Persona 5 Tactica sonne la Révolution 2.0

La franchise des Persona se porte très bien aujourd’hui. Entre portages et remakes en tous genres, la saga n’a pas du tout à rougir face à la concurrence. Mais toujours aucune nouvelle d’un potentiel Persona 6 – le studio Atlus reste très mystérieux à ce sujet. Ce qui n’est pas le cas côté Persona 5 ! Après le succès de l’opus principal et de la version complémentaire, des spin-off il y en a à la pelle. Et aujourd’hui, Journal du Japon se penche sur le dernier en date… non pas P5 : The Phantom X mais bien le très stratégique P5 Tactica !

Persona 5 : retour rapide sur un succès mondial

Bien que la saga des Persona commençait déjà a être célèbre après la sortie des excellents Persona 3 et Persona 4 sans oublier les portages et les versions complémentaires (oui, comme dans Pokémon par exemple), elle a véritablement explosé avec Persona 5. Sorti initialement en 2016 au Japon et en 2017 à l’internationale, le jeu a rapidement su conquérir son public. En reprenant la recette du mélange visual novel pour la partie école et du JRPG/dungeon crawler pour la partie combat/exploration des anciens titres, Atlus était certain de ravir les fans de la première heure. Et en modernisant le gameplay (fluidité de déplacement, actions dans les donjons, combats dynamiques, etc.), il a su séduire un nouveau public.

Scène avec Takuto Maruki, Persona 5 R

Scène de visual novel lors de la partie école de P5 Royal. ©2019 ATLUS

Face à un tel succès, il n’a donc pas été étonnant de voir arriver une nouvelle version assez rapidement. Ainsi, dès 2019 au Japon et 2020 à l’internationale, les Voleurs Fantômes sont revenus sur le devant de la scènes et ont de nouveau ravi les cœurs des fans ! Comme avec Persona 4 Golden ou P3FES par le passé, les ajouts de scénarios supplémentaires, de nouvelles persona à crafter et de nouveaux personnages à découvrir ont su donner à la fois une plus-value et envie de rejouer ! Au point d’en faire l’un des porte-étendards de la série. En effet, plus de 9 millions de copies des jeux P5 (jeux principaux et spin-off, incluant physique et démat) ont été vendus et ce chiffre ne tend qu’à augmenter. En octobre dernier, P5 Strikers cumulait à lui seul 2 millions de ventes !

P5 ? P5R ? P5S ? Kesako ?

Ah les abréviations, parfait pour se simplifier la vie… Enfin oui et non. Surtout quand on a des tonnes de jeux et que la majorité se passent dans le même univers. Aussi, ils ne faut pas les confondre car ils ne racontent nullement la même chose. Cette distinction est d’autant plus importante à prendre en considération entre le jeu original et la version complémentaire, ou version 2.0 si vous voulez. Elles racontent toutes deux la même trame mais avec quelques ajouts, plus ou moins importants selon la version.

Le MC féminin de P3P. ©2023 ATLUS

Par exemple dans P3FES, il y a tout un chapitre de plusieurs dizaines d’heures ajouté après la fin du jeu de base ainsi que de nouveaux personnages. Pour P3P (Persona 3 Portable), il y a eu l’ajout d’un scénario alternatif si l’on choisit d’incarner le MC féminin. Dans P4 Golden, tout un pan supplémentaire de l’histoire a été ajouté avec le personnage de Marie. Et dans P5 Royal, de nouveaux protagonistes (Kasumi et Maruki) et un chapitre supplémentaire ont également vu le jour ! 

C’est déjà assez bordélique pour tout bien mémoriser. Mais ensuite viennent les spin-offs ! Et ça n’arrange rien, bien au contraire. Alors passons les Q, Dancing et autres Arena, pour nous concentre non pas sur P5X (Persona 5 : The Phantom X) ni sur P5 Strikers qui a déjà été critiqué à sa sortie et passons à celui qui nous intéresse vraiment, P5 Tactica.

Persona 5 Tactica : la Révolution est en marche

Quand prend place cet opus et que nous raconte-t-il ? C’est assez simple en vérité. P5T se déroule quelques temps avant les vacances soit juste avant la fin de Persona 5 premier du nom. Oui juste avant le départ de Joker loin de ses amis. Quel moment déchirant !  Les personnages eux-mêmes commentent que  les séparations vont bientôt se faire, bien qu’ils se jurent de se retrouver aux prochaines grandes vacances (chose se produisant dans Persona 5 Strikers d’ailleurs). Ils se reposent comme toujours au célèbre Café Leblanc lorsqu’une mystérieuse secousse ne retentit. Soucieux de savoir ce qu’il se passe, les adolescents sortent de leur planque et se retrouvent plongés dans un autre monde.

Cinématique de début de Persona 5 Tactica

Les Voleurs Fantômes découvrant le Royaume de Marie. ©2023 ATLUS

Mais loin d’être un Palais ou le Métaverse, les Voleurs Fantômes se voient piégés dans le Royaume d’une mystérieuse femme rose géante, Marie la (future) Mariée. Arriveront-ils à ressortir vivants de cette nouvelle épreuve ? À vous de jouer pour y parvenir !

Du nouveau dans le casting

Comme dans la majorité de la saga Persona 5 (jeux vidéo, animé, manga et autres), le cast est de nouveau présent pour aider la veuve et l’orphelin. On a donc le retour du charismatique et toujours aussi silencieux Joker aka Trickster, comme dirait une jeune fille de la Chambre de Velours (un lieu mythique de la saga, entre rêve et réalité où le MC est convié à se rendre régulièrement pour renforcer ses pouvoirs). Héros du jeu, il sera l’un des rares protagonistes jouables en tout début de partie. Utilisant Arsène, il fera beaucoup de dégâts de zone aux ennemis.

C’est aussi le retour du plus « chat-pardeur » de tous les Voleurs, notre cher Morgana – Mona pour les intimes. Miaulant à tout va et rare personnage à être jouable dans les premières missions, il revient avec son célèbre Zoro pour lancer des bourrasques et faire voler les ennemis.

Dialogue entre Erina Joker et Morgana, Persona 5 tactica

Erina, Morgana et Joker se préparant à combattre durant une mission. ©2023 ATLUS

Panther, Skull, Fox, Oracle, Queen et Noir sont aussi présents, bien évidemment mais ne seront pas jouables de suite. Il faudra progresser en jeu pour les débloquer petit à petit.

Du changement dans les héros

Qui dit nouveau jeu dit nouveaux combattants. On avait déjà eu Sophia dans P5S, et bien c’est au tour d’Erina de venir en aide aux Voleurs Fantômes dans cet opus.

Cheffe de la Révolution au Royaume de Marie, assez fonceuse dans l’âme, elle n’hésitera pas à se mettre en danger face aux soldats qui lui feront face. Armée de son drapeau, clairement inspiré par La Liberté guidant le peuple, elle sera d’une grande aide dans les premières missions. Mais pour contrebalancer son impulsivité, un autre protagoniste vient aider nos chers jeunots, le futur premier ministre Toshiro. Assez peureux, il n’en reste pas moins un adulte très réfléchi qui va servir de soutien aux autres.

La Révolution amène le changement

La grande richesse des spin-offs de Persona, c’est la diversité de gameplay. Après le visual novel / dungeon crawler et le hack’n’slash, dites bonjour au tactical. Chaque mission correspond ainsi à une mini-map en damier sur lequel sont disposés différents éléments de décor (franchissables ou non) comme des boîtes ou des tonneaux, par exemple, qui permettent de se mettre à l’abri après chaque action. Aux commandes de trois combattants maximum, le joueur doit alors faire les missions et les défis bonus en un minimum de temps ou d’actions pour récupérer des récompenses supplémentaires.

Fox attaquant un soldat vulnérable. ©2023 ATLUS

Pour vaincre leurs adversaires, les Voleurs Fantômes doivent alterner entre armes et personae. Ce mot vient du grec et signifie « masque ». Le terme est aussi lié à la psyché humaine et désigne la personnalité, le masque, que l’on montre en société. Dans les Persona, ces personae se manifestent sous la forme de créatures et sont utilisées au combat. Le héros fait alors « tomber le masque », révèle sa personnalité véritable et peut ainsi se défendre face à l’adversité.

L’utilisation d’armes et de personae est similaire aux autres jeux, mais ici la particularité c’est de prendre en compte les résistances et les vulnérabilités. Lorsqu’un personnage est derrière un obstacle, il se protège et, est donc résistant, prenant moins de points de dégâts qu’à la normale. En revanche, s’il ne se protège pas ou qu’une attaque adverse fait un coup critique ou touche une faiblesse, les dégâts deviennent plus importants et le personnage déclenche un « 1 More », lui donnant une nouvelle action.

Gameplay intuitif

Prendre différents éléments avec soi permet donc d’avoir une plus large palette de faiblesses et de trouver plus rapidement comment battre les monstres. Il ne faut pas non plus oublier d’utiliser régulièrement les points obtenus en fin de missions pour booster les compétences de tous les participants. Cela se passe dans les différents menus de la planque. Ce hub est aussi l’endroit pour déclencher des dialogues supplémentaires et de récupérer davantage de points ou encore de se connecter à la Chambre de Velours.

Impossible pour Joker de changer de persona, mais il est maintenant possible de déverrouiller des personae auxiliaires et de les mettre sur tous les combattants. Cela affectera les stats mais permettre aussi de débloquer de nouvelles attaques.

Par exemple en mettant un Ange à Joker, ce dernier peut utiliser à la fois le Eiha (infligeant désespoir) et Kouha (infligeant étourdissement) en même temps. L’attaque suivante sur ce même ennemi sera plus puissante avec un haut taux de coup critique. Attention cependant à bien prendre en compte non seulement le nombre de cases qui vous sépare de votre cible mais aussi les contre-attaques que peuvent faire ces dernières. Si toutefois une attaque finit par vous mettre K-O, il est possible de faire intervenir un autre personnage dans la mission. Un bonus dont il ne faut pas abuser pour réussir différents critères bonus !

Trois personnages préparant une Triple attaque

Après un « 1 More », si l’ennemi est à terre, il est possible de lancer une Triple Attaque surpuissante. ©2023 ATLUS

Les graphismes

Après deux jeux aux graphismes réalistes, nous avons ici affaire à un style manga chibi un peu beaucoup comme dans les Persona Q. Cette rupture graphique bien que surprenante est assez bienvenue dans ce jeu de tactique. Ne devant pas surcharger les décors pour rendre la réflexion plus simple, les développeurs ont sûrement préféré utiliser un style rapidement lisible pour accélérer la résolution des missions. Bien que cela perturbe un temps, le joueur se fait très rapidement à ce nouveau style très chatoyant qui permet une plus grande expressivité chez les personnages et qui permet par la même occasion de facilement s’y attacher. Un changement réussi est utile à la fois à l’histoire et au gameplay. Une Révolution graphique efficace !

Persona 5 Tactica réussit sa mission avec brio : mélanger à la fois l’univers du JRPG / dungeon crawler et visual novel aux millions d’unités vendues et le tactical-RPG. Une petite Révolution de la saga P5 qui saura toucher une plus grande communauté, un jeu qui réussit ce qu’il décide d’entreprendre. Très plaisant, il enrichit parfaitement le lore sans que cela ne soit incohérent avec les autres opus. Parfait pour patienter avant un autre spin-off ou le fameux Persona 6 tant attendu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights