Rashômon, le classique intemporel d’Akira Kurosawa de retour au cinéma le 10 août

Potemkine va ressortir à partir du 10 août dans nos salles obscures un classique de 1950 d’Akira KUROSAWA, Rashômon. Il s’agit de la version restaurée de 2008 par l’Acdemy Film Archive, le Centre National du Film et Kadokawa Pictures grâce au financement de la Fadokawa Foundation et la Film Foundation. La production de la Daiei d’après deux nouvelles de Ryûnosuke AKUTAGAWA aura droit à une nouvelle jeunesse en salles mais aussi en combo DVD/BR en fin d’année, dès le 18 octobre, avec bonus et livre.

Un crime et plusieurs versions : qui croire ? Où est la vérité ?

© 1950 Kadokawa Pictures

Un paysan (Kichijirô UEDA) vient s’abriter à la porte Rashômon où sont déjà présents un bûcheron (Takashi SHIMURA) et un moine (Minoru CHIAKI) qui ont été témoins d’un meurtre bien malgré eux. Ils n’y comprennent rien et « même le plus savant des bonzes ne saurait élucider cette étrange histoire ». Un samouraï (Masayuki MORI) est mort et sa femme (Machiko Kyô) aurait été violée par un brigand, Tajômaru (Toshirô MIFUNE). En attendant que la pluie ne cesse enfin, le bûcheron et le bonze vont essayer de démêler le vrai du faux en racontant les différents témoignages, des versions très différentes d’un même crime.

Ainsi, le premier témoignage est donné par le bûcheron qui a découvert le corps. Il n’a pas vu de sabre. Juste le chapeau de la femme accroché à un arbre et un calot de samouraï par terre. Près du cadavre, il y avait une corde coupée. Pour lui, il n’a rien vu d’autre alentour. Témoigne ensuite le bonze qui confirme avoir avoir vu la victime de son vivant, lorsqu’il cheminait sur la route de Sekiyama à Yamashina le jour de sa mort. La femme au chapeau voilée est à cheval avec son mari à terre qui l’accompagne, armé d’un sabre et d’un arc et des flèches. Que la vie est éphémère : rien ne présageait que le samouraï allait mourir… Lors du procès, le bandit avoue être l’auteur du meurtre. Ensuite, c’est l’épouse qui dit avoir tué son mari. A travers la bouche de la medium, le défunt samouraï raconte qu’il s’est suicidé.

Qui croire ? Tous semblent se mentir à eux-mêmes et mentir pour flatter leur égo. Le réalisateur montre l’égoïsme des hommes qui ne voient que leur intérêt. Le prêtre, choqué à la porte Rashômon, dit : « Ma foi en l’être humain en est ébranlée. Pire que les brigands, les épidémies, les famines, les incendies ou la guerre, c’est horrible ». A qui pouvons-nous faire confiance ? Loin de succomber au pessimisme, Akira Kurosawa clôt le film sur une note positive, une belle action qui semble annoncer que l’homme est capable du pire comme du meilleur. Une chose est sûre : après la pluie, le beau temps…

Et une sortie en combo DVD/BR avec livre et bonus le 18 octobre

Rashômon en combo DVD/BR

©Potemkine

Et plus tard, dès le 18 octobre, un combo DVD/BR sera en vente. Le coffret contiendra le Blu-ray et le DVD du film restauré en 4K avec un livre contenant : « Rashomon » et « Dans le fourré », les deux nouvelles écrites par Ryunosuke Akutagawa, à l’origine du scénario du film ; « Comme une autobiographie » « Rashômon » et épilogue, de Akira Kurosawa, chapitre de l’autobiographie de Kurosawa sur le tournage du film ; « Notes » de Akira Kurosawa, réflexions personnelles écrites du réalisateur sur les enjeux narratifs et esthétiques du film ; « En attendant la météo », « Le Sourire de la déesse », de Teruyo Nogami, le récit du tournage de Rashômon par la scripte de Kurosawa ; « La musique de Rashômon, boléro japonais ou gagaku hybridee de Vincent Teixeira, texte d’analyse sur la musique du film ; une iconographie inédite (photos de tournage, affiches internationales…).

Le Blu-ray contiendra ces bonus : « A Testimony As An Image: Rashomon », documentaire de Toshiro Enomoto sur le tournage du film, incluant de nombreuses interviews de l’équipe (2012, 86′, VOST) ; Conversation entre Pascal-Alex Vincent, cinéaste, enseignant à l’université Sorbonne Nouvelle, et Stéphane du Mesnildot, essayiste, journaliste, autour du contexte de production et du tournage de Rashômon (2011, 26′) ; Entretien avec Cécile Sakai, professeure des Universités, Université de Paris, spécialiste de la littérature japonaise, autour de Ryûnosuke Akutagawa, auteur des deux nouvelles à l’origine du scénario de Rashômon (2011, 22′) ; « Masago aux enfers », analyse de séquence par Frédéric Mercier, journaliste à Transfuge et à Positif (2022, 13′) ; Entretien avec Arthur Harari, cinéaste (2022, 29′) ; les bandes annonces d’époque et de la ressortie.

Le DVD contiendra ce bonus : « A Testimony As An Image: Rashomon », documentaire de Toshiro Enomoto sur le tournage du film, incluant de nombreuses interviews de l’équipe (2012, 86′, VOST).

Plus d’informations sur le site internet de Potemkine.

Cette ressortie de Rashômon au cinéma mais aussi en coffret BR/DVD permettra à une nouvelle génération de découvrir ce grand classique du cinéma japonais intemporel. Le film a rencontré le succès au Japon comme à l’internationale. Il a même remporté le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1951 (premier film asiatique à remporter cette récompense) et même l’Oscar du meilleur film étranger en 1952. Rendez-vous dans les salles obscures pour ne pas rater ce chef d’œuvre du cinéma japonais voire même du 7e art tout court !

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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