Japan Expo 2025 : les 12 invités à ne pas rater
Pour sa 24e édition, le plus grand salon de France dédié à la pop-culture japonaise désire revenir à ses plus hauts après une année 2024 olympique en berne en terme de fréquentation. Japan Expo 2025 annonce donc une programmation assez chargée : « plus de 500 invités, 83 concerts et showcases, une centaine de conférences et spectacles, des projections d’avant-premières et exclusivités et des centaines d’animations dans les stands professionnels et associatifs…«
Mais la quantité ne fait pas tout. Aussi, comme chaque année, Journal du Japon est allé voir dans le détail le dossier de presse de cet événement à Paris Nord Villepinte, et vous propose une sélection de 12 invités à ne pas rater !
Manga
Junji Itô, invité d’honneur

On ne présente plus le maître de l’horreur japonaise et mangaka prolifique, aux influences entre Kazuo Umezu et HP Lovecraft. Lancé en France il y a plusieurs années par les éditions Delcourt/Tonkam eil a été remis au goût du jour par la maison Mangetsu avant d’être consacré par le FIBD en 2023, qui lui dédiait une exposition.
Cet ancien dentiste commence officiellement sa carrière en 1987 avec le célèbre Tomié, dans le Monthly Halloween, un magazine spécialisé dans l’horreur. Le succès de ce personnage lui ouvre les portes du Big Comic Spirits, et il commence en 1998 la prépublication d’Uzumaki, sorti en France sous le nom de Spirale, qui marquera un tournant dans la carrière de l’auteur. Il consolidera sa place en tant que maître de l’horreur et mangaka incontournable un an plus tard avec Gyo.
Japan Expo consacre plus de 400m² d’espace à l’univers inquiétant du mangaka, dans une exposition plongée dans l’obscurité, pour découvrir des illustrations inédites et des reproductions de planches de l’auteur.
Toutes les informations vous attendent sur le site de Japan Expo ici.
Oh! Great, le magnifique
Pika Édition célèbre ses 25 ans à Japan Expo 2025 avec la venue exceptionnelle d’Oh!great, mangaka majeur de son catalogue. Révélé au grand public avec Enfer et Paradis puis Air Gear, série culte des années 2000 mêlant roller, action et esthétique urbaine, Oh!great s’impose par son trait affûté et ses designs percutants. Illustrateur de talent, ses marques de fabrique sont un coup de crayon précis, une attention du détail sur les costumes et des perspectives renversantes. Il poursuit ensuite avec les dessins de Bakemonogatari, adaptation du roman de NisiOisiN. Il revient aujourd’hui avec Kaijin Fugeki, sa nouvelle série où son style graphique s’affine à nouveau.
Présent le jeudi, vendredi et dimanche à Japan Expo, Oh!great participe à des séances de dédicaces, un live drawing et d’autres animations sur le stand Pika. Toutes les informations vous attendent sur le site de Japan Expo ici.



Oreco Tachibana & Tohru Kuramori : deux mangakas à suivre !
Les invités les moins connus sont parfois l’occasion de très bonnes surprises. D’ailleurs, Oreco Tachibana n’est pas si méconnue que ça dans notre hexagone : révélée avec Promise Cinderella, comédie romantique aussi piquante que touchante, Oreco Tachibana a su conquérir un large public grâce à ses personnages hauts en couleur et ses récits empreints d’émotion.
Portée par le duo attachant et explosif formé par Hayame et Issei, cette histoire de reconstruction personnelle s’achève en 2022 au Japon après avoir connu un beau succès, marqué notamment par une adaptation en série télévisée en 2021.


Avec Les Noces des lucioles, lancée début 2023 au Japon (octobre 2024 en France), Oreco Tachibana crée encore l’événement. Entre raffinement graphique et ambiance électrique, elle fait côtoyer un personnage féminin fort avec un assassin impitoyable pour une romance sous tension. Une réussite dans la continuité d’un parcours initié sur les réseaux, où son trait singulier avait déjà captivé une large communauté.
Toutes les informations sur le site de Japan Expo ici et dans notre article dédié aux Noces des lucioles :
Ensuite, vraiment nouveau mais déjà dans notre viseur : Tohru Kuramori. Cet inconnu n’avait fait que quelques histoires courtes au Japon, mais le voilà donc le grand bain. On peut déjà saluer la qualité de son trait, visible sur la couverture du premier tome de Centuria, série de dark Fantasy et l’un des grands lancement des éditions Kurokawa pour cette année. Il faut dire que ce premier manga nous vient du célèbre magazine Jump + de l’éditeur Shueisha, depuis 2024. Centuria a été récompensé par la 7e place dans le concours prestigieux Tsugi Ni Kuru Manga Taishô 2024 qui met en avant les nouvelles œuvres qui feront parler d’elles dans le futur. Pour vous faire une idée, voici le résumé de ce titre qui arrive le 26 juin en France :
Julian hérite du pouvoir de cent esclaves, mais dans un monde de violences et d’injustices, ce don a un prix. Ne supportant plus le mauvais traitement que son maître lui fait subir, Julian, un jeune esclave, prend la fuite et s’embarque clandestinement sur un navire pour le continent. Les cent autres esclaves, en particulier Mira, une femme enceinte, se montrent bienveillants envers lui et Julian se sent aimé pour la première fois de sa vie. En quête de liberté, il ne se doute pas de ce qui l’attend dans ces eaux maudites…
L’auteur est à retrouver pendant Japan Expo sur le stand de l’éditeur Kurokawa, en séances de dédicaces sur l’espace Sumiré et en conférence sur la scène Kuri. Toutes les informations sur le site de Japan Expo ici.

Enfin, comme les auteurs japonais deviennent difficiles à faire venir à Japan Expo, les auteurs français, européens et globaux (c’est à dire hors Japon), ont comme chaque année une place importante au sein du festival. Les éditions Kana, Ki-oon, Mana Books, Glénat Manga et le label 619 vous ont proposent donc pas moins 23 auteur(e)s en tous genres, résumés ci-dessous :


Enfin, côté webtoon, l’annonce a fait son petit effet il y a peu : la venue de Disciples, le nouvel auteur de Solo Leveling !
Phénomène mondial du webtoon coréen, sans doute l’un des plus populaires de ces dernières années, Solo Leveling a conquis des millions de lecteurs grâce à sa diffusion en ligne. Son adaptation en anime a fait sensation en 2024, avant de revenir en force avec une deuxième saison en début d’année. Tirée du roman de Chugong, la série suit l’ascension fulgurante de Sung Jinwoo, un chasseur de rang E considéré comme le plus faible d’entre tous. Lors d’un raid qui tourne mal, il survit miraculeusement et se voit attribuer un mystérieux pouvoir lui permettant de progresser sans limite. D’abord illustrée par Dubu, disparu en 2022, la série est aujourd’hui poursuivie par DISCIPLES au sein de REDICE STUDIO. À l’occasion de sa première venue en France, l’artiste rencontrera le public de Japan Expo.

Kazuhiko Torishima, Toyotaro et bien d’autres : autour de Toriyama et Dragon Ball…
Intitulé Parlons d’Akira Toriyama, une série d’invités et de conférences rendent hommage en 2025 au mangaka disparu et à son oeuvre phare.
Kazuhiko Torishima, le tantô
Entré chez Shueisha en 1976, Kazuhiko Torishima travaille dès le début de sa carrière avec Buronson (scénariste de Ken le Survivant) et se distingue immédiatement par son sens de l’observation. Il choisit de publier de nombreux artistes dont Akira Toriyama, Masakazu Katsura ou encore Kôji Inada.
Il a découvert et accompagné Akira Toriyama dès ses débuts, orchestrant le succès phénoménal de Dr. Slump puis de Dragon Ball. Au-delà de son rôle d’éditeur pour Shônen Jump, il a accompagné Toriyama dans la création de Dragon Quest, célèbre saga de jeux de rôle dont les personnages portent sa signature graphique. Visionnaire, Torishima a piloté le virage numérique en lançant le magazine V Jump, puis redressé les ventes du Shônen Jump en ouvrant la voie à des titres majeurs tels que One Piece et Naruto.



Toyotaro, le successeur et Katsuyoshi Nakatsuru, l’animateur
Passionné par Dragon Ball depuis son enfance, Toyotaro est passé de simple fan à professionnel reconnu. En 2012, il entame la série Dragon Ball Heroes: Victory Mission dans le magazine V Jump de Shueisha, une adaptation manga du jeu vidéo éponyme. Depuis 2015, il est le dessinateur officiel de Dragon Ball Super, la suite directe du manga d’Akira Toriyama.
Animateur clé et directeur d’animation incontournable de la saga Dragon Ball, Katsuyoshi Nakatsuru a conquis les fans, ainsi qu’Akira Toriyama lui-même, par la qualité de son travail sur la série principale et ses nombreux films. Il devient character designer principal de Dragon Ball Z à partir de l’épisode 200, marquant de son style la saga Great Saiyaman. Il séduira ensuite une nouvelle génération de spectateurs en signant le chara-design de Digimon, série culte de la fin des années 1990.
En plus des séances de dédicaces, Kazuhiko Torishima, Katsuyoshi Nakatsuru, Toyotaro mais aussi Brigitte Lecordier et Patrick Borg seront présents jeudi, vendredi et/ou dimanche pour plusieurs conférences autour de Toriyama, de Dragon Ball et de Son Goku

Cinéma & Japanime
En dehors de Katsuyoshi Nakatsuru que nous venons d’évoquer, peu de noms en cinéma en Japanime, mais ce sont des beaux noms.
Shunji Iwai, rien que ça !
Réalisateur incontournable, Shunji Iwai occupe une place singulière dans le cinéma japonais, au même titre que des réalisateurs comme Kore-eda ou Shin’ya Tsukamoto. Il se distingue par une sensibilité unique, mêlant mélancolie et soupirs optimistes. Couronné au Japon pour Swallowtail Butterfly, Love Letter ou encore All About Lily Chou-Chou, il avait marqué les esprits en 2015 lors du festival d’Annecy avec le film d’animation Hana et Alice mènent l’enquête. Dix ans plus tard, c’est à Japan Expo qu’il revient rencontrer le public français.

Avant de passer au cinéma, Iwai se rêvait écrivain ou mangaka. Il fait ses armes à la télévision, comme beaucoup de réalisateurs de sa génération, à une époque où le système des studios s’effondre. Il y apprend le montage et la narration visuelle en réalisant clips et publicités, avant de signer des téléfilms à succès. Il remonte l’un d’eux au cinéma sous le titre Fireworks (1993), qui lui vaut le prestigieux prix de la Directors Guild of Japan. Iwai hante les écrans de ses obsessions : personnages en reconstruction, adolescents marginaux, solitude postmoderne, condition féminine et quête d’identité.
Il est à retrouver à Japan Expo pour une projection exclusive de Kyrie, le jeudi 3 juillet à 18h, son dernier film sorti en octobre 2023 au Japon et encore inédit en France. Une conférence et des séances de dédicaces sont également prévues. De plus à l’occasion du 30e anniversaire de la sortie de Love Letter (1995) la MCJP propose pour la première fois en France une rétrospective de Shunji Iwai du 2 au 15 juillet.
Takeshi Koike, de Redline à LUPIN
Takeshi Koike est un réalisateur et animateur né en 1968 dans la préfecture de Yamagata, au Japon. Il fait ses débuts en tant que réalisateur au début des années 2000 avec l’animation de la séquence d’introduction du film PARTY7 de Katsuhito Ishii. C’est d’ailleurs ce dernier, qui a travaillé a plusieurs projets avec Koike, qui en parle le mieux : « Il a le pouvoir de tout rassembler. Il peut dessiner, il peut écrire des histoires, il peut tout faire. Ce genre de personnes n’existe pratiquement pas dans le monde de l’animation. Hayao MIYAZAKI… c’est à peu près tout.«
Avec ses personnages uniques et ses animations audacieuses, il a réalisé THE ANIMATRIX : WORLD RECORD et REDLINE, qui nous impressionné lors de sa sortie. Ses dessins puissants ont enthousiasmé les fans de films d’animation du monde entier. Il a dirigé, réalisé et supervisé l’animation de la série de films LUPIN THE IIIRD. Takeshi Koike vient présenter son dernier film, LUPIN THE IIIRD La Lignée Immortelle à Japan Expo lors d’une conférence exclusive et vient rencontrer les fans lors d’une séance de dédicaces : tous les jours et les horaires sont ici.
Sans oublier, comme souvent, quelques seiyuu – cf image ci-dessous – font le déplacement pour accompagner nos comédiens doubleurs français. Lequel a votre préférence ?

Enfin, pour les nostalgiques on peut citer la présence des acteurs du sentai Spielvan, Hiroshi Watari et Makoto Sumikawa.
J-music et une touche de culture
Même si Japan Expo n’invite plus de stars de la j-music depuis un certain temps, le salon propose toujours une foison de groupes, en devenir souvent, et tournant autour de 3 axes : les idols, qui font un retour en force au festival depuis quelques années, le j-rock et un soupçon d’électro. Le rap ou le hip-hop ne sont pas totalement absent mais rarissimes, surtout au vu de la production prolifique de l’archipel.
Pour la 24e édition les idols prennent clairement le leadership avec le retour de Psychic Fever, accompagnés cette année des Balistik Boyz, deux groupes de la célèbres galaxie idol EXILE TRIBE. Japan Expo laisse aussi les clés d’une nouvelle zone aux labels japonais en proposant le Idol Town Paradise, une toute nouvelle zone entièrement dédiée à la culture idol, en plein cœur du Hall 6, à côté de la scène Kamo. On laisse les amateurs trouver plus d’informations sur le site de Japan Expo et nous allons donc nous pencher vers un des rares groupes qui nous a intrigué sur cette édition…
Niko Niko Tan Tan
Produit et formé par OCHAN et Anabebe en 2019, NIKO NIKO TAN TAN est un duo artistique musical électro, avec des petits air de Sakanaction pour ne citer que lui, aux sons synthétiques et libre dans son interprétation de la musique. La direction artistique visuelle du groupe est gérée par un troisième membre : Drug Store Cowboy. Le résultat donne un cocktail assez détonnant, entrainant par moment, planant parfois.
La musique est créée par OCHAN (Vo, Synth, etc./Lyrics, Composition, arrangement/Illustration) et Anabebe (Drums/Arrangement); les visuels et les illustrations, comme nous le disions plus haut par Drug Store Cowboy (visuels/directeur artistique/motion design). Ce trio produit lui-même ses visuels et ses œuvres d’art, ainsi que, bien sûr, sa musique, qu’ils veulent alternative, empreinte de liberté, incorporant des éléments de différents genres et incarnant véritablement la «créativité du mélange».

Le groupe encore jeune commence néanmoins à se faire un nom. En 2020, au VANS MUSICIANS WANTED, ils sont sélectionnés parmi les 5 meilleurs groupes d’Asie. Après la sortie de leur premier EP en juin 2022, ils jouent consécutivement au Fuji Rock Festival ’22 et au Summer Sonic 2022, en plus d’une tournée à succès dans tout l’archipel. Ils retournent au Fuji Rock Festival ’23 sur la main stage et performent à de nouveaux festivals comme le Greenroom Beach, l’Osaka Gigantic Music Festival. Leur musique sert aussi de générique à des films (Minna Uchujin), des drama et des publicités diffusées à travers tout le Japon.
C’est donc assez original et… on vous laisse juger sur pièce :
Gagaku Shofukai
On termine avec l’espace Wabi Sabi, où nous trouvons chaque année quelques belles pépites. En amont le pavillon culture communique peu, et les découvertes se font souvent sur place, mais nous avons retenu Gagaku Shofukai.
Gagaku Shofukai est une organisation de gagaku, une synthèse des arts du spectacle traditionnels, considérée comme l’un des plus anciens orchestres du monde. De la musique et des arts, retransmis de génération en génération, intact depuis la période Heian. Les spectacles de gagaku usent de divers instruments de musique japonais pour des spectacles de danse, évoquant un paysage japonais ancestral. Le public est plongé dans une représentation de son et de chorégraphies d’un Japon révolu : des instruments aux costumes de la tête aux pieds, vous voilà de retour en période Heian, où les aristocrates racontent leurs rencontres avec les dieux, les spectres et les esprits.
Pendant le festival, vous pourrez assister non seulement à des scènes classiques de gagaku, mais aussi à des collaborations avec d’autres genres musicaux. Après le spectacle, les visiteurs peuvent découvrir les instruments et les costumes japonais en exposition sur le stand de Gagaku Shofukai.

Voilà pour cette sélection qui vous permettra, on l’espère, de préparer votre voyage sur Japan Expo 2025. Si le nombre d’invités nous ayant tapé dans l’œil est un peu plus réduit que les années précédentes, nous savons aussi que nous pourrons compter sur des rencontres et bonnes surprises sur place, loin des gros mastodontes. La musique traditionnelle, les arts vivants ou l’espace tourisme sont parfois l’occasion, par exemple, de belles rencontres.
Et vous, irez-vous à Japan Expo cette année ? Qui irez-vous voir en priorité ? Dites-le-nous en commentaire !
