[Chronique] coldrain : la musique dans les veines

Un an et demi à peine après la sortie internationale de The Revelation (qui mixait la version 2013 de l’album et l’EP Until The End), Coldrain nous revient avec un album tout frais tout beau, sorti quasi en simultané avec le Japon : Vena.

Quatrième opus du groupe, Vena se présente comme le digne successeur du son Coldrain, peut-être même un album qui fera date dans la discographie du quintet. Avant de pouvoir en discuter directement avec eux ce samedi lors de leur passage à Strasbourg (en première partie de Bullet For My Valentine), Journal du Japon a pu écouter l’album en exclusivité et vous livre toutes ses impressions sur Vena !

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Si un album était attendu en cette fin d’année, c’était bien Vena. Son grand frère, The Revelation, avait fait du bruit lors de sa sortie japonaise mais également dans nos contrées occidentales où la chanson éponyme avait même été adoubée « meilleure chanson metalcore de l’année » par plusieurs magazines et webzines. Unanimement acclamé par la critique, le futur de coldrain se présente alors sous les meilleurs auspices. Une énorme pression qui aurait pu leur donner la grosse tête au groupe, ou pire, les faire tomber dans une caricature d’eux-mêmes.

Mais c’est bien mal connaître Coldrain. Dès les premières notes de Vena qui lance en grande pompe les festivités, le quintet prouve qu’il en a encore (beaucoup) sous le capot. Chanson typiquement metalcore, elle sera pourtant l’une des plus violentes de l’album qui, loin de s’engluer dans le pathos dégoulinant des screams et des gros riffs, puisent son inspiration dans l’ascendance du groupe.

En effet, comme Masato nous l’avait expliqué lors de notre première entrevue, Coldrain est né dans le bain nü metal et punk-hardcore, prenant racine chez Incubus ou The Used. Vena use de cette nostalgie et opère un retour aux sources palpable dans des chansons comme Words of the Youth, Pretty Little Liar et Runaway, en duo avec Jacoby Shaddix de … Papa Roach, autre grande influence. On est loin cela dit du tribute band et c’est bien la sauce Coldrain rehaussée d’épices d’autres horizons qui nous est proposée, une sorte de passation de flambeau parfaitement exécutée et magnifiée par le producteur Brandon Paddock (l’homme ayant travaillé avec les deux groupes précités).

L’autre versant de cet album est tout simplement une belle rétrospective de la carrière du groupe. Après les années d’expérimentations et de tâtonnements, Coldrain a réussi le pari de mélanger ses différentes facettes pour façonner sa propre identité : début de chanson incisif, couplet claquant, refrain pop au chant clair, break aérien et innovant pour finir sur une note efficace et percutante. La recette marche particulièrement bien sur Wrong, Divine et Fire In The Sky, trois titres metalcores très aboutis dans la veine de leurs grandes sœurs Aware and Awake et To Be Alive.

Le plus étonnant dans cet album reste le tournant pop-rock pris par le groupe. Avec des titres comme Evolve et You Lie, on pensait qu’un chapitre plus violent s’ouvrait dans l’histoire de Coldrain… et pourtant non. The Story, Heart of the Young, ou Gone donnent la part belle à la voix de tête de Masato, mais ne nous y trompons pas : la rythmique est toujours fine, superbement travaillée et surtout, les mélodies restent terriblement en tête. Aussi, l’évidence saute aux yeux et oreilles de l’auditeur : Coldrain a toujours eu le sens de la mélodie et n’a fait que magnifier cette qualité dans Vena.

Enfin, parler de cet album sans évoquer les paroles serait un affront. Vena se fait plus personnel, plus introspectif, chose plutôt nouvelle chez Coldrain. Les grands thèmes chers à Masato tels que se battre pour ce que l’on veut vraiment, avoir le courage de faire face à ses démons et croire en soi sont plus que jamais présents (The Story en est le parfait exemple), mais certaines chansons laissent place à la nostalgie et aux regrets. Whole, la balade de l’album, illustre magnifiquement ces sentiments nouveaux, apportant une dimension plus humaine aux compositions du groupe : au-delà de la rage de vaincre, ces hommes-là aussi traversent des moments de doute et de tristesse. Certains qualifieront les paroles de faciles, mais parfois la simplicité se suffit à elle-même. Nul besoin d’être Shakespeare pour décrire les tourments du cœur.

On peut donc dire que l’album porte bien son nom : Vena porte l’essence de Coldrain, que cela soit musicalement ou au niveau de l’engagement personnel. S’il est clair que l’album ne révolutionnera pas le genre, il reste tout de même superbement travaillé et produit, et sera important dans la carrière du groupe : il marquera à coup sûr un tournant décisif dans leur vie d’artiste, mais accompagnera aussi le début d’une carrière prometteuse à l’international. Une très bonne base donc qui réunit le meilleur de ce que le groupe a à donner.

Retrouvez Coldrain sur Facebook, Twitter et Instagram.
Vous pouvez pré-commander l’album Vena sur iTunes et en physique.

Remerciements à Hopeless Records et HIM Medias.

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