Tokyo Market Brest : le Japon s’installe au cours Dajot le temps d’un week-end !

Avec le Covid, beaucoup n’ont pas pu, hélas, voyager et se rendre au Japon… De grands salons comme Japan Expo ont été à nouveau reportés. Profitant de l’accalmie, et avec le respect d’un protocole sanitaire (masques et gel hydroalcoolique), la société ASIEXPO EVENT (Japan Touch) a pu organiser un marché japonais dans la ville de Brest, au cours Dajot, le week-end des 10 et 11 juillet.

Un événement pour le plus grand plaisir des fans de culture japonaise mais aussi les nombreux curieux venus déambuler dans l’allée, de stand en stand, et s’arrêter à la scène pour assister à des démonstrations d’arts martiaux ou bien goûter à des onigiri ou taiyaki, gaufres en forme de poisson salées ou sucrées. « Si tu ne vas pas à Tokyo, Tokyo ira à toi » était le slogan de cette première édition du Tokyo Market Brest : qu’en avons-nous pensé ? On fait le point avec vous de nos différentes rencontres et belles découvertes d’artistes et de passionnés du Japon.

Une Tokyo Market Brest

©ASIEXPO EVENT, société organisatrice du Tokyo Market Brest

Le coin des artistes

Gyotaku, les empreintes de poissons de Luc Legendre

Gyotaku de Luc Legendre - différentes œuvres exposées ©David Maingot pour Journal du Japon

Gyotaku de Luc Legendre – différentes œuvres exposées ©David Maingot pour Journal du Japon

La légende dit qu’en 1862, le seigneur Sakai pêcha une daurade grise, symbole de félicité. Désirant l’offrir à l’Empereur du Japon, il eut l’idée d’enduire le poisson dans l’encre et de prendre son empreinte sur du papier washi afin de capturer la beauté et l’âme de sa prise. Ainsi est né le gyotaku, cet art qui « capture l’âme des poissons » comme aime qualifier cet art Luc Legendre.

À l’encre de Chine traditionnellement utilisée, l’ancien restaurateur lui préfère l’encre de seiche compatible avec un usage alimentaire. En effet, dans un souci de respect des ressources halieutiques, après avoir réalisé l’empreinte, Luc Legendre rince à l’eau les poissons pour les déguster . Rien n’est ainsi perdu : en plus du repas, l’animal laisse un souvenir dressé sur le papier washi.

Il peut s’agir d’immortaliser les plus belles prises de la pêche mais aussi des commandes de restaurateurs pour décorer leurs salles et rappeler les poissons et fruits de mer à la carte de ces chefs bretons. Retrouvez plus d’informations sur le gyotaku et les endroits où exposent Luc Legendre notamment sur son site internet. Vous pouvez aussi le suivre sur sa page Facebook.

Stand de Luc Legendre avec son livre pour présenter son travail ©David Maingot pour Journal du Japon

Stand de Luc Legendre avec son livre pour présenter son travail ©David Maingot pour Journal du Japon

Les ateliers Lafayette : de la céramique raku et le papier dans tous ses états

A Tokyo Market Brest, Martine Abgrall et Julien Laparade exposaient et vendaient leurs créations issues d’un collectif de 8 artistes basé à Landerneau : les ateliers Lafayette. En mutualisant leurs compétences, ils ont créé un lieu autour des métiers d’art et d’artisanat mettant en avant la conservation et la restauration de tableaux, la photographie, la maroquinerie, la poterie, la peinture, l’art du papier ainsi que les bijoux et accessoires ethniques… La céramique raku de Martine Abgrall ainsi que les créations en papier de Julien Laparade donnent envie de découvrir les autres artistes des ateliers Lafayette au 11 rue Lafayette à Landerneau. Ils sont aussi sur les réseaux sociaux : Facebook et Instragram.

Céramique Raku de Martine Abgrall

Céramique Raku de Martine Abgrall ©Les ateliers Lafayette

Martine Abgrall, potière céramiste raku, porcelaine et sigillée, transmet son art en donnant des cours et en organisant des stages dans son atelier. Plus d’informations sur son site internet et sa page Facebook. On aime beaucoup la céramique raku chez JDJ et nous étions donc content de trouver un stand en proposant à la vente. Chaque raku est différent car il est le fruit du hasard. Nous avons finalement craqué pour une tasse turquoise avec des reflets cuivrés.

Atelier Oh pop-up de Julien Laparade

Atelier Oh pop-up de Julien Laparade ©Les ateliers Lafayette

Coup de cœur pour le Carnet du Japon de AUBE

Les salons sont en général de bons endroits pour découvrir des créateurs et artistes de talent. A cette première édition du Tokyo Market Brest, la pépite est Carnet du Japon, un carnet de voyage de AUBE et de son périple au Pays du Soleil Levant en août 2017. Dans le vif de l’action, l’artiste a dessiné de nombreux dessins et bandes dessinées de ses aventures qu’elle a annoté de nombreux renseignements.

Même si, dans son introduction, elle reconnaît ne pas être une spécialiste du Japon, ce journal de bord décrit le vécu et le ressenti de nombreux touristes en terre nipponne pour leur première fois. Kyoto, Nara, Osaka, en passant par Nagoya, puis une petite grimpette au mont Fuji, un bonjour au Grand Bouddha de Kamakura, la capitale tokyoïte, le mont Takao offrant une belle randonnée et enfin, l’aéroport de Narita pour retourner en France… De nombreux endroits touristiques et un itinéraire classique qui réserve tout de même de jolies surprises et découvertes ! Une lecture qui donnera à coup sûr l’envie de (re)découvrir le Japon dès que cela sera possible…

Gastronomie et sakés au menu

Ima, un voyage au Japon ©David Maingot pour Journal du Japon

Ima, un voyage au Japon ©David Maingot pour Journal du Japon

Il n’y avait pas beaucoup de stands représentant la gastronomie japonaise mais les trois proposaient de bons produits japonais. L’épicerie fine Nishikidôri proposait à la vente des sakés, des nouilles et divers condiments pour réaliser de bons petits plats japonais.

Venus à Brest pour ce reportage mais aussi pour faire des emplettes et quelques cadeaux d’anniversaire, nous nous sommes plutôt rabattus sur des bouteilles de saké. Deux stands en proposaient : WeWantSake.com et Ima, un voyage au Japon. La fraîcheur et le sourire de Naoko Hirobe Philippot, la fondatrice de Ima, un voyage au Japon accompagnée de son fils, nous ont convaincu d’acheter, après trois petites dégustations, un saké junmai de la maison Matsuuraichi fondée en 1716 dans le département de Saga.

Contrairement aux idées reçues, le saké japonais (pas le digestif servi dans les restaurants asiatiques) n’est pas un alcool fort. La plupart titrent entre 14 et 16 degrés d’alcool. Proche du vin, il s’apprécie jeune (il n’est pas du tout destiné à la garde : il ne se vinifie pas !) et ne s’accorde pas uniquement avec des spécialités japonaises. Point positif pour le saké : il ne contient pas de sulfites contrairement au vin.

Une bouteille de saké offerte avec un service à saké en céramique sauront faire plaisir et changeront des bouteilles de whisky que l’on offre à papa pour les fêtes de fin d’année par exemple.

Ensemble à saké blanc

Ensemble à saké blanc en céramique Mino-yaki fabriquée dans le département de Gifu ©Ima, un voyage au Japon

Une escale manga à Brest !

Des goodies et des mangas avec Escale à Mangas

Outre les goodies, Escale à Mangas proposait une belle sélection de livres sur le Japon. Nous aurions pu craquer sur la tirelire Dragon Ball à l’effigie de Tortue Géniale mais nous sommes restés raisonnables en optant pour les deux premiers tomes de la bande dessinée Izunas de Saverio Tenuta et Bruno Letizia (scénario) et Carita Lupattelli (dessins) aux éditions Les humanoïdes associés.

Depuis la nuit des temps, les Loups Izunas sont les protecteurs de l’Arbre Sacré. Ils s’opposent férocement aux démons Noggos, maintenant ainsi une frontière invisible entre le monde des hommes et celui des esprits. L’apparition mystérieuse d’une jeune fille au sein de la meute va bouleverser ce fragile équilibre.

Une belle découverte qui pourra rappeler Princesse Mononoké !

L'Escale à Mangas avec des livres et des goodies ©David Maingot pour Journal du Japon

L’Escale à Mangas avec des livres et des goodies ©David Maingot pour Journal du Japon

Des mangas français avec Dôshin éditions

Stand de Dôshin Éditions, éditeur de mangas français ©David Maingot pour Journal du Japon

Stand de Dôshin Éditions, éditeur de mangas français ©David Maingot pour Journal du Japon

Le Tokyo Market Brest était aussi l’occasion de découvrir un éditeur de mangas français, aussi appelés manfra. Dôshin éditions est créée en 2017 par les deux frères Romain et Joffrey Huet. Leur ligne directrice est de proposer des divertissements tout public, engagés et mêlant de l’action, de l’aventure avec des sujets d’actualité sensibles, au cœur des préoccupations des Français qui ne sont pas forcément développés dans des mangas japonais.

Yggdrasil Sentai

Yggdrasil Sentai de Romain Huet ©Dôshin Éditions

D’ailleurs, leur série emblématique s’intitule Yggdrasil Sentai. La série, complète en 5 tomes, porte ainsi une réflexion sur des sujets dans l’air du temps tels que l’homophobie, le transhumanisme ou bien encore le racisme et le « vivre ensemble » dans un manga à mi-chemin entre shônen et seinen. La série a su conquérir son public au travers des conventions et des campagnes de financement Ulule. Chaque volume est indépendant et présente l’une des héroïnes. Le dernier tome réunit tout le monde pour livrer la grande bataille finale où l’avenir de l’humanité est en jeu.

Nous nous sommes laissés convaincre par les animaux anthropomorphes de Shinobi Iri qui pourront rappeler Beastars. Dans cette série de LEEN, complète en 6 tomes (3 déjà disponibles), l’histoire se déroule au cœur du Japon féodal pour y découvrir la (presque) vraie histoire des ninjas ! Pas de sortilèges ni de pouvoirs magiques, mais bien une retranscription des véritables techniques ninjas dans une aventure haute en couleur mêlant drame, action et récit historique.

Shinobi Iri

Shinobi Iri de LEEN ©Tengu Éditions

Un bon taiyaki et un bon ramen au Yokota Ramen

aquarelle de taiyaki par pikisuperstar

Taiyaki par pikisuperstar (Freepik)

Au niveau de la restauration, avec le monde qu’il y avait, un ou deux stands auraient été une bonne idée pour éviter les longues files d’attente le midi. Il y avait peu de choix malheureusement : des taiyaki (gaufres en forme de poisson) salés et sucrés, des onigiri (boulettes de riz), du curry japonais, des okonomiyaki (par ici pour notre recette !) et des bubble tea… Pour cette première édition l’offre en restauration est donc encore perfectible.

Samedi midi, nous avons testé Curry san et pour 10 euros, nous avons mangé un curry japonais encore moins bon que les plats que l’on peut trouver dans les konbini japonais. Rien à voir avec un curry japonais, plat facile que l’on peut cuisiner à la maison. Si la quantité était là, il faut dire que la qualité n’y était pas du tout : les pommes de terre et les carottes sortaient de boîtes de conserve ! Pas d’oignon et autres légumes comme du poireau par exemple… Il manquait aussi pas mal de sauce. L’attente n’en valait vraiment pas la peine ! Par contre, le soir, nous étions heureux de goûter à la vraie cuisine japonaise au Yokota Ramen, à Brest. Le lendemain midi, le Taiyaki Café avec un taiyaki salé au curry était bon même si un peu cher.

Au Yokota Ramen, nous avons opté pour la version épicée du Tantan-men accompagné de gyoza. Une bonne adresse que nous vous conseillons car, outre les bons plats, le restaurant a à cœur de se procurer au maximum d’ingrédients produits localement et certifiés Bio. Les nouilles et la pâte sont fraîches et sont élaborées sur place avec de la farine bio. La carte propose un choix équilibré qui permet d’avoir de bons plats faits maison à des prix raisonnables. Au Yokota Ramen, les végétariens et végétaliens sont les bienvenus avec des plats vegan. La carte précise aussi les allergènes. Le restaurant étant assez petit, il est vivement conseillé de réserver une table à l’avance.

Informations pratiques : Yokota Ramen, 27 rue Danton 29200 BREST

Réseaux sociaux : @ramenyokota (Instagram) ; Page Facebook ; Twitter.

Yokota Ramen ©David Maingot pour Journal du Japon

Yokota Ramen ©David Maingot pour Journal du Japon

La première édition du Tokyo Market Brest était un week-end riche en belles découvertes. Outre les stands, de nombreuses activités et expositions étaient au programme. Masae Robo a ainsi animé des cérémonies du thé ainsi que divers ateliers de furoshiki, de poupée japonaise et de kirigami, l’art du coupage de papier. Nous sommes, aussi, toujours admiratifs devant les démonstrations d’arts martiaux, surtout de l’aïkido. Le Bonsaï Club de l’Iroise présentait quelques bonsaïs de leurs membres et étaient disponibles pour répondre à nos questions.

 Une partie des bonsaïs exposés par Bonsaï Club de l’Iroise ©David Maingot pour Journal du Japon


Une partie des bonsaïs exposés par Bonsaï Club de l’Iroise ©David Maingot pour Journal du Japon

Dans les points à améliorer, nous avons déjà cité la restauration en nombre insuffisant et où tous les stands n’étaient pas forcément au niveau attendu. Enfin, on ne ferme pas l’œil sur la provenance des objets vendus sur certains stands, pour ne pas parler de contrefaçons manifestes ! Pour des exposants comme Modern and Past qui ont des boutiques et qui vendent des produits authentiques (de vrais produits Ghibli notamment qui ont forcément un prix), cette concurrence contrefaite chinoise n’est ni juste ni légale ! Un petit ménage dans les entreprises qui ne sont pas en règles et un meilleur tri seraient appréciables.

Malgré cela, on a passé un très bon week-end à Brest avec des passionnés. Nous avons découvert de beaux produits : vivement une deuxième édition !

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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