Interview avec Tetsuya Tsutsui : L’homme derrière Paperboy

Prophecy tome 2 - © Tetsuya Tsutsui/Ki-oonSorti en juin 2012 et chroniqué sur ce site, le premier tome de Prophecy s’est révélé être une des meilleures ventes de l’année pour l’éditeur Ki-oon, sans doute bien aidé par une communication en béton, avec par exemple des affiches géantes dans le métro.

Présent à Japan Expo 2012 comme invité sur le stand de l’éditeur, l’auteur de ce manga, Tetsuya TSUTSUI, également mangaka d’autres ouvrages comme Reset ou Manhole, a pu répondre à quelques unes de nos questions.

 

Journal du Japon : Pouvez-vous vous présenter à tous les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?

Tetsuya TSUTSUI : Bonjour, je m’appelle Tetsuya TSUTSUI et je suis mangaka. Je suis très content d’être parmi mes fans français parce que je sais que ceux-ci me soutiennent depuis le début de ma carrière. Je suis donc particulièrement heureux d’être ici !

Pourquoi avoir choisi le thème des nouvelles technologies et des réseaux sociaux pour Prophecy ?

Tout simplement parce qu’Internet est un outil qui m’est énormément familier. Le matin, dès que je me lève, la première chose que je fais c’est allumer mon PC et de surfer sur Internet pour voir les nouvelles du jour.

Anonymous

Toujours dans Prophecy, le personnage de Paperboy fait beaucoup penser à une autre figure de l’Internet contemporain, c’est à dire Anonymous. On retrouve ainsi par exemple cette volonté de vengeance anonyme contre les injustices.

Je n’ai pas été directement inspiré par Anonymous puisque j’ai commencé à réfléchir sur l’histoire avant même l’émergence de ce phénomène. Mais c’est vrai qu’Anonymous est quelque chose qui m’intéresse et m’intrigue beaucoup.

On note que dans la plupart de vos histoires, les personnes avec du pouvoir sont rarement du coté du bien et se plaisent souvent à abuser de leurs pouvoirs où à se montrer profondément amorales… Une vision aussi noire du pouvoir est-elle volontaire ?

Oh je ne pense pas avoir une vision désespérante de la société ! Mais c’est vrai que dans la société japonaise, quand on regarde les informations, il n’y a que des histoires impliquant des politiciens véreux ou des policiers corrompus donc je ne fais au final que mettre ces éléments dans mon manga.
Mais ce n’est pas moi qui suit particulièrement désespéré de la société, juste celle-ci qui est ainsi. Donc logiquement, cela se retrouve dans mes ouvrages.

Plus généralement, quelles sont vos méthodes de travail ?

Je mets à peu près une semaine à rédiger mon scénario, cinq jours pour dessiner mon storyboard et puis deux bonnes semaines pour dessiner mes planches.

 

Tetsuya Tsutsui à Japan Expo - Photo Céline Maxant

 

 

Le manga Prophecy a la particularité d’avoir une collaboration avancée avec les éditions Ki-oon. Comment celle-ci se déroule ?

En fait, j’aime bien travailler d’une façon indépendante donc les éditions Ki-oon n’interfèrent pas avec mon travail directement. Ils prennent mes planches et me laissent entière liberté, ce qui me satisfait entièrement.

Vous êtes donc présents sur ce salon Japan Expo, on a pu voir par exemple ce matin une longue file d’attente pour une de vos dédicaces ou bien des grandes affiches Prophecy dans le métro parisien. Quelles sont vos réactions vis à vis de toute cette attention que la France vous offre ?

(Rires) Oui, alors je ne vais pas vous cacher que je suis très heureux de toute cette attention. Au Japon, je ne suis qu’un des nombreux mangakas de l’archipel et je ne suis pas celui qui attire le plus de monde. Donc je trouve toute cette attention très flatteuse et je suis bien évidemment ravi.

Quelles sont vos principales inspirations mangas, vos derniers coups de cœur ?

Il y a un manga qui paraît dans le même magazine que Prophecy, Jump Kai, qui s’appelle Kimi To Gatamelatta qui raconte l’histoire d’étudiants aux beaux arts qui passent leur temps à dessiner pour s’améliorer. Je trouve les dessins vraiment pas mal et ça m’inspire énormément ces derniers temps.

Merci d’avoir répondu à toutes nos questions.

Remerciements à Tetsuya TSUTSUI pour son temps et sa bonne humeur et merci également à Victoire chez Ki-oon pour la mise en place de l’interview

Propos recueillis pas Damien « Amo » Bandrac

Visuels – © Tetsuya Tsutsui/Ki-oon
Photo Céline Maxant © journaldujapon.com – Tous droits réservés.

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