Les différents types d’hébergements pour son voyage au Japon – partie 2
Lorsqu’on pense à un voyage au Japon, les premiers types d’hébergement qui viennent à l’esprit sont souvent les plus répandus avec notamment les hôtels classiques, les ryokan ou encore les capsule hotels (vous pouvez retrouver ces conseils dans la partie 1, publiée en mai 2025), mais le pays regorge aussi de solutions plus atypiques, parfois méconnues, qui peuvent transformer votre séjour en expérience inoubliable.
Dormir dans un temple bouddhiste au cœur d’un monastère pour partager le quotidien des moines, loger dans une maison d’hôte familiale pour goûter à l’hospitalité japonaise, ou encore choisir des hébergements insolites en pleine nature… autant d’options qui permettent de vivre le Japon autrement, loin des sentiers battus.
Dans ce deuxième épisode de notre guide pratique, nous vous proposons d’explorer ces alternatives singulières. Nous verrons pour quels types de voyageurs elles sont adaptées, quels sont leurs avantages et leurs limites et comment les intégrer à votre itinéraire.
Que vous soyez en quête de spiritualité, d’authenticité ou simplement d’originalité, ce guide vous aidera à choisir l’hébergement qui enrichira votre expérience du Japon.
Prêt.e à découvrir des façons inédites de passer la nuit au pays du Soleil-Levant ? C’est parti pour ce deuxième volet !

1. Les Machiya : les maisons traditionnelles japonaises
Les machiya sont des maisons en bois typiques de l’architecture japonaise, particulièrement présentes dans les villes plus traditionnelles et à forte identité culturelles comme Kyoto et Kanazawa. Ces bâtisses, souvent centenaires, étaient autrefois habitées par des marchands ou des artisans. Aujourd’hui restaurées et aménagées pour accueillir des voyageurs, elles offrent un séjour assez unique en son genre. Les machiya sont idéales pour une expérience immersive où vous retrouverez les éléments d’une maison japonaise avec tatamis, portes coulissantes (shôji), bains japonais et parfois avec un jardin intérieur (tsuboniwa). Contrairement aux ryokan où l’on loue une chambre, la machiya se loue généralement dans son intégralité, à la manière d’un appartement ou d’une maison de vacances. Cela en fait une option particulièrement adaptée pour les familles ou groupes d’amis, qui peuvent partager les espaces communs tout en profitant d’une immersion culturelle forte.
Le budget reste relativement élevé, oscillant entre 15 000 et 50 000 yens par nuit (environ 85 à 300 €), selon la taille, la localisation et le niveau de restauration de la maison. Cependant, en divisant les frais entre plusieurs voyageurs, le coût devient plus abordable. En comparaison, cela peut revenir au même prix qu’un hôtel de gamme similaire, avec en prime l’expérience d’un logement historique.
Il est important de noter que les machiya disponibles à la location sont relativement rares et très demandées, surtout pendant les hautes saisons touristiques (printemps avec les cerisiers en fleurs, été avec les vacances scolaires et automne avec les érables rouges). Réserver plusieurs mois à l’avance est donc indispensable pour espérer y séjourner.
Enfin, si vous choisissez une machiya, attendez-vous à quelques spécificités : une isolation parfois limitée (hivers froids et étés chauds), des escaliers raides typiques des vieilles maisons et des règles de voisinage strictes afin de préserver la tranquillité des quartiers traditionnels. Mais c’est justement cette authenticité qui en fait tout le charme !

2. Les Minshuku : l’équivalent japonais des chambres d’hôtes
Les minshuku sont des pensions familiales japonaises, comparables aux chambres d’hôtes que l’on connaît dans les pays occidentaux. Souvent tenues par des familles locales, elles se trouvent principalement dans les campagnes, les petites villes ou près de sites touristiques entourés de nature.
Séjourner dans un minshuku, c’est avant tout partager un moment de vie avec vos hôtes. L’accueil y est simple mais chaleureux et les repas sont souvent faits maison, préparés à base de produits locaux et servis dans une ambiance conviviale. C’est une excellente occasion de découvrir la cuisine régionale japonaise et d’échanger directement avec vos hôtes, qui aiment partager des anecdotes ou des conseils pour explorer les environs.
En termes de confort, attendez-vous à des équipements assez basiques : tatamis, futons, salles de bain parfois communes et peu de services additionnels. Mais ce qui fait la richesse du minshuku, c’est justement cette authenticité sans artifices, où l’on privilégie la rencontre humaine à l’expérience luxueuse.
Côté budget, les minshuku sont nettement plus abordables que les ryokan, avec des prix allant généralement de 5 000 à 12 000 yens par nuit (30 à 70 €), repas inclus la plupart du temps. Ce rapport qualité-prix attractif en fait une excellente option pour les voyageurs souhaitant une immersion culturelle sans trop alourdir leur budget.
Quelques points à garder en tête cependant, les hôtes parlent rarement anglais (du moins couramment), mais les échanges se font volontiers avec quelques mots, des gestes ou même un dictionnaire électronique.
Comme il s’agit de maisons familiales, il est important de respecter les règles de vie (horaires des repas, couvre-feu, utilisation des bains).

3. Les Shukubô : dormir dans un temple bouddhiste
Le shukubô est un hébergement situé au sein d’un temple bouddhiste, ce qui en fait une expérience à la fois spirituelle et culturelle, unique au Japon. Ces séjours permettent de découvrir de près la vie monastique et d’accéder à un aspect plus intime de la culture religieuse japonaise.
Le site le plus célèbre pour vivre cette expérience est sans conteste le mont Kôya (Kôyasan), dans la préfecture de Wakayama, haut lieu du bouddhisme ésotérique Shingon. Plus de cinquante temples y accueillent les voyageurs pour leur faire partager le quotidien des moines. Mais on peut aussi trouver des shukubô dans d’autres régions, souvent dans des temples reculés ou au cœur de sites sacrés.
Un séjour en shukubô coûte généralement entre 8 000 et 20 000 yens par nuit (45 à 130 €), ce qui inclut non seulement l’hébergement, mais aussi deux expériences que l’on retrouve dans la plupart des temples, dont des repas végétariens traditionnels (appelés shôjin ryôri), élaborés selon les principes bouddhistes et la participation aux prières du matin, un rituel auquel les hôtes sont invités à assister, parfois accompagné de chants de sutras et de cérémonies dans le temple.
Les chambres sont sobres et minimalistes avec le futon posé sur des tatamis, les portes coulissantes et la décoration épurée. Les bains (sento) sont souvent partagés, ce qui contribue à l’atmosphère communautaire et paisible. Ici, le luxe ne réside pas dans le confort matériel mais dans le calme et la sérénité du lieu.
Il est toutefois essentiel de respecter les règles propres au temple avec notamment l’arrivée avant le couvre-feu (souvent fixé assez tôt, vers 17h-18h), le respect du silence et d’autrui, des espaces communs et des horaires. Ce cadre strict fait partie intégrante de l’expérience et permet de mieux comprendre la rigueur de la vie monastique.
Le shukubô est un hébergement idéal pour les voyageurs en quête de spiritualité, de déconnexion et d’une immersion culturelle forte. Plus qu’un simple logement, il s’agit d’une véritable rencontre avec une autre philosophie de vie parfois méconnue.

4. Les Love Hotels : une option originale et pratique
Principalement destinés aux couples en quête d’intimité, les love hotels peuvent aussi être une alternative économique pour une nuit « insolite ».
Ces hôtels font partie du paysage urbain japonais depuis les années 1960. Initialement conçus pour offrir aux couples un espace d’intimité, ils se sont démocratisés au point de devenir une alternative parfois économique pour les voyageurs curieux ou de passage.
On en trouve principalement dans les grandes villes, près des gares ou dans des quartiers animés comme Shinjuku à Tokyo ou Dôtonbori à Ôsaka. Leur particularité est de proposer deux formules, dont une location à l’heure (souvent appelée rest, pour 2 à 4 heures) et une location à la nuit (stay). Pour un séjour complet, comptez entre 4 000 et 10 000 yens la nuit (20 à 60 €), ce qui peut s’avérer compétitif par rapport aux hôtels classiques.
En termes de confort, la gamme est très variée. Certaines chambres sont simples et fonctionnelles, tandis que d’autres se distinguent par leurs décorations thématiques parfois extravagantes avec par exemple le style futuriste, baroque, manga, tropical ou même inspiré de films. Certaines installations incluent des jacuzzis, lits king-size, systèmes audio/vidéo sophistiqués et parfois des gadgets… surprenants.
Contrairement aux idées reçues, les love hotels sont en général propres, bien entretenus et discrets. L’hygiène est souvent meilleure que dans certaines chaînes d’hôtels économiques. De plus, le processus de réservation est pensé pour préserver l’anonymat car dans beaucoup d’établissements, on choisit sa chambre via une borne automatique ou un tableau lumineux à l’entrée, puis on règle le paiement sans contact direct avec le personnel. Un point qui peut séduire les voyageurs introvertis ou ceux qui recherchent une solution rapide sans formalités.
Séjourner dans un love hotel ne conviendra pas à tous les profils de voyageurs, mais c’est une option intéressante pour ceux qui veulent tester une expérience insolite, profiter d’un bon rapport qualité/prix ou simplement trouver une chambre au pied levé dans une grande ville japonaise.

5. Les Net Cafés et Manga Cafés : ultra-économiques et d’appoint
Dans les grandes villes japonaises, il est possible de passer la nuit dans des cybercafés (netcafés) ou des manga cafés (mangakissa). À l’origine destinés aux lecteurs de mangas, ils se sont progressivement transformés en hébergements d’appoint pour les voyageurs en quête d’une solution économique ou pour ceux qui ont manqué leur dernier train, par exemple.
Concrètement, le client loue une petite cabine privée équipée au choix d’un fauteuil inclinable ou d’un matelas fin, parfois avec un ordinateur. Les espaces sont exigus et le confort reste sommaire, mais ils offrent l’essentiel à savoir un minimum d’intimité, une connexion internet, parfois des boissons illimitées grâce aux distributeurs automatiques et souvent un accès à une bibliothèque impressionnante de mangas (en VO !).
Le tarif est très abordable, généralement entre 1 500 et 3 500 yens la nuit (8 à 25 €). De nombreux établissements proposent des forfaits « nuit » (7 à 10 heures) ou des packs horaires. Certains offrent également des douches, parfois payantes, ainsi que des casiers pour sécuriser ses affaires.
Bien sûr, il ne faut pas s’attendre au confort d’un hôtel ou même d’une auberge de jeunesse. Les cabines ne sont pas insonorisées et l’espace est réduit, ce qui peut rendre le sommeil difficile. Mais pour les backpackers, les voyageurs à petit budget, ou ceux qui cherchent simplement une solution de secours, les manga cafés représentent une alternative pratique à garder en tête, sans pour autant être une expérience de luxe. À tester au moins une fois… mais peut-être pas plusieurs nuits de suite !

6. Les hébergements en pleine nature
Au-delà des grandes villes et des sites touristiques, le Japon offre aussi la possibilité de passer la nuit au plus près de la nature. Que ce soit en montagne, en bord de mer ou dans les campagnes reculées, plusieurs types d’hébergements permettent de s’évader du tumulte urbain et de découvrir une autre facette du pays.
Parmi les options les plus en vogue, on trouve le glamping (de l’anglais « glamorous camping »), qui combine l’expérience du camping avec un confort moderne comprenant des tentes spacieuses, des lits confortables, parfois même chauffage ou climatisation, le tout dans un cadre naturel. Ce type d’hébergement, qui séduit de plus en plus de voyageurs japonais et étrangers, coûte en moyenne entre 10 000 et 25 000 yens par nuit (60 à 160 €) selon le niveau de confort et les prestations incluses.
Pour les amateurs de montagne, les auberges de montagne (sansô) et refuges sont une option idéale lors de randonnées, comme celles menant au sommet du mont Fuji ou dans les Alpes japonaises. Le confort est rudimentaire (tatamis en dortoirs, repas simples, sanitaires collectifs), mais l’expérience est unique et permet d’admirer des paysages grandioses au lever ou au coucher du soleil.
Dans les campagnes, on peut aussi trouver des fermes-auberges ou des logements traditionnels adaptés à l’agrotourisme. Ces séjours permettent de découvrir la vie rurale japonaise, de participer à des activités agricoles ou encore de goûter à des produits locaux fraîchement récoltés.
Ces hébergements en pleine nature s’adressent avant tout aux voyageurs en quête de déconnexion, d’authenticité. Ils demandent parfois un peu plus d’organisation et d’anticipation (réservations limitées, accès plus difficile), mais ils offrent une expérience mémorable, loin des sentiers battus.

7. Quelle est la meilleure option d’hébergement au Japon ?
En plus des hébergements les plus courants, le Japon propose aussi des options plus atypiques qui méritent d’être découvertes. Les minshuku, ces chambres d’hôtes familiales où l’on partage un peu du quotidien japonais ; les shukubô, temples bouddhistes qui offrent une expérience spirituelle unique ; ou encore d’autres alternatives insolites en pleine ville et en pleine nature. Ces choix moins connus permettent de donner une autre dimension à votre voyage, plus intime, authentique ou originale selon vos envies.
Quel que soit l’hébergement que vous retiendrez, un point reste essentiel, celui de bien s’informer en amont et réserver à l’avance afin d’éviter les mauvaises surprises, surtout en haute saison.
En définitive, le Japon offre une richesse insoupçonnée de solutions pour se loger. Qu’il s’agisse de confort, de budget, d’immersion culturelle ou d’originalité, chaque voyageur trouvera l’option qui correspond à son style et à ses attentes. Et pourquoi ne pas varier les expériences pour profiter pleinement de cette diversité ? C’est en multipliant les approches que l’on découvre toutes les facettes d’un pays aussi captivant.
