[Bilan Manga 2016] Edition : nouveautés et thématiques 2016

Edition de manga en 2016

Notre bilan manga va à présent s’attarder sur les nouveautés 2016, éditeur par éditeur. Comment les maisons d’édition ont choisi de communiquer, quels titres ont vraiment renouvelé le marché du manga, quels thèmes ont toujours le vent en poupe, quelles retours critiques sur cette masse de nouveautés où il y a parfois à boire et à manger… Retour et analyse sur l’année écoulée ! 

Akata

Nouveautés Akata
Le jeune éditeur continue de se tailler une jolie place sur le marché, et se démarque par sa politique éditoriale claire et originale. Ainsi, en 2016, ce ne sont pas moins de 14 nouveautés qui ont débarqué sur le marché – mais ne criez pas à la surproduction pour autant ! En effet, Akata sort encore une majorité de one-shots ou de séries courtes.

La collection WTF ?! s’est ainsi enrichie de Bloody Delinquent Girl Chainsaw, Fullmetal Knights Chevalion, Desperate Housecat & Co et Virgin Dog Revolution, qui ont ravi les amateurs du genre. En « roman graphique du monde », Mishima Boys – Coup d’état a notamment fait parler de lui au Livre Paris 2016, avec la venue de ses auteurs (voir notre interview, ici).

Enfin, la collection principale (S – M – L) s’est agrandie avec Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka, Bienvenue chez Protect, Ugly Princess, Billion Dogs, Zombie Cherry, Rouge éclipse, Le bateau usine, Le mari de mon frère et Perfect World.

Le succès critique est bel et bien là en tout cas, au vu des retours de la presse spécialisée (papier et web) qui a pu chroniquer ces titres. Et on peut dire que, même si Akata n’a pas les mêmes moyens qu’un gros éditeur, il soigne quand même ses lecteurs aux petits oignons, voyez plutôt : édition collector pour les tomes 1 et 3 de Ugly princess, coffrets pour la fin de Orange, set d’ex-libris WTF ?! pour Halloween, et multitude de goodies à Japan Expo (magnets, posters, mugs, jaquettes alternatives Chevalion).

En conclusion, on peut dire qu’Akata reste un éditeur à surveiller de près pour ses choix osés mais bien défendus (la thématique du handicap avec Perfect World, celle de l’homosexualité avec Le mari de mon frère), et pour sa ligne éditoriale prônant un shôjô de qualité, impliqué (Ugly Princess, Rouge Eclipse), et pas guimauve comme beaucoup d’autres sorties actuelles. Une conviction que nous a partagé avec érudition et enthousiasme Bruno PHAM, directeur éditorial d’Akataau travers de ses chroniques youtube « Shôjôvoraces » (où il nous parle même de titres licenciés chez la concurrence : la classe, non ?).

Black Box

black box
Avec 7 nouveautés en 2016, Black Box continue de faire redécouvrir des titres old-school (Danguard A, Great Mazinger, Mazinger Z, Gun Frontier, Lady Georgie !) et tente également quelques incursions remarquées sur des séries plus récentes (Insomnia, Le monde de Ran).

Du fait de son faible volume de ventes, l’éditeur a forcément peu de moyens. Il a en plus dû essuyer quelques plâtres en internes l’an dernier, alors qu’un changement de direction donnait les manettes à Alexandre REGRENY. L’éditeur s’étant employé à améliorer sa communication et à contenter au mieux sa fidèle communauté, la machine semble en tout cas bien relancée. Ce qui est de bon augure pour ce marché de niche qui mérite de continuer à se développer car il permet clairement de diversifier le genre des mangas disponibles en France.

Boy’s love IDP

boysloveidpEn 2016, Boy’s love IDP aura sorti un peu moins d’une cinquantaine de nouveautés (principalement des one-shots ou séries courtes).

Avec son système d’abonnement et ses offres très avantageuses par packs (notamment à Japan Expo), on pourrait craindre que l’éditeur de BL ne fasse rimer quantité et qualité au détriment de cette dernière.
Est-ce d’ailleurs une réelle demande des lecteurs (ou plutôt des lectrices) de yaoi que d’avoir « leur dose » à tout prix, ou bien est-ce le marché qui a alimenté ce cliché ? Quoi qu’il en soit, les éditeurs spécialisés en yaoi comme Boy’s love IDP semblent chercher de plus en plus à licencier des titres de qualité – à l’instar du remarqué Doukyusei, qui transcende le genre et a attiré d’autres publics de par sa tonalité romantique et exempte de sexe (dans les premiers tomes du moins). En bref, il y a de belles romances à découvrir chez cet éditeur, que vous soyez déjà un opiniâtre yaoiste ou bien un néophyte du genre !

Casterman – Sakka

casterman
Modeste par son volume de nouveautés mais ambitieux par le choix de ses titres, l’éditeur nous a offert en 2016 des séries particulières et remarquables si l’on aime le genre (ou si l’on se laisse convaincre par la passion communicative de son directeur éditorialWladimir LABAERE !).

L’année aura ainsi été marquée par la traduction française de 6 nouveautés aux visuels marquants, dont Deathco (et ses fameux T-shirts !) et Stravaganza – la Reine au Casque de Fer. Les amateurs de Hiroaki SAMURA ont quant à eux eu droit à une triple dose de l’auteur avec Snegurochka, Halcyon Lunch et Emerald. L’année a également été marquée pour Casterman par la venue d’Ayako NODA (Le monde Selon Uchu) au festival d’Angoulême.

Enfin, en 2016, l’éditeur a également sorti un kodomo, Les meilleures réflexions d’une grenouille, un nouveau magazine (Pandora) et a continué à exploiter le catalogue de Jirô TANIGUCHI (qui nous a tristement quitté il y a peu), avec la sortie des Rêveries d’un gourmet solitaire ainsi que d’un artbook dédié à l’œuvre du mangaka.

Delcourt / Tonkam

Les temps ont bien changé pour ces deux éditeurs devenus un unique label, notamment avec l’évolution du logo en mai 2016, qui marquait clairement la fusion des deux catalogues. La nouvelle s’était d’ailleurs accompagnée d’un changement de format qui aura animé bien des discussions chez les fans soucieux de l’homogénéité des collections sur leurs étagères…

En parallèle de ces considérations pratiques, il semble que la politique éditoriale de Delcourt/Tonkam, désormais sous l’égide de Pascal LAFINE, cherche encore à bien marquer sa nouvelle identité. En effet, entre des licences-phares comme la saga JoJo, et un fond de catalogue recelant des titres de qualité mais dont la plupart sont en arrêt de commercialisation, il y a encore un paquet de séries clairement en difficulté, pour lesquelles l’éditeur a ainsi fait (deux fois) le point auprès de ses lecteurs… Avec au passage quatre séries arrêtées en plein vol en 2016 : Code Geass – Shikkoku no Renya, Devils and Realist, Evangelion – Plan de complémentarité Shinji Ikari et Gakuen Heaven Revolution.  

En parallèle, au niveau des nouveautés parues l’année dernière, on a donc pu découvrir 15 titres (Kiss him, not me, Killer instinct, Lovely fridays, Rohan Kishibe, Enfin ensemble!, Online – The Comic, Draw, EX-Arm, Dead Tube, Prince et Hero, Love X Dilemma, Food wars – L’Etoile, Kiss X Death, Jojolion et le one-shot Rumic World – 1 or W.), certains  s’étant révélés très bons, tandis que d’autres n’apportaient clairement pas spécialement de plus-value à des thèmes déjà surreprésentés dans la production actuelle (romances pleines de clichés, séries B, survivals, etc).

L’éditeur a en tout cas bien su mettre en avant ses nouvelles licences lors de Japan Expo, avec plein de goodies gratuits (eco-cups, posters, éventails, badges, crochets de porte et sacs), tandis qu’en fin d’année, on pouvait se procurer un calendrier à l’effigie des séries du moment signées par le label.

Doki-Doki

dokidoki
L’éditeur qui fait battre le cœur de ses lecteurs, dirigé par Arnaud PLUMERI, fêtait en 2016 ses 10 ans (déjà) ! Discret mais toujours présent, Doki-Doki nous a ainsi proposé pas moins de 10 nouveautés en 2016 : Guren Five, Black Bullet, Hawkwood, Lost Seven, Evolution Six, The rising of the shield Hero, Dédale, ARK:Romancer, Les six destinées et Wizard’s Soul.

Il y a certes de tout dans le catalogue de cet éditeur, mais parfois certaines petites pépites se démarquent et remportent un joli succès critique, comme ce fut le cas pour Dédale qui s’est vu décliné en coffret suite à cette bonne presse.

Enfin, on remarquera qu’à son habitude, l’éditeur a encore soigné ses fans lors de Japan Expo avec un tas de petits goodies gratuits (sacs, posters, ex-libris, cartes postales).

Glénat Manga

glénat
Gros pourvoyeur de nouveautés, l’éditeur nous a proposé de découvrir en 2016 : Les enfants de la baleine, Tokyo ghoul : Re, L’ère des cristaux, Hinomaru Sumo, 12 ans, Masked Noise, Les chroniques de Lapicyan, Arbos Anima, Gangsta Cursed, Igai, Les gouttes de Dieu – Mariage, Marie-Antoinette – La jeunesse d’une reine, La vie en Doll, Gunnm – Mars Chronicle et One Piece – Party. Il y a également eu de belles rééditions, comme celle de Gunnm ou bien encore celle d’Akira (dont la publication est malheureusement en pause en ce moment, pour des raisons logistiques), de beaux artbooks comme Tokyo Ghoul : Zakki ou Gunnm – Ars Magna, et une dernière nouveauté publiée uniquement en version numérique (à la demande de l’auteur) : Tokyo Ghoul [Jack].

Dans leur collection kodomo, enfin, les éditions Glénat Manga ont continué à décliner leur licence Chii à coup de rééditions et goodies, et également publié une nouveauté, Mes amis les Popumomos.

L’éditeur a vraiment retravaillé sa communication en 2016, entre son excellente newsletter, ses questions-réponses réguliers, et l’ouverture (enfin !) d’une page Facebook dédiée, même si la nature de certaines annonces (ou la manière dont elles étaient formulées) ont parfois un peu généré l’agacement des fans (comme sur le changement de papier, désormais plus fin, ou sur les problèmes d’impression).

Outre une réelle envie de développer sa production française, dont on ne parlera pas ici puisque nous nous concentrons uniquement sur le bilan manga, on remarquera l’envie de l’éditeur de continuer à aller dénicher des talents encore non publiés au pays du Soleil Levant (comme LINCO, d’ailleurs présente à Japan Expo 2016). Glénat surfe toujours sur les spin-offs de ses licences-phares (Tokyo Ghoul, Les Gouttes de Dieu), tout en prenant par ailleurs de jolis risques éditoriaux afin de nous offrir des mangas aux univers audacieux ou originaux (Les enfants de la baleine, L’ère des cristaux). On notera enfin la parution du one-shot sur Marie-Antoinette, réalisé en partenariat avec l’éditeur japonais, et sorti en avant-première chez nous !

De belles nouveautés qui sont donc venues enrichir un catalogue déjà très influent, et qui va certainement prendre de plus en plus la patte de sa nouvelle directrice éditoriale, Satoko INABA (promue à ce poste après déjà de nombreuses années dans la maison !).

Kana

kana

Pour Kana, alors que 2016 sonnait la fin de la publication de son célèbre shônen-fleuve Naruto (avec au passage la sortie d’un artbook, Uzumaki Naruto), il fallait marquer le coup avec des nouveautés fortes.
Si certains titres comme Atlantid, A l’Assaut du Roi, Sk8r’s, No guns life ou School Judgment sont sortis assez discrètement, il y a eu des séries qui ont fait beaucoup parler d’elles comme Sky High Survival et Psycho-pass Inspecteur Shinya, ou les shôjôs Telle que tu es, Entre toi et moi et Love, Be Loved Leave, Be Left.
L’éditeur a également misé sur des titres d’auteurs célèbres, comme Atom – The Beginning inspiré de l’œuvre de Osamu TEZUKA, Master Keaton Remaster (Naoki URASAWA) ou Capitaine Albator – Dimension Voyage (Leiji MATSUMOTO), et surfé sur la vague des spin-offs avec le manuel d’anglais Korotan de Assassination Classroom.
Enfin, même en sachant que les ventes risquent d’être assez faibles, Yves SCHLIRF et Christel HOOLANS continuent de publier vaille que vaille l’excellent Inio ASANO (Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction), et de développer leur collection Made In avec des titres comme Tokyo Killers (Jirô TANIGUCHI) ou Au Cœur de Fukushima (Kazuto TATSUTA).

Chez Kana, les opérations commerciales sont nombreuses et couvrent d’ailleurs vraiment tous les mangas, du plus mainstream à celui dont les ventes sont plus confidentielles. Ainsi après la jaquette exclusive Sky High Survival, les étuis à carte Seraph of the End et les ex-libris No Guns Life, Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction a aussi eu droit à son mug, et Sunny à sa carte postale !
A l’occasion de Japan Expo, l’éditeur a également misé sur un budget assez conséquent, avec les bonnes idées qui allaient avec : véritable attraction (!) et masque Sky High Survival, balle anti-stress Assassination Classroom, clear file Entre toi et moi, set de limes à ongles Love, Be Loved Leave, Be Left, poster Psycho-Pass. De quoi contenter les fans des séries déjà bien installées chez l’éditeur, et donner envie de commencer les nouvelles.

En marge de ses sorties grand public, Kana a également tenté une incursion dans les publications pour enfants avec Ichiko et Niko, pour la promotion duquel son auteure Lunlun YAMAMOTO était venue au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, ainsi que Puzzle & Dragons Z.

L’année aura donc été très riche chez Kana, qui en plus avait le bon goût pour ses vingt ans de proposer ses nouveautés 2016 à petit prix : pas d’excuse donc pour ne pas les essayer !

Kazé

kaze
Après avoir travaillé pour Pika et Delcourt, Pierre VALLS prenait en janvier 2016 la tête de Kazé. Cependant, en connaissant les délais nécessaires pour l’acquisition des licences japonaises, il n’est pas dit que les nouveautés de l’année écoulée reflètent déjà les goûts du monsieur ! Il faudra donc probablement attendre 2017 pour le voir vraiment marquer de sa patte la politique éditoriale de la maison d’édition française de VIZ.

En 2016, Kazé a donc continué sans grandes surprises à publier les nouvelles séries de ses auteurs-fétiches, avec notamment Nisekoi – Et autres histoires sentimentales, Nisekoi – Kosaki Magical Patissière, Terra Formars – Rain Hard, Queen’s Quality, et Kuroko’s basket – Extra Game.
Dans la veine de sa collection dédiée aux adaptations de films, est sorti le manga Le garçon et la bête, tandis que la licence cross-media Yô-kai Watch se déclinait là aussi en manga. Parmi les autres nouveautés de l’éditeur, on trouvait enfin Oméga – Alien mégalo sous contrôle, Rainbow Days, Are You Alice?, Let’s get married !, Beyond Evil, Blood Blockade Battlefront,  Takane & Hana,  Black Clover, et le fameux petit dernier Takeshi OBATA x Tsugumi OHBA : Platinum End.
Avec ce dernier exemple, on constate que l’éditeur reste un poids lourd important pour le secteur, notamment grâce à son avantage pour l’obtention des licences Shûeisha (mais qui n’a rien de systématique, comme le prouve One-Punch Man ou My Hero Academia).

Côté communication et opérations promotionnelles, Kazé a continué à développer ses offres par « starters packs » ainsi que ses coffrets collector, en distillant quelques goodies ci et là tout au long de l’année (édition limitée pour Viewfinder, jaquette exclusive et marque-pages Platinum End, médaillon Yô-kai Watch, cartes Black Clover, ex-libris Hokuto no Ken…) en plus de ses habituels cadeaux à Japan Expo (shikishis, badges, cartes postales).

Ki-oon

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L’éditeur audacieux a choisi avec soin ses nouveautés 2016, et nous a gratifié de titres mémorables dans des genres très différents. Et pour commencer, c’est donc chez Ki-oon qu’a débarqué le blockbuster My Hero Academia !
Explorant toujours plus la veine des survivals/thrillers, l’équipe d’Ahmed AGNE nous a également proposé de découvrir en 2016 Re/Member, King’s Game Spiral, Awaken (dont l’auteur, Hitori RENDA, est venu à la dernière édition de Japan Expo), Prophecy – The Copycat, Immortal Hounds, ainsi que Kasane – La voleuse de visage, à la tonalité plus particulière et sulfureuse.
Le fantastique et la SF sont eux aussi restés à l’honneur grâce à des séries comme Q – Kou, ReLIFE et Final fantasy Type-0.
Pour contrebalancer toutes ces histoires pleines de suspense, l’éditeur a également sorti quelques titres plus « feel good », ou tranche-de-vie oscillant entre comédie et drame : Underwater – Le village immergé, Sayonara Football, Père & Fils, et Golden Kamui (multi-primé au Japon). Afin d’inaugurer une nouvelle collection dark fantasy développée avec les éditions Kodansha, et nommée « Black Museum », il y a enfin eu le petit OVNI Springald.

La marque de fabrique de Ki-oon, c’est sa communication et son marketing, qui ne laissent rien au hasard, ni aucune nouveauté sur le carreau – vous avez donc forcément entendu parler d’une bonne partie de ces séries si vous êtes connecté aux actus mangas !
Les primes sont également à la hauteur des ambitions de l’éditeur. Les librairies participantes ont ainsi pu faire plaisir à leurs clients avec les mugs A silent voice et les boîtes à thé Bride Stories. De son côté, Prophecy – The copycat a eu droit à une édition collector avec un film en DVD. La licence-phare My Hero Academia a bénéficié d’une belle animation à Japan Expo (avec votre vidéo personnalisée offerte sur clé usb, et les marque-pages gratuits), un évènement où l’éditeur a d’ailleurs réédité ses fameux sac géants, et produit de jolis tote-bags.

Au final, Ki-oon est l’un des rares acteurs du marché à avoir raflé un tel succès critique chez la presse spécialisée comme chez les lecteurs, preuve qu’il reste un excellent pourvoyeur de titres de qualité.

Komikku

komikku

En 2016, Komikku a sorti pas moins de 16 nouveautés (dont beaucoup de one-shots / séries courtes), et ce, dans des styles très différents.
On a senti tout de même une veine très marquée du côté du thriller/suspense (à la limite de l’horreur parfois) avec les sorties de Moon shadow, Anguilles démoniaques, Assassins, et Kiriko, tandis que certains de ces récits s’avéraient plus mâtinés de fantastique comme Ballad, Damned Master, Pétales de réincarnation, Monster Friends, Pupa et L’île du temps, ou s’aventuraient vers la fantasy pure avec Dodoma.
Par ailleurs, l’éditeur a également tenté une incursion dans le genre historique avec Divci Valka, et dans la psychologie avec Tokyo Therapy.
Enfin, son directeur éditorial Sam SOUIBGUI a continué à nous offrir de nouveaux titres « feel good » à l’instar de Somali et l’esprit de la forêt et Les petits vélos, ou de Au fil de l’eau venu enrichir la collection « Horizon ».

2016 aura aussi été une drôle d’année pour Komikku. On repense au festival d’Angoulême avec l’affaire des « faux fauves », où à cause d’une présentation « humoristique » ratée et honteuse durant laquelle les éditeurs et auteurs ont cru avoir gagné à tort, l’éditeur de manga a eu la cruelle désillusion d’apprendre que l’Inspecteur Kurokôchi (une série que l’on aime tout particulièrement, en plus) n’avait au final pas remporté le Fauve du Polar.

Par contre, après un investissement conséquent en 2015 pour son stand et son invitée de marque, Komikku aura cette fois été absent de Japan Expo, probablement pour revenir en force en 2017 (on le lui souhaite en tout cas !).
Les lecteurs ont tout de même eu de rares mais jolies primes en librairie durant l’année écoulée, avec les posters géants et cartes de vœux The Ancient Magus Bride.

Kurokawa

kurokawa

Kurokawa aura sorti peu de nouveautés en 2016, mais quelles nouveautés ! Ainsi, après avoir raflé la licence One-Punch Man sous le nez de ses concurrents, et récupéré le dernier GTO avec Shonan Seven, l’éditeur a continué à décliner ses sagas avec Red eyes sword Zero – Akame ga Kill ! Zero et Pokémon – la grande aventure – Or et Argent (pour lequel l’éditeur a également publié un artbook et invité les auteurs en France).
Friand de séries d’aventures fantastiques, le directeur de collection Grégoire HELLOT nous a aussi proposé de découvrir en 2016 des titres comme Drakengard – Destinées Écarlates, Sukedachi 09 ou Dragon’s Crown et a cédé aux sirènes du genre survival avec Real Account.
En marge de cet univers plein de suspense, deux petits OVNIS ont également été licenciés par l’auteur : l’inénarrable Anus Beauté (qui parle d’hémorroïdes !), ainsi qu’un manga sur la danse, En scène !.

L’éditeur a par ailleurs pas mal gâté ses lecteurs en 2016 entre les T-shirts Blood Lad, les posters et masques One-Punch Man, et les nombreux goodies offerts à Japan Expo (badges, posters, cartes postales, stickers).

Même sans être le plus gros pourvoyeur de sorties du marché, Kurokawa reste un acteur important qui nous offre souvent de très jolis titres.

Panini

panini

2016 s’est achevé, et malgré les remous des dernières années, Panini est toujours présent. L’éditeur est cependant désormais déconnecté d’une partie de son lectorat en raison de sa communication en dents de scie, ainsi que de sa propension à arrêter non officiellement de nombreuses séries peu rentables.
Ce désamour croissant de la communauté de lecteurs de manga envers l’éditeur a contribué à rendre les nouveautés 2016 de Panini plutôt discrètes, y compris pour Shuriken & Pleats, pourtant signé par l’auteure du célèbre Vampire Knight.
Uniquement représentée par sa community manager Margot (d’ailleurs présente sur le stand de Panini qui revenait investir le salon Japan Expo en 2016 !), la politique éditoriale de Panini garde tout de même une certaine continuité d’année en année. Ainsi l’éditeur alterne entre des titres orientés fantastique/suspense (Soul Keeper, Mako – L’ange de la mort), tirant un peu sur la comédie (Urakata !!), ou vraiment versés dans la romance (Heartbeats, I love you baby, L’Amour à l’excès, Promesses en rose). L’éditeur nous a enfin offert en 2016 l’adaptation en manga du dramatique et poignant animé Ano Hana.

En termes d’opérations promotionnelles, les visiteurs d’Angoulême pouvaient se procurer un tiré à part de 20th Century Boys, certaines librairies participaient à l’opération « portfolios », et lors de Japan Expo, Panini distribuait des posters, badges et cartes postales.

Difficile de savoir sur quel pied danser avec cet éditeur insaisissable, mais qui publie de temps à autre de petites perles à côté desquelles il serait dommage de passer (en croisant les doigts pour qu’elles soient publiées jusqu’au bout ceci dit).

Pika

pika

Désormais sous l’égide de Mehdi BENRABAH, Pika a sorti une foule de nouveautés en 2016 (sans compter les sorties estampillées nobi-nobi !, l’éditeur jeunesse absorbé par Pika depuis avril).

Tout d’abord, l’éditeur a bien sûr continué de décliner ses licences phares avec des spin-offs plus ou moins indispensables : l’Attaque Des Titans – Junior High School, Bloody Monday – Last Season, Seven Short Stories, Noragami Histoires Errantes, Fairy Tail +, Fairy Tail – Zero, Fairy Tail – Side Stories, Tale of Fairy Tail – Ice Trail
Une avalanche de Fairy Tail qui tombait d’ailleurs à point nommé, puisque Hiro MASHIMA était l’un des deux auteurs Pika à venir en France en 2016, avec le mangaka de Gon (Masahi TANAKA).

Par ailleurs, du côté des shôjôs, l’éditeur a récupéré le dernier Kaori YUKI (Alice in Murderland), et en seinen, un nouveau titre par les auteurs des Gouttes de Dieu : Signé le vin.
A côté de ces deux jolies pioches, Pika a licencié de très nombreuses nouveautés de qualité inégale : Last Notes, Akatsuki, Countrouble, Me Myself and Him, GDGD Dogs, BB.Hell, Green Worldz, Stray souls, Dolly Kill Kill, Born To Be On Air !,  Le Journal de Kanoko, Love and Lies, Burning Hell.  Il y en avait pour tous les goûts !

L’éditeur roi des goodies aura enfin encore une fois mis le paquet cette année. En effet, en plus des portefeuilles, tote-bags, éventails et cartes de vœux marquant les saisons, il y a aussi eu les graines de tournesol Green Worldz, les sous-verres GTO, et bien sûr les habituelles primes spéciales Japan Expo (carte postale, marque-page, ex-libris, en plus de fanions et éventails Fairy Tail).

Soleil

soleil
Même s’il fait partie du groupe Delcourt/Tonkam, on peut dire que Soleil a gardé une certaine forme d’indépendance en conservant son logo originel, ainsi que ses propres directeurs de collection (Iker BILBAO et Joanna ARDAILLON).

En 2016, l’éditeur a continué à développer la même politique que d’habitude, avec des sorties de titres survival (Abyss, Hunt – Le jeu du Loup Garou, Friends Games), des mangas de chats (Choubi-Choubi – Mon chat pour la vie, Carnet de chat), de la romance (Private secretary, Teach Me Love, Un baiser à la vanille, Liar Prince & Fake Girlfriend, Secret Feelings, In love with my teacher), du « gothic » (Dark Sweet Nightmare, Bloody Mary), un peu de shônen fantastique (Valkyria Chronicles III), et de nouvelles adaptations de classiques (Ainsi parlait Zarathoustra, Du contrat social, La théorie de la relativité, Orgueil et préjugés).

Pas de prise de risque donc pour Soleil qui semble avoir trouvé une recette qui lui convient, fonctionne toujours, et fidélise son propre lectorat, des fans d’ailleurs très amateurs des jolies primes offertes à Japan Expo (eco-cup, to-do list, badges, éventails, crochets de porte, posters), comme des calendriers offerts en fin d’année.

Comme Delcourt/Tonkam, en 2016 Soleil a dû changer le format de certains de ses titres et a également dû faire le point sur ses nombreuses séries en difficulté. Ces nouvelles pas toujous évidentes à annoncer ne semblent cependant pas avoir entamé la confiance des jeunes lecteurs de l’éditeur.

Ototo/Taïfu

ototo taifu
Tout comme pour Boy’s Love IDP, on ne détaillera pas ici les quelques 24 nouveautés yaoi et yuri sorties par Taïfu en 2016.

Ototo de son côté a licencié 4 nouvelles séries : Gate – Au-delà de la porte, Re:Monster, ainsi que Sword Art Online – Calibur et Sword Art Online – Mother’s Rosario.

Si l’éditeur reste dans les domaines qu’il maîtrise, il a le mérite de le faire bien, tout en continuant à entretenir une relation particulière avec ses fans, ce qui se ressent bien sur son stand à Japan Expo (où l’on pouvait se procurer posters et sacs en tissu cette année).

 

Nouveautés mangas 2016Au final, on peut dire que l’année 2016 aura été bien remplie, avec des séries de tout style et de tout bord !
On pourra peut-être déplorer que de si nombreux titres restent dans des thèmes sur-représentés
(entre les survival, les séries d’aventures fantastiques qui se ressemblent, les romances un peu mièvres et clichés…), et ne semblent pas encore vraiment lasser le lectorat, malgré des codes graphiques sortis du même moule, des personnages stéréotypés, et des scénarios un peu vus et revus.

Au milieu de la jungle des nouveautés, il y a toutefois encore de quoi contenter les amateurs friands de plus de diversité, de fantaisie et d’histoires qui osent sortir des sentiers battus. Quel que soit votre genre de prédilection, vous devriez ainsi trouver votre bonheur dans cette liste presque exhaustive !
Et tant que les éditeurs grands ou petits continueront à défendre avec conviction leur envie de sortir du « manga d’auteur » pour reprendre l’expression des Inrockuptibles (même si on préférera parler plus largement de manga de qualité), et tant que les lecteurs continueront de les soutenir, alors le marché aura encore de beaux jours devant lui.

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Dossier Bilan Manga 2016

* Bilan Manga 2016 : les temps changent ?

* Ventes au Japon : dans le creux de la vague ?

* Edition : thématiques & nouveautés

* Publication : comment s’organise le marché français ?

* Ventes en France :une année dynamique !

* Libraires : un bilan aux premières loges !

* Editeurs : les équilibres de marché

Retrouvez les bilans des années 2010, 2011, 2012, 20132014 et 2015 du marché français du manga. En bonus vous pouvez aussi découvrir l’analyse des ventes de manga au Japon chez Paoru.fr ainsi que, dans les semaines à venir, toutes les interviews éditeurs citées ici publiées dans leur intégralité. Tous les chiffres présentés ici sont des estimations et donc, comme toujours, ils sont à prendre avec du recul et à titre de comparaison entre les différentes années ou les différents secteurs de marché… surtout pas comme des valeurs ou vérités absolues.

Sources : Gilles Ratier et l’ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée), Gfk Retail and Technology, éditeurs & libraires, Manga News, Manga Mag, Paoru.fr, Oricon, My animelist 

6 réponses

  1. 16 mars 2017

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  2. 27 mars 2017

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