Gaming Memories X4 – Spécial duo de Beat’em-ups !

Bienvenue dans ce quatrième numéro de Gaming Memories X. Vous connaissez sans doute Final Fight, l’un des grands-pères du beat’em-up ? Hé bien, cela tombe parfaitement car ce n’est pas de lui dont nous allons parler ! Non, cette fois-ci, nous vous proposons plutôt un combo de jeux made in Capcom, pour aller en résonance avec deux numéros précédents de la rubrique (Knights of the Round et Battle Circuit). Direction donc 1991 pour The King of Dragons et 1992 pour Warriors of Fate.

Beat’em-up dynasty

S’il y a bien un nom qui règne sur le beat’em-up dans la fin des années 1980 jusqu’à une bonne partie de la décennie suivante en arcade, c’est bien Capcom. Aux cotés de quelques Double Dragon et Streets of Rage, la firme responsable de Final Fight s’est démarquée par un rythme de sorties effréné avec : Captain Commando, The King of Dragons et Knights of the Round en 1991 ; Warriors of Fate l’année suivante ; Armored Warriors en 1994 puis Battle Circuit dont nous avons déjà parlé en 1997… Sans compter les adaptations de licences américaines sorties entre temps (Cadillacs and Dinosaurs en 1993, The Punisher et Alien Versus Predator en 1994) : un rythme effréné, on vous dit !

Entre le timbre-poste et le roman ?

L’aventure de The King of Dragons se passe dans le royaume de Malus, où le vil dragon rouge Gildiss et ses sbires font des leurs et… Il va falloir les éliminer ! Et c’est tout.

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Le scénario de Warriors of Fate, à coté, se base sur les Trois Royaumes. On y incarne l’un des cinq combattants engagés dans la guerre contre Cao Cao, un despote qui tente d’agrandir son territoire en conquérant les royaumes voisins forcément par la violence. Il faudra donc parcourir les territoires qui séparent les rebelles du vil conquérant jusqu’à… l’éliminer ? (Il y a plusieurs fins que nous vous laisserons le soin de découvrir).

Si nous revenons sur ces deux titres en particulier ce mois-ci, c’est bien pour une raison : ils forment en quelque sorte une trinité avec Knights of the Round, et nous allons immédiatement voir en quoi à travers leurs gameplays et aspects techniques.

Des gamesystems originaux

Que ce soit l’un ou l’autre, tous les deux ont un gamesystem de base assez classique. On avance dans toutes les directions possibles ; on attaque avec un bouton ; on saute avec l’autre et appuyer sur les deux fait une attaque spéciale éjectant tous les ennemis autour.




The King of Dragons a cependant ajouté une touche d’originalité : on a le choix entre plusieurs personnages, bien sûr, mais certains ont un petit quelque chose qui les rend différents des autres. L’archer, par exemple, se battra forcément à distance en tirant des flèches alors que le mage aura des attaques à plus longue portée que la moyenne, mais aussi plus puissantes…

Warriors of Fate reprend cette idée abandonnée dans Knights of the Round et l’améliore en y ajoutant un petit plus. Ses héros sont capables de sauter lorsqu’ils tiennent un ennemi, pour l’envoyer valdinguer sur les autres de façon plus ou moins fracassante mais provoquant des dégâts de masse.




Ceux-ci sont également un peu précurseurs des héros de Battle Circuit. En effet, sans aller aussi loin que ce dernier, WOF propose quelques attaques à la Street Fighter. On y retrouve aussi les chevaux et leurs galops dévastateurs. Tous ces jeux sont jouables jusqu’à trois.

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Le vilain roi des méchants dragons doit être vaincu !

The King of Dragons est un jeu au gamesystem assez unique. Si ses bases sont communes, son déroulement l’est moins : en effet, au contraire des « huit niveaux » classiques d’un BTU, celui-ci dispose du double (seize, donc). Mais tous ne sont pas de taille égale : certains sont plus courts que d’autres et servent surtout de transition dans la progression des héros. Ils ne demandent généralement pas plus de deux minutes à être traversés, et mettront le joueur aux prises d’une flopée d’ennemis ou un boss. De même, on peut changer de personnage entre tous les niveaux mais pas lorsque l’on perd un « continue ». Cette originalité ne s’arrête pas là, puisque l’on dispose ici d’un système d’expérience en récupérant des bonus et son univers digne d’un Dungeons & Dragons met les héros aux prise de gobelins, d’araignées, de momies… Un voyage plus Golden Axe que Streets of Rage, donc.

TKODTKOD propose ainsi une aventure différente, ses décors variés donnent une vraie progression dans la quête (forêt sombre, château, bateau…) et ne sont pas toujours en ligne parfaitement droite. Les personnages (joueurs comme ennemis) peuvent bien être une dizaine à l’écran, celui-ci ne ralentit pas peu importe leur nombre.

La maniabilité est simple, mais rapide à prendre en main et réagit bien. Les héros ne se maniant pas tous de la même façon (le « combattant » aura une portée moins longue que l’archer, par exemple), le joueur peut changer à loisir et en fonction de ses goûts pour constituer une équipe à son envie s’il a ou deux autres partenaires avec qui jouer. Il contrebalance donc sa simplicité (pas de projections, aucun enchaînement) par cette diversité.

Bien que les ennemis qui nous attaquent soient nombreux, le jeu n’est pas trop difficile mais demande quand même un petit apprentissage, ne serait-ce que pour maîtriser son personnage favori – cela même si comme souvent il faut connaître un peu les patterns des boss pour éviter de perdre des vies à flots. Et finalement, si la durée du jeu peut dépendre du combattant et sa maîtrise, elle peut ainsi aller de la demi-heure à l’heure entière.

TKODLa bande-son qui accompagne tout cela a été composée par Yoko SHIMOMURA (Street Fighter II, Parasite Eve, Kingdom Hearts…). Si tous les niveaux n’ont pas un thème propre à eux, ceux-ci restent dans le domaine de l’héroïque, et parfois un peu magique qui colle bien à l’ambiance. Avec la qualité sonore du CPS-1, on ressent la pâte de la compositrice si on a joué à SFII mais sans qu’elle se copie elle-même (elle en était encore aux débuts de sa carrière à ce moment-là). La qualité pure du son pêche peut-être un peu, cela dit, il est un peu moins bon que sur le jeu suivant par exemple. Et surtout les voix des personnages et ennemis sont clonées et assez peu nombreuses donc.

Pour un deuxième beat’em-up sur CPS-1, Capcom a su se démarquer de la concurrence aussi bien dans l’ambiance de jeu que dans son gameplay. Cela lui valut, en son temps, d’être considéré comme le meilleur jeu de l’année sur ce genre de bornes d’arcade devançant même Street Fighter II : The World Warrior ! Le jeu a ainsi obtenu un portage sur Super Nintendo en 1994, puis sur PS2 et Xbox en 2006 puis PSP. Il fait désormais partie du Capcom Beat’emup Bundle disponible sur PS4, Xbox One, Switch et Steam.




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Aux portes de la mort, le CPS-1 dans toute sa splendeur !

Sorti en fin de vie du premier système CPS, Warriors of Fate est un jeu qui montre un gros potentiel technique assez vite. Il est fluide, et ses sprites de qualité sont largement animés. Aucun ralentissement n’est à signaler, qu’il y ait deux, cinq ou dix adversaires à l’écran. Les décors se veulent variés au fil de l’aventure et ne sont pas forcément tous très longs. Il reste une aventure techniquement réussie et agréable à jouer.

WOFLa maniabilité permet d’enchaîner ses coups et propose une palette de manipulations plus élevée que la norme (pas autant qu’un Streets of Rage non plus cela dit). Tout s’enchaine bien, excepté peut-être le spécial bas + haut qui a parfois du mal à sortir. On appréciera aussi que les personnages, plus nombreux que la moyenne pour les jeux du genre, aient tous leur façon de se comporter avec les mêmes mouvements, ce qui permet un plus large choix (ce qui peut s’avérer encore plus prolifique à trois joueurs).

WOF n’est cela dit pas trop difficile, il rentre surtout dans la case des jeux où l’on est vite surchargé d’adversaires, ce qui le rend compliqué à lire par moments (on se demande où l’on est parmi tous ces ennemis). On finit tout de même par s’en sortir, et les boss ne sont pas forcément beaucoup plus déraisonnables que dans d’autres jeux du genre. On a cependant quand même un petit arrière-goût d’injustice : on a régulièrement plus l’impression que l’ennemi passe en premier même si l’on a engagé son attaque avant… Ce qui oblige à jouer plus finement et à bien gérer ses déplacements. Cela le rend finalement obligatoirement plus fin… Il peut se terminer en environ une heure en ligne droite – voire plus si l’on veut essayer tous les personnages.

WOFLa bande-son, de bonne et meilleure qualité que le jeu précédent, est globalement dynamique et héroïque. Les déplacements du personnage influent sur l’endroit d’où sortiront les bruitages et voix du jeu (une idée encore assez rare à cette époque) et c’est agréable d’avoir une petite phrase de victoire différente en fonction des stages. Seulement, comme souvent dans ce genre de jeu (et même encore pire ici), les voix et sons d’attaques sont assez peu nombreux.

Initiant un peu le futur Battle Circuit avec une palette de mouvements plus élevée, tout en restant dans un genre assez habituel, Warriors of Fate brille par un aspect technique et une tentative d’originalité indéniable. Cela n’en fait peut-être pas le jeu le plus marquant du lot, finalement, mais il est digne de figurer entre The King of Dragons et Knights of the Round. En son temps, il dépassa même Street Fighter II : Champion Edition et Golden Axe II : The Revenge of Death Adder en  terme de popularité ! Il a ainsi été porté sur PlayStation et Sega Saturn.

WOF

Bien que ces jeux « recyclent » un certain nombre d’éléments des uns sur les autres, on ne peut pas vraiment en vouloir à Capcom au rythme de production assez inouï à cette époque (et même encore maintenant, il n’y a qu’à voir Resident Evil). Bien que la plupart de ces jeux soient tombés dans l’oubli pour beaucoup, on ne peut que se réjouir qu’ils soient à nouveau sur le devant de la scène avec des compilations comme le BTU Bundle ou le Capcom Arcade Stadium (disponible sur les habituels PS4, Xbox One, Switch et Steam).

Captures d’écran prises par JDJ. Crédits des autres visuels : Tous droits réservés ©Capcom

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