Se libérer du regard des autres : une lecture qui bouleverse

Et si le vrai bonheur consistait à s’autoriser à vivre pour soi, sans attendre l’approbation des autres ? C’est le point de départ d’Avoir le courage de ne pas être aimé, un ouvrage chez Guy Trédaniel, de Ichiro Kishimi et Fumitake Koga, qui a bouleversé des millions de lecteurs et lectrices au Japon. Inspiré par la psychologie adlérienne, encore peu connue en France, ce livre, construit sous forme de dialogue, nous invite à reprendre le pouvoir sur notre vie. Prêt.e à vous libérer ?  

Et si la liberté consistait à ne plus chercher l’approbation des autres ?

Peu importe ce qui t’est arrivé dans le passé, cela ne devrait en rien déterminer la façon dont tu vis aujourd’hui.

Dès cette phrase, le ton est donné. Nous n’avons pas affaire ici à un simple ouvrage de développement personnel, mais à une lecture qui encourage à une vie libérée du regard des autres. Inspiré de la pensée du psychologue autrichien Alfred Adler, ce best-seller japonais (plus de 3,6 millions d’exemplaires vendus) se développe à travers un dialogue entre un jeune homme en quête de sens et un philosophe. Leur conversation nous déstabilise pour mieux nous éclairer, et surtout nous pousser à reconsidérer notre manière d’être et d’exister, que cela soit pour nous mais aussi notre entourage.

Un livre qui bouscule nos croyances

Dès les premières pages, le lecteur est confronté à une idée dérangeante :

Ce n’est pas parce que le monde est compliqué. C’est parce que tu le rends compliqué.

Adler nous invite ici à quitter une posture passive où l’on subit son passé, pour endosser pleinement la responsabilité de sa vie. Non, nos traumatismes ne sont pas notre identité et celle-ci n’a aucun lien avec nos ancêtres. Non, notre malheur n’est pas une fatalité. Ce qui compte, ce n’est pas ce que le monde est, mais comment nous choisissons de le percevoir. Ça semble rien, mais c’est très puissant. Et nous découvrons que ce choix, nous pouvons le faire dès maintenant.

Ce n’est pas le passé qui nous construit, c’est le fait de rester fixé dessus qui finit par nous déconstruire. À force d’y penser, de dire que tout vient de là, de s’en servir comme excuse pour ne pas avancer, nous nous condamnons nous-même. Le passé ne nous enferme pas. Selon l’échange qui se déroule dans cet ouvrage, c’est notre attachement au passé qui nous retient.

Une lecture exigeante mais accessible

Le style de Kishimi et Koga, en forme de dialogue socratique, rend les concepts abordables, même si certaines tournures demandent de la concentration. Ce n’est pas un livre à survoler : il appelle à la réflexion. Il aborde des thèmes comme :

  • la gestion des émotions (et le rôle volontaire de la colère) ;
  • la distinction entre ce qui nous appartient et ce qui relève des autres ;
  • la responsabilité personnelle ;
  • et surtout, le courage d’être soi-même, au risque de déplaire.

On le lit, on fait une pause, on réfléchit, on peut continuer un peu plus tard. Un équilibre d’écriture est à trouver pour pouvoir s’approprier au mieux ce texte et ses réflexions.

Une lecture qui bouscule… pour mieux libérer

Quatrième de couverture

Ce livre nous invite donc à parler, mais aussi à poser des limites saines, à choisir nos relations avec discernement, et à nous libérer de l’obsession de plaire, un biais courant dans la communication. Une boussole pour reprendre les rênes de sa vie

Avoir le courage de ne pas être aimé ne donne pas de recette miracle. Il nous confronte. Il nous pousse à choisir entre le confort de la conformité et le vertige de la liberté. C’est un livre qu’on referme en silence, avec une question : « Ai-je le courage d’être moi, même si cela ne plaît pas aux autres ? ».  Si la réponse est oui, alors vous êtes prêt pour la suite : Le courage d’être heureux.

Avoir le courage de ne pas être aimé est bien plus qu’un titre provocateur : c’est une invitation à vivre en conscience, à faire des choix qui nous ressemblent, et à prendre la responsabilité de notre propre bonheur.

Un succès qui en dit long sur la société japonaise

Ce n’est pas un hasard si ce livre a rencontré un grand succès au Japon. À travers ce qui nous est donné dans cette lecture, nous imaginons sans peine que la pression sociale est très forte : on attend souvent des gens qu’ils rentrent dans le moule, qu’ils ne fassent pas de vagues, qu’ils pensent au groupe avant eux-mêmes. Alors, lire un essai qui dit : « Tu as le droit de vivre pour toi, même si ça déplaît », ce doit être un véritable électrochoc pour les Japonais. Le fait qu’Avoir le courage de ne pas être aimé ait touché autant de lecteurs et lectrices montre qu’il répond à un besoin : celui de s’autoriser à être soi, même dans une société qui ne valorise pas toujours cela.

Dans une époque marquée par la comparaison permanente et la pression sociale, ce livre agit comme un miroir : il nous force à regarder en face nos compromis, nos peurs et nos fuites. Il ne nous promet pas la facilité, mais il ouvre une porte vers une vie choisie même si cela implique de déranger. Un livre essentiel pour celles et ceux qui veulent cesser de plaire pour enfin exister pleinement.  

Avoir le courage de ne pas être aimé, un ouvrage chez Guy Trédaniel, de Ichiro Kishimi et Fumitake Koga

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