Coffret OZU en 20 films par Carlotta Films ou la bonne surprise de Noël !

Les amoureux du cinéma japonais et des grands classiques sont gâtés en cette fin d’année ! Après la rétrospective dédiée à Kenji MIZOGUCHI par Capricci cet été au cinéma (dont le coffret DVD/BR est dorénavant aussi disponible), c’est au tour du grand maître Yasujirō OZU d’avoir droit à un coffret DVD/BR regroupant pas loin de 20 de ses chefs-d’œuvre en noir et blanc et en couleurs dont 10 présentés dans leur nouvelle restauration 2K et 4K ! Une belle idée de cadeau à glisser au pied du sapin pour tout cinéphile ou fan du cinéma japonais classique.

Journal du Japon vous décrit aujourd’hui ce bel objet et les films qu’il contient dans le détail !

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COFFRET 11 BLU-RAY OU COFFRET 15 DVD

Affiche Le Fils Unique de OZU

Affiche Le Fils Unique de OZU

LE FILS UNIQUE (1936 – N&B – 83 min) – restauration HD

1923. À Shinshu, petit village de montagne au centre du Japon, Otsune, une veuve, élève seule son fils Ryosuke. Elle travaille énormément (dans une usine qui fabrique de la soie) afin de subvenir à leurs besoins. Bon élève, Ryosuke est en âge d’aller au lycée mais sa mère s’y oppose car les études sont trop coûteuses. Ookubo, l’un des professeurs de Ryosuke, vient rendre visite à la mère de son élève et lui fait comprendre que dans la société japonaise actuelle, rien ne vaut une bonne instruction pour pouvoir se faire une situation ; d’ailleurs lui-même décide de partir pour Tokyo y poursuivre sa carrière. Otsune finit par accepter, faisant le choix de tout sacrifier pour l’éducation de son fils. 1935, treize années plus tard : Ryosuke s’est installé à Tokyo et sa mère lui rend visite à l’improviste pour la première fois. Malgré les efforts de son fils pour l’accueillir, elle découvre qu’il vit dans une situation précaire, déçu par ses aspirations de jeunesse. Elle apprend dans le même temps qu’il donne des cours du soir à de jeunes adolescents et qu’il est marié, avec un enfant en bas-âge. De son côté, elle lui avoue qu’elle a dû vendre les biens qu’il lui restait de son défunt mari pour pouvoir prendre en charge ses études et se payer le voyage. Après quelques jours passés aux côtés de la famille de son fils, elle ose enfin parler à Ryosuke en face et lui dire tout ce qu’elle a sur le cœur… «Maman, comment imaginais-tu ma vie ? Tu es déçue ?»

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Affiche Printemps Tardif de OZU

Affiche Printemps Tardif de OZU

PRINTEMPS TARDIF (1949 – N&B – 108 min) – nouvelle restauration 4K

Noriko, 20 ans, vit heureuse à Kamakura auprès de son veuf de père avec qui elle s’entend à merveille. Elle aime cette vie simple et n’a absolument pas l’intention de changer son quotidien pour prendre un époux. Mais pour son entourage, la situation en l’état n’est pas conforme aux traditions. La tante de Noriko, va tout faire pour la pousser au mariage y compris convaincre le père d’inventer un mensonge qui fera croire à Noriko qu’il souhaite se remarier lui-même…

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Affiche Où sont les rêves de jeunesse ? de OZU

Affiche Où sont les rêves de jeunesse ? de OZU

OÙ SONT LES RÊVES DE JEUNESSE ? (1932 – N&B – 85 min)

Tetsuo (Ureo Egawa) mène une vie insouciante à l’université jusqu’au jour où son père décède. Il doit abandonner ses études et lui succéder à la tête de l’entreprise familiale. Il va faire embaucher ses anciens camarades. Mais peut-il toujours exister entre eux les mêmes relations d’amitiés et d’égalité qu’autrefois ? Surtout que le patron et l’un de ses compagnons employé sont tous deux amoureux de la même femme…

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Affiche Été Précoce de OZU

Affiche Été Précoce de OZU

ÉTÉ PRÉCOCE (1951 – N&B – 125 min) – nouvelle restauration 4K

Noriko (Setsuko Hara), 28 ans, est secrétaire dans une petite compagnie à Tokyo. C’est une jeune femme moderne mais elle vit encore chez ses parents, tout comme son frère, sa femme et ses deux enfants. Elle subit de fortes pressions de la part de sa famille ; en effet, il n’est pas raisonnable à cet âge de ne pas encore s’être mariée. Mais la jeune fille se réjouit de son indépendance et préfère trouver elle même son futur époux. Son patron lui propose un bon parti de sa connaissance mais Noriko refuse…

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Affiche Une femme de Tokyo de OZU

Affiche Une femme de Tokyo de OZU

UNE FEMME DE TOKYO (1933 – N&B – 47 min)

Chikako, dans le but de payer les études de son frère Ryoichi, mène une double vie. Secrétaire le jour, elle travaille le soir comme entraîneuse dans un cabaret plutôt louche. Les rumeurs allant bon train, Ryoichi finit par l’apprendre de la bouche même de sa fiancée qui ne pensait pas à mal ; il va avoir du mal à accepter cette vérité qui va le conduire au drame…

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LE GOÛT DU RIZ AU THÉ VERT (1952 – N&B – 116 min) – nouvelle restauration 4K

Affiche Le Goût du Riz au Thé Vert de OZU

Affiche Le Goût du Riz au Thé Vert de OZU

Mariée à Mokichi par arrangement, Taeko mène une vie de couple décevante. Le dialogue entre les deux époux, plongés chacun dans leurs activités, se fait de plus en plus rare. Après avoir menti à Mokichi pour passer quelques jours dans une source thermale avec ses amies et sa nièce Setsuko, Taeko reçoit cette dernière, bouleversée par l’annonce d’une rencontre imminente avec un prétendant pour un mariage arrangé…

Affiche Récit d'un propriétaire de OZU

Affiche Récit d’un propriétaire de OZU

RÉCIT D’UN PROPRIÉTAIRE (1947 – N&B – 71 min)

Dans le Japon de l’immédiat après-guerre, un petit garçon est trouvé dans les quartiers pauvres de Tokyo. Les gens du quartier ne veulent pas s’en encombrer et, après tirage au sort, décident de le confier à une veuve cinquantenaire acariâtre qui le recueille bon gré mal gré. Elle cherche tout d’abord à s’en débarrasser mais finit par s’y attacher. Un jour, le père réapparait…

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Affiche Voyage à Tokyo de OZU

Affiche Voyage à Tokyo de OZU

VOYAGE À TOKYO (1953 – N&B – 136 min) – nouvelle restauration 4K

Le film raconte le voyage d’un vieux couple rendant visite à leurs deux enfants qui habitent Tokyo. Ils sont partis sans leur plus jeune fille qui vit toujours avec eux dans la ville de province d’Onimichi. Ils sont d’abord logés chez leur fils aîné, un modeste pédiatre de banlieue, marié, qui a deux enfants, puis chez leur fille aînée, propriétaire d’un salon de coiffure. Les deux enfants semblent plus préoccupés par les dépenses occasionnées par cette visite que par le bien-être de leurs parents. Seul l’accueil de leur belle-fille, dont le mari a pourtant disparu depuis la guerre, mais qui n’est pas encore parvenue à en faire le deuil, est chaleureux, digne de ce que l’on attendrait de la part des enfants. Après avoir été envoyé, par souci d’économie et pour se débarrasser du fardeau, à la ville balnéaire d’Atami, dans une auberge destinée à recevoir des jeunes en virée, les deux parents décident de rentrer chez eux. Au cours de leur voyage de retour, la mère est victime d’un malaise. Ils s’arrêtent alors chez leur plus jeune fils à Osaka. La santé de la mère se détériore et tous les enfants se réunissent à la maison familiale d’Onimichi. Elle meurt dans la nuit, entourée de ses enfants, à l’exception du fils cadet qui arrivera trop tard. Les obsèques ont lieu, et très vite les enfants décident de retourner chez eux et à leurs affaires. Seule reste la belle-fille, en compagnie de la plus jeune soeur et du père qui la remercie de la part de sa femme pour son accueil à Tokyo et pour son dévouement. Il l’encourage à oublier son fils et à refaire sa vie. Elle repartira à Tokyo, enfin libérée du poids de sa culpabilité de femme de disparu (très nombreuses dans le Japon de l’après-guerre).

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Affiche Printemps précoce de OZU

Affiche Printemps précoce de OZU

PRINTEMPS PRÉCOCE (1956 – N&B – 145 min) – nouvelle restauration 4K

Shoji, jeune employé dans une grande entreprise de Tokyo, est las de sa modeste situation, de son travail peu gratifiant, et ne s’entend plus guère avec Masako, son épouse, depuis qu’ils ont perdu leur unique enfant. Son seul plaisir est de sortir avec ses collègues. Il a une liaison avec l’une d’entre elles. Masako apprend la vérité, quitte le domicile conjugal pour retourner chez sa mère. Une mutation loin de Tokyo pour Shoji sera à l’origine de la réconciliation du couple.

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CHŒUR DE TOKYO (1931 – N&B – 90 min)

Tokyo au début des années 30 durant la Grande Dépression. Shinji, marié et père de trois enfants, perd son emploi d’assureur après qu’il ait pris la défense d’un de ses collègues qu’il trouvait s’être fait licencier abusivement. Il a beaucoup de difficultés à retrouver un travail ; il lui devient alors de plus en plus difficile de subvenir aux besoins de sa famille. Dans la rue, il retrouve son ancien professeur d’éducation physique de qui il se moquait étant étudiant mais qui va néanmoins lui venir en aide…

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Cœur de Tokyo de OZU

Cœur de Tokyo de OZU

Affiche Crépuscule àTokyo de OZU

Affiche Crépuscule à Tokyo de OZU

CRÉPUSCULE À TOKYO (1957 – N&B – 140 min) – nouvelle restauration 4K

Takako vient de quitter son mari et retourne s’installer avec son enfant chez son père qui a été lui même délaissé par son épouse partie vivre avec un autre homme voici une vingtaine d’années. Au sein de la maison familiale se trouve également Akiko, la jeune sœur, qui pense que sa mère est morte. La découverte comme quoi cette dernière habite en fait non loin de chez eux, tenant un café, consterne les deux sœurs qui ne comprennent pas comment elles ont pu être abandonnée de la sorte. Moralement fragile, Akiko décide dans le même temps de se faire avorter, son ami fuyant les responsabilités de la paternité…

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J’AI ÉTÉ DIPLÔMÉ, MAIS… (1929 – N&B – 12 min)

Un diplômé d’université n’arrive pas à trouver un travail. Lorsque sa mère et sa fiancée arrivent, il entend leur cacher la situation. Sa mère repart sans se douter de rien mais celle qui est devenue sa femme subit durement cette situation. On ne propose au jeune homme qu’un emploi de réceptionniste qu’il s’estime trop diplômé pour accepter. Sa femme gagne de l’argent dans un bar. La situation entre eux se dégrade. Il décide finalement d’accepter l’emploi de réceptionniste. Ses patrons, charmés de son humilité, de son expérience de la souffrance lui confient alors le poste d’employé dont il rêvait.

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J'ai été diplômé mais... de OZU

J’ai été diplômé, mais… de OZU

Affiche Fleurs d'équinoxe de OZU

Affiche Fleurs d’équinoxe de OZU

FLEURS D’ÉQUINOXE (1958 – Couleurs – 118 min) – nouvelle restauration 2K

Un groupe d’anciens amis se retrouve autour d’un verre de saké et discute de l’avenir de leurs filles, désormais en âge de se marier. L’un d’eux, Wataru Hirayama, est un cadre supérieur fermement attaché à ses valeurs conservatrices, mais tenant parfois auprès de ses amis un discours progressiste sur l’amour et le mariage. Un jour, un jeune homme se présente à son bureau : il se nomme Masahiko Taniguchi et demande la main de Setsuko, sa fille aînée. La décision d’Hirayama est sans appel : il refuse que sa fille épouse l’homme qu’elle aime…

HISTOIRE D’HERBES FLOTTANTES (1934 – N&B – 86 min)

Une troupe théâtrale itinérante arrive dans un petit village pour y donner des représentations. Kihachi, son directeur, quitte chaque soir le groupe, prétextant des visites de politesses. En fait, il se rend chez son ancienne maîtresse pour revoir le fils qu’il a eu avec elle. Ce dernier ignore tout de ses liens de parenté, prenant Kihachi pour son oncle et croyant son géniteur décédé. La compagne actuelle de Kihachi ayant percée le secret, jalouse de l’attachement que celui-ci porte à cette famille cachée, décide de se venger…

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Histoires d'herbes flottantes de OZU

Histoires d’herbes flottantes de OZU

Une auberge à Tokyo de OZU

Une auberge à Tokyo de OZU

UNE AUBERGE À TOKYO (1935 – N&B – 75 min)

Kihachi est au chômage et n’a pas de toit. Avec ses deux jeunes garçons, il erre dans la banlieue industrielle de Tokyo à la recherche de n’importe quel emploi ; sans résultats ! Se réfugiant le soir dans une auberge, ils rencontrent une femme et sa petite fille, elles mêmes dans le dénuement le plus total. Alors que Kihachi se fait enfin offrir un travail par une ancienne connaissance, la petite fille tombe malade mais sa mère n’a pas les moyens de la faire soigner…

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Affiche Bonjour de OZU

Affiche Bonjour de OZU

BONJOUR (1959 – Couleurs – 94 min) – nouvelle restauration 2K

Dans une ville de la banlieue de Tokyo, la vie suit tranquillement son cours : les mères de famille s’occupent de leur intérieur tout en jalousant celui des autres, les pères se croisent au café du coin et s’inquiètent de leur retraite à venir, tandis que les fils passent leur temps à regarder la télévision chez un voisin jugé trop excentrique. Un soir, les jeunes Minaru et Isamu pressent leurs parents pour avoir leur propre poste de télévision, en vain : l’aîné se met alors en colère face à l’hypocrisie des adultes et décide de faire une « grève de la parole », aussitôt suivi par son jeune frère…

GOSSES DE TOKYO (1932 – N&B – 87 min)

Une famille et leurs deux jeunes garçons, Keiji et Ryoichi, s’installent dans la banlieue de Tokyo. Les enfants, victimes de brimades de la part de la bande de gosses du quartier, font l’école buissonnière. Le père, mis au courant par l’instituteur, les force à retourner en classe afin qu’ils deviennent « des gens importants ». Les enfants, grâce à l’aide d’un garçon plus âgé, parviennent à se faire accepter et à remplacer l’ancien chef de la bande. Toutefois, ils se rendent compte que leur père, simple employé de bureau, fait quotidiennement des courbettes à son patron, quitte à se rendre ridicule. Il s’ensuit une dispute familiale orageuse. Les garçons ne comprennent pas les explications de leurs parents et décident de se rebeller en arrêtant de manger, «car si devenir quelqu’un d’important dans la société, comme le prêche le père, revient à faire des courbettes devant son chef, alors à quoi bon ?»

Gosses de Tokyo de OZU

Gosses de Tokyo de OZU

IL ÉTAIT UN PÈRE (1942 – N&B – 87 min)

Un enseignant, veuf, vit seul avec son fils unique. Lors d’un voyage scolaire, un accident survient, provoquant la mort d’un de ses élèves. Assumant ses responsabilités, il décide de démissionner et se retire dans sa campagne natale avec son fils. Au grand désespoir du jeune garçon, son père lui annonce que, pour qu’il puisse mener à bien ses études, ils vont devoir se séparer. Plusieurs années s’écoulent : le père travaille à Tokyo en tant que bureaucrate, tandis que son fils exerce à son tour comme professeur dans une petite ville. Leurs retrouvailles se font rares mais émouvantes…

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Il était un père de OZU

Il était un père de OZU

Affiche Fin d'automne de OZU

Affiche Fin d’automne de OZU

FIN D’AUTOMNE (1960 – Couleurs – 129 min) – nouvelle restauration 2K

Trois hommes d’âge mûr (Mamiya, Taguchi, et Hirayama) sont réunis pour une cérémonie en mémoire de Miwa, leur ami commun du temps de leurs études. Sa veuve Akiko et sa fille de 24 ans, Ayako sont également présentes. Les trois amis s’accordent sur la beauté des deux femmes et songent à vouloir trouver un mari pour la jeune femme. Ils s’emploient rapidement à lui trouver des prétendants tout en considérant le possible remariage de la jolie veuve…

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Affiche Le goût du saké de OZU

Affiche Le goût du saké de OZU

LE GOÛT DU SAKÉ (1962 – Couleurs – 113 min) – nouvelle restauration 2K

Veuf, Shuhei Hirayama approche de la retraite et vit toujours avec sa fille Michiko qui est en âge de se marier. Le père comme la fille repoussent l’échéance, l’un craignant la solitude et l’autre la culpabilité de l’abandon. Après le travail, Hirayama a l’habitude de retrouver des amis autour d’un verre. Un soir, l’un d’eux lui propose un gendre pour sa fille, mais le père hésite. Quelques jours plus tard, le groupe d’amis retrouve un de leurs anciens professeurs qui, n’ayant pas su se séparer de sa fille, vit désormais dans la pauvreté. Hirayama se dit alors qu’il est temps de songer à l’avenir de Michiko…

LES SUPPLÉMENTS

  • DOCUMENTAIRES
    • « J’AI VÉCU, MAIS… » (123 min)
    • « CONVERSATIONS SUR OZU » (80 min)
    • « CHISHU RYU, L’ACTEUR FÉTICHE » (45 min)
  • COURTS-MÉTRAGES
    • « AMIS DE COMBAT » (14 min)
    • « UN GARÇON HONNÊTE » (14 min)
    • « KAGAMIJISHI » (24 min)
  • ANALYSES
  • ENTRETIENS
  • BANDES-ANNONCES

Biographie de Yasujirō OZU

Yasujirō OZU est né en 1903 à Tokyo, mais passe la majeure partie de son enfance et adolescence à Matsusaka, près de Nagoya. Il y découvre le cinéma, en particulier le cinéma hollywoodien, pour lequel il se passionne. Il se rend alors régulièrement à Nagoya pour voir les films de Chaplin, Murnau, ou Lubitsch, qu’il considère rapidement comme son réalisateur préféré. En 1923, après avoir échoué à l’examen d’entrée de l’Ecole Supérieure de commerce de Kobe, Ozu se fait engager comme assistant opérateur à la Sh?chiku Kinema. Rapidement, il devient assistant réalisateur et réalise son premier film Zange no yaiba (Le Sabre la Pénitence), pour lequel il travaille avec le scénariste Kōgo Noda, marquant ainsi le début d’une longue et fructueuse collaboration. Mais la guerre civile ayant éclatée, Ozu est incorporé dans l’armée japonaise et se voit dans l’impossibilité de finir son film.

Yasujirō OZU

Yasujirō OZU

De retour de la guerre, il se lance pleinement dans la réalisation de films, gardant souvent la même équipe technique ainsi que les mêmes acteurs. Influencé par le modèle américain et le cinéma européen, il débute sa carrière par des comédies, genre dans lequel il excelle (Kabocha (La Citrouille), 1928). Très vite, son style devient de plus en plus personnel avec Kaishain Seikatsu (La vie d’un employé de bureau), 1929), même si les influences américaines sont toujours fortement présentes. De manière subtile, Ozu parvient à diffuser un message contestataire à travers ses comédies sociales, comme dans Tokyo no gassho (Chœur de Tokyo, 1931) qui porte sur un fonctionnaire qui sombre dans la misère. Bien que le cinéma soit devenu parlant, Ozu préfère tourner des films muets, et fait du rapport entre les parents et les enfants son thème de prédilection. Au fil des années, il parvient à se libérer de ses influences occidentales : son style de mise en scène s’affine et devient de plus en plus dépouillé. Il préfère un cinéma essentiellement composé de longs plans fixes aux mouvements d’appareils et aux effets de montage, et choisit de filmer à la hauteur de ses personnages, comme dans Otona no miru ehon umarete wa mita keredo (Gosses de Tokyo, 1932).

C’est en 1935 qu’il se lance finalement dans le cinéma parlant en proposant ainsi Hitori musuko (Le fils unique) en 1936. L’année suivante, il est mobilisé par l’armée et sert durant plusieurs mois en Chine. Il réussit toutefois à réaliser Todake no kyodai (Les Frères et sœur Toda) en 1941, qui rencontre un grand succès auprès du public. En 1943, on lui confie la réalisation d’un film de propagande à Singapour, pour lequel il ne tourne que quelques plans car la capitulation est inévitable. Il est fait prisonnier à Singapour et ne pourra rentrer au Japon qu’en 1946. A son retour, il revient sur le devant de la scène avec entre autre Nagaya Shinshiroku (Récits d’un propriétaire, 1948), puis en 1949 avec Banshun (Printemps tardif). Ce film marque « une renaissance » du cinéaste, considéré par beaucoup comme une œuvre parfaite, puisqu’Ozu parvient à faire un film épuré dans lequel il saisit avec justesse les détails qui constitue la vie quotidienne. Surtout, Printemps tardif lui permettra d’acquérir une certaine réputation internationale.

Photo du tournage de Voyage à Tokyo avec l'actrice Setsuko Hara et Ozu debout derrière la caméra.

Photo du tournage de Voyage à Tokyo avec l’actrice Setsuko Hara et Ozu debout derrière la caméra.

Jusqu’en 1963, Ozu réalise une série de films qui témoigne de sa sensibilité et de sa mise en scène formelle et poétique, dont Tokyo monogatari (Voyage à Tokyo, 1953), que l’on situe parmi ses chefs d’œuvre. En 1958, Ozu tourne son premier film en couleurs,  Higanbana (Fleurs d’équinoxe), et décide de poursuivre cette expérience pour ses derniers films : Ohayo (Bonjour, 1959), Ukikusa (Herbes flottantes, 1959), Akibiyori (Fin d’automne, 1960), Kohayagawake no aki (Dernier caprice, 1961) et Sanma no aji (Le goût du saké, 1962). Dans ces dernières œuvres empruntes de mélancolie, qui ont contribué au succès planétaire du cinéaste, Ozu s’attache à mettre en évidence la destruction du système familial japonais face à l’évolution des mœurs.

Il meurt en 1963, laissant derrière lui une filmographie remarquable, qui a fait de lui l’un des cinéastes japonais les plus admirés. Par ses intrigues simples et sa mise en scène d’une extrême sobriété, Ozu a su capter l’essence même de ses sujets, renouant ainsi avec une longue tradition artistique japonaise.

Source : Boutique Carlotta Films – Coffret OZU en 20 films


Carlotta Films ressort plusieurs films du grand maître OZU pour le plaisir des cinéphiles et fans de classiques japonais. Avec ce coffret OZU en 20 films et les fêtes de fin d’année qui arrivent, c’est l’occasion de (re)découvrir l’un des plus grands réalisateurs du cinéma japonais. Autre cadeau en lien et qui pourrait aussi faire plaisir et continuer la découverte : le livre dictionnaire sorti l’année dernière et dont voici la présentation que nous lui avions faite dans l’article « 101 cinéastes japonais couchés sur papier ».

 

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

1 réponse

  1. 7 juin 2020

    […] de la femme est un sujet qui a animé certains des plus grands réalisateurs japonais, comme Yasujirō OZU avec certaines réalisations qui semblent être des œuvres d’ukiyo-e en mouvement mais aussi […]

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