Monster Hunter World : Iceborne, l’ultime extension?

Bientôt deux ans après la sortie du jeu Monster Hunter World (MHW), Capcom entend bien profiter du succès de l’une de ses licences phares avec un DLC nommé Iceborne. Extension véritablement colossale, il semblerait que l’on ait à faire ici à un nouveau jeu à part entière. Vendu sur le PS store au prix de 40€ et 60€ dans sa version deluxe, comprenant à la fois MHW ainsi que l’extension Iceborne, le prix semble à la hauteur du contenu.

Mais qu’en est-il vraiment ? Digne suite pour les aficionados de la saga, ou point de départ pour les nouveaux venus ? Dans ce test de la version Deluxe, testée sur PS4, c’est ce que nous allons tacher de déterminer.

Iceborne couverture artwork

Iceborne couverture artwork © Capcom

Monster Hunter World premier du nom

À sa sortie, Monster Hunter World s’est tout de suite affirmé comme une digne suite de la saga.

D’une part, car il s’est imposé en moins d’un an comme le jeu Capcom le plus vendu de l’histoire (13 millions d’exemplaires au dernier comptage, avant la sortie d’Iceborne !), permettant au jeu de véritablement dépasser les frontières – jusqu’à présent Monster Hunter était surtout très connu en Asie – et de se hisser aux côtés des grosses productions triple A.

D’autre part, grâce à une évolution du jeu en profondeur, tout en conservant les mécaniques qui ont fait son succès. Par exemple, on peut citer la disparation des temps de chargements entre les zones de jeu, gros point faible des précédents opus, qui cassait la dynamique des combats. Il subsiste tout de même un temps de chargement relativement long avant chaque carte, qui permet de charger l’ensemble du terrain de chasse en une seule fois. Mais on lui pardonne au vu de ces gigantesques zones de chasses remplies de matériaux et de monstres à découvrir… Ainsi que des éléments de décors dont il faudra tirer parti durant les combats, avec l’aide de deux nouveaux jouets pour notre chasseur : la fronde, et le grappin. On se rapproche ainsi du modèle open world, quasiment inévitable aujourd’hui, tout en gardant la recette efficace Monster Hunter. De même pour le scénario, qui n’a pourtant jamais était l’atout de la série, on peut à présent assister à des cinématiques et des dialogues plus travaillés.

carte du monde monster Hunter World

Carte du monde Monster Hunter World ©Capcom

Armes classiques

©Capcom

Ensuite, ce nouvel opus capitalise sur ce qui a fait le succès de la saga, avec les 14 armes classiques, simplement revisitées pour en améliorer la fluidité et l’utilisation. Évidemment, on oublie tout ce qui concerne la barre de vie des monstres, le côté traque réaliste étant un pilier des jeux MH. On note cependant cette fois-ci l’ajout d’un affichage des dégâts infligés aux monstres – réglables dans les options, pour les plus puristes – permettant enfin d’apprécier l’impact de tel arme ou telle attaque élémentaire sur un monstre.

©Capcom

Quant au bestiaire, on retrouve forcément une bonne partie des monstres emblématiques de la saga avec tout de même l’ajout de 17 nouveaux pour un total de 29 au lancement du jeu ! Comme toujours les développeurs ont su se montrer inventifs avec des créatures aux paterns variés et à la difficulté grandissante. Il faudra s’armer de patience et des bons équipements pour venir à bout des « monstres experts ultime dragons anciens alpha » (Bon ok j’en rajoute un peu) ! Heureusement, vous ne serez pas seul, car le multijoueur est à l’honneur dans cet opus avec un système de coopération revisité et très facile à utiliser, que ce soit avec des amis ou bien des inconnus. Enfin, si les autres joueurs ne suffisent pas, sachez que vous pourrez également compter sur les autres monstres de la zone qui peuvent maintenant se battre entre eux. Ce genre de détail contribue à apporter plus de réalisme au combat, on a l’impression d’assister à la loi du plus fort sous nos yeux, donnant au jeu l’impression d’être moins scripté.

interface

©Capcom

Néanmoins, certains pourront reprocher au jeu sa « casualisation », par le fait d’avoir rendu l’aiguisoir et la pioche de nature infinie, par exemple. En réalité, la limitation de ces deux objets dans les précédents jeux n’apportaient pas vraiment d’intérêt pour le gameplay et ne faisait que ralentir l’expérience. Ici, ce genre d’aspect a été gommé pour concentrer la difficulté sur les monstres ou alors ajouter plus de dimensions dans le choix stratégique de son équipement, avec les amulettes, joyaux et outils de survie. Si l’on devait trouver quelque chose à redire concernant la prise en main on pourrait toutefois parler de la caméra un peu incontrôlable quand on se retrouve dans un couloir  avec un gros monstre ; mais les environnements généralement très ouverts de MH font de cette gêne un détail mineur. De plus, de nombreuses options sont disponibles permettant de personnaliser la caméra à votre aise : focus sur vous, sur le monstre, le réglage « silhouette » qui permet de régler la transparence de votre personnage derrière le monstre, etc.
Également, s’agissant de la diversité d’armes dont nous parlions plus haut, cela peut être un frein pour les moins téméraires. En effet, la prise en main des armes est très peu didactique et ludique et l’on va d’instinct vers des choses qui nous semble simple d’accès comme le katana ou le marteau. Il faut parfois se faire violence pour avoir la volonté de comprendre comment fonctionne le cor de chasse et se l’approprier.

interface monstre combat Monster Hunter

©Capcom

Et en ce qui concerne la durée de vie du jeu, certains pourraient être déçus du bestiaire restreint, recyclant les monstres des premiers épisodes. Mais il faut bien réaliser qu’une fois l’arc scénaristique terminé, il reste encore : les quêtes libres, les contrats, les missions annexes, les monstres « alphas », les dragons anciens, l’optimisation des armes rare avec la transcendance …

Il faudra aussi préciser pour les néophytes que Monster Hunter est définitivement un jeu de farm, c’est-à-dire qu’il nécessite de refaire encore et encore les mêmes quêtes afin de récupérer LE matériau qu’il nous manque pour faire sa pièce d’armure. Mais le gameplay est tellement dynamique et intéressant que ce n’est que très rarement une lourdeur, et plutôt un plaisir surtout lorsqu’on obtient enfin l’arme ou l’armure tant convoitée.

Enfin, on a pu voir tout au long de l’année de nombreuses mises à jour gratuites, enrichir le contenu de cet opus avec de nouveaux monstres (Deviljho, Lunastra, Kulve Taroth) et événements spéciaux (l’événement collaboratif avec Final Fantasy XIV et son Béhémoth, ou le plaisir d’incarner Geralt de Riv de la saga The Witcher).

En définitive, Monster Hunter World a su se moderniser pour arriver à une formule qui contente à la fois les fans de la première heure ainsi que les nouveaux arrivants avec une prise en main aisée. Comme nous l’avons vu, tous ces joueurs, vétérans comme rookies, ont eu largement de quoi s’occuper durant ces deux dernières années avec un contenu assez démentiel, enrichi par Capcom au fil des mois… Jusqu’à dévoiler son ultime extension : Iceborne.

Iceborne : l’extension glaciale

Cette mise en contexte nous a permis de comprendre pourquoi Iceborne était tant attendue par les fans. Après deux ans d’attention constante de la part de l’éditeur ponctuée de petites mises à jour, sort enfin une véritable extension complète, censée relancer l’intérêt pour le jeu. Et à peine un mois après la sortie de cette nouvelle extension Capcom annonce déjà un tournoi qui lui sera consacré à la Paris Game Week 2019, avec à la clef des montres originales spécialement crées pour l’occasion… et un voyage au Japon !

Première nouveauté inévitable avec ce DLC, le retour du « biome neige » a.k.a Givre éternel, très attendu par les fans de la première heure. Biome historiquement lancée dans Monster Hunter 3, sa particularité est de vous faire perdre rapidement votre endurance à cause des températures polaires. Pour contrer cela, un seul remède : les boissons chaudes.

Seliana nouveau village Monster Hunter World Iceborne

Seliana, nouveau village Monster Hunter World Iceborne – ©Capcom

Ensuite, avec ce nouvel environnement vient un nouveau village, Seliana, qui outre l’aspect esthétique propose une refonte en terme « pratique ». En effet le premier village de MH World était peu optimisé, et les allers-retours dans l’ascenseur pour passer d’un étage à l’autre pouvaient s’avérer un peu lourd. Ici le village revient sur un seul niveau comme dans les jeux précédents. De nouveaux commerces ont également été ajoutés, tel que la Vaoprium, une sorte de Pachinko qui permet de drop des objets plus ou moins rares. Et concernant la personnalisation, on avait déjà un choix assez conséquent pour son personnage et sa maison mais Iceborne emmène le housing à un autre niveau : on se rapprocherait presque d’un Animal Crossing ! Et pour ce qui est du graphisme, les décors sont impeccables et les nouveaux monstres toujours introduits par une magnifique cinématique absolument épique ! On appréciera le détail apporté à la neige, dans laquelle on laisse de longues traînées, celle-ci nous arrivant jusqu’à la taille dans des zones particulières. Certains talents se révéleront d’ailleurs particulièrement utiles, permettant de ne pas être freiné dans notre mouvement par ce long manteau blanc.

Quête barioth monster hunter iceborne

Barioth – ©Capcom

Mais le plus important dans Monster Hunter reste le challenge. Un nouveau niveau de difficulté était donc certainement tout en haut du cahier des charges. Après être venu à bout du niveau expert et avoir atteint le rang 16 dans l’édition originale, vous débloquerez grâce à Iceborne, le niveau de difficulté supérieur : le Rang Maître. Avec cette nouvelle difficulté vient de nouveaux monstres comme le Bamboro, le Beotodus ou encore le terrible Velkhana, un nouveau dragon ancien que vous pouvez apercevoir sur la jaquette. Sans oublier des habitués des précédentes extensions comme le Nargacuga ou le Tigrex pour les plus connus ! Enfin on trouvera des versions alternatives des monstres déjà présents dans le jeu de base, comme « l’Anjanath Tonnerre » qui au-delà d’un changement élémentaire va véritablement avoir un pattern différent de l’original.

Insetcoglaive – ©Capcom

Pour affronter ces redoutables bestioles, viennent s’ajouter de nouvelles mécaniques de gameplay, tel que la fronde et le grappin. La fronde d’une part peut maintenant s’utiliser sans avoir à ranger son arme, ce qui permet de temporiser et continuer à mettre quelques dommages à distance. Une habilité nommée « tir de mitraille » permet de décharger toutes les munitions de sa fronde contre la tête de l’animal, pouvant possiblement l’assommer en le projetant contre un mur. Le grappin quant à lui permet de grimper plus aisément sur les monstres sans forcément avoir besoin de l’assistance d’une plateforme. On passe ainsi vers une meta très aérienne, où vous pouvez enchaîner les plateformes, les crochets, les combos afin d’éviter de rester trop longtemps dans les pattes du monstre et esquiver les piétinements et coups de queue. Les 14 types d’armes se verront affublés de nouveaux combos et les Palicos débloqueront de nouveaux gadgets.

Du côté du multijoueur, déjà présent dans l’opus original, on trouve un nouveau système de récompense (pendentifs, trophées) qui bénéficie à la fois aux chasseurs expérimentés et aux nouveaux qu’ils auront aidés. C’est une très bonne initiative de la part de Capcom d’encourager la coopération entre joueurs, cela permet de créer une bonne ambiance dans la communauté, sachant cela on n’hésite pas à demander et à aller vers les autres et faire de nouvelles rencontres. En terme pratique, la mise à jour permet enfin d’adapter la difficulté au groupe de joueur si d’autres chasseurs les ont abandonnés en cours de mission.

partenariat Monster Hunter Horizon Zero Down

©Capcom

Aujourd’hui, grâce à ce Monster Hunter Iceborne, on a le contenu et le gameplay à la hauteur de tout ce qu’on pourrait espérer d’un MH : un suivi constant des développeurs, et une suite au scénario avec plus de budget, plus de mise en scène, une animation enfin à la hauteur de sa génération, une nouvelle zone, et de nouveaux monstres ! En somme, quelque chose de très copieux, là où on pouvait passer déjà quelques centaines d’heures sur la version de base, cette extension relance l’intérêt pour le jeu ! On dispose d’une expérience très complète et plus accessible pour les nouveaux joueurs là où les jeux d’avant étaient parfois un peu « élitistes », sans toutefois le rendre trop casual !

Le prix pourra peut-être en rebuter certains, mais il faut savoir que la version Deluxe dont nous parlions en introduction, comprenant Monster Hunter World et Iceborne coûte à peine une soixantaine d’euro, ce qui au vu du contenu monstrueux de ces deux jeux vaut largement le coup. Une affaire en or pour les nouveaux qui veulent s’initier à la saga !

2 réponses

  1. 3 mai 2020

    […] en Chine durant la période des Trois Royaumes. Les mondes ouverts ont aussi la cote avec GTA V et Monster Hunter World. En jeu solo, on apprécie de retrouver dans ce classement Sekiro: Shadows Die Twice, Dark […]

  2. 2 août 2020

    […] moité prix, cela serait bête – sans jeu de mots – de passer à côté ! Lors de notre test sur cet ultime extension, on saluait le travail des développeurs qui ont donné à cette extension colossale « une suite […]

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