2015 en J-Music : l’heure du bilan

2015 arrive à son terme, et il est temps pour l’équipe J-Music de faire un retour sur cette année encore une fois bien riche. Mais vous le verrez, ce ne sont pas forcément les groupes les plus connus et attendus qui ont retenu notre attention…
Bilan 2015 Jmusic

Si les lives en France sont en première ligne et possèdent tous une certaine couverture médiatique, ce n’est pas forcément le cas des CD, et encore moins des sorties nipponnes, d’un nombre toujours aussi impressionnant. Si le fan de J-Music trouvera toujours un moyen de retourner les internets pour trouver la perle rare, ce n’est que rarement le cas pour le reste des amateurs. Aussi, certains de nos rédacteurs se sont permis une petite sélection.

Pour Kévin, il est difficile de faire le bilan de l’année 2015 quand 45 des 50 meilleures ventes de singles ont été signées par des idols ! La facilité aurait été de parler de Namie Amuro ou ONE OK ROCK, mais leurs derniers opus respectifs, bien que solides, étaient un cran en dessous des précédents. Aussi choisit-il d’évoquer la bonne santé de la scène pop/rock nippone avec trois disques très différents mais tous très convaincants.
Au rayon des nouveaux venus, le tout premier album du trio The Cheserasera, intitulé WHATEVER WILL BE, WILL BE, est une excellent surprise. Porté par des compositions très efficaces et des arrangements très mélodiques, le disque évoque immédiatement the Pillows et surtout SPITZ, dont The Cheserasera est une relève toute trouvée grâce aussi au registre vocal ample et varié de son chanteur Tsubasa. Mention spéciale pour l’excellente chanson Kienai Lonely qui a tourné en boucle chez notre rédacteur en début d’année, et pour le très typique Tôkyô TOWER !

Au rayon des projets collaboratifs, mentionnons l’album ELECTRONIC HUMANITY de THE TURTLES JAPAN, groupe composé notamment de deux membres de flumpool et du célèbre producteur et bassiste Seiji Kameda. Le travail de tous ces musiciens confirmés accouche d’un CD à la fois très riche et très cohérent, auquel l’orchestration rock agrémentée d’une touche pop synthétique très présente apporte une vraie personnalité tout en restant typiquement nippone.

Enfin du côté des valeurs sûres, citons aussi l’excellent dernier opus du chanteur Kazuya Yoshii intitulé STARLIGHT. L’ex-chanteur de The Yellow Monkey, injustement méconnu des fans occidentaux, y sublime les multiples facettes de talent avec son timbre immédiatement identifiable, ses belles envolées vocales, sa guitare omniprésente et ses refrains entêtants. Décidément une belle année pour l’artiste, qui s’est également marié l’été dernier et s’est offert une vitrine de choix en signant l’excellent opening de Dragon Ball Super : Chouzetsu Dynamic !

 

Chez Laure, c’est évidemment coldrain qui figure en pole position de cette année 2015. Avec son opus VENA (dont nous vous parlions ici) ainsi que deux lives cette année, d’abord en mars avec Papa Roach, puis en octobre avec Bullet For My Valentine et While She Sleeps, le groupe prend sa carrière en main et préfigure une tendance qui se confirme auprès de la nouvelle génération de groupes de rock/métal japonais : s’éloigner des stéréotypes japonisant et conquérir le marché occidental avant tout. Avec Crossfaith et maintenant One Ok Rock qui jouissent tout deux d’une popularité grandissante outre atlantique, ils forment un trio de choc qui semble séduire un public de plus en plus large, n’en déplaise aux puristes. Cette élargissement d’horizon fait plaisir à voir et montre enfin aux amateurs de musique lambdas toutes les qualités musicales dont recèle le Japon, hors des cercles indés où l’on retrouve, par exemple, Melt Banana, Mono ou Toe
Cette tendance s’est confirmée avec le partenariat établit entre le festival des Eurockéennes et le Summer Sonic dont nous vous avions longuement parlé. Entre électro, rock rétro et rock psychédélique, la palette exposée était large et d’une grande qualité. Bo Ningen, qui faisait partie de la triplette, n’en était d’ailleurs pas à son premier coup d’essai et possède une belle renommée chez nos amis Anglo-saxons.
Aussi, si son coup de cœur se porte sur la qualité indéniable de VENA, Laure préférait souligner le bond en avant que représentait 2015 pour la J-music, portée par de jeunes et talentueux groupes comme coldrain.

Chez Maxime, la préférence va plutôt au dernier live du groupe Who The Bitch auquel il a eu la chance d’assister en début d’année. En effet, le groupe, emmené par les deux trubliones Ehi et Nao★, annonçait en fin d’année dernière un dernier concert avant un hiatus à durée indéterminée. La nouvelle avait fait du bruit au sein de la scène underground tokyoïte et était plutôt inattendue, WTB venant de sortir un nouvel opus intitulé Music qui préfigurait un renouveau sonore pour le groupe, couplé à un vrai pic de popularité.

C’est donc avec un petit coin du cerveau qui carillonne qu’il assista à la dernière performance live de Who The Bitch au WWW, le plus grand des petits clubs de Shibuya. Des fans de tout le Japon, mais également de France et de Taïwan sont rassemblés pour cette dernière célébration punk. Passé le monstrueux merchandising qui retrace toute l’histoire du groupe et le buffet monté pour l’occasion, le concert commence sans détour en faisant rugir le dernier single en date, le bulldozer Tokio. Et cette entrée en matière coup de poing n’est que le début de près de trois heures de concert garnies d’invités de qualité (la section cuivre venue ambiancer sur le mythique Telephone restera un des moments les plus dantesques de ce show) dont le point culminant sera le retour de l’ancien batteur du groupe, Yatch, derrière les fûts, armé de son éternelle poubelle.

Difficile de tout raconter tant ce concert nous aura gâté. Et la bière coulant à flots lors de la soirée d’aftershow, Maxime ne se souvient plus vraiment de tout ce qu’il a vu. La bonne nouvelle, c’est que le concert de cette soirée a été édité en DVD par le groupe sous le nom Who The Fuckin’ Oneman Show Vol.10: Life Is Music, Life Is Live. Un beau souvenir à ressasser encore et encore, en espérant pouvoir revoir Who The Bitch sur scène dans un futur proche.

 

Chez Tatiana, on préfère rester sur une valeur sûre qui a su nous prouver qu’elle en avait encore sous le pied : MUCC.

Quatre ans après leur dernier passage en France, le groupe japonais est venu squatter le Divan du Monde pour deux soirées d’affilée au mois de mai dernier. Et le spectacle fut au rendez-vous. Puisant principalement dans leurs derniers albums, c’est avec une énergie rare que le quatuor s’est présenté devant son public. Ce dernier était avide de musique et s’est enivré de cette fucking nouvelle tournée.
Parfait jusqu’au bout des ongles, le groupe nous a livré des prestations sans accroc qui en feraient pâlir plus d’un, confirmant ainsi leur statut de pilier du rock japonais. Mais là où certains se seraient contentés du minimum syndical, MUCC offrira deux heures de show chaque soir… grands princes.
Pour elle, ces deux jours restent (avec Miyavi) ses meilleurs souvenirs de cette année écoulée. On en redemande, et le groupe l’a bien compris car les deux prestations sont sorties en DVD le mois dernier !

 

Enfin pour notre rédacteur-en-Chef Paul, lorsque l’on fait l’inventaire des concerts de 2015 il devient facile de faire le tri si l’on recherche de la nouveauté ET un groupe de premier plan. Sans que cela n’enlève rien à leur qualité, on a effectivement vu Asian Kung-Fu Generation pour la seconde fois, One Ok Rock et moumoon pour la troisième et on a arrêté de compter pour VAMPS et Miyavi. Parmi les groupes connus et populaire au Pays du Soleil Levant – mais venant pour la première fois dans l’Hexagone – on retrouve donc Capsule, Radwimps… Et The Bawdies qu’il a retenu pour ce bilan.

Dans la petite salle de la Boule Noire à peine rempli, la formation rock’n roll a tout emporté sur son passage, surprenant autant les néophytes que lors de leur concert de la veille, aux Eurockéennes de Belfort. Jamais statique, toujours électrique, c’est un anglais des plus groovy qui nous a fait sautiller puis bondir avec eux pendant leur prestation. Le genre de concert sans pause ni fausse note qui passe à la vitesse de l’éclair, dont musicien comme spectateurs ressortent en nage et heureux. Ces Beatles japonais comme on les appelle, même si ce sont plus The Sonics ou Ray Charles qui coulent dans leurs veines, ont communiqué une énergie folle sur un son rock et swing sorti tout droit des années 50-60, grâce à un guitariste totalement électron libre qui aime et qui vit la scène comme personne. On l’aurait adopté, ce jeune chien fou, mais à défaut de le ramener chez nous on attend son retour avec impatience en écoutant les nombreux albums du groupe qui fêteront l’an prochain leur 10 ans de carrière.

Alors qu’il a rempli des budokans entier, The bawdies nous a donc envoyé un show détonnant à la Boule Noire en juillet dernier, même si nous n’étions que quelques dizaines. Tout comme Capsule ou Radwimps, The Bawdies aurait mérité bien plus, il eut valu le coup que le public français sortent un peu de ses habitudes. Alors en 2016, faites-vous violence, ouvrez vos yeux et vos oreilles à la recherche de ce genre de pépite et explorez de nouveaux horizons, pour vous enflammez au son du rock, du ska, du hip-hop, du punk ou de l’électro japonaise !

 

Pour retrouver tous ces groupes sur internet :
The Cheserasera : Site Officiel – TwitterFacebook
THE TURTLES JAPAN : Site Officiel – TwitterFacebook
Kazuya Yoshii : Site Officiel – TwitterFacebook
Coldrain : FacebookTwitter 
WHO THE BITCH : Site OfficielTwitterFacebook – les comptes Twitter d’Ehi et de Nao★.
MUCC : Site Officiel – TwitterFacebook
The Bawdies : Site OfficielFacebook –  Twitter

2 réponses

  1. 2 janvier 2016

    […] avoir créé un nouveau pôle cinéma en 2015, renforcé nos équipes en manga et en musique, goûté à la gastronomie, réfléchi à un autre Japon, s’être plongé dans le tourisme […]

  2. 11 janvier 2016

    […] – 2015 en J-Music : l’heure du bilan– Il était une fois… Le J-Noël de JDJ– [Chronique + Live Report] Asian Kung-Fu Generation : un groupe transgénérationnel– [English Interview] Coldrain : back to the roots! […]

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