Mario Kart World : le vrai renouveau de la licence ?
Enfin. Après plus d’une décennie d’attente, Nintendo signe le grand retour de sa licence phare Mario Kart avec un nouvel opus inédit. Fini les portages et les DLC à rallonge : Mario Kart World est là, et il arrive en jeu de lancement exclusif sur la Nintendo Switch 2. Graphismes, gameplay, contenu, multijoueur… ce nouvel épisode a-t-il les épaules pour renouveler la formule sans trahir l’héritage ? Quelles sont les vraies nouveautés que Mario Kart World apporte après un MK8 Deluxe resté roi pendant plus de 10 ans ? Journal du Japon est avec vous pour l’analyser en détail.
Des modes de jeu totalement repensés !
Mario Kart World possède plusieurs modes de jeu : les grands prix, le mode survie, le mode balade et les batailles.
Pour les grands prix, on dit adieu aux courses à 12 participants. Dans MKW, 24 concurrents se disputent la première place ! Le sentiment d’être seul sur le terrain dans les anciens Mario Kart se dissipe totalement. Une course à 24 joueurs dans le Souk Maskass devient ainsi un vrai terrain de guerre… sans compter qu’il est aussi possible de rouler sur les rampes des terrains ou encore sur les ponts et même les murs !

Au total, on compte une trentaine de circuits à travers 8 coupes dont une est cachée et possède la fameuse Route arc-en-ciel. On peut noter que les circuits Stade Peach et Trophéopolis se trouvent dans deux coupes différentes mais offrent une expérience renouvelée à chaque fois.
Un mode survie très stressant
Deuxième mode de jeu, le mode survie. Pour celui-là, accrochez-vous et assurez-vous de ne pas être cardiaque car la défaite peut arriver à tout moment.
Le mode survie se déroule comme ceci : 6 tours, sans pause où 4 joueurs seront éliminés à chaque tour. Plus les tours avancent et plus le fameux sel de Mario Kart risque de vous arriver. Qui ne s’est jamais pris une carapace bleu à quelques secondes de l’arrivée ? Ce mode est un renouveau symbolique pour la licence et mine de rien, faire 15 minutes stressantes non-stop dans un mode survie demande beaucoup de concentration.
Heureusement, si vous avez le malheur d’être éliminé avant la fin du mode survie, vous pouvez directement partir en mode balade ou changer de mode et ce même en ligne. Cela évite la frustration de devoir regarder les autres participants continuer la course sans vous.
Envie d’un peu de détente : voici le mode balade
Les grands prix et le mode survie peuvent être assez stressants et parfois une pause s’impose, alors Nintendo à créé le mode balade. C’est simple, un monde ouvert dans Mario Kart, vous n’y aviez jamais pensé ? Pourtant il existe dans Mario Kart World ! Mieux encore, de nombreuses missions et secrets sont a débloquer un peu partout.

Il faut avouer que ce mode de jeu est reposant et permet de mieux appréhender les nombreux circuits que possède le jeu – on peut le voir un peu comme un mode entraînement. Mais il possède aussi un secret pour débloquer le mode miroir. Seul bémol à noter : il est impossible d’utiliser le mode balade à deux en mode local sur une même console. Faire tourner deux mondes ouverts sur la console en même temps était peut-être trop compliqué à développer.



Un mode bataille trop grand pour être amusant
Le dernier mode de jeu proposé dans Mario Kart World est le mode bataille, mais force est de constater qu’il ne s’impose pas comme le plus marquant de cet opus. Seules deux variantes y sont disponibles : la chasse aux ballons et la collecte de pièces. Un contenu un peu maigre, d’autant plus que certains types de batailles emblématiques ont disparu, comme le célèbre mode des bombes que les fans avaient particulièrement apprécié dans Mario Kart Double Dash !! sur GameCube. Une absence regrettable, surtout quand on connaît le potentiel fun que pouvait offrir ce type de confrontation plus explosive.
Petite particularité du mode bataille, l’affrontement se déroule sur les terrains des grands prix. Si en course ces terrains sont intéressants pour le gameplay à 24 joueurs, il faut noter qu’en mode bataille, ils en deviennent justement trop grands et il n’est pas rare d’avoir du mal à trouver les autres joueurs pour se confronter à eux, ou pour leur voler leurs ballons.

Des personnages aussi fun que compliqués à débloquer
Si on vous demande de penser à un personnage de Mario Kart, vous allez dire : Mario, Luigi, Bowser ou encore Waluigi, mais jamais vous n’allez penser à la Vache de la prairie Meuh-Meuh, à un Goomba, ou encore à un Bonhomme de Neige. Pourtant ils sont présents dans le roster de Mario Kart World ! La possibilité de jouer les ennemis de Mario est une excellente idée et donne un vent de fraîcheur à la licence sans pour autant reprendre l’idée de Mario Kart 8 Deluxe avec ses DLC venus d’autres licences telles que Splatoon, Zelda ou encore Animal Crossing.
On avouera cependant qu’il faudra s’armer de patience pour pouvoir tous les obtenir. La nouvelle manière de débloquer ses personnages est unique en son genre. Un nouvel objet sur le terrain devra être lancé, il s’agit de la Sphère Kamek. L’objet aura pour effet de transformer les autres joueurs en un ennemi de Mario mais aussi de faire apparaître ce même ennemi sur le terrain pour rendre la course encore plus difficile. L’effet de l’objet dépend du circuit mais aussi de la chance que vous avez car le rendu est totalement aléatoire. D’un côté la rejouabilité en devient excitante mais d’un autre côté, une certaine frustration peut s’installer et donner l’impression à certains joueurs que l’obtention de l’intégralité des personnages est trop compliquée à atteindre.

Les personnages classiques tels que Mario, Luigi, Peach, Daisy et même Yoshi ne sont pas en reste. L’une des autres nouveautés de Mario Kart World se trouve être les tenues à débloquer pour les héros du monde Mario.

Un costume représentant Mario en tenue de Mario Sunshine, des costumes pour Peach représentant ses tenues de vacancière dans Mario Odyssey… On dénombre environ une centaine de tenues différentes à débloquer. Et la manière de les obtenir est tout à fait insolite.
À l’image du titre du jeu, nos personnages jouent les touristes à travers le monde et changent de tenue pour s’adapter à leur environnement. En cours de course, il est parfois possible de faire une petite pause gourmande sur le bord de la piste. Par exemple, à certains endroits, un stand Yoshi’s Diner peut apparaître. Un doggy bag jaune contenant un plat inspiré de la spécialité culinaire du circuit – comme un burger, des brochettes, des sushis ou encore des chips, vous permettra de changer de tenue selon l’ambiance du décor.

Un mode miroir bien caché et difficile à obtenir
Un mode bien connu des joueurs n’est pas disponible dès le début du jeu. Le mode miroir, le challenge qui retourne totalement les terrains, ne s’obtient qu’au prix de nombreux efforts.
Pour débloquer ce fameux mode inversé, vous devez accomplir 40 missions du monde ouvert (les petits interrupteurs bleus avec la lettre P), découvrir 10 panneaux avec un point d’interrogation et collecter 10 médailles Peach, mais aussi terminer toutes les courses du grand prix et du mode survie en 150cc. Il n’est pas nécessaire de les terminer avec des trophées ou des étoiles : les terminer dans n’importe quel classement suffit.

Les absents du titre
On peut néanmoins noter que plusieurs absents manquent à l’appel, à commencer par le mode 200cc. On peut aussi trouver que seulement 8 coupes c’est assez léger comparé aux 32 présentes sur la fin de vie de Mario Kart 8 Deluxe. Aussi, certains personnages – Donkey Kong et Pauline pour ne citer qu’eux – ne disposent que d’un ou deux costumes alternatifs. On est cela dit en droit de penser que plus seront ajoutés dans les mois à venir (la sortie de Donkey Kong Bananza en juillet 2025 serait une bonne occasion puisqu’il mettra en scène le primate ainsi qu’une version de la demoiselle).

Et le mode online dans tout ça ?
L’un des grands piliers de Mario Kart ces dernières années, c’est bien son mode en ligne. Sur ce point, Mario Kart World tente de corriger certains manques de Mario Kart 8 Deluxe, tout en apportant de nouvelles idées qui divisent encore les joueurs.
La première amélioration notable, c’est la fluidité des courses. Finis les retards d’affichage, les départs désynchronisés ou les carapaces bleues qui frappaient… après l’arrivée. Nintendo semble enfin avoir investi dans une infrastructure réseau plus robuste, adaptée aux exigences de la Switch 2. Ainsi, les courses à 24 joueurs en ligne restent étonnamment stables, même sur les circuits les plus fous comme le Souk Maskass ou Trophéopolis.
Autre changement bienvenu : le système de matchmaking. Il s’inspire des jeux compétitifs récents, avec une recherche plus intelligente des adversaires selon le niveau, la région et le mode choisi. Cela évite (un peu) les frustrations des parties déséquilibrées où l’on se retrouvait face à des joueurs pros en 200cc alors que l’on voulait juste faire une course détente en 100cc.
Néanmoins, quelques défauts subsistent. Impossible, par exemple, de changer de kart ou de personnage sans quitter la salle, un problème déjà pointé dans Mario Kart 8 Deluxe. Et même si les connexions sont plus stables, certaines chutes de serveurs ont été observées en mode survie sur des courses très fréquentées.
Petit bonus convivial : le Gamechat
Grande nouveauté de Mario Kart World : l’ajout d’un mode Gamechat vocal intégré pour les parties en ligne. Une première pour Mario Kart, qui cherche ainsi à concurrencer les standards du multijoueur moderne.
Concrètement, le Gamechat permet de discuter en temps réel avec les autres joueurs de sa course ou de son groupe privé. Activé automatiquement dans les salons entre amis, il peut aussi être utilisé en parties publiques, mais avec des options de filtrage (muet automatique pour les moins de 13 ans, activation manuelle, report de joueurs toxiques, etc).
C’est un vrai plus pour la communication en course et pour l’ambiance générale. On peut féliciter un ami qui a évité une carapace rouge, ou maudire en riant celui qui nous a volé notre boîte à objets à la dernière seconde.
Mais ce système a aussi ses limites. Si l’on peut saluer l’audace de Nintendo, la qualité audio reste perfectible (compression assez forte), et aucune modération en temps réel n’est encore proposée dans les parties publiques. Le partage des écrans des autres joueurs frôle aussi le 10-20 FPS mais comme c’est surtout un plus, ce n’est pas gênant durant notre propre course. Le Gamechat peut aussi être désactivé à tout moment, pour permettre aux joueurs les plus calmes de continuer à profiter de leur course sans perturbation.

Quand on lance Mario Kart World pour la première fois, une chose saute immédiatement aux yeux (et aux mains) : on est passé dans une autre dimension. Si Mario Kart 8 Deluxe reste une référence en matière de fun et de jouabilité, il commence à accuser le poids des années. World apporte une fraîcheur bienvenue, aussi bien visuellement que dans la sensation de jeu.
Première claque : les graphismes. En mode docké sur Switch 2, Mario Kart World affiche des textures plus fines, une meilleure gestion des éclairages et surtout un niveau de détail supérieur sur les décors. L’eau éclabousse, la neige crisse sous les roues, et même les nuages semblent vivants sur les circuits aériens. Le tout tourne désormais en 4K 60FPS constants, là où Mario Kart 8 Deluxe restait en 1080p docké, avec parfois des légers ralentissements en écran splitté.
Cette fluidité accrue n’est pas qu’un luxe visuel : elle change vraiment le gameplay.
Le drift est plus réactif, les collisions mieux gérées, et les virages serrés offrent un contrôle plus précis. On sent que Nintendo a optimisé le moteur du jeu pour coller aux performances de la nouvelle console. Le passage à 60FPS est particulièrement flagrant lors des sauts ou des accélérations en ligne droite, où l’on ressent chaque impulsion comme un petit coup d’adrénaline.
Des vibrations plus fines, une immersion plus poussée
Autre point marquant : le retour haptique. Grâce aux nouvelles Joy-Con ou à la manette Pro Switch 2, les vibrations sont nettement plus subtiles et localisées. Une carapace verte qui frôle votre kart provoque une vibration latérale brève, tandis qu’un choc frontal ou un turbo déclenche une secousse plus longue et plus puissante. Même les terrains ont leur propre ressenti : rouler sur la boue, le métal ou la glace ne donne pas du tout la même sensation.
C’est un vrai plus pour l’immersion. Là où Mario Kart 8 Deluxe proposait des vibrations assez génériques, World transforme la manette en véritable interface sensorielle. Combiné à une ambiance sonore retravaillée, avec des musiques plus dynamiques et des effets sonores spatialisés (en stéréo 3D avec un bon casque), on a la sensation de vivre la course de l’intérieur.
Une ambiance plus intense et plus vivante
Même sur le plan de la direction artistique, Mario Kart World pousse le curseur plus loin. Les arrière-plans sont plus animés, les foules plus expressives, les conditions météo dynamiques (pluie qui commence en pleine course, vents changeants) apportent un niveau d’intensité jamais vu dans la licence. On est loin des décors figés ou purement décoratifs de certains circuits de MK8 Deluxe.
Tout cela concourt à une expérience de jeu plus intense, plus physique, qui pousse le joueur à être plus concentré, plus précis, mais aussi plus récompensé dans son pilotage. Mario Kart World ne trahit pas ses racines arcade, mais assume une ambition technique et sensorielle bien plus moderne.
Mario Kart World signe un véritable tournant pour la licence, avec des innovations ambitieuses qui rafraîchissent enfin l’expérience de jeu. Le mode survie haletant, le monde ouvert du mode balade et les courses à 24 participants apportent un dynamisme inédit. Malgré quelques défauts, comme un mode bataille décevant ou l’absence du 200cc, ce nouvel opus ose et réussit en grande partie son pari. La richesse du contenu et la promesse d’ajouts futurs laissent présager un jeu qui marquera durablement la saga. En somme, Mario Kart World n’est pas juste une suite, c’est un nouveau départ.
