Rune Factory: Guardians of Azuma plante les graines du succès
L’été est déjà là et les hautes températures également. Alors quoi de mieux que de rester au frais à jouer aux jeux vidéo ? Aujourd’hui, Journal du Japon vous propose son test de la dernière sortie de chez Marvelous : Rune Factory: Guardians of Azuma version Switch. Au menu du jour, farming et aventure JRPG sur fond de folklore japonais : un pur plaisir !
Rune Factory ? Kesako ?
Avant de parler davantage de ce nouvel opus de la saga, il serait bon de revenir à ses débuts. Tout commence en l’an de grâce 1996. C’est durant cette année que le premier Harvest Moon sort sur Super Nintendo. Jeu de gestion et de simulation de vie, il est connu comme l’un des premier jeux de gestion de ferme qui se mêle au RPG. Base du gameplay des jeux qui vont lui succéder, c’est également lui qui introduit la notion de romance, un des aspects qui va être repris par la suite dans les autres productions comme Story of Season, Grand Bazaar et évidemment les Rune Factory !
Genèse de la saga
C’est lors du dixième anniversaire de la saga de farming / RPG que sort le premier Rune Factory aka RF: A Fantasy Harvest Moon. Il nous met dans la peau de Raguna, un jeune homme amnésique (la base des jeux RF), qui va aider à la ferme d’une certaine Mist. Ce titre introduit les règles du reste de cette nouvelle saga et commence à tisser une toile scénaristique qui va être poursuivie par Rune Factory Frontier ainsi que Rune Factory 2 qui se déroulent les uns à la suite des autres bien que de nouveaux personnages fassent leur apparition.


Le jeu suivant est Rune Factory Oceans qui est le premier à mettre en place deux protagonistes : Aden et Sonja. Cette nouveauté de gameplay introduit avec elle les prétendants, le pendant masculin des prétendantes iconiques de la série. Mais contrairement au reste de la licence, celui-ci est bien plus tiré A-RPG et réussit tout de même à conserver ce qui fait le charme de la saga. Rune Factory 4 et 5 remettent en avant le côté gestion mais conservent le protagoniste masculin ou féminin au choix, bien qu’une nouveauté arrive avec le cinquième opus : les mariages entre personnes du même sexe. Chose qui a été conservée dans l’opus qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir RF: Guardians of Azuma.
Rune Factory version Japon
Derrière ce titre qui peut paraître étrange vient une idée toute simple : c’est un RF qui se détache de la continuité. En effet, alors que le reste des jeux se déroulent dans un univers typiquement occidental, dans des villes et villages que l’on pourrait croire de la France et de l’Allemagne médiévales, ou (pour Oceans) de la Grèce, ici rien de tout ça. On se retrouve dans des paysages féodaux de l’archipel japonais tout en gardant la fantasy typique de la saga.
Ainsi, plusieurs points permettent de mettre en avant ces changements. Le premier, et le plus évident, c’est forcément les différences culturelles. On troque les habits pour des tenues traditionnelles par exemple, ou encore on ne voit plus de dragons occidentaux (avec des ailes et à l’aspects de gros lézards) mais on trouve des dragons asiatiques, sans ailes, serpentiformes, etc. Ce spin-off, car annoncé comme tel, est un vrai tournant pour la saga et mérite donc d’être acclamé pour ces nouveautés.
Les similarités, les différences, c’est très bien, mais au final ne serait-il pas grand temps de voir l’histoire et le gameplay de ce Rune Factory: Guardians of Azuma plus en détail ? Si, définitivement.

Histoire du jeu
Synopsis traduit
L’Effondrement Céleste — une calamité causée par un objet colossal s’écrasant sur les terres orientales d’Azuma. L’impact dévastateur projeta des fragments de terrain dans les cieux et les mers. La terre étant brisée, le pouvoir des runes cessa de circuler. Les dieux de la nature disparurent peu après. Les montagnes s’effondrèrent et les champs se flétrirent, laissant les gens sans rien… pas même l’espoir.
Vous vous réveillez, surpris par un rêve de duel de dragons. Vous ne vous souvenez ni comment ni pourquoi, mais une voix résonne en vous.
« Acceptez le pouvoir d’un danseur tellurique. Utilisez ce pouvoir pour sauver la terre. »
Ainsi commence votre long voyage pour restaurer les dieux…
Et concrètement, ça veut dire quoi ?
Le joueur incarne au choix Subaru ou Kaguya, en sélectionnant le personnage en début de jeu. Cela aura un impact direct sur l’histoire car si l’on choisit le personnage masculin, l’autre protagoniste sera vue chevauchant un dragon noir et nous attaquera durant la cinématique d’introduction, et inversement.
À la suite de ce combat, on ne sait pas vraiment combien de temps plus tard, le joueur se réveille dans le village du printemps, sur le déclin. En effet, le sol s’appauvrit et il devient difficile de faire pousser les plantes, fruits et légumes nécessaire à la survie. Heureusement que nous somme là car, en entendant une voix, le héros (ou l’héroïne) reçoit un trésor sacré, le tambour de la terre, de la part de la déesse du printemps ainsi que la danse tellurique qui lui est associée. Avec ce pouvoir de Renaissance, il devient alors possible de faire fleurir les différents arbres et plantes, et surtout de sauver l’arbre sacré qui menace de s’effondrer.
Après cet exploit commence alors un voyage pour sauver Azuma et toutes les divinités qui y habitent grâce aux trésors sacrés et aux danses telluriques. Une aventure qui ne sera pas de tout repos.

Un début d’aventure qui explique le gameplay
Cette première mission principale introduit au joueur la base du gameplay et ce qu’il sera possible de faire dans les différents villages des saisons. En effet, l’obtention d’un nouveau trésor sacré permet au joueur de faire différentes actions sur les plantations du village et peut augmenter le rendement des récoltes. Ainsi, comme dit plus haut, le tambour sert concrètement à faire pousser les plantes plus vite car il contrôle la terre, mais l’épée, la baguette, l’éventail, le parapluie et les autres ont tous un effet différent. Par exemple, sur l’image ci-dessus, on peut voir que l’éventail du vent permet de récolter de loin. À vous de découvrir à quoi peuvent bien servir les autres objets.
Cette première mission introduit aussi les quêtes, élément central car en plus de la quête principale qui permet d’avancer dans le scénario, plusieurs autres quêtes pourront être débloquées au fil de l’aventure. La majorité d’entre elles sont des quêtes « Fedex », à récupérer sur les tablettes à vœux du temple local, mais d’autres seront données par des personnages afin de se rapprocher d’eux. Ce qui nous amène au deuxième grand point : personnages jouables et romances.

Prétendants, prétendantes et les autres
Comme la majorité des jeux de la saga, le héros ou l’héroïne vont rencontrer bon nombre de personnages pour les aider dans l’aventure. Il n’y a pas moins de 31 personnages jouables (32 avec celui choisi au début) et avec qui on peut se rapprocher pour améliorer les compétences en combat ou bien les statistiques. Vous comprendrez qu’avec un tel nombre, ce serait trop long de tous les lister mais voici quelques noms en vrac de personnages que l’on ne peut pas draguer : Zaza, Takumi, Tsuyu ou Watarase. Et parmi ces 31 personnages, il y en a 15 qui peuvent donner naissance à une romance, rendez-vous, mariage et tutti quanti.

Les prétendants ou bachelors
Il y a 7 personnages masculins (8 si l’on prend l’héroïne) avec qui il est possible de trouver l’amour. Oui, il sera possible de débloquer Subaru en jouant Kaguya en tant que romance, et inversement mais ce sera à vous de trouver comment faire. Aussi, parlons donc de ces messieurs. Les premiers à arriver dans le scénario (au village du printemps donc) sont Masamune et Mauro, respectivement un samurai et un explorateur de la famille De Sainte-Coquille très présente dans les autres opus de la saga. Le premier est assez taciturne tandis que le second est très extraverti, un parfait contraste de début de jeu.



Viennent ensuite Kurama, Fubuki et Cuilang. La divinité de l’automne assez distante et celle de l’hiver sont aussi des romances potentielles. Il est assez intéressant de se rapprocher d’eux car ils sont très utiles en combat notamment et pourquoi se priver d’un amour avec un dieu, après tout ? Cuilang est lui uniquement disponible en DLC donc il va falloir passer à la caisse s’il vous intéresse. Pour ne pas spoiler certains moments importants du scénario, à vous de découvrir les 2 derniers prétendants masculins.



Les bachelorettes, prétendantes iconiques
Il y a 8 personnages féminins (7 si l’on prend l’héroïne) qui peuvent prétendre à l’amour. Les deux premières qui arrivent dès le village du printemps sont Ulalaka et Iroha. La première est la déesse du printemps et de la terre, toujours souriante et qui aime bien boire de l’alcool, tandis que la seconde est la tenancière du salon de thé local. Assez avenantes, il est assez simple de se rapprocher d’elles. Vient ensuite Hina, une archéologue qui accompagne Mauro dans ses voyages… et qui est concrètement la version adulte de la Hina qui est présente en tant qu’enfant dans Rune Factory 5 ! Un petit clin d’œil qui fait bien plaisir aux fans. Assez à cheval sur les règles, elle n’en est pas moins très gentille et prête à tout pour découvrir des ruines cachées.



Comme pour les prétendants, pas de spoilers donc nous ne nous attarderons que sur deux autres bachelorettes (à vous de découvrir les dernières en jouant). Ainsi la déesse de l’été et une voyageuse, Pilika, sont aussi des prétendantes. La première possède un tempérament explosif (liée au feu et au volcan proche du village de l’été) qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle offre un trésor sacré puissant, l’épée, qui est très utile en combat. Pilika, quant à elle, est un personnage DLC comme Cuilang, une aventurière et chasseuse de monstres très compétente qui loge au village de l’hiver. Il faudra donc attendre un certain temps dans le scénario pour commencer à se rapprocher d’elle. En parlant de ça, comment l’affinité évolue ?



Augmenter l’affinité des personnages
La manière la plus simple est de passer du temps avec les différentes personnages. Chaque jour in game, après s’être endormi dans le temple du héros, il est possible de lancer une nouvelle journée. Et cela donne donc une nouvelle possibilité d’augmenter l’affinité : prenez donc le temps de discuter quotidiennement avec tout le monde. De plus, chaque jour il est aussi possible de faire une activité au choix avec les personnages pour augmenter davantage la barre de relation. À noter que certaines activités ne plaisent pas à tout le monde, il va donc falloir tester les différentes réponses proposées et chercher les meilleurs dialogues pour avancer plus rapidement. Chaque compagnon possède 10 niveaux d’affinité et ceux avec qui une romance est possible sont reconnaissables par la jauge rouge visible après une discussion ou activité.
Offrir des cadeaux et penser à souhaiter un anniversaire sont aussi d’excellents moyens de se rapprocher de quelqu’un. Pensez donc à bien regarder le calendrier pour vérifier les dates importantes comme les festivals et autres pour bien tout maximiser. Outre cela, il existe deux autres moyens de se rapprocher des personnages : les quêtes de personnages et les combats. Généralement, il s’agit de rapporter des objets bien spécifiques (fruit, légume, minerai, matériau de monstre, etc) mais parfois c’est la castagne avec des espèces bien spécifiques, comme par exemple battre des oni bleus comme sur l’image ci-dessous.

Rune Factory battles
Comme tout bon JRPG qui se respecte, il faut souvent affronter des monstres pour avancer dans l’aventure ou, comme dit plus haut, se rapprocher de ses compagnons. Le jeu nous invite à parcourir différents biomes (printemps, été, automne, hiver) ainsi que des îles volantes accessibles par l’intermédiaire des temples assez rapidement in game. Subaru et Kaguya sont des artistes martiaux accomplis et peuvent donc utiliser un grand panel d’armes pour affronter les différentes créatures. En bons samurai, ils débutent avec un sabre, mais par la suite il est tout à fait possible de modifier cela, voire même d’équiper une arme secondaire comme un arc ou des talismans. Cela permet de varier le gameplay.
Les alliés qui peuvent vous accompagner une fois le niveau 1 d’affinité atteint (c’est très rapide) ne peuvent, eux, utiliser qu’un seul type d’arme mais pour palier à cela, ils possèdent différents rôles (attaquant, soutien, défense) qu’il est important de prendre en compte pour composer des équipes solides et éviter les KO inutiles notamment face aux boss de fin de mission. Pensez à switcher les objets sacrés lors des combats, ils apportent aussi la notion de magie élémentaire avec des résistances et des faiblesses (feu, vent, eau, terre).
Préparation et combat
Parlons rapidement du côté RPG, classique mais fonctionnel. À chaque fois que le joueur veut sortir du village pour farmer des matériaux ou accomplir des missions en tuant des mob, il est conseillé de bien se préparer. Dans le menu, un icône donne accès à la team qui accompagne le héros. Selon votre avancée dans l’aventure il est possible de prendre entre 3 et 6 personnages qu’il est possible de switch à tout moment grâce à la touche directionnelle HAUT de la Switch. Bien prendre en compte leur rôle et leur attribut (arme + élément) est donc très important pour bien gérer certains boss un peu difficiles. Prenez donc le temps d’aller à la forge de temps en temps pour bien améliorer leur stuff.
Mettant que c’est fait, il n’y a plus qu’à parcourir les différentes contrées à la recherche d’arbres, de plantes et de minerais à récolter, de monstres à tuer. Ces derniers se déplacent sur la map en temps réel et vous attaqueront si vous passez trop près d’eux (les monstres faibles fuiront le plus loin possible). Choisissez alors l’arme (corps à corps ou à distance) que vous voulez et attaquez. Il est possible de cibler les créatures, et bien entendu elles ont souvent une ou plusieurs faiblesses à exploiter (un monstre volant sera faible face à l’arc par exemple).
Mais attention à ne pas rester trop près sinon le monstre peut attaquer et vous perdrez des PV (une fois atteint 0, vous êtes KO et téléporté au temple le plus proche) donc esquivez. Un esquive bien placée c’est de l’invulnérabilité pour vous et un temps de vulnérabilité pour le montre qui perd alors bien plus de PV. Il faut donc en profiter.

Gestion des villages
Rune Factory: Guardians of Azuma, tout comme le reste de la série, en plus d’être un Action-RPG, est aussi un simulateur de vie. Tout comme les Animal Crossing, la gestion des différents villages est essentielle à la progression dans l’aventure. Ainsi, en plus de faire pousser différentes essences d’arbres, de fruits, de légumes ou de fleurs, il va également être important de construire divers bâtiments. En faisant cela, les pouvoirs des dieux locaux vont augmenter, permettant d’agrandir le village, d’augmenter le nombre de villageois (aide indispensable pour la récolte, l’excavation minière, la pêche, l’élevage de monstres, la gestion des boutiques) ainsi que le nombre d’objets disponibles à la synthèse.
Il est donc recommandé de régulièrement produire des maisons, des boutiques, des champs et des accessoires afin de contenter au mieux Ululaka, Matsuri, Kurama ou Fubuki et faciliter le rendement. Une bonne gestion, c’est une partie bien plus agréable et facile. De plus, les constructions apportent souvent des bonus de statistiques non négligeables pour la suite de l’aventure. Cela permet d’améliorer les personnages (construction et amélioration d’équipements et armes dans les forges) et d’avoir des plats en réserve (soin et bonus de stat), ainsi que de l’argent, essentiel au paiement des objets et des villageois.
Pour ce faire, il suffit d’aller dans les zones prévues à cet effet et de passer en mode construction. Vraiment rien de plus simple. Un menu spécial apparaît et c’est ensuite à vous de placer les éléments dans le décor ou de semer les arbres et les graines dans les champs (ou riz dans rizières). Faites-vous plaisir !
Partie technique et conclusion
Rune Factory: Guardians of Azuma est une production Marvelous Inc., elle a été créée sous la direction de Shirô Maekawa (Sonic Adventure, The Last Story), et d’une très grande équipe. Les chefs designer sont Yuki Nagamoto (Doreamon: Story of Seasons) ainsi que Tsuneaki Kaneko (Monster Hunter: Stories 2). Le directeur artistique est Tsuyoshi Azuma (Tokyo Mirage Session, Star Ocean: Till the End of Time) et les combats sont supervisés par Takumi Sakamoto (Persona, Pokémon Café Mix).
Tomoki Iwai (Yakuza 0, Star Ocean: The Divine Force) supervise les animations tandis que la musique est gérée par trois personnes : Halim Lee (Story of Season: A Wonderful Life), Daisuke Nishimura (Silent Hope, Farmagia) et Takahiro Nakaguchi (Silent Hope).
Doublage
Parmi les multiples voix que l’on peut retrouver in game, Junya Enoki (Zafora dans Randiant Tale, Yuji Itadori dans Jujutsu Kaisen) et Yui Ishikawa (Lihua dans Les carnets de l’Apothicaire, Hinna de Visions of Mana) prêtent leur voix à Subaru et Kaguya. Makoto Furukawa (Sylvain dans Fire Emblem: Three Hope, Sherlock Holmes dans Moriarty The Patriot) et Reina Ueda (Eltolinde de Unicorn Overlord, Cha Hae-In dans Solo Leveling) sont également de la partie. Sans oublier Junichi Suwabe (Diamant de Fire Emblem: Engage, Grimmjow dans Bleach) ou Lynn (Miyako Saitô dans Oshi no Ko, Hinna de Visions of Mana). Et il y en a bien d’autres. À vous de les découvrir !
Pour conclure, ce nouveau Rune Factory est un très bon jeu et une excellente porte d’entrée vers la saga. Coloré, avec une bonne durée de vie, une bonne dose de combats et de gestion, il permet de découvrir les rudiments du reste des RF tout en proposant sa propre patte, ses codes, son histoire et ses personnages hauts en couleur. Journal du Japon le recommande chaudement (normal en cette période de canicule) en attendant le futur Rune Factory 6.

