[Archive JDJ] Interview avec Kanon Wakeshima : La touche lolita

A l’été 2009, l’équipe de Journal du Japon rencontrait la chanteuse et musicienne Kanon Wakeshima à l’occasion de la 10e édition de Japan Expo, où elle s’est produite sur scène. Lolita baroque, la jeune femme, nous parle de son album Shinshoku Dolce disponible en France chez Wasabi Records et de ses nombreux projets.

Publication originale le 19 septembre 2009

Kanon Wakeshima Japan Expo 2009
Kanon Wakeshima – Japan Expo 2009 – Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

Kanon Wakeshima, en quelques mots…

Kanon Wakeshima s’est montrée particulièrement touchée quand le public lui a souhaité son anniversaire en plein show, suffisamment pour nous le rappeler à maintes reprises en interview. La chanteuse était clairement la lolita à ne pas manquer sur le festival.

Découverte par Mana (Moi dix Mois), leader de la scène visual kei, Kanon Wakeshima s’est fait connaître avec son titre still doll (mai 2008), choisi pour être le générique de fin de la série Vampire Knight, faisant d’elle une égérie du mouvement lolita par la même occasion. Ce single est suivi en février 2009 par la sortie d’un album : Shinshoku Dolce, disponible en France avec Wasabi Records.

Journal du Japon : Pouvez-vous nous présenter votre parcours artistique ?
Kanon Wakeshima : « Je m’appelle Kanon Wakeshima, je joue du violoncelle depuis l’âge de 3 ans, mon passe temps est le dessin, mon plat préféré est les spaghettis, j’aime les chats, les miens sont noirs et marrons, le marrons est encore un chaton. » (NDLR : l’artiste fait sa réponse en français dans le texte, avant d’enchaîner en japonais)
J’ai commencé le violoncelle à l’âge de 3 ans. Ensuite vers la fin du lycée, j’ai participé à une audition ou j’ai rencontré Mana-sama, qui m’a permis par la suite de pouvoir travailler avec lui. L’année dernière, au mois de mai, j’ai sorti mon premier single grâce à lui. Suite au succès de ce single, j’ai pu sortir mon premier album cet année et venir en France en février. À la demande du public français j’ai pu revenir cette fois à Japan Expo pour faire un concert devant un millier de personnes.

Univers musical et inspiration

Mata-Web : Pourquoi avoir choisi de jouer du violoncelle ?
Ce sont mes parents qui m’ont proposé de faire du violoncelle donc je ne me souviens pas très clairement pourquoi et comment j’ai commencé. Je pense que c’est une musique que mes parents appréciaient beaucoup. C’est rare de voir des personnes de sexe féminin jouer du violoncelle. Ils ont peut-être pensé que ce serait assez amusant de me lancer dans le violoncelle.

Japanbar : Le violoncelle occupe une place important dans votre vie. Pensez-vous un jour reformer un duo de violoncellistes ou retourner dans un groupe d’ensembles baroques ?
Oui ça me plairait assez !

Journal du Japon : Pouvez- vous nous donner une définition de votre univers musical ?
C’est la rencontre entre une jeune fille et une personne adulte. C’est une personne intermédiaire qui garde le côté mignon et enfantin d’une jeune femme et un côté plus sombre dû les soucis de l’âge adulte. Ça fait un monde spécial, un rôle que je joue et un thème que je reprends dans tous les thèmes de mes chansons.

Kanon Wakeshima - Japan Expo 2009 - Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon - Tous droits réservés

Kanon Wakeshima – Japan Expo 2009 – Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

Mata-Web : D’où vous vient l’inspiration pour vos chansons ? Est-ce que certains films ou contes vous ont influencé ?
Je m’inspire beaucoup de l’univers des contes comme les contes des Frères Grimm, les contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault (La Belle au bois dormant, les Bottes de sept lieux, Cendrillon…)

Japanbar : Vous aimez passer du temps à contempler le ciel et tout ce qu’il comporte. Est-ce également une source d’inspiration ?
Cela peut effectivement me donner des idées. Je pense à des phénomènes comme une pluie sous un beau temps, ou des orages secs. En visionnant le ciel, ça peut me donner de l’inspiration dans mes chansons.

De Still Doll à Shinsoku Dolce

Japanbar : Le titre still doll vous a propulsé sur le devant de la scène, comment avez-vous été choisie pour interpréter cet ending de Vampire Knight ?
Les créateurs de Vampire Knight devaient sélectionner une chanson thème pour la série et c’est still doll qui a été choisie.

Japanbar : Est-ce que le lapin blanc que vous avait fabriqué votre père étant petite vous a inspiré still doll ?
En effet, maintenant que vous le dites, j’avais pas mal de peluches et de poupées quand j’étais plus jeune. J’en prenais grand soin, reflétant l’affection que je leur portais. On retrouve cette application dans l’écriture de mes paroles.

Shinshoku Dolce - Kanon Wakeshima

Shinshoku Dolce – Kanon Wakeshima

Journal du Japon : Quel est le message général de votre album Shinshoku Dolce ?
L’album est construit autour d’un monde contrasté avec d’une part le « shinshoku », l’horreur et le mystère, et d’autre part le « dolce », le sucrée.

Journal du Japon : Avez-vous rencontré des difficulté lors de la réalisation de cet album ?
On avait du temps pour composer et écrire les chansons, mais on ressortait toujours avec plusieurs arrangements. Le plus dur a été de choisir quel type d’arrangement on allait garder et quels morceaux on allait jeter. Certains me plaisaient beaucoup.

Journal du Japon : Avez-vous l’intention de sortir dans un album ces morceaux que vous n’avez pas retenu ?
Oui, en plus on avait quelques morceaux avec des refrains en français et qui n’ont pas été choisi, donc j’aimerais vraiment vous les faire écouter si je reviens en France.

Kanon & Mana-sama

Mana a déclaré qu’après ce premier album, il serait un peu plus à l’écart, tout en restant dans l’ombre. Allez-vous continuer à travailler exclusivement avec lui ou faire appel à d’autres collaborateurs, travailler seule ou bien un peu des trois ?
Pour le moment je suis encore en période d’apprentissage. Mana-sama m’aide beaucoup, ça me permet de profiter pleinement de son expérience pour me développer, apprendre à écrire mes musiques moi-même. Une fois que je serais devenue plus mature dans le monde de la musique, je serais plus ouverte aux propositions bien sûr.
J’ai déjà écrit seule pour l’audition que j’avais passé au lycée et où j’avais été choisie par Mana-sama.

Journal du Japon : Qu’avez-vous appris auprès de Mana ?
Ce que j’ai appris en l’observant c’est la force qu’une personne seule peut mettre dans la composition d’une chanson du début à la fin, en prenant sur soi, en faisant des efforts.

Mata-Web : Aimeriez-vous faire un album de reprises des grands standards de la musique classique ?
Pour le moment, je m’entraîne en jouant des morceaux de Bach. C’est vrai que j’aimerais bien insérer ces morceaux dans mes albums.

Japanbar : Avec le chant et le violoncelle, votre autre passion reste le dessin. Aimeriez-vous un jour créer votre propre ligne de vêtements ?
Ce qui m’a inspiré et donné le goût du dessin était justement d’imaginer des vêtements, donc oui je serais très intéressée par la création d’une ligne de vêtements.

Mata-Web : Justement par rapport au dessin, aurons-nous le plaisir de voir un jour certains de vos dessins dans un album ou bien compilés dans un recueil ?
Oui c’est vrai que j’aimerais bien faire un recueil uniquement d’illustrations. Pas forcément compilées dans un album mais vraiment un recueil pour laisser un souvenir de mes dessins aux fans.

Kanon Wakeshima - Japan Expo 2009 - Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon - Tous droits réservés

Kanon Wakeshima àJapan Expo 2009 – Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

Japanbar : Avez-vous des projets de seiyû dans le futur ?
J’ai eu l’occasion de participer au doublage de Vampire Knight. J’ai interprété le rôle d’une servante. Prêter sa voix à un personnage ou au générique est assez proche, donc si on me propose à nouveau de doubler un personnage ça me plairait beaucoup.

Japanbar : Comment avez-vous vécu cette expérience de seiyuu sur Vampire Knight ?
J’ai eu énormément le trac, mais les autres comédiens de doublage, très gentils, m’ont rassuré, donné des conseils. Je me suis trompée quelques fois mais ça c’est bien passé.

Mata-Web : Avez-vous eu l’occasion de voir la première série de Vampire Knight ?
Oui j’ai tout vu.

Mata-Web : Êtes-vous fan d’animation ?
Pas forcément. J’ai bien aimé les œuvres d’Aï Yazawa, notamment Paradise Kiss mais en version papier. Je lis beaucoup de mangas.

Mata-Web : Vous lisez donc beaucoup ?
Oui, mais pas que des mangas, aussi beaucoup de romans comme les Stephen King.

Journal du Japon : Quel a été votre ressenti sur le défilé Harajuku auquel vous avez participé ?
J’ai eu plus d’impressions sur le concert mais j’ai apprécié que le public me souhaite mon anniversaire, j’étais très touchée.

Journal du Japon : Comment s’est passé le showcase ici même à Japan Expo, lorsque les fans vous ont souhaité votre anniversaire ?
J’ai été acclamé avant même que je ne commence à jouer du violoncelle. J’étais très heureuse. Ces encouragements m’ont fait plaisir.

Mata-Web : Quel souvenir gardez-vous de votre mini-concert en février dernier à la Bellevilloise ? Avouez-vous avoir été surprise de l’accueil que les français vous ont fait ?
J’ai été agréablement surprise. C’était mon premier concert à l’étranger, j’avais donc peur que le public ne soit pas au rendez-vous. Au contraire, j’avais l’impression de jouer avec lui sur scène, il s’est montré très présent et enthousiaste. On était en harmonie. J’étais d’autant plus surprise quand tout le monde a sorti ses parapluies en même temps que moi !

Japanbar : Après l’Europe, vous vous attaquerez prochainement aux États-Unis (17-19 juillet à l’Otacon). Comment voyez-vous votre rencontre avec le public outre-Atlantique ?
Ma popularité est très récente là-bas. Je ne sais pas du tout quelle image on a de moi. Ça sera l’occasion de séduire le plus de monde possible.

Journal du Japon : Quelle image pensez-vous avoir auprès de vos fans ? Pensez-vous les influencer dans leur comportement quotidien ?
J’espère que les gens qui m’écoutent peuvent s’identifier à mon histoire et que ceux qui ont envie de devenir artistes et composer de la musique peuvent se comparer à moi et réaliser leur rêve comme moi. Qu’ils ne perdent pas espoir et qu’ils persévèrent grâce à ma musique et en suivant mon exemple.

Mata-Web : C’est la deuxième fois que vous venez à Paris et malgré un planning chargé avez-vous vous eu l’occasion de faire des visites ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
La dernière fois je n’avais pas eu le temps de visiter. Cette fois j’espère pouvoir le faire, après Japan Expo. J’aimerais beaucoup aller au Musée de l’Orangerie. C’est un ami qui me l’a conseillé. Il m’avait décrit l’impact des rayons de soleil sur le Musée, en m’expliquant que les couleurs et les figures changeaient. C’était très intriguant.

Japanbar : En dehors de Paris, y-a-t-il des monuments ou des lieux touristiques que vous aimeriez également visiter ?
Pour l’instant je n’ai vu que Paris, donc je vais me concentrer un peu sur Paris avant de faire le tour de France.

Mata-Web : Quelle image aviez-vous de la France avant votre arrivée et a-t-elle changé depuis ?
L’image que j’avais avant c’est toutes ces villes magnifiques à contempler. Et finalement ma vision n’a pas changé du tout puisqu’en venant en France, je me suis aperçue que chaque ville était comme un musée géant. C’est donc très émouvant de voir ces villes en France et ses monuments.

Mata-Web : Une de vos musiciennes préférées est Émilie Simon. Avez-vous eu la chance de la rencontrer ou d’aller la voir en concert ?
Non, je n’en ai pas eu l’occasion, mais j’en serais très heureuse.
J’ai vu des vidéos d’elle et de ses musiciens qui jouaient sur l’eau et j’aime beaucoup cette approche. J’aime son style vestimentaire.

Journal du Japon : Quel est votre rapport avec la mode française ?
Au Japon, j’ai pu me faire une idée de la mode française en consultant des magazines de mode japonais. Il m’arrive même de temps en temps de voir dans les boutiques de vêtements japonais, des vêtements inspirés de cette mode française, qu’on retrouve un peu par rapport aux magazines.

Japanbar : Quels sont vos projets futurs ?
Je suis en train d’écrire une chanson avec Mana-sama qui devrait sortir à l’automne prochain.

Japanbar : S’agira-t-il de votre dernière collaboration avec Mana ?

(Rires) Ça dépendra de lui…

Mata-Web : Pour finir, un dernier mot pour nos lecteurs et vos fans français…
Bonjour, je suis Kanon Wakeshima. J’ai pu revenir jouer en France, à Japan Expo, grâce à vous. Je vous aime beaucoup car vous êtes très chaleureux, gentils et j’ai vraiment apprécié ce geste de votre part. J’espère pouvoir revenir jouer bientôt et que vous serez nombreux.

Kanon Wakeshima - Japan Expo 2009 - Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon - Tous droits réservés

Kanon Wakeshima – Japan Expo 2009 – Crédit Photo : Julien Tartarin pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

Pour aller plus loin :
www.kanonweb.jp (site officiel)
myspace.com/kanonwakeshima
www.wasabi-records.fr (label fr)
Remerciements à Kanon Wakeshima pour son temps et à Japan Expo pour la mise en place de cette interview.

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