nous permettra d’apprécier la jeune fille. C’est lorsqu’une amourette commence à poindre que le soft nous rappelle son titre, et met sur le devant de la scène Ayano, une aînée introvertie. La suite, nous vous laissons le soin de la découvrir.

 

Orgie Virtuelle développé par Appetite.
Durée : 5 à 10H
Censure par mosaïque
Orgie VirtuelleSurfant sur l’influence de Sword Art Online, Orgie Virtuelle nous plonge dans le MMORPG à réalité virtuelle Yari Makuri Online. Tomoko est une élève brillante, mais sa libido en pleine ébullition la pousse à découvrir sa sexualité. Ne voulant pas s’impliquer directement dans une relation et perdre sa virginité, un nouveau programme clandestin permettant d’avoir des relations sexuelles dans Yari Makuri Online attise sa curiosité. C’est sur cette voie qu’elle rencontrera sa mentor Suzumi et se découvrira des désirs insoupçonnés. L’aventure nous propose donc de suivre l’histoire de Tomoko en spectateur et de connaitre ses pensées, nous évitant de prendre la place d’un jeune puceau looser au visage et à la personnalité effacés.

Si Sweet Switch démarrait en douceur, laissant les personnages se dévoiler durant la première heure de jeu, Orgie Virtuelle tape toute de suite dans le cœur du sujet en s’ouvrant sur une partie à trois… avec des orques ! Car l’autre différence fondamentale entre les deux visual novels est leurs univers. Là où les ébats avec Sara et Ayano se faisaient à l’abri des regards dans un cadre lycéen, les joueurs de Yari Makuri Online évoluent dans un jeu comportant plusieurs races humanoïdes et autres monstres. Ces rencontres que notre héroïne fera tout au long de l’aventure donneront naissance à des relations interraciales comme nous en parlions dans notre numéro sur les femmes-monstre. Ainsi, après avoir « combattu » longuement avec un groupe d’orques, Tomoko et Suzumi seront amenées à rencontrer des guêpes géantes (oui oui, avec le dard), et autres slimes en plus des autres aventuriers humains.

Les dessins sont très orientés shonen, ce qui est particulièrement plaisant, et l’artiste illustrateur a un joli coup de crayon. Les codes visuels du RPG sont respectés, que ce soit dans les décors de cité médiévale, ou avec les armures-bikini des joueuses (loi élémentaire du RPG, impliquant qu’une armure féminine protège mieux, à mesure qu’elle recouvre moins le corps de la porteuse, et inversement pour les hommes).

Pour conclure, si vous cherchez autre chose que du Vanilla sexe, un peu d’exotisme, et des dessins qui valent le détour, alors Orgie Virtuelle avec son univers de Fantasy et ses phallus d’Orques en tire-bouchon est fait pour vous !

Merci à Eroges.com d’avoir répondu à nos questions, n’hésitez pas à visiteur leur site pour découvrir leur catalogue, leur blog pour connaitre l’avancement des différents projets et les Facebook et Twitter dédiés pour suivre l’actualité.

Cet article est un article sponsorisé, réalisé sur demande de l’annonceur, mais les propos qui y sont tenus sont ceux du rédacteur travaillant en toute liberté, en accord avec notre ligne éditoriale.

Olivier Benoit

Présent sur Journal du Japon depuis 2013, je suis un trentenaire depuis longtemps passionné par l'animation traditionnelle, les mangas et les J-RPG. J'écris dans ces différentes catégories, entretiens également la rubrique hentai, et gère le pôle gastronomie. J'essaie de faire découvrir au plus grand nombre les choses qui me passionnent. @oly_taka

2 réponses

  1. Josedu13 dit :

    eXXXXXcellent ! bravo à vous de parler des Eroge, encore plus en français !

  2. Debbie_Downer's_back dit :

    « le hentai numérique est à 99% disponible de manière piratée, Eroges se place comme étant un des seuls éditeurs français à proposer des visual novels érotiques légalement »
    Du coup la question qui se pose, et à laquelle ne répond pas vraiment l’article, c’est de savoir si le contenu légal est aussi intéressant que le contenu illégal. Je ne suis pas du tout un connaisseur en « eroge », mais si on s’entends sur une liste des eroge cultes et des meilleurs eroge, combien sont disponibles illégalement, et combien se retrouvent sur eroges.com ? La question (et la réponse ?) semble être la même qu’en ce qui concerne le manga hentai.
    Pour rappelle, c’est l’offre illégal qui l’a fait découvrir, connaître et aimer au public occidental. L’offre légal de manga hentai en France est négligeable, et pas du tout représentative de ce qu’est le manga hentai (et cela même en ignorant le contenu shota/loli) !

    (pour l’anecdote, comparez le site hentaifr.net, français et légal, au site e-hentai.org, anglais et illégal : le premier ne vous montrera et ne vous apprendra presque rien sur le hentai, pire il en proposera une vision déformée, le second est la meilleur image (sans loli/shota) que vous pouvez avoir du manga hentai en temps qu’occidental / comparez ce même second site avec l’offre légal de l’éditeur Taifu, et même avec la nouvelle collection Peach, on n’est pas loin de la même réponse. Sachant cela, à quoi sert de nous parler de l’offre légal française ?)

    « un acteur du marché erotico-pornographique otaku Eroges.com » Encore une fois, on n’a pas définit ce qu’on devait entendre par érotisme et pnograporhie, mais est-ce qu’eroges.com ne fait pas que dans l’érotisme ? Et les « eroge » au fait, est-ce que ce ne sont pas à + de 90% des représentations érotiques ?

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