[Exposition] Nobuyuki KOBAYASHI : les dieux de la nature

Ouverte depuis un an, la Sway Gallery vise à introduire des influences japonaises au public européen. L’on retrouve un concept store divisé en deux parties (traditionnelle et moderne), mais aussi une galerie d’art et parfois des ateliers. Jusqu’au 30 novembre 2017, la galerie expose la série « Portrait of Nature : Myriads of Gods » de Nobuyuki KOBAYASHI. Nous sommes allés voir ça de plus près.

Nobuyuki KOBAYASHI

Nobuyuki KOBAYASHI

Nobuyuki KOBAYASHI est né dans la préfecture de Saitama en 1970. Si au départ il n’aimait pas la photographie car celle-ci négligeait le présent à ses yeux, il changera d’avis au lycée devenant « un photographe qui travaille pour les personnes qui veulent voir mes clichés et pour ceux qui veulent voir le monde » déclare-t-il lui même. Il commence sa carrière avec des photographies de mode pour des publicités et des magazines, en 2001 il explore les beaux-arts et les techniques d’impression alternatives à New York.

Le portrait des dieux

La série Portrait of Nature: Myriads of Gods représente le visage des dieux de la nature. Depuis l’antiquité la nature est source de vie pour les Japonais, il n’est donc pas surprenant de constater que KOBAYASHI cherche à photographier le portrait des dieux dans celle-ci. Pour les reconnaître il se base sur sa sensibilité. « C’est juste une sensation, un sentiment. Je ne me préoccupe que de la direction et non pas de la destination, lors de mes voyages photos. Je n’aime pas avoir de destination. Je ne vais pas dans les espaces connus dans lesquelles on prend habituellement des photos. Oui, la sensation uniquement. Je reconnais ces visages grâce à ma sensibilité. » Explique-t-il en interview au blog graine de photographe.

Photographie prise par Nobuyuki KOBAYASHI.

Photographie prise par Nobuyuki KOBAYASHI.

Photographie prise par Nobuyuki KOBAYASHI.

Photographie prise par Nobuyuki KOBAYASHI.

L’exposition Portrait of Nature: Myriads of Gods permet de se rendre compte de toutes les émotions qui traversent les clichés du photographe, mais aussi de sa démarche. On y sent une forte volonté d’y laisser une emprunte japonaise, mais aussi beaucoup de sentiment dans chacun de ces clichés. Dans ce travail, le fond est aussi important que la forme et cela se ressent lorsque l’on regarde le résultat : l’impression, le support et le format renforcent les émotions véhiculés par les images.

[Exposition] Nobuyuki KOBAYASHI : les dieux de la nature

[Exposition] Nobuyuki KOBAYASHI : les dieux de la nature

[Exposition] Nobuyuki KOBAYASHI : les dieux de la nature - sous sol

[Exposition] Nobuyuki KOBAYASHI : les dieux de la nature – sous sol

La scénographie de l’exposition respecte aussi cela : un cadre sobre avec de l’espace entre chaque œuvre pour qu’elles respirent et puissent s’exprimer. Le plus impressionnant reste le sous sol où le papier rencontre la pierre dans un endroit clos silencieux et offrant un regard isolé de tous parasites, pour un dialogue des plus profond avec l’œuvre. Le lieux et l’exposition donnent un cadre propice à la réflexion sur la nature, sa spiritualité et notre place au sein de celle-ci.

« D’ici cent ans, deux cent ans, voire mille ans, j’espère que la nature abondante existera encore dans ce monde et, en regardant les mêmes objets que nous, nos descendants ressentiront la même joie c’est mon souhait » explique l’artiste.

Un procédé d’impression pour 1000 ans

Pour ce tirage, il utilise la technique dites platine palladium, une méthode traditionnelle qui date de plus de 140 ans. C’est une technique de tirage par contact où les métaux (platine et palladium) sont incrustés dans la fibre du papier. Cette technique est contraignante car elle ne permet pas d’agrandir des images, il faut donc travailler à taille réelle. L’image finale est mate grâce au dépôt de platine absorbé par le papier donnant une finition délicate et sophistiquée aux images. Cette technique permet aussi d’utiliser la texture du support de l’impression. KOBAYASHI décide d’utiliser comme support le papier Hosokawa qui est riche et texturé. La fabrication de ce papier est artisanale et identique depuis 1642. Sa particularité lui vaudra d’être répertorié par le patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 2014.

Développement des photographies avec la méthode palatine palladium.

Développement des photographies avec la méthode palatine palladium.

Selon KOBAYASHI l’utilisation de ces deux éléments permettraient de résoudre de nombreux problèmes que rencontre la photographie. La palatine permet à l’impression de ne pas être affectée par les changements environnementaux et de vivre aussi longtemps que le support utilisé, d’où l’utilisation du papier Hosokawa, qui est durable. Ce papier a aussi l’avantage d’être fait de manière artisanale : ainsi chaque cliché est unique et la reproduction à l’exact est impossible. Le photographe croit que, grâce à cette combinaison, ses tirages pourraient durer plus de 1000 ans.

Cette exposition est l’occasion de découvrir l’univers spirituel et artistique du Japon tout en s’accordant une pause dans la journée. Si le travail de Nobuyuki KOBAYASHI vous a plu, vous pouvez le retrouver sur son site internet.

Photographie du matériel utilisé.

Informations complémentaires :
Sway Gallery
18-20 Rue de Thorigny
75003 PARIS
Mardi au vendredi 11:00-19:00, samedi 11:00-18:00
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Sources :
Blog graine de photographe, dossier de presse et visite de la galerie.

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