Enquêtez avec la brillante lieutenant Reiko Himekawa dans trois polars prenants de Tetsuya Honda !

Journal du Japon aime les polars japonais. Aujourd’hui, nous avons envie de vous faire découvrir une enquêtrice fougueuse et intuitive, lieutenante à la division criminelle du Département de la police métropolitaine de Tokyo. Elle n’a que 29 ans mais dirige déjà son équipe masculine avec poigne et détermination. Dans ce milieu masculin et machiste, elle réussit à avancer dans des enquêtes compliquées grâce à une aptitude hors du commun à explorer le cerveau criminel. Trois premières enquêtes sont disponibles aux éditions Atelier Akatombo. Huit volumes sont parus au Japon, avec près de cinq millions d’exemplaires vendus et une adaptation à la télévision et au cinéma !

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Rouge est la nuit : accumulation de cadavres et chasse à l’homme dans la moiteur de l’été tokyoïte

Rouge est la nuit de Tetsuya Honda, éditions Atelier Akatombo, couvertureLe livre s’ouvre sur une scène d’une extrême violence. Puis l’enquête policière démarre réellement avec la découverte d’un corps emballé dans une bâche bleue au bord d’un étang de pêche. La victime a subi de multiples tortures. Et ce n’est que le premier corps… Reiko enquête avec son équipe, traque le moindre indice, réfléchit à cent à l’heure, et sa perspicacité entraîne la découverte d’autres cadavres emballés de la même façon. Mais cela se complique quand son collègue (qui ne cesse de lui balancer des réflexions désobligeantes et misogynes) lui met des bâtons dans les roues, fait de la rétention d’informations, se montre agressif avec les personnes qu’il interroge… Jusqu’où est-il prêt à aller pour retirer tout le mérite d’avoir résolu une enquête ? Reiko et ses agents avancent malgré tout et découvrent un univers sombre et monstrueux. Mais le tueur semble leur échapper, et cette chasse à l’homme pourrait bien s’avérer très dangereuse pour les membres de la Division criminelle du Département de la police métropolitaine de Tokyo.

La lecture est captivante, les rebondissements permanents. Le lecteur est littéralement plongé dans le quotidien du QG de l’enquête, avec ses réunions où chacun explique ses avancées, avec ses repas pris à la va vite, ses soirées à boire un coup entre collègues, ses interrogatoires, ses visites de lieux plus ou moins glauques et cette chaleur estivale assommante. L’équipe de Reiko est comme une petite famille, très soudée. Il y a les jeunes qui veulent montrer leurs capacités ; il y a les relations amicales voire amoureuses ; il y a les tensions, la fatigue, l’espoir parfois.

Mais l’été est une saison difficile pour Reiko car elle a vécu un événement traumatisant adolescente un soir d’été. On la voit donc suffoquer, angoisser, se sentir mal au point de s’évanouir. Les vieux démons ne sont jamais loin, surtout lorsque l’enquête se déroule dans les quartiers de la nuit tokyoïte à la recherche d’un artiste de la mort qui se délecte de la couleur du sang !

« Ce fut une fontaine. Une belle fontaine rouge. Partout, le rouge volait et se dispersait. Ma perception des couleurs était réactivée. Dans la fente entre deux bâtiments, ce morceau de ciel mauve. Ce mur vert clair. Et ce mur beige. Et le rose du manche en plastique de mon cutter. »

On ne referme pas facilement ce polar : on veut comprendre, on veut avancer dans l’obscurité, on ne veut pas rater une seule réunion et écouter les moindres détails. On devient familier avec les différents personnages. On connaît leur caractère et leur façon de travailler. On a vraiment l’impression de faire partie de cette équipe parfois bancale, parfois sur le point d’exploser… mais avec des personnes brillantes prêtes à risquer leur vie pour arrêter un criminel.

On ne s’ennuie jamais et on adore la façon de penser de Reiko (ses pensées en italique sont passionnantes). On aime sa façon de décrire les atmosphères, les couleurs, les odeurs, ses cinq sens en alerte pour ne rien rater. Une enquêtrice géniale, une femme pleine de doutes, de peurs, d’angoisses, mais une battante, une bosseuse, avec une intuition hors du commun, qu’on a hâte de retrouver pour une nouvelle enquête… Et heureusement pour nous, il y en a plusieurs disponibles chez l’éditeur !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Cruel est le ciel : une main coupée dans un minivan, des suicides sur des chantiers, des entreprises de construction aux mains des yakuzas… Un cocktail idéal pour un bon polar au cœur de l’hiver tokyoïte !

Cruel est le ciel de Tetsuya Honda, éditions Atelier Akatombo, couvertureDans cette deuxième enquête, on plonge dans l’hiver qui suit le précédent roman. Reiko a du mal à retrouver sa motivation, mais une main trouvée dans un minivan au bord d’une rivière et un patron d’une entreprise de charpente qui disparaît, avec le sol de son garage couvert de sang, voilà qui a de quoi titiller ses sens d’enquêtrice hors pair. La main retrouvée étant confirmée comme étant celle du charpentier, il s’agit d’un meurtre et l’enquête démarre dans le monde de la construction en partie contrôlé par les yakuzas, où plusieurs suicides d’ouvriers depuis des échafaudages interpellent.

On retrouve la méticulosité et la ténacité de l’enquêtrice et les enquêteurs du précédent roman, mais également quelques nouveaux. Et on avance, indice après indice, réunion après réunion, interrogatoire après interrogatoire, filature après filature. On rencontre des personnages sordides, sans scrupules. On plonge dans le milieu de la construction avec ses fraudes, ses menaces, ses mensonges, mais on découvre également des familles brisées, des enfants orphelins qui tentent de se reconstruire, des adultes qui tentent de faire le bien…

Une fois encore, c’est brillant, Reiko impressionne par ses analyses et sa perspicacité, accompagnée par une équipe motivée et un médecin légiste taquin mais terriblement efficace. Des personnages qu’on cerne de mieux en mieux, qu’on apprend à connaître aussi bien au sein du service que dans leur vie privée dont les éléments sont donnés par petites touches. Et derrière les apparences rustres ou féroces se cachent souvent des fêlures personnelles. On apprécie particulièrement la plongée permanente dans les pensées de Reiko en italique, ces étincelles qui surgissent lorsque son raisonnement arrive à son terme, sa capacité à plonger dans le cerveau des différents protagonistes.

Une lecture qui fourmille de détails, d’images, une plume précise comme un scalpel ! Quelques exemples de ce style hors du commun :

« Reiko se remémora la boutique de bonbons près de sa maison familiale à Urawa. Le guichet de vente de cigarettes était situé à côté de l’entrée et des ballons pendaient du plafond. Un néon solitaire éclairait l’intérieur et on y trouvait tout un tas de choses comme des ceintures de superhéros, des barres au blé soufflé ou des encas aromatisés au calmar. Quand elle était petite, Reiko aimait les encas à l’algue et au vinaigre, et les bonbons en forme de grosse boule saupoudrée de sucre. Sa petite sœur Tamaki préférait ceux au kinako, la poudre de soja grillé. »

« Ah, Ioka se dégonflait. Il rappelait à Reiko le katsuobushi, cet assaisonnement à base de flocons de thon séché. Sous l’effet de la chaleur, les flocons se mettaient à frétiller, puis en une seconde, ils se ramollissaient dans la sauce. »

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Invisible est la pluie : jeune yakuza assassiné, ancienne bavure policière, agent immobilier séduisant… De quoi troubler notre enquêtrice !

Invisible est la pluie de Tetsuya Honda, éditions Atelier Akatombo, couverture

Cette fois-ci, c’est au cœur de l’univers des yakuzas que nous plongeons en plein hiver, juste avant les fêtes de fin d’année. Un jeune yakuza sans importance a été tué. Mais ses liens avec un ancien meurtre font craindre qu’il n’y ait eu à l’époque une bavure policière. Les consignes sont alors données par les cadres de la division criminelle pour étouffer l’ancienne affaire et ne pas faire le lien… Mais c’est chose difficile pour Reiko dont le but est toujours d’élucider les meurtres et d’arrêter ceux qui les ont commis, quels que soient leur profil, leur passé, leurs relations ! Elle poursuit donc l’enquête en creusant cette ancienne affaire tout en évitant d’utiliser les moyens à disposition de son service. Reiko travaille donc à l’ancienne, planque dans une voiture de location, interrogation des relations, tout en évitant de faire part de ses découvertes aux autres agents… Une ambiance étrange à laquelle vient s’ajouter l’entrée dans l’enquête d’un mystérieux et séduisant agent immobilier.

On admire toujours autant les images qui viennent à Reiko, comme lorsqu’elle regarde des photos d’un cadavre :

« Gros plans du visage. L’œil gauche avait été ouvert avec une lame. La paupière et le globe oculaire étaient coupés en deux dans le sens de la hauteur. La balafre, d’une dizaine de centimètres, était béante du haut du sourcil jusqu’à la pommette. Le nez et la bouche étaient également fendus, en diagonale, depuis l’aile droite du nez jusqu’à la lèvre inférieure, en ouvrant la lèvre supérieure en son milieu. Dans la plaie desséchée, on distinguait nettement dents et gencives. Avec de telles estafilades, pas étonnant que le visage soit couvert de sang. Sec et solidifié, il était exactement de la couleur des fugashi, ces biscuits à la farine de blé et au sucre brun vendus autrefois une dizaine de yens à la confiserie. »

Une fois encore le lecteur suit Reiko de découverte en découverte, de lien en lien. Et la surprise est toujours au rendez-vous même si des éléments sont dévoilés petit à petit. On alterne les points de vue, celui du frère de l’ancienne victime, celui du mafieux au grand cœur, celui de l’enquêtrice troublée… Et on continue à vivre au milieu des équipes, à assister aux réunions, aux conflits entre services, aux pressions hiérarchiques, aux soutiens précieux également. Antigang et police criminelle collaborent plus ou moins, et c’est passionnant de découvrir le fonctionnement de chacun des services en jeu.

« Et voilà que ce crime leur tombait sur les bras. Il serait géré par la quatrième division de l’antigang, et Imaizumi avait eu vent d’un directeur de l’antigang débordant d’enthousiasme. Il aurait intimé à ses équipes de découvrir l’identité du meurtrier avant la criminelle pour marquer des points. Ils établiraient des théories différentes de celles de la criminelle. En s’appuyant sur les relations de Kobayashi, mais aussi sur les problèmes, rapports de force, privilèges et causes de conflits de son clan, ils dénicheraient l’individu gagnant à l’éliminer. À l’inverse, la criminelle élaborait des théories basées sur une enquête. Elle regroupait les indices récoltés sur le terrain, les informations obtenues dans l’enquête de voisinage, les témoignages des proches, elle analysait le tout, puis tentait d’en extraire un suspect. L’antigang resserrerait son investigation à partir du milieu de la pègre dans son ensemble. La criminelle étendrait ses recherches dans diverses directions, à partir du lieu du crime. Les optiques de travail de ces deux groupes s’opposeraient radicalement. Ils ne seraient pas près de trouver un terrain d’entente. Car du point de vue de la criminelle, le travail de l’antigang faisait l’effet d’être conduit par des professionnels au petit bonheur la chance. Ils raisonneraient ainsi : on imaginait mal la mort d’un sous-fifre tel que Kobayashi faire de l’ombre à la Yamato, l’organisation mère. De même pour l’Ishidō, sa filiale. Qu’en était-il du Jinyū ? Il chapeautait le Rokuryū, dont Kobayashi était membre. Ils commenceraient par là. À l’évidence. »

Comme dans chaque enquête, on est tenu en haleine jusqu’au bout et on a hâte d’en commencer une autre ! Vivement un quatrième volume !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

N’hésitez pas, plongez au cœur des enquêtes de la brillante Reiko, qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres sans problème… Après une enquête, on vous prévient vous deviendrez accro et vous dévorerez la série complète !

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