Gokan, le magazine des 5 sens sur le Japon !

L’arrivée sur le marché d’un nouveau magazine dédié au Japon est toujours un petit événement. Si en plus, celui-ci table sur un contenu et un contenant avant tout qualitatif, l’attention est de mise. C’est ainsi que David Michaud, photographe et journaliste spécialisé sur le Japon, a lancé le 30 mai 2020 une campagne de financement participatif encore en cours pour le magazine GOKAN. Pour vous présenter au mieux ce projet, nous avons posé quelques questions à son rédacteur en chef.

 

La genèse de Gokan

Journal du Japon : Bonjour David. Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaitraient pas, et nous parler de ton parcours au Japon ?

David Michaud GOKAN

David Michaud, photographe et rédacteur en chef du magazine ©GOKAN

David Michaud : Ah ah, c’est un exercice que j’ai souvent fait et c’est toujours gênant de parler de soi… Ma passion pour la culture japonaise a commencé au début des années 90 ! J’avais à l’époque créé un fanzine sur les mangas, les jeux vidéo et le cinéma… Certes classique mais à l’époque, cela ne courait pas les rues. J’ai fait par la suite les premières Japan Expo (c’était artisanal à l’époque). C’est en 2002 que je pose un pied au Japon pour des vacances, bercé en ce temps par des images d’Épinal véhiculées en France ; la réalité à l’opposée me saute aux yeux. Je me suis lancé dans la mission d’évangélisation du « vrai Japon » pour « voir le Japon autrement »… Aujourd’hui, c’est un peu cliché d’utiliser de telles expressions ! Bref, mon site LeJapon.fr était en ligne, et comme c’était un des rares à aborder le Japon autrement que par ses clichés, le succès a été rapide ! Invité d’émissions de TV/Radio, expositions, embauché au Japon en 2007 par une société éditrice de magazines en ligne, j’ai enfin mes deux pieds bel et bien posés sur le sol nippon !

2009 marquera un véritable virage, avec la sortie de mon premier livre sur le Japon, un changement de vie professionnelle : retour au freelance, et surtout la création des Tokyo Safari (devenu les Japon Safari) pour faire découvrir le Japon « hors des sentiers battus ». Après plein d’autres livres et guides, et des centaines de clients pour les visites, en 2018, je crée une entreprise de droit japonais : GOKAN Kabushiki Kaisha. L’équipe compte alors 18 personnes à travers le Japon, à Taïwan et en Corée du Sud. Nos bureaux se trouvent à Nakameguro (connu pour son célèbre canal bordé de cerisiers en fleurs), un projet de magazine se profile… L’année 2020 s’annonce bien, les agendas sont pleins !
Puis le coronavirus est arrivé…

 

Quand et comment est née l’idée du magazine Gokan ?

Il était une fois… Plus sérieusement, en suivant mon parcours, c’était une évidence ! Des années à partager la passion du Japon sur différents médias, beaucoup d’Internet et quelques livres plus tard : il fallait trouver un nouveau projet fédérateur pour l’équipe, sur un support reproduisant notre amour du Japon et donnant la part belle à la photo (qui est notre cœur de métier). En 2018, on commence les prototypes, l’idée est de transformer le site LeJapon.fr en « LeJapon Mag ». Un soir, en rentrant d’un meeting consacré à la future ligne éditoriale, je me dis qu’elle ne doit pas se calquer sur le site, mais plutôt se rapprocher de ce que fait l’équipe depuis 10 ans avec les visites Japon Safari : une expérience des 5 sens ! Tout de suite, j’en parle avec mon collègue Ronan, qui me rappelle que « cinq sens » se dit « gokan » en japonais. Le nom et la ligne éditoriale sont maintenant trouvés ! C’est après une série de reportages à Izumo qu’il deviendra évident que nous devons commencer par cette ville, terre de naissance des nuages et des premières légendes japonaises !

Le bureau tokyoïte de GOKAN ©GOKAN

 

Entre mook, voyage et photo… 

Que peut-on s’attendre à lire dans Gokan ?

GOKAN c’est un « mook », contraction de « magazine » et « book ». Imaginons un livre qui sortirait périodiquement comme un magazine, c’est l’idée d’un Mook… Mais le terme n’étant pas encré dans le langage courant, on a préféré l’appeler « magazine ». GOKAN tient plus du livre photo, dont les textes sont là pour poser l’ambiance et éveiller les sens, c’est une fenêtre par laquelle nous souhaitons que le lecteur se laisse emporter via l’image, vers un voyage par procuration dans des lieux souvent ignorés des voyageurs au Japon. Plus qu’informatif, c’est une invitation au voyage et à la découverte, donner des idées et faire rêver sur des destinations nouvelles. Ensuite, nous souhaitons inclure sur notre site des pages informatives dans le but d’aider l’organisation d’un séjour dans les lieux abordés !

Portraits d'Izumo

Portraits d’Izumo ©GOKAN

Une grande partie de ton travail est photographique et nous imaginons l’importance mise sur les visuels dans Gokan, quelle sera la proportion entre les photos et le texte dans le magazine ?

La réponse est très simple : les textes sont là pour poser l’ambiance sans insister sur le côté informatif, la part belle est offerte à l’image ! Pour rappel, en plus de moi, l’équipe est composée principalement de photographes… Si des lecteurs veulent se donner une idée, il y a des versions Light des magazines sur Ehime et Diamond Route disponibles gratuitement en téléchargement.

 

Pourquoi avoir choisi une campagne de financement participatif pour le lancement du magazine ?

Cela nous permet de voir si cette nouvelle approche du Japon sous l’angle des 5 sens trouve son public. Aussi, nous avons déjà financé par nous-même tout ce qui était lié à la création, il ne reste plus qu’à mettre en conformité pour l’impression (c’est à l’heure actuelle quasiment fini) et couvrir les frais d’impression et d’expédition. Le financement participatif s’apparente plus dans notre cas à de la pré-commande.

 

Le magazine a vocation à être trimestriel. Comment pourra-t-on se procurer les numéros suivants ? Seront-ils disponibles en kiosque, par abonnement, ou via une nouvelle campagne ?

Tout à fait, nous avons déjà les deux suivants qui sont en cours de création. Sur le site, on peut découvrir leur version Light de 48 pages en attendant (NDLR : ici pour Diamond Route, et pour Ehime). On a déjà l’expérience de l’édition, mais toujours via un éditeur, le challenge est de devenir notre propre éditeur pour cette série, donc gérer l’impression, la distribution et la communication. On y va étape par étape : le premier numéro est celui qui doit mettre en place tout le processus de production afin de fluidifier la création des numéros à venir. Si le succès est au rendez-vous, nous proposerons via le site des abonnements… Et si l’engouement est croissant, alors nous réfléchirons à avoir un distributeur et offrir aux lecteurs un plus vaste choix de disponibilités.
On aime quand même le côté confidentiel et unique : s’il était distribué à plus grande échelle, ce serait en premier lieu chez les petits libraires de quartier, pour les soutenir et aussi jouer de la complicité avec les lecteurs que l’on apprécie tant ! On ne vend pas un magazine, on partage avant tout une passion ! Nous invitons tout le monde à nous suivre dans cette aventure via les réseaux sociaux Twitter, Instragram, Facebook, YouTube et Pinterest avec l’ID : @GokanMag

GOKAN sur la Diamond Route ©GOKAN

Vous l’aurez compris, plus qu’un magazine, GOKAN est un mook faisant la part belle à la photographie. Dénicheur de coins reculés, David Michaud nous prouve qu’il est toujours possible, même en 2020, de redécouvrir le Japon. Couplé au site internet, GOKAN devient un véritable guide touristique pour commencer à se projeter lorsque les voyages seront de nouveau possibles. Si ce beau projet vous intéresse, vous pouvez vous rendre sur le site de Gokan et participer à la campagne de financement en réservant votre numéro jusqu’au 14 juillet 2020.

Olivier Benoit

Présent sur Journal du Japon depuis 2013, je suis un trentenaire depuis longtemps passionné par l'animation traditionnelle, les mangas et les J-RPG. J'écris dans ces différentes catégories, entretiens également la rubrique hentai, et gère le pôle gastronomie. J'essaie de faire découvrir au plus grand nombre les choses qui me passionnent. @oly_taka

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