Gastronogeek et la cuisine japonaise : immersion gustative dans nos univers préférés !

Dans la catégorie des livres de recettes inspirées de la pop culture, un nom revient régulièrement, celui de Gastronogeek. Derrière ce pseudo, Thibaud Villanova, que nous avions eu l’occasion d’interviewer en 2019, à qui l’on doit différents titres depuis plusieurs années. Allant de la japanimation à d’autres univers comme Star Wars ou Astérix, ses ouvrages sont nombreux, et l’on ne sait pas forcément lequel choisir.

Chez Journal du Japon, c’est tout naturellement la bibliographie autour du pays du Soleil-Levant qui nous intéresse, alors nous avons testé pour vous La cuisine dans Ghibli, Gastronogeek Anime, La cuisine dans Zelda et La cuisine dans Food Wars !

La cuisine dans Ghibli (Juin 2022)

© Hachette

Par le rapport étroit de la cuisine avec les films Ghibli, chaque repas étant fort en symbolique par sa mise en scène ou par les plats présentés, les fans du studio d’animation de Miyazaki ne peuvent qu’être comblé par ce livre de recettes. Celles sélectionnées par Thibaud sont pour la majorité d’entre elles très représentatives de la cuisine japonaise : ramen, bento, shabu shabu, onigiri, tempura… tout en se focalisant sur de célèbres concoctions des longs métrages concernés.

Les recettes sont ici triées selon leur univers d’origine. Les dernières pages sont consacrées aux recettes maisons « optionnelles » : brioche, ketchup, bouillons… Nous laissant le choix de partir sur des ingrédients déjà préparés ou de nous guider pour qu’on les réalise nous-même. Il en profite aussi pour développer en quoi la sauce soja, le riz et les nouilles sont importants dans la cuisine japonaises et les différentes variétés/usages. Thibaud nous présente les différents types de sauces, de couteaux, de termes techniques, pour que le cuisinier débutant puisse rapidement trouver ses repères.

L’équipe de Journal du Japon s’est prêtée à la préparation du pot au feu crémeux des chapardeurs (du film Arietty). Cette concoction végétarienne est ici classée d’un niveau facile pour une durée d’une heure (le long plus étant la cuisson). Elle demande le recours à des ustensiles et à des ingrédients très accessibles dans les foyers ou dans le commerce : des casseroles, des légumes (carottes, oignons, brocolis ici remplacés par haricots verts)… En plus de détailler la préparation d’une béchamel maison pour les cuisiniers en herbe voulant s’y frotter ! Si vous avez déjà réalisé du roux de curry ou de la crème pâtissière, cette recette onctueuse vous sera totalement accessible.

Gastronogeek Anime (Août 2022)

© Hachette

C’est un grand melting-pot que nous proposes Thibaud dans ce second ouvrage. Dans Gastronogeek Anime, ce sont 40 recettes inspirées par les plus grands animes : de l’Attaque des Titans à Your Name, en passant par Fairy Tail, Détective Conan, Aggrestuko ou encore Dr. Stone, il y a en a littéralement pour tous les goûts. Le choix de la recette à tester n’a pas été des plus simples : plutôt privilégier le potentiel gustatif, ou alors la curiosité de voir ce que le cuisinier est capable de nous proposer sur notre anime favori ? C’est finalement le mixe des deux qui nous a poussé à choisir la toute première recette de l’ouvrage : Cannibal Onigiri, inspirée de Fruits Baskets !

La particularité de cette recette tient dans sa farce à base de poireaux, miso, sucre et soja. Doucement cuite pour que les saveurs infusent bien le légume, le goût est fort et bien présent. Afin de satisfaire tous les âges, une seconde farce improvisée a été testée : un simple mélange de thon émietté et de Saint Môret. Les deux saveurs se sont parfaitement combinées, oscillant ainsi entre douceur et force. Quant au riz, le « on dirait les mêmes onigiri qu’au Japon ! » sortis naturellement des personnes autour de la table laisse à penser qu’il était plutôt réussi, et il faut dire que le dosage du vinaigre de riz était assez juste.

Maintenant, parlons de la recette en elle-même : la liste des ingrédients est claire et les indications sont simples, ce qui rend le tout efficace. La confection d’onigiri étant par défaut une expérience peu évidente, la réalisation de la recette n’a pas été un jeu d’enfant. On peut donc relever ici qu’une section « Conseils » ou « Astuce du chef » aurait été la bienvenue pour réussir à modeler de beaux onigiri, ou bien des photos ou illustrations pour voir les étapes. Pour continuer sur la forme, il aurait été particulièrement appréciable que la charte graphique appliquée à la page soit en accord avec l’anime qui a inspirée la recette. En l’état, on peut vite oublier à quel titre la recette fait référence, car tout est uniforme.

Hormis cet aspect visuel, la diversité des recettes est intéressante et permet de goûter un peu à tout. C’est aussi un bon support pour motiver les plus jeunes à cuisiner et à goûter, en les appâtant avec leur anime favoris.

La cuisine dans Zelda (Novembre 2022)

© Hachette

Le livre des recettes inspirées de l’univers de Zelda ne trie pas ses plats en fonction des jeux mais en fonction des contrées visitées par Link lors de ses aventures. Il va être question ici de recettes similaires (risottos, boulettes de riz, soupes…) réinterprétées au fil des contrées visitées et des régimes alimentaires (viandes, poissons, végétariens). Chaque chapitre se concluant avec des compléments forts intéressants : un guide quant à l’association des saveurs, des détails quant à l’équivalence des poids (par exemple une cuillère à café convertie en milligrames), la liste des fruits et légumes saisonniers, et même un index des recettes par ingrédient !

La recette sélectionnée dans ce livre est le pilaf de volaille divine du relais de l’Orée de la Plaine, pour 1h20 de cuisine et un niveau de difficulté facile. Il est question d’un poulet mariné servi avec du riz sauté revenu avec des brunoises de légumes et de poulet. Ici la cuisine à la poêle est mise à l’honneur, les amateurs de cuisines au wok seront à l’aise avec les étapes décrites et ceux s’y initiant seront aidés dans les étapes décrites. Par ailleurs cette recette invite à ne pas gaspiller la marinade ! Et dans le chapitre des bouillons on apprend comment réaliser le sien, notamment avec les restes d’épluchures et de carcasses de viandes. Dans la cuisine de Thibaud, rien n’est inutile.

Il est dommage que la mention du bouillon dans la liste des ingrédients ne soit pas jointe d’un avertissement quant à la page où nous pouvons retrouver la recette maison. Auquel cas le reste des indications est limpide. Le riz sucré-salé s’est bien associé avec le poulet qui est resté juteux grâce à la marinade et au mode de cuisson recommandé (le retourner régulièrement à la poêle pour qu’il ne soit pas trop cuit, mais en évitant une cuisson bleue ou saignante). Le plat est copieux mais pas bourratif, coloré et savoureux, il saura ravir tous les palais du foyer !

La cuisine dans Food Wars (Mai 2025)

© Hachette

Comment ne pas terminer cette sélection par le plus évident des livres de recettes issues de la japanimation ? Il est même étonnant de voir cet ouvrage paraître seulement cette année tellement sa présence semble évidente. Food Wars, titre par excellence de la cuisine dans l’animation japonaise, fait saliver ses téléspectateurs depuis plus de 10 ans. Pour Soma, le protagoniste, tout commence par un faux rôti de porc à base de pomme de terre. C’est donc tout naturellement que Journal du Japon s’est lancé dans l’essaie de cette recette, la deuxième de l’ouvrage.

Indiquée niveau facile et pour une durée totale de 1h40 entre la préparation, le repos et la cuisson, le rôti inimitable revisité par Thibaud demande patience et dextérité. Bien qu’elle soit en effet très simple, la recette présente une particularité avec laquelle il faut composer : réussir à créer une forme compacte avec de la purée ! Car oui, le rôti n’est ni plus ni moins qu’une purée agrémentée d’oignons et de shiitake, enroulée dans de la poitrine fumée. Pour compléter le tout, une sauce à l’échalote, au saké et au vin rouge l’accompagne une fois sortie du four. La remarque sera donc la même que celle pour les onigiri : une petite section « Astuce du chef » pour nous aider à créer la forme voulue n’aurait pas été de trop. Néanmoins, hormis cette fausse difficulté, la recette est une vraie réussite gustative. Le résultat visuel est original, bien qu’il soit entièrement déstructuré une fois dans l’assiette, et les saveurs se mélangeant parfaitement.

La cuisine dans Food Wars est l’ouvrage le plus récent de la collection de Thibaud, et l’on y observe un vrai travail sur l’univers graphique. Les recettes sont à la fois belles, aérées et bien construites. Jamais trop longues, les indications vont à l’essentiel et les blocs séparant les différents types d’informations sont pratiques. Comme pour les autres ouvrages, on ne retrouve pas forcément l’univers graphiques du titre d’où sont inspirées les recettes, mais ici, entre la mise en page si bien travaillée et la direction artistique si agréable, ce n’est pas un problème, on valide !

Les livres de recettes de Thibaud Villanova sont nombreux, que ce soit autour de la japanimation ou d’autres titres issus de la pop culture. Et puisque c’est une formule qui marche, on peut s’attendre à en voir d’autres venir. Pour Journal du Japon, l’essai se conclut par une grande réussite avec le rôti inimitable qui a convaincu petits et grands. Nous avons déjà hâte de découvrir les autres recettes ! Quant à vous, pour quel ouvrage allez-vous craquer ?

2 réponses

  1. Thibaud Villanova dit :

    Hey ! Merci pour cette review super complète ! Je prends bonne note des commentaires !! Merci encore !

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