Julie #1: être consultante en développement d’un tourisme éthique au Japon.
Nous sommes allés à la rencontre de Julie à Nagoya qui s’efforce de développer un tourisme plus éthique, plus spécialisé, à la rencontre des artisans japonais. Elle nous a ouvert les portes de son quotidien, du temps qu’elle consacre à aller à la rencontre des locaux pour tisser des liens forts afin de proposer à ses clients une expérience haut de gamme inédite, en dehors des sentiers battus.
Entretien avec une Française installée au Japon.
La formation d’une vie
Journal Du Japon: Bonjour Julie, et merci pour ton temps. Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Julie Baud: Je m’appelle Julie, je suis française, je viens de Bordeaux. J’habite au Japon depuis à peu près 9 ans, j’apprends le japonais depuis à peu près 23 ans. Je suis freelance, je travaille à Nagoya.
Je n’ai pas toujours été freelance au Japon : j’ai bossé dans des grosses boîtes japonaises et des plus petites. J’ai fait pleins de jobs différents.
J’ai aussi fait des études d’artisanat d’art en France, j’ai un CAP et un brevet des métiers d’art. J’étais relieuse de livres. Ça m’a donné de bonnes bases en histoire de l’art et un goût prononcé pour tout ce qui est fait main.
Aujourd’hui au Japon j’ai mon propre business qui s’appelle Secrets d’artisans Japonais et je prépare des visites sur-mesure pour des touristes passionnés, des voyageurs qui sont un peu connaisseurs, qui ont le goût de la chose bien faite, et qui ont envie d’aller plus loin que les destinations lambdas sur les voyages au Japon.
Ma clientèle c’est souvent des gens qui ont fait 2-3 voyage au Japon et qui ont un intérêt pour un artisanat japonais spécifique. Du coup j’ai des demandes de circuits sur-mesure, et je vais aller démarcher des artisans. Je me promène un peu et je vais chercher l’artisan qui va correspondre exactement à ce que mon client souhaite visiter. Je vais ensuite développer tout un circuit sur le thème que le client a choisi pour la journée.
Ma deuxième casquette, qui est en fait ma casquette principale, c’est celle de consultante en développement touristique durable au Japon. Je travaille avec des préfectures, avec des villes pour les aider à accueillir un tourisme qui soit plus respectueux des normes sociales, plus respectueux de l’économie locale et qui soit bien entendu le plus respectueux possible de l’environnement.
En combinant ces trois facteurs on va créer non pas des destinations touristiques pour la masse, mais des destinations touristiques pour des gens qui ont un point d’intérêt particulier.
Dans le tourisme durable l’idée est d’impliquer les locaux dans la création du tourisme, leur donner du travail, et par ça répondre à des problématiques locales: il faut qu’il y ait plus de familles car l’école va fermer, on a besoin de plus de gens qui vont à la supérette, il faut que la poste ne ferme pas. Tout ça c’est un cercle vicieux, et j’essaie de le transformer en cercle vertueux en utilisant le tourisme comme un vecteur, comme un moyen économique pour relancer les petites régions locales, pour sauver aussi du patrimoine, des choses pour lesquelles les jeunes japonais ont perdu un intérêt mais qui sont très intéressantes pour des voyageurs.
On va essayer de recréer un intérêt en passant par les voyageurs pour qu’ensuite les jeunes japonais aient envie de se réintéresser au patrimoine. L’idée c’est de lier tous les acteurs économiques d’une région en utilisant le tourisme pour revitaliser des zones qui sont un peu délaissées.
La clientèle européenne au Japon
Je suis spécialisée dans la clientèle européenne à majorité française puisque les Français sont une excellente clientèle au Japon. Ce sont des personnes qui sont passionnées, qui sont curieuses, qui ont envie d’avoir un peu d’histoire mais pas trop, et surtout qui vont au contact des locaux. Les Français, les Espagnols et les Italiens se sont des personnes qui aiment rencontrer, parler avec les gens. Et ça en fait des visiteurs formidables pour nous parce qu’on a plein de choses à leur proposer. Je ne détermine pas ma clientèle par pays, par âge, par moyens ou niveaux sociaux.
Je détermine ma clientèle par intérêts spécifiques. Qu’est-ce que ça veut dire ? ça veut dire que je vais mettre dans le même groupe tous ceux qui veulent voir des lieux en rapport avec le karaté, je vais mettre dans le même groupe tous ceux qui veulent rencontrer des artisans, tous ceux qui sont intéressés par la pop culture ou encore par les arts du spectacle. Ainsi, je vais atteindre une clientèle qui ne vient pas forcément du même pays, qui n’a pas forcément toujours le même âge mais qui est intéressée par la même chose. C’est gens-là, quand ils sont intéressés par un sujet en particulier ils vont avoir envie d’aller creuser la surface et s’intéresser à ce sujet en particulier.
Ça fait des groupes beaucoup plus petits. Très souvent c’est même une ou deux personnes à la fois. Je ne fais pas beaucoup de groupes, vraiment juste des particuliers qui me contactent. Et quand les locaux qui reçoivent des personnes qui ont un réel intérêt pour ce qu’ils font, l’échange est extraordinaire.
Tu as un cuisinier passionné et tu l’emmènes au fin fond de la cambrousse pour rencontrer un gars qui fait ses propres légumes… la connexion qu’il va y avoir avec moi au milieu qui ne fait que l’interprétariat et qui aide la personne à communiquer, elle est douze mille fois plus importante et pour le gars qui a traversé la moitié de la planète pour aller voir quelque chose de bien spécifique et pour le papy qui fait son wasabi et qui se dit « punaise, j’ai un chef étoilé qui a traversé la moitié de la planète pour venir me voir et en plus il m’a posé des questions qui avaient du sens ».
Une potière qui fait ses poteries en France et qui vient rencontrer un potier au Japon… l’émotion est là même s’il n’y a pas de mots ! ou encore un fan de sabre japonais et qui passe la journée complète avec un artisan forgeron qui fait un tout petit couteau en damassé et qui ramène ça chez lui, il a vraiment vécu l’expérience de sa vie. Et l’artisan, il est vraiment heureux d’avoir quelqu’un qui est venu et qui avait un vrai intérêt.
Comment organises-tu tes circuits ?
Tu as des conversations qui se passent dans cette journée, qu’on ne pourrait pas avec un grand groupe de personnes et qu’on ne pourrait pas avoir dans un groupe où les gens viennent et doivent finir leurs activités en 30 minutes. C’est une façon de voyager, je l’accepte. Mais ce n’est pas ce que moi je vends. Plus que de vendre des expériences, je vends des rencontres et je vends une journée sur un thème complet, une fois que je sais quel artisan je vais faire rencontrer.
Je vais sélectionner un restaurant qui soit en accord avec les besoin de mon client : soit vegan, végétarien, sans gluten… ou un petit restaurant local qui fait sens. Et je vais aussi sélectionner des petites visites que je vais guider et dans lesquelles on va pouvoir aborder l’aspect local. C’est-à-dire que si on est à Aichi, il faut savoir pourquoi on va faire de la poterie.
J’ai fait du jeu de rôles pendant très longtemps. Du jeu de rôle sur table, j’étais sur Dungeons & Dragons, Shadow Run... j’étais maître du jeu. Pour moi, il n’y a rien de plus important qu’une bonne histoire, et que quelqu’un sache accrocher les wagons et qui sait te donner le bon détail au bon moment pour que tout fasse sens. Pour que le client se dise « ah mais ce qu’elle nous a dit ce matin , ça fait sens maintenant! ».
Au lieu de te balancer tout ce que tu vas trouver sur Wikipedia et plus que des dates, l’histoire et qui a fait quoi quand, ce qui m’intéresse c’est pourquoi ça s’est passé ! je donne des bases pour comprendre le contexte et ensuite on va au plus intéressant : parler avec les gens, parler de bonne bouffe et d’artisanat. Et surtout comme je suis française et que ça fait longtemps que j’habite au Japon, que je n’ai pas de tabous, je sais que mes clients apprécient de pouvoir me poser des questions qu’ils n’auraient jamais osé poser à un guide japonais.
Beaucoup de Français se soucient, et j’en suis très contente, de ne pas faire de bêtises quand ils viennent au Japon. C’est la majorité de mes clients d’ailleurs, qui savent que les Japonais peuvent être assez strictes sur certaines choses, qui savent que les Japonais ne vont pas oser leurs dire des choses et du coup ils se soucient beaucoup de ne pas embêter les gens. Ce n’est malheureusement pas la majorité de ce que l’on voit sur les réseaux sociaux, d’influenceurs qui ne véhiculent pas une bonne image. Mais mes clients sont très attentifs. Pleins de fois ils me font des retours en disant « il y a pleins de choses qu’on n’a pas osé demander au guide ou à l’artisan car on a peur de faire un impair et qu’il se braque ». Ça, c’est exactement le type de questions que j’adore recevoir ! Parce que je trouve que ce sont des réponses qui sont intéressantes à donner. Et surtout j’ai une relation assez privilégiée avec les gens avec lesquels je travaille.
Construire une relation de confiance forte avec les artisans
Parle-nous de ton travail avec les artisans ?
J’ai passé du temps à développer une relation de confiance avec les artisans et au moment où j’arrive j’ai souvent des clients qui sont éberlués de me voir chambrer un peu le maître japonais 15e génération et lui faire des blagues « alors ta casquette en peau de fesses mon gars ? ça va ton épaule, t’arrives à te coiffer, t’as plus de cheveux c’est pas trop grave ? » les clients me regardent choqués, mais l’artisan lui est mort de rire en face ! L’ambiance est super amicale, et c’est ça que je veux offrir à mes clients. C’est beaucoup de travail en amont, d’aller les voir, de prendre le café, de les appeler… tout ce travail en amont c’est un travail pour lequel je ne suis pas payée, mais qui du coup fait en sorte que la visite derrière est d’une qualité qui est beaucoup plus haute que tous les autres visites guidées où tu vas juste avoir un guide qui t’amène d’un point A à un point B, qui fait la nounou et qui te donne 3 explications historiques. A la fin de la journée tu as un peu posé ton cerveau, retenu 2-3 explications certes, mais tu n’as pas tout retenu à moins que ce soit quelqu’un de passionnant car il y en a aussi ! Là moi je te fais entrer dans des endroits où d’ordinaire il n’y a pas de public.
L’artisan prend sur sa journée de travail une demi-journée pour moi où il stoppe son boulot et il vient interagir avec mes clients. Ils n’ont pas forcément de boutiques, ce ne sont pas des endroits où ils font systématiquement des ateliers. Et moi je réfléchis avec eux avec ce qu’on pourrait faire sur place pour que mon client puisse aussi mettre la main à la pâte et comprendre que le geste technique est plus difficile qu’on ne le pense. Au tout début mon client va dire « c’est cher ce qu’il vend » et à la fin de la visite, il va se dire en fait j’ai envie de me faire plaisir et d’acheter un tout petit truc car j’ai compris tout ce qu’il y a derrière et à quel point c’est incroyable ce que cette personne fait et je veux absolument ramener quelque chose avec moi. Quand mon client achète un souvenir dans la boutique de l’artisan, c’est là que je me dis que j’ai tout gagné. L’artisan est trop content, ça lui fait un bonus. Et c’est là que je me dis que j’ai réussi à expliquer les choses, j’ai converti, je l’ai rendu fan.
Du coup, on est sur des visites à forte valeur ajoutée. Comme moi j’étais artisane, je suis capable d’expliquer en termes techniques aux Français et je comprends où l’artisan veut aller. Faut savoir que souvent les artisans ne sont pas bons en marketing. Ils ne savent pas expliquer pourquoi et comment ils font les choses. Mais comme j’ai fait des études d’art, que dans la reliure de livres c’est l’une des rares disciplines où on touche au bois, on touche au cuir, on touche au métal, je suis capable de t’expliquer pourquoi le gars est en train de faire ce qu’il fait. Sur mes jours de congés je regarde des vidéos d’artisans qui apprennent des techniques. Il faut que j’apprenne les termes et que je puisse expliquer à mon client. En général, il y a es choses que j’explique avant même que l’artisan nous dise ce qu’il est en train de faire. Ça les laisse sans voix. Au début j’avais vraiment peur parce que je me disais qu’est-ce qui fait de moi une meilleure guide que les autres ? Qu’est-ce qui va justifier que je centre mon activité sur l’artisanat ? Je ne fais pas le château de Nagoya par exemple. Vous avez toutes les informations sur Google, vous n’avez pas besoin de me payer. Si vous faites appel à moi, c’est pour aller dans des endroits dont vous ignorez l’existence, qui ne sont pas accessible en un clic et qui s’ouvrent parce que je suis là. Comme j’ai passé du temps à prendre soin de cette relation avec les artisans, le jour où j’emmène quelqu’un ils se disent « si Julie est là, ça va bien se passer, si c’est Julie qui nous demande okay ». Et ça, ça fait plaisir.
Pourquoi le Japon ?
Je pense comme une énorme majeure partie des gens de ma génération, je suis tombée dedans quand j’étais petite. Je suis née en 90 donc je suis de la génération Pokémon, je me souviens des premiers volumes de Naruto que j’ai acheté alors qu’il n’y avait que deux volumes qui étaient sortis. On passait notre argent de poche là-dedans avec ma petite sœur. A l’âge de 13 ans, j’avais envie de me la péter un peu et j’ai demandé à ma mère à apprendre le japonais, elle m’a dit ok. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte. J’ai une maman qui a fait des études d’art, et qui avait quand même un petit attrait pour le japonisme. Je pense que l’idée lui plaisait. Je n’étais pas mauvaise en langues à l’époque j’avais l’anglais et aussi l’allemand en troisième langue. Pour commencer le japonais j’ai fait des cours du soir à la Maison du Japon à Bordeaux. Monsieur Shindo-sensei si tu passes par ici… ça va le faire rigoler car je le vois régulièrement quand je repasse à Bordeaux.
Par contre je n’ai jamais fait du japonais mon option numéro un. C’est-à-dire que je ne suis pas allée en LEA etc… moi j’avais envie d’apprendre un métier, mais j’ai continué à apprendre le japonais en option. J’avais conscience que ce serait un bonus, mais que si j’en faisais mon atout principal, je galèrerais à trouver du boulot. J’avais déjà cette conscience là à l’époque. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire les LEA et compagnie, mais c’est vrai que les débouchés sont plus complexes. Si certains d’entre vous apprennent le japonais, je vous conseille de développer d’autres compétences en parallèle. Si votre but est de vivre au Japon ou travailler avec le Japon, effectivement apprendre le japonais, on s’en rend bien compte une fois sur place, c’est un must. Mais ça ne peut pas être votre compétence principale parce qu’une entreprise japonaise il faut qu’elle justifie pour un visa pour faire appel à vous plutôt qu’à un Japonais, du coup avoir une compétence, avoir quelques années d’expérience dans un métier, ça va vous permettre d’obtenir un visa de travail plus facilement même si vous n’avez pas fait des études d’ingénieur. Il faut au moins le niveau BAC pour l’instant.
Une vie dédiée au Japon
Dans mon cas, je suis arrivée la première fois au Japon pour faire un stage pour mes études de reliure. Comme j’apprenais déjà le japonais et à cette époque là j’étais à Paris à l’association des amitiés asiatiques (NDLR: A.A.A.), je prenais des cours du soir une fois par semaine tout en faisant mes cours de reliure à Paris. Et comme j’étais passionnée par le Japon, qu’il y avait des stages à faire et qu’on m’a dit qu’il était possible de les faire à l’étranger (je pense que mes profs pensaient à l’Europe), j’ai demandé à les faire au Japon en gérant moi-même les frais. Mes premières économies sont passées dans mon premier voyage au Japon quand j’avais 20 ans. A force de dire à tout le monde « moi je veux être relieur au Japon » truc qui n’existait pas, mais pourquoi pas en fait ? finalement quelqu’un m’a entendu, m’a donné un contact et de fil en aiguille je me suis retrouvée à la Bibliothèque Nationale de Tokyo, où normalement personne ne rentre. C’était tellement rare que la télévision est venue à l’époque en disant, il y a une française dans cet atelier de reliure. Le seul au Japon d’ailleurs, parce que les reliures au Japon il y en a très très peu. C’était incroyable à l’époque. Et j’ai commencé comme ça.
Est-ce qu’il a été facile pour toi de d’adapter à la manière de travailler japonaise ?
Moi je suis féministe, bruyante, colorée, et je m’étais dit je vais me le prendre en plein fouet le Japon. Tous mes amis me disaient le Japon ça n’est pas fait pour toi. Du coup j’y suis allée en me disant « ne te réjouies pas trop, mais va tester, mais ça pourrait très mal se passer« . Je suis partie 2 mois au début. Ça s’est très très bien passé ! (rires) C’était juste extraordinaire. Je pense que la plupart des gens qui ont le même background que moi, la première fois que tu marches au Japon tu as l’impression d’être dans un décor d’anime. Moi je l’ai ressenti de plein fouet. je prenais mon vélo pour aller à la gare à Tokyo. Et j’ai continué. Je me suis dit à chaque fois je viens pour une période plus longue.
A 22 ans j’ai fait un PVT, et chaque fois je me disais « okay, plus long. mais c’est sûr que ça va mal se passer« . Et en fait, même quand ça se passait mal au Japon, parce qu’il m’est arrivé des trucs pas cools comme à beaucoup de gens, jamais je ne me suis dit c’est la faute au Japon il faut que je rentre en France. Ou alors « je ne suis pas bien ici, il faut que je rentre en France« . Je me suis dit « sale expérience, mais ça aurait pu se passer en France aussi« . A chaque fois que je rentrais en France c’était le déchirement total, c’était très dur. J’ai refais des études de tourisme après, parce que je n’ai pas pu avoir de visa à cette époque là. J’ai lié tout ce que je pouvais au Japon, à chaque fois: pour toutes les études de cas qu’il y avait à faire, je choisissais le Japon. Je pense que mes profs en avaient marre, mais en faisant ça je me suis spécialisée. Quand j’ai fait ensuite une licence pro de commerce (de mon BTS tourisme je suis passée en 3e année de licence), j’étais déjà spécialiste.
Quand je suis sortie de mes études, j’avais le japonais mais en plus j’étais déjà spécialiste du marché japonais. Quand je suis arrivée au Japon, au début j’étais cuistot dans un bar, mais quand je suis rentrée dans une boîte japonaise, j’avais déjà les compétences. Ensuite quand je suis entrée dans une plus grosse boîte, c’est pour ça qu’ils m’ont prise : parce que je parlais japonais couramment et parce que j’avais une spécialisation dans le tourisme et dans le commerce international. Et ça, ça a fait la différence. Donc pourquoi le Japon ? Parce que je suis tombée dedans quand j’étais petite, parce que je suis une énorme fan de Ghibli (à tel point que j’étais la seule à reconnaître Goro Miyazaki qui marchait dans le parc Ghibli alors qu’il y avait 500 personnes autour de moi, je me suis dit « ok je suis vraiment une otaku » (rires)), et parce que j’aime la sonorité de la langue japonaise.
Ça va peut-être faire hyper pédant, mais j’aime m’entendre parler japonais. Ma voix a un effet très apaisant sur moi. J’ai de l’angoisse chronique et quand je ne vais pas bien, le fait de parler, les vibration de ma voix, ou d’aller au karaoke, ça m’ancre. J’aime écouter des gens parler japonais et j’aime parler japonais. Du coup le Japon pour moi ça fait ultra sens. Ça fait 20 ans que je dédie ma vie à parler du Japon et à faire des trucs sur le Japon. Je suis dans ce que les anglais appellent ma « zone de génie ». C’est là où je suis la plus efficace. Je sais parler, j’aime parler, j’aime raconter des histoires. J’ai mis tous ça ensemble, je parle à des Japonais pour leur dire « il faut absolument que vous en parliez au monde entier car ce que vous faites c’est génial mais attention ! on va en parler de la bonne manière pour faire que ça relance une économie et pas juste que ça bousille un environnement« . Et je parle aux Français en leur disant « voilà, moi je suis passionnée de ça, regardez ! je suis sûre que vous n’avez pas vu ce détail là, mais il est incroyable !« . C’est ça mon métier…
Cette entrevue fleuve s’arrête là pour ce qui concerne le parcours de Julie au Japon, mais celle-ci a encore beaucoup à nous dire sur la manière dont elle construit les expériences sur mesure qu’elle propose à ses clients, et sa vision du sur-tourisme dont on parle énormément à l’heure actuelle.
Si vous voulez en savoir plus sur les parcours hors des sentiers battus, rendez-vous dans la partie #2 pour la suite et fin de notre interview et dans la vidéo YouTube de @TinaKrys dans cet article. Avez-vous déjà pensé à prendre un guide pour votre voyage au Japon, et sortir des sentiers battus ? Donnez-nous votre expérience et votre avis !
Si vous souhaitez contacter Julie pour un devis :
Son site internet: www.secretsdartisansjaponais.com
Les réseaux de Julie:
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