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Japan Expo 2022 : petit bilan d’un grand retour !

Deux ans après les débuts de la pandémie, le plus grand salon d’Europe dédié au Japon, sa culture et ses loisirs était de retour. Malgré le pic de la 7e vague et beaucoup moins d’invités japonais que les éditions précédentes, cette 21e édition a réussi à voir le jour et se tenir au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Avec une fréquentation exacte encore inconnue, que retenir de cette Japan Expo 2022 ? Nos rédacteurs sur place vous livrent leurs impressions dans ce bilan !

Japan Expo 2022 UNE

Charlène : le retour des rencontres

Pour cette édition, après presque trois ans sans convention, mon idée était réellement de voir et vérifier si la ferveur des fans d’animés et de mangas était toujours là, et si les éditeurs allaient réussir à marquer les esprits après cette absence. Car, oui, on ne va pas se mentir, il n’y a pas tant que ça d’évènements autour de la culture japonaise et surtout des éphémères à ne pas rater. Autant dire que côté frustration on y était, preuve en est des gros cartons de fréquentation sur de nombreux salons depuis la reprise. J’étais donc curieuse de reprendre la température (sans mauvais jeu de mot) si particulière des salons de cet acabit.

Résultat, j’ai été surprise dans le bon sens : je venais voir les éditeurs et leurs propositions, et surtout je venais voir la partie culture et associative, qui n’a eu de cesse d’attirer du monde ces dernières années. J’ai réellement apprécié voir les éditeurs proposer des animations, et ne pas hésiter à prendre de la place pour ce faire : on en parle du stand Crunchyroll qui envoyait juste du lourd ? Ou du Ki-oon World toujours aussi ludique et attractif ? Ou bien encore de ces cages de foot électroniques à la Blue Lock ? Sans oublier ces deux stands à l’écart mettant à l’honneur Naruto d’un côté, et L’attaque des titans de l’autre. Bref, il y a eu du lourd et c’était bien chouette à découvrir ! En revanche, j’avoue qu’heureusement que les éditeurs étaient là avec des animations diverses car du côté de la programmation officielle du festival, ce n’était pas extraordinaire ni la panacée côté invités japonais. Rien de bien alléchant, à part découvrir de nouveaux artistes musicaux ou en revoir.

Mais au final, le but de Japan Expo, qui ne se dément toujours pas malgré ces années pauvres en convention, ce sont les rencontres, les retrouvailles en tous genres, si bien que même si on ne parcourt pas le salon dans son ensemble, on passe un bon moment malgré tout. J’ai pris un réel plaisir à revoir certaines personnes après deux ans, et plusieurs mois pour d’autres. J’ai apprécié aussi ressentir à nouveau le bon stress des interviews et les rencontres avec les artistes japonais. En somme, j’ai pris une bouffée d’oxygène sociale durant cette « Japan », ni plus ni moins, et je peux donc l’affirmer : Japan Expo garde ce qui fait son charme et les fans du Japon en auront encore pour un moment avant de se lasser.

Tatiana : lessivée mais heureuse

Pour ce retour, je me suis occupée principalement de couvrir l’événement pour nos réseaux sociaux. J’ai pour cela arpentée le festival en long, en large et en travers. Mes jambes ont souffert, mais c’est le jeu. Si vous pensez que Japan Expo ce n’est qu’un magasin géant, c’est ne pas voir les efforts de la programmation qui ne se limite pas qu’aux invités. Conférences, concerts, projections, démonstrations, activités en tout genre : il était impossible de tout voir en une seule journée. Même les stands des éditeurs proposaient des activités. Celui de Crunchyroll était sans aucun doute le plus impressionnant, et celui de Ki-oon n’était pas en reste. Mais les plus modestes étaient tout aussi amusants. Glénat a aussi proposé des lives Twitch dans leur studio durant les quatre jours dont une belle interview en direct du Japon avec l’autrice de Yûna HIRASAWA (Terrarium).

J’ai comme toujours beaucoup aimé les invités musicaux dont blank paper et Mika KOBAYASHI, ainsi que les groupes qui utilisent des instruments traditionnels japonais. Les auteurs Français, que cela soit de mangas ou de webtoons, étaient venus en force et c’est un plaisir de faire connaissance avec eux. Ce fut aussi un grand plaisir de rencontrer les invités japonais qui ont bravé le Covid. La Corée a trouvé parfaitement sa place aussi, car beaucoup d’amateurs du Japon, le sont aussi de la Corée (musique, webtoon, etc.).

Blank Paper à Japan Expo 2022. Crédit photo : Juliet Faure pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

En revanche, si la clim a plutôt bien tenu, le vendredi affichait complet et les allées pourtant très grandes se sont révélées devenir un enfer !

Néanmoins, globalement, j’ai retrouvé l’ambiance que j’aime dans un festival, retrouvé les ami.es, refait des interviews, refait des concerts et une tonne d’achats. Le dernier jour, j’étais lessivée, mais heureuse. Malgré des couacs, des courses, tout s’est au final bien terminé et c’est le positif que je retiendrais de cette nouvelle édition.

Léo : échanges, rencontres et découvertes surprenantes

Ce qu’il faut savoir, c’est que je n’ai fait que des conventions de mangas à une échelle plus « locale » comme Anim’Est à Nancy ou MetzTorii à Metz. C’était donc ma première fois à Japan Expo et je n’ai pas été déçu. Je me suis essentiellement contenté d’aller voir les stands du pavillon tourisme et les stands du pavillon Wabi Sabi autour de la culture traditionnelle étant donné que je suis plus attiré par le Japon en lui-même plutôt que par les mangas et les animés.

J’ai donc eu la chance de rencontrer des Japonais qui tenaient le stand de la préfecture de Saitama ainsi que le stand de la ville de Fujiyoshida qui ont eu à cœur de valoriser leurs traditions et leurs patrimoines locaux. 

Des ambassadeurs de la ville de Fujiyoshida à Japan Expo - Photo Léo Thomas pour ©journaldujapon - Tous droits réservés

Des ambassadeurs de la ville de Fujiyoshida à Japan Expo – Photo de Léo Thomas pour ©Journal du Japon – Tous droits réservés

Aussi, j’ai également eu le grand plaisir de pouvoir échanger avec plusieurs voyageurs de l’Asie en général et du Japon : Cécilia qui tient le site web Passeport Japon, qui a la passion du Japon traditionnel ancrée dans les veines ; Jules qui fait des vidéos sur YouTube sous le nom de Jules en Asie, globe trotter de l’Asie en général et plus particulièrement un amoureux de l’Inde. Avoir discuté avec ces deux personnes a été un des moments les plus enrichissants : ils ont l’expérience du voyage chevillé au corps et ont beaucoup à apporter. Enfin, j’ai eu l’immense chance de rencontrer Ichiban Japan : il y avait une file d’attente conséquente pour que chacune des personnes puissent obtenir un autographe en japonais et une photo souvenir avec Guigui et j’ai été très agréablement surpris de voir qu’il prenait à chaque fois le temps de parler avec chacun des abonnés et de transmettre sa passion du Japon profond. J’ai également beaucoup aimé l’initiation au découpage de bois près du stand qui reconstituait un konbini au Japon avec des Japonais vêtus d’une tenue traditionnelle. Pour finir, j’ai eu un gros coup de cœur autour de l’interview d’un fabricant de kimono. En complément, j’ai apprécié la gestion de la file d’attente pour entrer dans la convention.

Kimonos Tokyo

Shin SAWAI, fabricant tokyoïtes de Kimono, au pavillon Wabi Sabi. Photo de Léo Thomas pour ©Journal du Japon – Tous droits réservés

En revanche, j’ai constaté quelques problèmes organisationnels, principalement autour des files d’attente. Pour commencer celle au niveau de deux stands de nourriture à proximité de la scène Sakura : très mal gérée, les visiteurs ne savaient pas si la file d’attente menait au stand Onigiri ou au stand de ramens puisque les deux étaient face à face. La file d’attente pour payer les articles du Wabi Sabi était assez longue car il n’y avait qu’un seul point pour les encaissements, il aurait peut-être été plus judicieux d’installer un second point d’encaissement. Enfin, en ce qui concerne le chemin de sortie pour se diriger vers le RER B , on s’interroge sur le contournement imposé aux visiteurs par un chemin super long, avec des grillages sur les allées principales qui mènent aux stations.

Mais ce n’est pas ce que l’on retient et, si je devais résumer cette première expérience, je dirais que c’était une très belle surprise et que la convention permet de découvrir ou de redécouvrir le Japon traditionnel.

Alexis : sous le signe de la nostalgie

Si je devais retenir une chose de cette édition, celui que j’attendais le plus c’était l’événement du dimanche 17 juillet à Japan Expo, pour plonger dans une superbe période pour les animés japonais : celle du club Dorothée ! 

Ranma 1/2

Ranma 1/2 – Japan Expo

La chaîne Mangas (groupe Mediawan anciennement le fameux et mythique groupe AB), nous propose en avant première, la diffusion de deux épisodes de Ranma 1/2 en HD et non censurées pour ainsi nous donner l’eau à la bouche car une diffusion est prévue sur cette chaîne mythique dès le 29 août 2022 ! 

Le premier épisode de l’animé nous était présenté, ainsi que l’épisode 40 (le plus censuré à l’époque). Un plaisir que nous donnait donc Japan Expo avec ce bon moment. On a bien senti que le public répondait présent, et certains nostalgiques étaient venus avec leurs enfants pour partager ce souvenir et ce bon moment d’anime. Des curieux étaient également de la partie, et tout le monde semble avoir apprécié si on en croit les réactions positives du public à la fin des deux épisodes. Une présentation bonus, de quelques minutes, nous est faite avec la fameuse chronique « Actu Mangas » de la chaîne, qui cette fois nous explique le travail effectué sur ce célèbre animé qu’on a adoré au club Dorothée et qu’on appréciera encore plus sur la chaîne Mangas. Pour les nostalgiques, nous n’avons pas résisté, petit voyage dans le temps avec la vidéo ci-dessous :

Olivier : des éditeurs en forme !

Comme à chaque fois, la raison première de ma venue au salon est le travail à effectuer côté presse. Cependant, j’apprécie de passer dans les allées pour profiter de ce qu’il y a de mieux à voir dans le salon. En effet, vu l’immensité de la surface d’expo, il n’est pas possible de tout voir et de tout faire pour quelqu’un qui aime prendre son temps et qui ne vient pas les 4 jours. Au final, on a parfois l’impression d’avoir oublié de voir quelque chose, mais au moins on ne profite que du meilleur.

Parmi les stands que j’attendais de voir avec impatience, il y avait surtout ceux des éditeurs manga. Entre l’explosion du secteur manga durant le Covid, et l’absence de Japan Expo pendant deux ans qui a du leur faire économiser sur leur budget salon, chacun était au taquet pour proposer de beaux espaces de ventes. Et ça n’a pas loupé : pour sa première venue, Noeve GraphX a fait un très beau stand, avec un photocall aux couleurs de Veil et son canapé emblématique, et que dire du « village » Crunchyroll ? L’actuel repreneur de Kaze ne va faire que grandir dans les années à venir, mais se positionne déjà comme un géant. L’entrée du stand avec son torii orange n’était qu’un amuse-bouche avant de découvrir un mini village composé d’activité autour de licences animés et mangas de l’éditeur, d’une expo pour le prochain Dandadan, et une boutique.

Veil chez Noeve Grafx

Veil chez Noeve Grafx Crédit photo : Tatiana Chedebois pour ©journaldujapon – Tous droits réservés

Côté culture, l’espace Wabi Sabi a pris un gros level up en 2022 ! C’est un espace qui grandissait chaque année, mais cette fois-ci il y avait beaucoup de place pour déambuler dans ses allées, et les stands présents semblaient encore plus nombreux. Enfin, comment ne pas évoquer le stand de Koji Fukushima Japon ? Ce brocanteur, arrivé avec ses albums photos vintage, sa myriade de kokeshi, et sa friperie de kimono faisaient office d’ovni dans ce temple du merchandising otaku moderne. De quoi se sentir complètement ailleurs le temps de fouiller quelques vieilles caisses en bois !

Si le défi était relevé du côté des stands, c’est au niveau de Japan Expo même que le bilan est en demi-teinte. On s’y attendait avant même les premières annonces, mais avec un Covid toujours actif, et des Japonais qui hésitent encore à voyager, le salon ne risquait pas de vendre du rêve comme certaines années et était très pauvre en stars et artistes de renom.

Néanmoins cette édition était attendue, car c’était le grand retour de ce type d’événement, et il était tout à fait possible d’y passer un bon moment en s’arrêtant sur les bons stands.

En conclusion, il y a probablement autant de façons de vivre de Japan Expo que de visiteurs mais force est de constater que ce retour, malgré la foule, le peu d’invités japonais, la chaleur et le Covid a fait plaisir à pas mal de monde, la profusion de stands permettant à chacun de passer une ou plusieurs bonnes journées. Et c’était une excellente occasion de se retrouver entre fans du Japon, entre amis pas vus depuis longtemps, entre collègues de la presse spécialisée et acteurs des J-loisirs ou de la culture japonaise en général. Ça nous avait manqué !

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