Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, Asakusa, des quartiers de classe internationale

Pour ce nouveau numéro d’un jour à Tokyo, Journal du Japon vous propose un parcours singulier au sein de la mégalopole tokyoïte. Un périple qui s’étend sur trois quartiers situés dans trois arrondissements limitrophes, Chuo, Sumida et Taito.…Le tout en une journée !

 Notre première étape est un marché et pas n’importe lequel : le plus grand marché au poisson (vente en gros) du monde : Tsukiji, dans l’arrondissement de Chuo. Retour sur ces origines….

Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, AsakusaAu XVIIe siècle (époque d’Edo), le shogun Ieyasu Tokugawa, après fait d’Edo (Tokyo) la nouvelle capitale, requiert l’aide de pêcheurs d’Osaka pour fournir le palais en poisson. En échange, ces derniers reçoivent des privilèges et notamment la permission de vendre leur surplus à la population. Pour répondre à la demande en constante augmentation, on créa « Uogashi » le marché au poisson près du pont Nihonbashi (à quelques minutes de Tsukiji). Ces pêcheurs/marchands accrédités par le shogunat prospèrent au point de créer leurs propres réseaux de distribution alimentaire (principalement poisson et fruits/légumes). A cette époque, les prix de ventes du poisson se décident directement entre les vendeurs et les acheteurs.
Avec le temps, ces privilèges furent abolis et le grand tremblement de terre du Kanto (la région qui englobe Tokyo) en 1923 détruisit quantité de ces marchés historiques. A la suite de ces événements, le gouvernement de la ville de Tokyo entreprit la construction de marchés gigantesques qui, de par leurs rayonnements, devaient faire des émules. Le marché de Tsukiji est sans aucun doute le leader de ces marchés, et même le leader mondial.

Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, AsakusaChaque jour, plus de 2 000 tonnes de poissons issues de centaines d’espèces différentes sont mises en vente. Avant de pénétrer dans le marché, des prospecteurs vous donneront des guides pour que vous puissiez vous situer. Il y a beaucoup de touristes, mais les locaux restent majoritaires car la qualité du poisson est excellente. En se baladant dans cette petite ville marchande, on découvre des espèces de poissons ou des variétés fruits de mer auxquelles nous ne sommes pas forcément coutumiers. Certains sont encore en vie dans leurs bocaux, d’autres sont à l’air libre sur la glace… un spectacle intriguant. En plus du poisson, des fruits et des légumes, il y a aussi quelques échoppes de souvenirs, mais aussi d’ustensiles traditionnels servant à la préparation des poissons.

Pour les plus aventuriers, il est possible d’assister à la célèbre criée au thon le matin à 5h30. Cependant, seules 120 personnes par jour sont admises (en deux groupes de 60) : Il faut donc faire la queue aux alentours de 3h30 si l’on veut être sûr d’avoir une place. Si l’on a la chance d’y entrer, on peut voir des thons gigantesques de plusieurs centaines de kilos être vendus aux plus offrants pour des dizaines voire des centaines de milliers d’euros  !

Chirashi // SushiPour le repas de midi, il faut absolument s’arrêter dans l’un des restaurants du marché. Certains sont vraiment pittoresques car vous pouvez manger en extérieur sur le comptoir, d’autres plus conventionnels comme les kaiten sushi où, confortablement installé à votre chaise, vous voyez défiler une large sélection de sushi… vous n’avez plus qu’à vous servir. Tous auront pour point commun de fournir des produits frais du marché : l’idéal pour s’essayer aux sushi ou autres plats à base de poisson cru, c’est bien à Tsukiji ! Nous avons testé un restaurant réputé, le Tsukiji Aozora Sandaime Hafu. Avec des plats compris entre 13 et 30 euros, ce restaurant propose un large choix de chirashi mais aussi des sushi comme vous n’avez certainement jamais mangé en France (de 3 à 5 euros par paire). En plus de votre plat vous est servi du thé vert et une soupe miso. Les pièces de poisson cru sont savoureuses à souhait. Un pur délice !

La prochaine étape se situe dans l’arrondissement de Sumida, dans le quartier d’Oshiage. Pour s’y rendre à partir du marché de Tsukiji, il faut se diriger vers la station Higashiginza à quelques minutes à pieds de là, puis prendre la Asakusa line pour se rendre à la station d’Oshiage (15 minutes).

Tokyo sky treeA la sortie de la station nous attend la monumentale Tokyo Sky Tree et ses 635 mètres qui en font la plus haute tour de radiodiffusion du monde. La couleur, blanche de cette tour est originale, à laquelle vient s’ajouter une touche d’« aijiro », la plus légère nuance de bleu indigo, héritée de la teinturerie traditionnelle japonaise. Le concept repose sur celui d’une tour transcendant le temps, représentant l’harmonie avec son environnement mais aussi la fusion de la beauté traditionnelle et du design néo-futuriste. Il est bien sûr possible de monter dans cette tour pour apprécier la vue de tout Tokyo. Un premier observatoire baptisé Tembo Deck se trouve à 350m et un second nommé Tembo Galleria à 450 m. Pour accéder au premier, il faut débourser près de 16 euros pour le billet normal adulte ou bien plus de 20 euros pour le fast pass permettant de moins faire la queue (car la fréquentation du site est très importante). Pour le second, il faudra ajouter environ 8 euros au prix précédemment déboursé, ce qui vous fait un minimum de 24 euros pour y accéder. La vue est imprenable mais la différence de panorama ne change pas tellement d’un observatoire à l’autre, à vous de voir combien vous êtes prêt à dépenser pour prendre de bonnes photos.

En plus de cette tour digne d’un film de science fiction, un énorme complexe commercial a vu le jour, la Tokyo Solamachi ou « ville du ciel ». Plus de 300 boutiques ainsi qu’un aquarium, un planétarium et un musée vous y attendent. Cerise sur le gâteau, il est possible de trouver des restaurants au 30e étage afin d’apprécier un bon repas devant un panorama à couper le souffle.

Pour accéder à la dernière étape de cette visite, il suffit de marcher une dizaine de minutes afin de rejoindre le quartier d’Asakusa. 

sky tree // musée de la bièreEn traversant la rivière Sumida vous pourrez apprécier un superbe panorama qui englobe la rivière, la tour Tokyo Sky Tree ainsi que le musée de la bière avec sa sculpture géante, la flamme d’or, qui ressemble finalement plus à… une crotte qu’à une flamme. Si vous voulez, il est aussi possible de parcourir la rivière via la compagnie Tokyo Cruise qui vous propose entre autres des parcours de 35 à 70 minutes compris entre 6 et 15 euros (voir le détail ici ). A noter aussi la présence à deux pas de la station d’une boutique de produits dérivés Ghibli.

nakamise shopping streetAsakusa a été pendant des siècles le quartier de divertissement numéro un de Tokyo. Théâtre Kabuki, Hanamachi (lieux ou l’on trouve des geishas), temple millénaire etc. Aujourd’hui ce quartier est envahi par les touristes car il a d’une part, la réputation d’être le centre du Shitamachi, un quartier emprunt d’une atmosphère traditionnelle, et d’autre part parce que les commerces sont pléthores, proposant des spécialités culinaires locales comme les senbei (galette de riz avec de la sauce soja), mais aussi des souvenirs et autres objets issus de l’artisanat traditionnel comme des kimono, des ustensiles de cuisine, ou des éventails. D’ailleurs si vous voulez vivre une expérience inoubliable dans ce quartier, nous vous conseillons vivement de louer un kimono pour ensuite arpenter les rues. Pour se faire, nous recommandons la boutique Tansuya situé dans une des allées commerçantes couvertes que l’on appelle Shin Nakamise. Pour environ 20/25 euros, on peut louer un kimono pour la journée. On vous apprête, on vous conseille, le personnel est chaleureux et parle anglais et français ! 
Une fois vêtue de votre superbe kimono, vous verrez que vous ne passerez pas inaperçu, on vous demandera de poser pour des photos, certains passant vous complimenteront sur votre allure et vous demanderons où vous vous êtes procuré ce kimono !

kimono    shin nakamise    senbei 

Après avoir traversé les magnifiques allées commerçantes de Nakamise et Shin Nakamise, on trouve le plus vieux temple de la capitale (VIIe siècle), le Sensoji. Ce temple est dévoué à la divinité connue dans le bouddhisme pour être la plus compatissante, Kannon. La légende veut que deux pêcheurs trouvèrent une statue dans la rivière Sumida. Par la suite, un temple dont la popularité ne fit que grandir fut érigé, mettant à l’honneur cette divinité. Les éléments composant ce temple sont multiples mais les incontournables sont la Kaminarimon ou « porte du tonnerre » (gardée par le génie du vent et du tonnerre), le Daiokoro ou l’on se sert de l’encens qui brûle pour se purifier, une pagode de 5 étages et enfin le Hondo (bâtiment principal) où convergent tous les visiteurs afin de se recueillir devant Kannon. Chaque année, près de 30 millions de visiteurs qui viennent visiter le temple dont 2 millions pendant le Sanja Matsuri, l’un des plus importants festivals shinto de Tokyo.

Senso ji    Senso ji    Senso ji 

Si le cœur vous en dit vous pouvez faire un tour en jinrikisha, le pousse pousse japonais, afin de découvrir les coins de la vieille ville. En revanche, attention, celà coûte cher, entre 50 et 70 euros pour 30 minutes !
En parlant de la vieille ville, faites un tour dans la rue de Dempoin Dori qui respire l’ancien Japon. Boutiques, restaurants, musique, tout est fait pour vous sortir du temps. Pour finir, laissez vous tenter par l’un des cafés ou restaurants vous offrant des plats originaux comme de la baleine et des présentations culinaires typiquement japonaises.

jinrikisha    jinrikisha    Dessert traditionnel 

Et voila, en une journée vous avez eu l’opportunité de voyager à travers le temps, au cœur de quartiers historiques de l’ancien Japon et du Japon d’aujourd’hui, via les points clés de chacun de ces arrondissements appartenant à la Shitamachi.

On ne s’ennuie jamais à Tokyo, où que l’on aille il y a matière à être surpris, émerveillé, mais surtout d’en apprendre d’avantage sur l’histoire de cette capitale intrigante. S’il est vrai que l’adage « entre tradition et modernité » est utilisé à toutes les sauces pour décrire le Japon, la visite d’aujourd’hui démontre tout de même que ce syncrétisme est une caractéristique majeure du Tokyo de 2015.

 

Retrouvez les autres chroniques d’Un jour à Tokyo :

– Un jour à Tokyo : Shibuya, l’arrondissement star de la capitale 

– Un jour à Tokyo : Hanami & les prémices du printemps

– Un jour à Tokyo : Shinjuku, l’arrondissement privilégié des résidents étrangers

– Un jour à Tokyo : Marunouchi et Akihabara, des quartiers aux antipodes 

– Un jour à Tokyo :nature, culture et découverte à Ueno 

– Un jour à Tokyo : l’arrondissement de Minato ou le royaume du divertissement

– Un jour à Kanagawa : les villes historiques de Yokohama et Kamakura

 

Photos réalisées par Nathan Boulant pour ©journaldujapon.com – Tous droits réservés

 

4 réponses

  1. 9 août 2015

    […] – Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, Asakusa, des quartiers de classe internationale […]

  2. 27 août 2015

    […] – Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, Asakusa, des quartiers de classe internationale […]

  3. 24 octobre 2015

    […] – Un jour à Tokyo : Tsukiji, Oshiage, Asakusa, des quartiers de classe internationale […]

  4. 15 juin 2019

    […] vos impressions sur ce quartier en commentaire et à aller jeter un œil à notre carnet de voyage Un Jour à Tokyo qui vous emmène à Asakusa, Tsukiji et Oshiage […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights