Japan Expo 2022 : Rencontre avec les acteurs du tourisme au Japon

Voilà presque un mois que la 21ème édition de Japan Expo a eu lieu. Comme à chaque édition, les stands jeux vidéo, manga ou encore culture étaient au rendez-vous. Après 2 ans de Covid, c’était aussi le grand retour du tourisme au Japon. Elle a accueilli des exposants et invités qui ont eu à cœur de mettre en lumière tous les trésors que le pays du soleil levant a à offrir aux touristes. De la préfecture de Saitama au stand de Japan Experience, les visiteurs ont répondu présents. Certains ont récolté les renseignements nécessaires  pour préparer leur voyage, en attendant la réouverture totale des frontières japonaises. Quelles étaient les différentes offres et les bons plans pour préparer son séjour ? Comment les invités ont vécu leurs expériences au Japon ? Japan Expo s’est-elle montrée à la hauteur quant à la valorisation du tourisme au Japon ?

Logo Japan Expo Paris – ©Sefa Event

 

Des stands et des bons plans nippons

Lors de cette 21ème édition de Japan Expo, nous avons pu faire connaissance avec des intervenants experts dans le tourisme japonais. Le Japon n’a plus aucun secret pour ces dénicheurs de bons plans ! Ces personnes ont à cœur de faire découvrir le pays, et pas seulement les destinations classiques telles que Tokyo ou Kyoto. En effet, parmi leurs multiples objectifs, il y a celui de proposer des destinations hors des sentiers battus.

Les professionnels de l’Office National de Tourisme Japonais à votre écoute

Stand de l’Office National de Tourisme Japonais © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

Bien évidemment, il était impossible de visiter le pavillon Tourisme sans passer prendre sa dose d’informations via l’Office National de Tourisme Japonais. D’ailleurs, tous les employés étaient sur le pied de guerre pour convaincre au mieux chaque passant. Le rôle du JNTO est de conseiller les visiteurs sur les meilleurs plans à un excellent rapport qualité-prix. En complément, l’organisme proposait des activités de découverte en lien avec certaines traditions. Une conférence a également été donnée autour de la « Découverte du Japon à travers l’animation japonaise ».

Le JNTO, c’est aussi la présence de 22 bureaux dans les grandes villes mondiales pour y promouvoir le tourisme japonais. En plus de cette mission, le JNTO publie également des rapports chiffrés sur le secteur et vient apporter un soutien auprès des conventions et manifestations internationales comme Japan Expo.

Comme nous sommes un peu curieux sur l’état du tourisme au Japon, nous avons pu en savoir davantage grâce à notre échange avec Aurélien, qui travaille pour le JNTO pour le bureau de Paris. Il a donc fait un diagnostic du tourisme japonais depuis la pandémie du Covid-19 tout en fournissant ses conseils pour bien préparer son voyage pour les mois à venir et les destinations idéales pour l’été.

Aurélien de l’Office du Tourisme National Japonais © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

Journal du Japon : Bonjour et merci de nous accorder un peu de votre temps pour cet entretien. Nous nous intéressons à l’état du tourisme au Japon et nous aimerions avoir l’avis de l’Office National de Tourisme Japonais. Mais d’abord, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre organisme ? 

Aurélien : Nous sommes une agence publique japonaise qui a pour but de faire la promotion du Japon à l’international pour les visiteurs étrangers. On a une vingtaine de bureaux à travers le monde et on fournit de l’information dans diverses langues. Cela fait une trentaine d’années qu’on a un bureau à Paris et qu’on fournit des informations aux touristes français, mais aussi belges, luxembourgeois et suisses.

On a vécu deux années de Covid compliquées. Comment se porte le tourisme au Japon depuis la réouverture progressive des frontières ? Est-ce qu’il y a eu beaucoup de touristes étrangers au Japon depuis cette réouverture ?

Évidemment, le tourisme au Japon pour le moment n’est pas comme avant, et l’entrée est restreinte. Donc, ce que l’on voit en terme de tourisme international étranger, les agences de voyages avec lesquelles on collabore ont déjà commencé à envoyer des groupes. Ce n’est absolument pas dans les mêmes proportions qu’avant, mais on sait bien qu’il y a ce seuil quotidien de 20 000 entrées pour tout le monde, y compris les Japonais. On le voit dans les lieux de visites, ils ne sont pas remplis comme ça pouvait l’être avant. On a vu une reprise avec la Golden Week. C’était la première fois qu’on revoyait des Japonais partir en voyage à travers le pays. Le tourisme commence à revenir, mais c’est vrai que c’est encore très progressif.

Quels conseils donneriez-vous aux Français qui voudraient se rendre au Japon pour les mois à venir ?

Il faut tout d’abord se rapprocher d’une agence de voyage, parce que c’est nécessaire à ce stade. Pour se rendre au Japon, il faut être accompagné par un professionnel ou un guide tout le long du voyage, en suivant un itinéraire qui a été défini dans le circuit. En allant voir cette agence, vous allez vous renseigner sur ce qui est proposé sur les destinations que vous pourrez aller visiter, et à partir de là, vous pourrez aviser.

Par rapport à la situation en Ukraine, certains trajets en avion devaient passer par la Russie. Est-ce que la guerre entre ces deux pays a eu un impact sur le tourisme au Japon ou y a-t-il d’autres alternatives pour pouvoir contourner ces points de passages ?

En effet, cela a fortement impacté le tourisme au Japon. Les couloirs aériens qui étaient utilisés passaient par la Sibérie donc, à partir du moment où la guerre a éclaté, on ne pouvait plus passer par là. Et du coup, pendant un certains temps, les compagnies aériennes ont dû repenser leurs plans de vol et désormais, soit on passe par le nord, mais en évitant l’espace aérien russe, soit on passe par l’Eurasie. Dans tout les cas, ça rajoute 2 à 3 heures au temps de trajet, donc des trajets qui se faisaient en 12 heures peuvent atteindre les 14 voire 15 heures d’avion. Pour les autres trajets, on va passer par la Turquie, la Mongolie, la Chine et après on rejoint le Japon.

A combien estimeriez-vous le pourcentage de touristes qui ont l’intention de voyager au Japon en été et en fin d’année ?

Je ne peux pas donner de proportion exacte mais je peux donner le nombre de visiteurs qu’on avait en 2019, qui était de l’ordre de 300 000 visiteurs, sachant que ça augmentait d’année en année. La croissance était permanente.

Justement, avant la période Covid, où allaient ces touristes français ? Quelles étaient leurs préférences en termes de destinations ?

Il y avait différentes catégories de visiteurs. D’une part, il y avait les personnes qui y allaient pour la première fois et qui, de ce fait, se concentraient très souvent sur le parcours classique qui comprenait Tokyo, Kyoto et éventuellement Hiroshima. On voit d’autres types de visiteurs qui veulent aller à Hokkaido dans les grands parcs naturels. On a aussi des touristes qui vont à Shikoku faire une partie du pèlerinage. Il y a aussi Kyushu avec ses onsen et ses volcans, et enfin Okinawa. Ce qu’on a vu ces derniers temps, c’est que Kyushu était une destination de plus en plus demandée. Il y a aussi Kanazawa sur la côte nord, également sollicitée.

Quels lieux recommanderiez-vous aux visiteurs accompagnés d’enfants ?  

Il y a différents types d’activités possibles. D’une part, les parcs d’attractions comme Tokyo Disneyland. A Osaka, vous avez Universal Studio Japan, où vous retrouverez les thèmes Harry Potter ou encore le nouveau Super Nintendo World. Il peut y avoir des cafés à thème, comme par exemple un café Pokémon. Il y a évidemment la dimension manga qu’on peut aller explorer à Akihabara pour se plonger dans cet aspect de Culture Pop. Il y a aussi des salles d’arcades si les enfants sont un peu « geek ». On peut aussi trouver des activités en groupe qui peuvent être accessibles aux enfants, où l’on peut se mettre dans la peau d’un ninja et apprendre à manier des sabres mais qui sont des faux et qui pourront être utilisés en toute sécurité.

Y a-t-il des touristes qui vont faire des voyages de « pèlerinage » ?

C’est quelque chose que l’on voit de temps en temps. Il y a des personnes qui veulent découvrir cet aspect de la culture japonaise. Ce qu’on a vu avant le Covid, c’était le séjour dans les temples. Le Mont Koya est d’ailleurs la destination idéale dans la préfecture de Wakayama au sud de Nara, mais ça reste possible dans la région de Kyoto. Ils pouvaient exercer plusieurs activités comme le chant. On va vraiment vivre au rythme des moines, on va se lever très tôt le matin, assister à la cérémonie et manger des plats végétariens. C’est vraiment une culture très immersive.

Parmi les voyageurs français, la majorité d’entre eux s’accroche-t-elle aux étapes classiques ou préfère-elle aller hors des sentiers battus ?

La particularité des touristes français est qu’ils veulent aller dans des endroits où les autres ne vont pas. Mais en même temps, ils veulent voir les immanquables. Il y a un équilibre à trouver et c’est quelque chose qu’on veut encourager, car il y a tellement de choses à découvrir, et que la richesse du Japon est répartie sur tout le territoire. On a de plus en plus de visiteurs qui voulaient aller dans des villages un peu reculés. On avait beaucoup parlé de Shirakawago, un village traditionnel avec des maisons anciennes en toit de chaume et je pense qu’à l’avenir, à mesure que ces endroits seront plus fréquentés, les touristes vont être encore à la recherche de nouveaux endroits.

Certains disent que le Japon est un pays cher, êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? 

Si on prend l’hébergement et les transports, effectivement, ça coûte cher, l’échelle de prix est plus élevée qu’en France. En revanche, si on prend la nourriture ou la restauration, ce sera beaucoup plus intéressant. Pour 10 euros, vous avez un bon plat qui va vous faire le repas. Il y a maintenant une autre condition économique qui vient jouer un rôle à notre avantage, c’est que la valeur du yen par rapport à l’euro a fortement baissé. On a dépassé les 130 yens pour 1 euro et avec un euro beaucoup plus fort, on a un pouvoir d’achat qui a significativement augmenté. A l’avenir, si cette situation se maintient quand les frontières seront complètement ouvertes, ce sera le bon moment pour y aller.

Quels sont les endroits que vous préférez au Japon ?

Je vais plutôt être dans les classiques. J’ai vécu à Kyoto pendant un an en tant qu’étudiant et c’était une expérience qui a changé ma vie. C’est après ça que j’ai voulu avoir une carrière en lien avec le Japon. Même en un an, on a pas vu la ville de Kyoto dans son entièreté. Vous avez plus de 1 000 temples et sanctuaires. Si on a le temps, on peut s’y balader en vélo. L’autre endroit qui m’a profondément marqué, c’était Miyajima, une île composée de temples en face de Hiroshima, où il y avait une ambiance qui m’avait vraiment marquée et c’était une très belle expérience pour moi.

Pour terminer, quelle est votre propre conception du Japon ?

Je dirais que c’est une culture du collectif qui chérit son histoire, sa culture, qui la transmet de génération en génération, qui en est fier et en même temps c’est une société qui a énormément évolué dans l’après-guerre et qui s’est modernisée à très grande vitesse. Et je pense que c’est un aspect qui charme beaucoup de gens. C’est aussi une culture du respect, de la politesse, de la discipline et c’est quelque chose qui marque quand on va s’acheter un bento dans le konbini et que la personne en face se sera penchée pour nous dire bonjour et au revoir, c’est très propre au Japon.

Merci à Aurélien pour cet entretien qui a permis aux lecteurs de comprendre au mieux l’état de santé du tourisme au Japon. Si vous souhaitez des renseignements pratiques afin de préparer sereinement votre séjour, le site internet de l’Office National de Tourisme Japonais est à votre disposition.

Découverte de la préfecture de Saitama, un trésor au nord de Tokyo

Japonaise représentant la préfecture de Saitama © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

Japan Expo, c’est aussi la particularité de découvrir le Japon sans y voyager. C’est d’ailleurs le cas de la préfecture de Saitama, l’unique préfecture qui a été mise à l’honneur pour cette 21ème édition. Bien évidemment, certains produits locaux étaient présents comme des tabi (chaussettes traditionnelles), des sandales ou encore des foulards. Les Japonais présents sur le stand donnaient de leur énergie pour convaincre les visiteurs d’aller dans leur préfecture.

Pour ceux qui ne sauraient pas où se trouve Saitama, c’est un petit trésor situé dans la région du Kanto, au nord de Tokyo. Si cet endroit vous intéresse, voici quelques bons plans. Pour les amoureux de la nature, le parc de Hitsujiyama est un bon choix si vous êtes dans la ville de Chichibu. Ainsi, vous pourrez admirer les 400 000 fleurs de shibazakura avec ses 9 variétés qui offrent un véritable chef d’œuvre de la nature. Les adeptes des temples bouddhistes ou des sanctuaires shinto seront aux anges quand ils y découvriront le temple Kita-in à Kawagoe, au centre de la préfecture, construit en 830. Ce lieu de culte vous impressionnera avec ses 500 statues rakan et son magnifique jardin.

Produits artisanaux du stand de la préfecture de Saitama © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

La liberté du choix avec Japan Experience

 

Stand Japan Experience © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

Liberté, simplicité et humain, telles sont les priorités de Japan Experience pour que les voyageurs puissent profiter de leur séjour au Japon. L’entreprise était également connue sous le nom de Vivre le Japon et a donc été rebaptisée Japan Experience en 2021. Elle a pour mission de proposer des circuits personnalisés en fonction des envies des voyageurs. Les clients peuvent ainsi se renseigner sur le site de la compagnie grâce aux articles sur les différentes destinations, les hébergements ou encore les transports, et ainsi concevoir leur voyage.

Grâce aux équipes de Japan Experience et à leur travail, 29 000 voyageurs ont pu goûter à une expérience personnalisée au pays du soleil levant. L’équipe dispose également de plusieurs bureaux dont un à Paris. Elle propose plus d’une cinquantaine de circuits, un très large panel pour satisfaire chacun. Leur présence à Japan Expo consistait donc à fournir des informations sur leurs services, les circuits ou tout simplement discuter avec les passants. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les activités ou expériences de Japan Experience, vous pouvez consulter leur site web.

Thierry Maincent, président de Japan Experience © Photo Léo Thomas pour Journal du Japon

Découvrir Japan Expo pour la première fois a été une très bonne surprise. On sent directement dans cette convention que les organisateurs dépensent toute leur énergie pour mettre en avant les atouts touristiques du Japon grâce à la représentation de certaines villes ou préfectures japonaises.  Merci également à Aurélien de l’Office National de Tourisme Japonais, à Japan Experience, et aux Japonais de la préfecture de Saitama  pour tous les échanges. Maintenant, vous avez tous les bons plans pour préparer le voyage de vos rêves made in Japan. Alors, à vous de jouer !

Leo Thomas

Passionné de la culture japonaise depuis plusieurs années, je fais transpirer cette passion via des articles sur des domaines variés (conventions, traditions, littérature, histoire, témoignages, tourisme).

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