Saint Seiya Next Dimension : l’aventure continue pour les Chevaliers du Zodiaque  

Depuis 1988, Les Chevaliers du Zodiaque fascinent plusieurs générations de lecteurs et de lectrices. En 2009, Masami Kurumada relance la légende avec Saint Seiya Next Dimension, la suite officielle du manga culte, aujourd’hui achevée en 16 tomes chez Panini Manga.
Ce prolongement s’impose comme une véritable déclaration d’amour à son univers : fidèle à l’esprit d’origine, tout en cherchant à aller plus loin.
Alors, cette suite réussit-elle à prolonger la flamme tout en préparant l’avenir de la saga ?

Next Dimension fait le lien entre deux époques : dans le présent, en 1990, les cinq chevaliers de Bronze affrontent Hadès, le dieu des Enfers, tandis que ce combat ouvre une porte vers le passé, 250 ans plus tôt, lors d’une précédente Guerre Sainte. On y suit Tenma, le Pégase d’alors, ainsi que Dohko et Shion, encore jeunes chevaliers d’or.

Next Dimension : un pont entre le passé et le présent

Next Dimension est avant tout un pont entre deux époques, même si, dans l’œuvre, l’écart est finalement assez court puisque l’histoire se situe juste après l’arc d’Hadès, en 1990. Kurumada raconte deux histoires en parallèle : la guerre actuelle contre Hadès menée par les chevaliers de Bronze, et celle d’il y a 250 ans, avec Tenma, le chevalier Pégase de cette époque. Cette double ligne temporelle n’est pas un simple flashback : elle permet de comprendre comment les choix et les actions des anciens chevaliers ont joué directement sur le futur. Chaque bataille, chaque décision prend une dimension plus profonde, et le·la lecteur·rice retrouve tout ce qui fait le charme de Saint Seiya : ses valeurs de loyauté, de courage et de persévérance.

Les combats restent prenants, et les illustrations en couleur renforcent l’impact visuel, donnant vie aux armures et à l’énergie cosmique des héros. Ce manga nous fait vivre la tension de nos chevaliers préférés, et des nouveaux, entre nostalgie et excitation face à ce qui va arriver. Le récit nous embarque facilement déjà parce qu’on aime nos chevaliers du zodiaque, mais aussi parce qu’on découvre de nouveaux éléments sur les dieux et le mont Olympe : ainsi, même si on ne voit pas (encore ?) Zeus, on est ravi d’y croiser la sœur d’Athéna par exemple.

La publication du manga a cependant été irrégulière, principalement à cause des douleurs articulaires de Kurumada et de son travail parallèle sur Ring ni Kakero 2. Malgré ces interruptions, les fans sont restés fidèles : chaque nouvelle sortie suscitait un regain d’intérêt, ce qui permet de se rendre compte à quel point cette saga occupe une place unique dans le cœur des lecteur·rices. Les nostalgiques du Club Dorothée y retrouvent les émotions de leur enfance, tandis que les nouvelles générations la découvrent avec plaisir.

Entre héritage, représentations et nouveaux horizons


Next Dimension
 garde toute la force symbolique du manga d’originel Saint Seiya. Tenma et les autres chevaliers incarnent des valeurs intemporelles : le courage, la persévérance et le dépassement de soi. Comme le dit l’un des chevaliers Next Dimension « Pour devenir vraiment fort, tu dois transcender l’ordinaire ! Dépasse-toi, Tenma ! Tu es né sous la constellation de Pégase pour protéger quelque chose d’important, ne l’oublie pas ! ». Ce souffle héroïque et mythologique fait toujours son effet. Mais derrière les grandes batailles et les armures qui nous fascinent, on sent aussi le poids d’une époque. En effet, certains dialogues trahissent une vision un peu datée comme lorsque Shiryu s’adresse à son bébé : « Ne pleure pas, sois un homme. ». Des phrases comme on en veut plus, et qui rappellent à quel point Saint Seiya a peut être été pris entre modernité et tradition. On aimerait parfois que ces clichés laissent un peu plus de place à des modèles différents.

Pourtant, Next Dimension surprend aussi là où on ne l’attend pas du tout. Kurumada y glisse une rare représentation LGBT dans un shônen : un chevalier d’Or ouvertement gay ! Certes, le ton est souvent humoristique, pour pas dire maladroit, voire homophobe mais le personnage assume pleinement son identité. Avec un mélange d’ironie et de fierté, il lâche cette réplique qu’on n’attendait pas en étant fier d’avoir une attirance vers les hommes : « En tout cas, une chose est sûre : en matière d’hommes, tu peux faire confiance à mon œil. », un chevalier d’or dire cela, on n’y croyait plus ! Kurumada joue avec les codes sans les briser complètement, mais il offre quand même un petit espace à la différence, dans un genre de manga où elle est souvent trop absente hélas. Et même si ce chevalier d’or est une caricature du “gay comique” on est content de lire que l’un des personnages principales le soutient en lui précisant tout simplement : « Il ne faut pas avoir peur d’être différent. ». On aime ça dans un shônen, en 2025. Une phrase simple, mais importante. Dans un univers aussi populaire que Saint Seiya, ça compte. Parce qu’au fond, c’est ça aussi, le message des chevaliers : il n’y a pas deux personnes identiques dans le monde, et c’est très bien comme ça.

Et maintenant ? Que brûle encore le cosmos

Au-delà de la fidélité des fans, Masami Kurumada a su entretenir la flamme de Saint Seiya en annonçant régulièrement de nouveaux projets, laissant toujours planer l’espoir d’une suite grandiose, avec la promesse de nouveaux dieux à combattre et puis surtout découvrir de sublimes armures divines. Après Next Dimension, le mangaka prépare Saint Seiya THEN, une nouvelle saga qui devrait enfin plonger les chevaliers dans la guerre du paradis, face à Zeus et aux douze dieux de l’Olympe. Une promesse qui fait déjà rêver la communauté, impatiente d’en découvrir plus. Comme le confie Kurumada lui-même dans le Champion Red de janvier 2003 : « Le manga s’est terminé il y a une dizaine d’années, mais c’est quelque chose que les fans me redemandent encore et encore. Dessiner des Cloths est fatigant (rires)… mais c’est quelque chose qui me trotte toujours dans la tête. ». Ces mots montrent à quel point il reste attaché à son œuvre et conscient de la responsabilité qu’il porte. Pour revenir sur ce terme, les Cloths sont les armures sacrées portées par les chevaliers dans Saint Seiya. Chaque Cloth est liée à une constellation et donne à la personne la portant une protection et des pouvoirs spéciaux, en fonction de son rang et de la force du cosmos qu’il.elle maîtrise. Ces armures symbolisent à la fois le courage, le destin et la mission sacrée des chevaliers, et jouent un rôle central dans les combats contre les dieux et les forces du mal. Dessiner ces armures, orchestrer des batailles épiques, c’est un travail immense mais KURAMADA continue, porté par la passion et le lien qu’il garde avec ses lecteurs et lectrices.

Avec la promesse de Saint Seiya THEN, Kurumada ouvre une nouvelle porte : celle d’un futur encore plus mythique, peuplé de dieux, de cosmos brûlants et d’idéaux éternels. Malgré ses lenteurs et ses maladresses, Next Dimension reste une œuvre à découvrir pour comprendre comment Les Chevaliers du Zodiaque ont évolué sans jamais perdre leur âme. Car plus de quarante ans après leurs débuts, une chose est sûre : le cosmos brûle toujours.

Next Dimension n’est pas qu’un prolongement, c’est une passerelle vivante entre hier et demain, entre la nostalgie et la redécouverte. Kurumada y prouve qu’après toutes ces années, les Chevaliers du Zodiaque continuent de faire vibrer les cœurs et que le cosmos, lui, ne s’éteindra jamais.  

Saint Seiya Next Dimension de Masami KURAMADA Ed. Panini Mangas à 9,29 €

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