Beaux livres d’automne à lire sous un plaid…

Quand les températures baissent, rien de mieux que de se blottir sous un plaid et de se plonger dans de beaux livres. Journal du Japon vous a préparé une petite sélection… qui pourra aussi vous donner des idées de cadeaux à mettre sous le sapin de Noël !

Image de Une réalisée avec les couvertures des livres sélectionnés et d’un fond photo créé par photoangel (Freepik)

Le Bestiaire extraordinaire de Kyôsai : exubérante fantaisie

Le Bestiaire extraordinaire de Kyôsai, éditions Picquier : couvertureC’est une fois de plus un superbe livre tant par le contenu que par la qualité de fabrication que nous proposent les éditions Picquier cet automne : découvrir ou redécouvrir un des plus grands artistes japonais, souvent considéré comme le successeur de Hokusai à travers un bestiaire drôle et fascinant.

Kyôsai (1831-1889) a très tôt aimé dessiner. Une grenouille dès l’âge de trois ans, puis chez le célèbre Kuniyoshi dès l’âge de sept ans. Il aime dessiner d’après nature, y compris une tête coupée qu’il trouve à l’âge de neuf ans et s’empresse de dessiner ! Ces croquis d’après nature seront une de ses caractéristiques, et il enseignera cet art de l’observation à ses élèves. Une autre caractéristique de ce maître est une rapidité du trait hors du commun. Il est capable de produire des peintures de lion ou de dragon énorme en une semaine… mais il met également parfois plusieurs mois ou années à répondre à certaines commandes !

Kyôsai est également connu pour ses caricatures politiques, sa critique des mœurs, sa façon de traiter de nombreux sujets de façon comique. Mais il travaille aussi bien pour les progressistes que pour les conservateurs dans cette période d’ouverture du Japon. Il se liera d’amitié avec de nombreux étrangers et certains deviendront même ses élèves. Il deviendra très célèbre en Occident où ses peintures voyageront.

Il produira tout au long de sa vie une quantité d’œuvres impressionnante : plus de 1 000 estampes, 150 livres illustrés et albums, et 7 000 pages du journal qu’il tient au jour le jour et dans lequel on découvre son quotidien dessiné, soit plus de 50 000 peintures et dessins ! Cette vie très dense est très bien décrite dans les premières pages du livre, et magnifiquement illustrée. Viennent ensuite des pages sur le talent de peintre animalier. Certes, les peintres animaliers ont été nombreux avant lui, mais Kyôsai a un talent particulier : il excelle à peindre le mouvement des animaux, un serpent attaquant un moineau, un moineau se jetant sur une taupe, un coq bataillant avec une belette. Et les points de vue utilisés sont très originaux, il manie habilement plongée, contre-plongée, vue de côté. Il utilisait avec autant de talent les nombreux supports à sa disposition : papier, soie, feuille d’or, paravent, plafond et même rideau de théâtre en fonction des commandes. Il utilise l’encre de Chine dans toute la palette qu’elle offre, du noir foncé au gris très léger.

Le livre présente ensuite différents animaux. Il s’ouvre avec la grenouille, l’animal préféré de Kyôsai (il y en a une énorme en pierre sur sa tombe). Elle est souvent humanisée et se fait acrobate, guerrier, acteur de Nô. La grande bataille des grenouilles est passionnante à observer avec tous ses détails dans un triptyque sur double page ! Il dessine même sa femme et ses deux filles sous forme de grenouilles. Viennent ensuite les chats (il y en avait chez son premier maître Kuniyoshi qui adorait les dessiner, il en a également dans son atelier). Il dessine comme personne la souplesse de cet animal. Il en fait également des caricatures (chat geisha, chat prêtre shintô qui parade, mais aussi chat surnaturel qui se transforme). Les animaux marins sont également très présents, de la carpe à la crevette (au bras long qui veut attraper la lune !). Il y aussi la dorade d’Ebisu, et la souris de Daikoku. Et si les chiens sont moins présents, on peut admirer la belle scène intimiste d’une mère et son fils qui jouent avec un chien européen. Le chapitre consacré au renard kitsune et au tanuki les montrent se métamorphosant. Les fauves et éléphants importés lors de l’ouverture du Japon fascinaient le peintre qui les a croqués dans les moindres détails. Le bestiaire proposé dans le livre met également en scène de nombreux animaux fantastiques, créatures composites, kirin et autres monstres et démons. Le dernier animal présenté est le corbeau, animal qui a scellé sa renommée et dont beaucoup d’exemplaires ont été exportés à travers le monde.

« Dernier artiste de l’école ukiyo-e mais aussi de l’école Kanô, il est l’auteur d’œuvres colorées et raffinées autant que de scènes pleines de fantaisie et d’esprit. Ses animaux en apportent eux aussi la preuve : parfois représentés de manière fidèle, parfois humanisés et métamorphosés jusqu’au fantastique, ils montrent toute la force et l’étendue de son art. »

Un livre très riche, des peintures et dessins magnifiques, un texte très clair et très instructif, et un pinceau qui semble courir tout au long du livre dans un mouvement permanent. Un très beau livre à garder sous la main pour s’émerveiller au quotidien.

Plus d’informations et des extraits pour découvrir quelques peintures sur le site de l’éditeur.

Whisky japonais, la voie de l’excellence : un livre très complet, richement illustré, avec notes de dégustation

Whisky japonais, la voie de l'excellence, éditions Synchronique : couvertureSi vous aimez le whisky japonais ou que vous souhaitez le découvrir ou le faire découvrir, voici le livre qu’il vous faut. Très complet, il permet de découvrir l’histoire du whisky japonais, une histoire courte mais une maîtrise impressionnante depuis les fondateurs qui sont allés étudier l’art du whisky en Écosse et ont fait des prouesses puisque le whisky japonais est désormais connu et reconnu mondialement. Il se penche également sur l’art du whisky à la japonaise : le maltage révolutionnaire inspiré du saké, la qualité de l’eau, les levures, l’orge et la tourbe, les précieux fûts fabriqués au Japon. Il évoque aussi l’art de boire du whisky au Japon, et même de confectionner un cocktail très japonais. Il revient sur ce qui rend japonais le whisky japonais. L’ensemble est illustré de photographies de toutes les époques (en noir et blanc puis en couleur, des personnes qui travaillent passionnément, des bouteilles aux couleurs superbes, des paysages des distilleries et des bars) et d’affiches publicitaires.

La deuxième grande partie de ce livre regroupe 110 notes de dégustation par Yuji Kawasaki : classés par distillerie, les whisky sont présentés avec leur type, leur rareté et leur prix, et font l’objet d’un texte de 10 à 20 lignes racontant son histoire, son goût, ses arômes…

Le mieux est de vous citer la description du Ichiro’s Malt Five of Spades par exemple : « Ce whisky n’a pas été distillé à Chichibu. C’est l’un de ceux qu’Ichiro Akuto a sauvés après le rachat de l’entreprise de sa famille. Il a été distillé en 2000, la dernière année de fonctionnement de la distillerie Uanyu, mais embouteillé en 2008 à 60,5%, une force vertigineuse qui se rencontre rarement au Japon. Akuto a sorti 54 whiskies dans cette série à l’image d’un jeu de cartes. Alors, comment est-il ce cinq de pique ? Les arômes s’élèvent en flots qui vous submergent Vous avez l’impression de retrouver la demeure familiale dans la campagne japonaise. Des fleurs aux couleurs chaudes dans un boisseau. Une porte de bois entrouverte sur la maison où trône une table mise. Dessus, des pores et du raisin attendent d’être dévorés. Au goût, on reconnaît le karintô, un en-cas croustillant saupoudré de sucre roux, de la fumée et des céréales brûlées. Puis du thé noir. Ce Five of Spades est bien charnu. Pour un huit ans d’âge, il paraît étonnamment moelleux au début. Il s’achève pourtant sur une finale épicée. »

notes de dégustation dans le livre Whisky japonais, la voie de l'excellence, éditions Synchornique

Vous trouverez ainsi 28 whiskies Suntory, 13 whiskies Eigashima Shuzo, 30 whiskies Nikka etc. Un vaste choix pour vous guider lors de vos prochains achats !

Enfin la dernière partie emmène le lecteur en voyage. Un voyage du nord au sud du Japon à la recherche des meilleures distilleries du pays. La carte permet de situer les différents lieux qui sont ensuite présentés de façon très détaillée avec photographies, échanges avec les personnes qui y travaillent… comme si vous y étiez ! Découvrez les bâtiments, l’environnement, les alambics, les fûts magnifiques, les flacons qui sont souvent de toute beauté. Embouteillage, fabrication des fûts… Les photographies sont très belles et immergent vraiment le lecteur dans cet univers fascinant.

Un très beau voyage que vous poursuivrez ensuite en consommant « avec modération » un très bon whisky japonais !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Visitez le Japon au fil de son histoire : découvrir le Japon du paléolithique à l’ère Reiwa

Le Japon au fil de son histoire de Tadashi Sugihara, éditinos Omaké Books : couvertureC’est un livre précieux que nous offrent les éditions Omaké Books : toute l’histoire du Japon dans un ouvrage dense, précis, illustré de photographies et en compagnie de Koto, un petit personnage qui donne des petits conseils touristiques pour concilier histoire et voyage.

Certes c’est un ouvrage très très complet, mais ce n’est pas un livre d’histoire classique et souvent ennuyeux, bien au contraire : Il regorge de petites anecdotes, d’informations drôles ou insolites, il est un peu comme le cours d’un prof d’histoire passionnant qui nous tenait en haleine pendant deux heures au collège ou au lycée, qui nous faisait vivre l’histoire comme si on y était.

Le livre comporte des encarts en fin de chapitre pour expliquer bouddhisme et shintô, pour découvrir le Tôdai-ji de Nara, le château d’Osaka, le musée d’Hiroshima pour la paix ou la légende d’Urashima Tarô et bien d’autres lieux emblématiques. Chaque chapitre correspond à une époque/ère et est découpé en plusieurs sous-parties pour rendre la lecture plus facile, afin qu’on puisse couper quand on veut, lire seulement quelques pages puis reprendre plus tard sans s’arrêter en plein milieu d’un bout d’histoire.

Visitez le Japon au fil de son histoire : pages intérieuresLes explications sont simples, accessibles à tous, et le texte se lit comme un roman d’aventure. Il y a plein de personnages que l’on découvre, que l’on suit dans leurs pérégrinations, leurs combats à travers le Japon dont on apprend la géographie au fil des événements racontés. De quoi passer de longues heures à se plonger dans l’histoire fascinante de ce pays. Et comme le découpage est très détaillé, vous pouvez choisir la période qui vous intéresse plus particulièrement, ou un événement dont vous avez entendu parlé et que vous voulez comprendre, ou même un site historique qui attise votre curiosité. Cette mine d’informations vous sera très précieuse pour préparer vos futurs voyages. Un livre indispensable pour découvrir toute l’Histoire du Japon et comprendre la société et le patrimoine de ce pays. À mettre entre toutes les mains !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Japon, la tradition du végétal : un très beau livre de cuisine familiale au fil des saisons

Japon, la tradition du végétal de Lina et Setstuko Kurata, éditions La Plage : couvertureNous vous présentons régulièrement des livres de cuisine à Journal du Japon, et ce nouveau livre a attiré notre attention par la quantité impressionnante de recettes qu’il propose, par son côté familial (trois femmes, trois générations qui livrent leurs recettes de famille), par la forte empreinte des saisons (le livre est découpé en quatre saisons et les plats ont les couleurs et les saveurs de chacune) et par l’immersion qu’il propose au cœur du végétal. Le lecteur découvre toutes les possibilités qui s’offrent au cuisinier au fil des saisons grâce à la grande diversité de légumes, algues, champignons,  légumineuses et fruits des terroirs japonais et français. Car si les recettes utilisent des ingrédients japonais (que vous connaissez bien maintenant et que vous pouvez trouver facilement en France : sauce soja, mirin, dashi – que vous pouvez faire vous-même dans une version végétarienne avec des champignons à la place de la bonite, sauce sésame, vinaigre de riz, algues …), les légumes de saison peuvent se trouver chez votre marchand préféré !

La présentation du début de l’ouvrage permet de comprendre le véganisme au Japon, son lien avec le bouddhisme, la médecine chinoise, la macrobiotique… qui se décline en principes de cuisine : le Yin et le Yang des aliments, le Shindo Fuji (consommer local et de saison). Les bienfaits des aliments sont expliqués de façon détaillée, que cela soit pour les céréales, les légumineuses, tous les produits à base de soja, les ingrédients secs (champignon, daikon, algues etc.), le konjac, le shiso, les umeboshi, et même les différents assaisonnements. Leurs vertus n’auront plus de secrets pour vous !

Après quelques recettes de base indispensables (riz, nouilles, dashi, soupe miso, maki, pâte d’azuki), le livre nous plonge dans les plats de saison qui sont introduits par une petite histoire familiale, un souvenir d’enfance, des idées de variation ou d’accompagnement. La recette comprend à chaque fois son titre en français, japonais et phonétique, une très belle photo, la liste des ingrédients (le nombre de personnes est indiqué) et la préparation (avec le temps nécessaire). Ce qui est intéressant, c’est que la liste est souvent courte et les étapes de préparation également : c’est en effet une cuisine familiale simple et en général rapide à faire. Cela donne envie de s’y mettre tout de suite : il y a tellement de recettes qu’il suffit d’ouvrir frigo et placard en même temps que le livre pour trouver une idée de plat immédiatement !

Japon, la tradition du végétal : pages intérieures

Chaque saison commence avec des plats à base de riz, que ce soit en riz mélangé avec légumes et champignons, en risotto ou en bouillie de riz (par exemple riz complet aux champignons d’automne, bouillie de riz aux sept plantes l’hiver, riz mixé au vinaigre et légumes de printemps, riz au shiso et huile de sésame en été) puis quelques plats de nouilles, de très nombreuses soupes (potiron, betterave, miso/chou-fleur/wakamé, poivron rouge), des bouillons (brocoli/edamame, maïs/algues mozuku). Viennent ensuite les légumes présentés de différentes façons : sautés, marinés, en salade, en pickles… les possibilités sont infinies. Et il y a également des croquettes, des raviolis, des crêpes, des boulettes, des rouleaux, des fritures. Qui a dit que les légumes étaient ennuyeux ?

Japon, la tradition du végétal : pages intérieures

 

Une quantité impressionnante de recettes, des recettes simples, saines et riches en goût, une déclinaison au fil des saisons… et de belles photographies : LE livre de cuisine japonaise végétale qu’il vous faut !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Nous espérons que cette sélection vous aidera à passer un bon automne !

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