Guerre du Pacifique : Épisode 4 – L’Amérique contre-attaque (partie 2/2)

Dans la première partie de l’épisode 4 sur la contre-attaque américaine, nous avons vu les premiers succès américains qui ont permis de stopper l’avancée japonaise dans le Pacifique lors de la bataille de la mer de Corail. Les portes-avions américains ont réussi à repousser les troupes d’invasion japonaises qui menaçaient l’Australie. Toute cela n’aurait pas été permis sans le décryptage des communications. Avec cet avantage sur l’ennemi, les États-Unis vont pouvoir réagir et enfin inverser le cours de la guerre du Pacifique. Dans cette seconde partie, nous traiterons du grand tournant de la guerre avec la bataille de Midway, îlot vital pour les États-Unis mais aussi la campagne de Guadalcanal qui inversera définitivement la vapeur pour les Américains.

Midway ou le grand tournant de la guerre du Pacifique

Le plan de l’amiral Yamamoto

L'USS Yorktown en cale sèche à Pearl Harbor en mai 1942, peu avant son départ pour Midway.

L’USS Yorktown en cale sèche à Pearl Harbor en mai 1942, peu avant son départ pour Midway. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Le raid de Doolittle du 18 avril 1942 a démontré aux Japonais la dangerosité des porte-avions américains qui étaient alors sous-estimés par l’armée japonaise. Les bombes sont tombées sur Tokyo et la vie de l’Empereur est menacée. L’amiral Yamamoto a réussi à convaincre les dirigeants japonais de la nécessité de détruire complètement la Marine ennemie pour interdire toute nouvelle attaque aéronavale américaine. Au début de la guerre, les États-Unis ne disposaient que de 4 porte-avions : les Lexington, Yorktown, Hornet et Enterprise.

Lors de la bataille de la mer de Corail (du 4 au 8 mai 1942), les Américains ont repoussé pour la première fois les Japonais, qui avaient créé un vaste empire dans le Pacifique en seulement quelques mois. Ils ont été stoppés aux portes de l’Australie. Cette victoire aura tout de même été au prix du Lexington. En plus du Lady Lex coulé, le Yorktown a été gravement endommagé lors de cette bataille. L’amiral japonais prévoit donc un plan pour détruire, pense-t-il, les deux derniers porte-avions américains : selon ses informations, le Yorktown a été détruit dans la mer de Corail.

Pour détruire une bonne fois pour toute la US Navy, l’amiral Yamamoto prévoit de tendre une embuscade : attaquer l’îlot de Midway pour faire sortir les porte-avions américains de leur base de Pearl Harbor. Pour cette bataille d’envergure, le Japon mobilise presque toute sa marine : 4 porte-avions, 5 cuirassés, 7 croiseurs lourds, des destroyers, des sous-marins et environ 300 avions. Le stratège nippon planifie un plan classique. Le 4 juin, à l’aube, les avions s’occuperont de faire le ménage dans les défenses terrestres de Midway. S’en suivra des débarquements le 6 juin. En parallèle au piège tendu à Midway et pour semer la confusion chez l’ennemi, une partie de la flotte attaquera les îles Aléoutiennes.

Atoll Midway

L’atoll Midway, plusieurs mois avant la bataille. Eastern Island avec l’aérodrome est au premier plan et la plus grande île, Sand Island, est à l’arrière plan à l’ouest. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Pourquoi attaquer cette cible ? Les deux îlots de Midway de 500 hectares seulement, au milieu du Pacifique, n’ont pas un grand intérêt stratégique pour les Japonais car ils sont loin de tout. Les Japonais savent que c’est un bastion avancé de la défense de Pearl Harbor et de la côte ouest des États-Unis. Yamamoto prend le pari de croire que les Américains mordront forcément à l’hameçon et ne prendront pas le risque d’une avancée japonaise dans le Pacifique et un rapprochement vers Hawaï.

Les Japonais ignorent que les Américains sont renseignés sur leur plan (comme cela était déjà le cas et avait été vital pour la bataille de la mer de Corail) : 90% des messages ont été déchiffrés. Dès la mi-mai, l’amiral Nimitz mis au courant de l’attaque sur Midway (opération AF) prépare des surprises aux Japonais. Il peut déjà compter sur les porte-avions Hornet et Enterprise. Gravement endommagé, le Yorktown aurait dû être en cale sèche durant plusieurs semaines. Devant l’urgence, Nimitz a besoin de tous les porte-avions et ordonne une réparation sous 3 jours… Pendant 72h, sans interruption, le chantier naval de Pearl Harbor travailla pour que le Yorktown puisse tenir deux à trois semaines d’opérations en haute mer.

Avant le début de la bataille, les Américains connaissent très bien le dispositif japonais. Ils savent que la flotte japonaise, bien que très supérieure en nombre, sera divisée en quatre groupes. Cette dispersion des forces est l’erreur principale du plan de Yamamoto car peu de navires escortent le groupe aéronaval japonais. Avec une faible défense anti-aérienne, les porte-avions sont des cibles faciles pour l’aviation ennemie. La supériorité numérique américaine et les renseignements expliquent en grande partie la victoire de Nimitz sur son homologue japonais.

Les premières attaques aériennes

L'Akagi, le navire amiral de la flotte japonaise en avril 1942

L’Akagi, le navire amiral de la flotte japonaise en avril 1942 (Wikimedia Commons)

3 juin 1942

A 1 000 km à l’ouest de Midway, un hydravion Catalina américain en mission de reconnaissance repère une formation japonaise. Un premier groupe d’attaque, 9 bombardiers B-17 décolle à 12h30. Trois heures plus tard, les pilotes américains découvrent le convoi de transport japonais à 1 060 km à l’ouest. Pris sous un feu nourri, ils larguent leurs bombes sur les navires. Aucune bombe ne cause de dommages significatifs.

4 juin 1942

Dans le cadre d’une attaque aéronavale, il est crucial de connaître l’emplacement de l’adversaire. A 4h30, 10 Dauntless décollent du Yorktown. L’amiral Nagumo à la tête de la flotte comptant les 4 porte-avions en fait de même. Son objectif principal est surtout de bombarder Midway pour réduire les défenses terrestres de l’île au milieu du Pacifique (sa position dans l’océan lui a d’ailleurs donné ce nom) avant d’effectuer un débarquement pour occuper l’atoll. 36 bombardiers lance-torpilles (Kate), 36 bombardiers en piqué (Val) ainsi qu’une escorte de chasseurs Zero décollent de l’Akagi et du Kaga.

A 6h03, l’amiral Fletcher connaît la position ennemie, à 200 milles ouest-sud-ouest du Yorktown soit légèrement au nord-ouest de Midway. Les équipages du Hornet et du Entreprise préparent les décollages. Peu après, les radars détectent l’importante formation aérienne lancée par les deux porte-avions japonais qui se dirige vers l’île. Les Brewster Buffalo, chasseurs vieillissants des Marines tentent une interception. 17 sont abattus ; 6 sont gravement endommagés et un seul rentrera intact. Toutefois, l’attaque de Midway coûte cher au Japon qui perd de nombreux appareils à cause de la défense anti-aérienne : 38 avions sont abattus et 30 autres reviennent inutilisables. Les bombardiers américains de l’île étaient hors de danger et avaient décollé avant l’attaque aérienne de Midway. Ces derniers réapparaissent pour attaquer la flotte de Nagumo. Les Japonais détruisent 5 Avenger et 2 Marauder, ainsi que 8 Dauntless et 2 Vindicator, tout en ne perdant que 2 chasseurs. Très maniables et rapides, les Zero dominent le ciel. Aucune bombe ou torpille américaine ne touche un navire japonais. Un bombardier touché par l’Akagi a failli finir sa course dans le navire amiral.

La mort évitée de peu, l’amiral Nagumo décide de lancer une seconde attaque aérienne contre Midway pour détruire les dernières défenses. Il donne ainsi l’ordre de rééquiper en bombes les avions munis de torpilles qui étaient prêts à intervenir en cas d’action contre des navires de guerre. Cette opération demande une heure au minimum. Une demi-heure plus tard, un message radio indique que 10 navires ennemis ont été repérés à 240 milles de Midway par l’un des avions de reconnaissance. Que font-ils à Midway ? D’après le plan, les navires américains ne devaient arriver que dans 3 ou 4 jours… La cible du plan est déjà là, Il faut à nouveau réarmer les avions avec des torpilles ! Encore une perte de temps…

Tel est pris qui croyait prendre

L'enseigne de vaisseau George Gay (à droite), seul survivant du VT-8, devant son avion un TBD Devastator, le 4 juin 1942

L’enseigne de vaisseau George Gay (à droite), seul survivant du VT-8, devant son avion un TBD Devastator, le 4 juin 1942 (Wikimedia Commons)

Près de Midway, les porte-avions américains pourront frapper en premier. Dès 7h, le Hornet et l’Entreprise lancent l’attaque sur la flotte japonaise et font décoller des bombardiers-torpilleurs et bombardiers en piqué. En 4 groupes, ils volent vers la position estimée. La mer est vide à l’endroit présumé de la flotte japonaise. Deux escadrons de Devastator décèlent des fumées et piquent dessus. Vers 9h30, ils touchent au but : les porte-avions ennemis sont enfin là !

Sans la protection de chasseurs, ils vont droit au suicide. Les Zéro japonais les massacrent : un seul pilote, l’enseigne de vaisseau Gay, survivra. D’autres avions-torpilleurs partis une heure plus tard du Yorktown connaîtront le même sort sans avoir pu toucher une seule fois les navires japonais : il n’y aura que 2 rescapés.

Le Hiryu manœuvre pour éviter les bombes des B-17 américains. Aucune ne fera mouche.

Le Hiryu manœuvre pour éviter les bombes des B-17 américains. Aucune ne fera mouche. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Très haut dans le ciel, 35 bombardiers en piqué de l’Enterprise et du Hornet se regroupent sans être inquiétés par les chasseurs japonais à basse altitude. Puis ils plongent brutalement sur leur proie, les porte-avions japonais. A 10h30, la surprise est totale !

Le navire amiral, l’Akagi est touché. Le feu se propage et entraîne des explosions en chaîne. En quelques minutes, le porte-avions doit être abandonné et l’amiral Nagumo est transféré sur le croiseur léger Nagara. 4 bombes frappent le Kaga en proie aux flammes. Le commandant est tué sur sa passerelle et le navire abandonné aussi. Des bombardiers américains s’acharnent ensuite sur le Soryu : une bombe frappe les hangars et une autre le pont. Les avions s’embrasent et le porte-avions est lui aussi évacué. En moins de six minutes, les Japonais viennent de perdre 3 porte-avions ! Seul le Hiryu réchappera de l’attaque et ira se réfugier vers le nord.

La vengeance de l’Hiryu

L'USS Yorktown touché par une torpille japonaise lancée par un Nakajima B5N

L’USS Yorktown touché par une torpille japonaise lancée par un Nakajima B5N. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Les pilotes japonais veulent venger leurs camarades. Vers 14h, le Yorktown est découvert. Une première vague composée de 18 bombardiers en piqué Val escortés par 6 chasseurs Zero s’abat sur le porte-avions américain. Trois bombes frappent le navire et 20 minutes après l’attaque, le Yorktown  est immobilisé. L’équipage parvient à relancer les machines mais une seconde vague arrive alors. Le porte-avions est torpillé et est abandonné à 15h. En fin de journée, les bombardiers en piqué Dauntless atteignent l’Hiryu avec 4 bombes. A 21h23, le porte-avions japonais est immobilisé et en proie aux flammes. A 2h30, un destroyer japonais coule le navire avec une torpille pour mettre fin à son agonie. En une journée, le Japon vient de perdre 4 porte-avions. A 2h55, le 5 juin 1942, l’amiral Yamamoto ordonne un repli général. Le Yorktown abandonné n’a toujours pas coulé et son commandant et une équipe de volontaires remontent à bord et espèrent pouvoir le faire rejoindre un port pour les réparations. Le 7 juin, à 6h, le porte-avions est coulé par le sous-marin japonais I-168.

Conséquences de la bataille de Midway

Si le vainqueur de la bataille en mer de Corail est sujet de débat, Midway s’avère être une victoire totale et sans appel pour les États-Unis. En une journée, le sort de la guerre a été bouleversé. L’invincible marine japonaise vient d’essuyer un revers cinglant en perdant 4 de ses portes-avions, un croiseur lourd, 234 avions et 2 200 marins ! De nombreux pilotes sont morts et le Japon aura du mal à combler cette terrible perte ! La supériorité navale et aérienne a changé de camp et les sujets de Hirohito seront contraints de changer de position pour rester en position défensive : finies les victoires fulgurantes et les conquêtes éclair !

Carte de la bataille de Midway

Carte de la bataille de Midway (Source inconnue)

La campagne de Guadalcanal

Un plan initial bousculé par les Japonais

Carte pour situer la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Carte pour situer la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Australie ©Google Maps

Si la bataille de Midway est désignée comme étant le grand tournant de la guerre du Pacifique, la campagne de Guadalcanal sera la première grande offensive des forces alliées contre l’empire du Japon… Le potentiel offensif japonais ressort diminué après la perte d’une importante partie de sa force aéronavale (4 porte-avions coulés et des centaines d’avions détruits). Les Alliés, Américains en tête, comptent bien reprendre l’initiative des combats pour reprendre le contrôle du Pacifique. Avant de penser à la conquête du Japon, il leur faut d’abord éliminer la menace qui pèse sur l’Australie. Si, à la bataille de la mer de Corail, les forces alliées ont réussi à repousser l’invasion de l’Australie, les Japonais occupent toujours la côte nord-est de la Papouasie et ont fait de Rabaul en Nouvelle-Bretagne une solide base avancée. En mai 1942, ils ont pris possession de l’îlot de Tulagi, dans les îles Solomon. Le général MacArthur souhaiterait reprendre Rabaul et réclame pour ce faire une division entraînée aux opérations amphibies et deux porte-avions. L’opération comporterait trop de risque pour les précieux porte-avions. Pour l’amiral Nimitz et la marine, leur plan consisterait à remonter sur Rabaul en passant par les Solomon. Un compromis est trouvé :  l’amiral Nimitz et la marine attaqueront Tulagi pour s’installer au cœur des îles Solomon ; tandis que le général MacArthur lancera une offensive en Nouvelle-Guinée pour conquérir les îles de l’Amirauté ainsi que l’archipel Bismarck, incluant l’île principale de Rabaul.

Papouasie-Nouvelle-Guinée avec les îles Salomon

Papouasie-Nouvelle-Guinée avec les îles Salomon ©Google Maps

Carte de la piste Kokoda

Carte de la piste Kokoda (Wikimedia Commons)

MacArthur prévoit d’établir une grande base aérienne près de Buna en Papouasie pour reprendre plus au nord Lae et Salamaua avant de pousser jusqu’à Rabaul. Les Japonais bousculeront ses projets. Le 22 juillet, arrivant à Brisbane en Australie, le général apprend que 16 000 hommes du général Tonitaro sont à Buna. Leur objectif ne laisse aucun doute : atteindre Port-Moresby par la terre. Les Japonais ont échoué par la mer deux mois plus tôt et tentent cette fois en empruntant la piste Kokoda. Grave erreur : l’ennemi sous-estime les 100 km de jungle, les marais et les montagnes de la chaîne Owen Stanley. Bien que MacArthur ait peu de moyens pour défendre l’invasion de Port-Moresby, les Japonais auront d’abord à effectuer une traversée infernale qui ne leur épargnera rien : climat tropical avec ses températures chaudes le jour et froides la nuit, mais aussi sa forte humidité et les maladies endémiques comme le paludisme, la dysenterie ou le typhus. Occupé à défendre ce passage, la conquête de Rabaul passe à l’arrière plan.

Pour l’amiral Ghorley, commandant des forces du Pacifique sud qui compte mener son opération sur les Salomon avec la première division de Marines du général Vandegrift, le plan est aussi remis en cause. Le 9 juillet, un avion de reconnaissance au-dessus des Salomon repère un débarquement à hauteur de l’île de Guadalcanal. L’hydravion Catalina se rapproche et constate que les Japonais construisent une piste d’aviation sur le site plat de la plantation de cocotiers de Lunga. Cette découverte révèle un grand danger : si les Japonais s’y établissent, une grande menace plane sur l’Australie, la Nouvelle-Calédonie à 1500 km et les Nouvelles-Hébrides à 1000 km. Les communications et les approvisionnements pourraient être rompus à cause des bombardiers japonais à long rayon d’action ! Le 10 juillet, Washington donne l’ordre à l’amiral Nimitz et au général MacArthur de débarquer immédiatement à Guadalcanal pour s’emparer de l’aérodrome en cours de construction, coûte que coûte.

Débarquement des Marines dans les îles Salomon

Routes des forces amphibies alliées lors du débarquement sur Guadalcanal et Tulagi, le 7 août 1942 et batailles navales de Guadalcanal.

Routes des forces amphibies alliées lors du débarquement sur Guadalcanal et Tulagi, le 7 août 1942 et batailles navales de Guadalcanal. (Wikimedia Commons)

L’amiral Ghormley demande des troupes au général MacArthur qui refuse pour se concentrer sur la défense de Port-Moresby. Pour prendre Guadalcanal, il ne pourra compter que sur deux bataillons, un de raiders et un de parachutistes ainsi que sur la première division de Marines du général Vandegrift. Cette dernière compte de nombreuses nouvelles recrues et comme baptême du feu, la campagne de Guadalcanal les mettront à rude épreuve. Si les forces terrestres sont assez limitées, l’amiral est mieux pourvu sur le plan marin. La couverture aérienne sera effectuée par l’amiral Fletcher et sa Task Force composée des 3 porte-avions (Enterprise, Saratoga et Wasp). L’amiral Crutchley avec ses 5 croiseurs et 9 destroyers sera chargé de protéger la force amphibie sous le commandement de l’amiral Turner. Ils n’ont aucune expérience en opération amphibie : Guadalcanal sera pour les Américains leur premier débarquement. Si le temps presse, ils ont tout de même obtenu de Washington un report de presque un mois.

Le corps expéditionnaire, parti de Koro dans les îles Fidji arrive au matin du 7 août devant les îles de Tulagi et de Guadalcanal. A hauteur de l’île de Savo, les destroyers et croiseurs de l’amiral Crutchley se mettent en couverture. Les transports de l’amiral Turner peuvent ainsi avancer en petites colonnes. Dans le ciel, les avions lancés depuis les porte-avions manœuvrent. A 6h41, le débarquement peut commencer. Les milliers de Marines montent dans un canot en direction de Tulagi (6500 hommes) et Guadalcanal (10500). Pas de mitrailleuses en guise d’accueil. Les Japonais à Guadalcanal, Tulagi et dans les îlots voisins de Gavutu et Tanambogo sont complètement surpris par l’opération américaine.

Les plages sont désertes. L’ennemi s’est replié et mis à l’abri des bombes et des obus. Bien équipés en mortiers légers, lance-grenades, mitrailleuses légères et lourdes, les Japonais se battent farouchement pour défendre les îles. A Tulagi, durant la nuit, ils contre-attaquent quatre fois. En supériorité numérique (6500 contre environ 2000 Japonais), les Américains mettront la nuit et la journée pour les éliminer. Dans le respect de la tradition du samouraï, le soldat japonais combat jusqu’à la mort et ne se rend pas. Il n’y aura que 23 prisonniers en tout, à peine 1%. A Gavutu, les combats sont âpres et les parachutistes peinent à avancer. A Tanambogo, avant même d’accoster, les bateaux sont pris à partie. Le destroyer Buchanan intervient le 8 août pour détruire les derniers blockhaus. Le bilan du débarquement dans les îles Solomon est lourd : parfois des pertes supérieures à 20% de l’effectif engagé.

Guadalcanal, le calme avant la tempête

Marines débarquant sur les plages de Guadalcanal le 7 août 1942.

Marines débarquant sur les plages de Guadalcanal le 7 août 1942. © U.S. Marine Corps (U.S. National Archives)

A Guadalcanal, l’ambiance est complètement différente. Les 500 travailleurs du terrain d’aviation ainsi que leurs équipes de protection se sont enfuis, laissant derrière eux uniformes, casques et fusils. Si l’adversaire n’est plus là, les Marines devront affronter la rudesse de dame nature et la jungle de Guadalcanal : ses lianes, fourmis et guêpes géantes, araignées, sang-sues et moustiques porteurs de fièvres mais aussi son humidité constante et la pénombre ! Chargés lourdement, fatigués par les jours en mer, les Américains avancent lentement dans la végétation luxuriante. Ce n’est qu’en fin d’après-midi du 7 août qu’ils atteignent enfin la piste d’aviation en construction, entre les rivières Tenaru et Lunga. Dans la précipitation, les Japonais ont offert un joli cadeau de bienvenu aux nouveaux arrivants : du matériel intact, 4 bulldozers, 12 camions et de l’outillage ; bref, de quoi terminer la piste que le général Vandegrift baptise Henderson Field en hommage à Lofton R. HENDERSON, premier aviateur des Marines tué à la bataille de Midway en emmenant son escadrille contre les porte-avions japonais.

Déroulement de la bataille de l'île de Savo.

Déroulement de la bataille de l’île de Savo. (Wikimedia Commons)

Le débarquement dure plus longtemps que prévu et l’amiral Fletcher s’inquiète pour les porte-avions et redoute une réaction japonaise en mer. Le 8 août en fin d’après-midi, il réunit l’amiral Crutchley et le général Vandegrift : faut-il terminer le débarquement de matériel avec la menace d’une attaque aérienne ou navale ? Le général Vandegrift, en rude soldat qui en a vu d’autres accepte qu’ils les laissent.

Mais, en pleine conférence, la flotte japonaise de l’amiral Mikawa les attaque. Les bâtiments de l’amiral Crutchley censés couvrir les navires de transport se laissent surprendre par l’ennemi. Habitués au combat de nuit, venus de Rabaul, ce sont 7 croiseurs et 1 destroyer qui se sont glissés entre l’île de Savo et le cap Espérance, à la pointe nord de Guadalcanal. A 1h38, les torpilles filent vers le Canberra et le Chicago sous une pluie d’obus de 8 pouces. L’amiral Mikawa contourne Savo et attaque à courte distance le Quincy, le Vincennes et l’Astoria, postés en surveillance au nord. Le destroyer Ralph Talbot est gravement endommagé au passage. L’amiral Mikawa disparaît dans la nuit pour regagner sa base, laissant derrière lui 4 croiseurs en train de sombrer. Le Chicago s’en sort sans dégât irrémédiables. Les transports au mouillage devant Tulagi et Guadalcanal ont été épargnés. Au matin du 9 août, une manche partout. Les États-Unis ont gagné la bataille terrestre mais c’est le Japon qui vient de l’emporter sur mer. La bataille de Savo illustre bien ce que sera la campagne de Guadalcanal : une bataille terrestre pour refouler l’adversaire et aérienne et navale pour interdire les renforts. Le général Turner s’éloigne sans avoir pu débarquer tout le matériel. Le général Vandegrift et ses Marines sont dorénavant seuls et devront tenir Guadalcanal. Le 29 août, il reçoit une garde composée de 19 Wildcat et 12 Dauntless qui pourront décoller d’Henderson Field.

De la riposte du général Hyakutake et du colonel Ichiki au Tokyo Express

Périmètre de défense initial des Marines autour de la piste d'atterrissage de Lunga Point, Guadalcanal, le 12 août 1942.

Périmètre de défense initial des Marines autour de la piste d’atterrissage de Lunga Point, Guadalcanal, le 12 août 1942. (Wikimedia Commons)

Pour réagir à l’intervention américaine à Guadalcanal, Tokyo donne pour mission au général Hyakutake, commandant la 17e armée dans le Pacifique sud, d’éliminer les Américains. Pour faire vite et croyant à quelques faibles détachements, il se lance immédiatement dans la bataille avec sa première unité disponible. Ainsi, une partie du régiment du colonel Ichiki, 1000 hommes, débarque le 18 août à Tavu, à une trentaine de kilomètres à l’est des Marines. Le 21 août à l’aube, l’attaque japonaise à Aligator Creek est bloquée. Le bataillon japonais est taillé en pièces notamment grâce à l’appui aérien des Wildcat. L’artillerie et quelques chars légers Stuart finissent le travail. Seuls 128 des 917 des membres du régiment d’Ichiki ont survécu à cette bataille. Ils se replient vers Tavu pour rendre compte de la défaite au QG de la 17e armée et attendre des renforts.

Si les Marines viennent de gagner la bataille de Tenaru, la campagne de Guadalcanal ne fait que commencer. Les Japonais en font dorénavant une question de prestige et de stratégie. En Papouasie, la conquête de Port-Moresby par la piste Kokoda ne se déroule pas comme prévu pour le général Horii. Les Australiens se donnent à fond malgré les conditions difficiles de la jungle.

Après l’échec du colonel Ichiki, des hommes et du matériel sont envoyés à Guadalcanal. L’aviation à Henderson Field, la Cactus Force, interdit presque totalement les déplacements maritimes de jour. Ce n’est que de nuit que les Japonais peuvent acheminer vers les îles Solomon renforts et approvisionnements. Le contre-amiral Tanaka est donc en charge d’organiser les petits convois de destroyers et de transports rapides baptisés Tokyo Express par les Américains. Presque toutes les nuits, ce Tokyo Express dépose des petits contingents à l’est ou à l’ouest des positions américaines. L’amiral Yamamoto souhaite profiter de ce convoi pour attirer les porte-avions américains.

Attaque aérienne contre le porte-avion Enterprise au cours de la bataille des Salomon orientales.

Attaque aérienne contre le porte-avion Enterprise au cours de la bataille des Salomon orientales. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Ainsi, le 22 août, le convoi est escorté par le croiseur léger Jintsu et deux porte-avions (Shokaku et Zuikaku) en couverture lointaine. Pour appâter les Américains, le porte-avions léger Ryujo est mis en tête de convoi. L’amiral Fletcher, avec ses 3 porte-avions, patrouille à l’est des Solomon. Le 23, l’aviation de reconnaissance repère la flotte japonaise mais les mauvais conditions climatiques (pluie et nuages bas) empêchent les bombardiers de la retrouver. Le lendemain, le Ryujo est à nouveau localisé. Les Américains viennent de mordre à l’hameçon. Ils lancent leurs appareils : 29 depuis l’Enterprise auxquels s’ajoutent les 38 autres du Saratoga. Le porte-avions léger Ryujo coule sous les bombes et les torpilles. C’est alors que les porte-avions japonais Shokaku et Zuikaku se manifestent. L’amiral Fletcher ne s’est pas laissé surprendre et avec l’expérience avait gardé des chasseurs. Avec la défense antiaérienne, le gros du danger est écarté mais n’empêche pas des Val (Aichi D3A), des bombardiers en piqué d’atteindre l’Enterprise à 3 reprises. Les avaries sont vite colmatées et le porte-avions américain peut réceptionner à nouveau ses avions en moins d’une heure. Le 25 août, les Dauntless des Marines d’Henderson Field mettent en feu le croiseur léger Jintsu, le navire amiral et un bâtiment de transport. Les B/17 venus d’Espiritu Santo coulent le destroyer Mutsuku. Sa flotte affaiblie, le contre-amiral est contraint de se retirer dans les îles Shortland, au sud de Bougainville. Avec un porte-avions léger et un destroyer japonais coulés, la bataille des Solomon orientales est une réussite pour les Américains.

La bataille de la crête d’Edson

Le major-général Alexander A. Vandegrift

Le major-général Alexander A. Vandegrift (Wikimedia Commons)

Malgré cela, les livraisons par Tokyo Express continuent et les Japonais sont de plus en plus nombreux à Guadalcanal. Installés sur le mont Ansten, à 5 ou 6 km de la piste d’aviation, ils profitent de leur hauteur pour régler leur mortier. Aux bombardements des bombardiers, s’ajoutent les tirs des destroyers qui passent : le camp pilonné est mis à rude épreuve ! Les nuits sans sommeil usent l’organisme des Marines. Le général Vandegrift tient bon et grâce aux patrouilles et aux reconnaissances aériennes, il arrive à situer les bases des Japonais. Le 7 septembre, à la tombée de la nuit, il lance un raid de parachutistes et de raiders sur Tavu où les Japonais ont installé un camp. Les défenseurs japonais battent en retraite dans la jungle. Les Américains reviennent avec des vivres et du matériel mais aussi et surtout avec des informations sur l’ennemi : à Guadalcanal, ils devront affronter le reste du régiment d’Ichiki et la 35e brigade du général Kawaguchi soit pas loin de 3 000 hommes qui sont en route vers Henderson Field. Les Marines pensent savoir d’où partira l’attaque japonaise : d’une crête longue de 1 000 yards (914 m) qui s’étendait sur un axe nord-sud et qui donnait un avantage du fait de sa hauteur avec accès sur la piste Henderson. Le , les 840 hommes du bataillon du colonel Merritt A. Edson (qui donne son nom à la bataille de la crête) sont déployés sur et autour de la crête pour barrer la route aux Japonais.

Carte de la bataille de la crête d'Edson

Carte de la bataille de la crête d’Edson (Wikimedia Commons)

Dans la nuit du 12 septembre, le général Kawaguchi lance l’assaut et une première attaque contre les parachutistes et les raiders entre la rivière Lunga et la crête. L’offensive est repoussée mais le lendemain, à 21h, le bataillon d’Edson font face à l’ensemble de la brigade de Kawaguchi appuyé par un assortiment de pièces d’artillerie légère. Avec leurs mitrailleuses de 30, leurs mortiers de 60 et leurs grenades, les Marines mettent en échec les Japonais. Les corps de Japonais s’entassent et jonchent la « crête sanglante » (Bloody Ridge, autre nom de la bataille). Face au massacre, 1200 morts et blessés, le général japonais se replie dans la jungle. Le 14 septembre, lorsque Tokyo apprend le nouvel échec, les états-majors de commandement de l’Armée impériale japonaise et de la Marine impériale japonaise décident que « Guadalcanal pourrait devenir la bataille décisive de la guerre ». Le général Hyakutake réalise que pour envoyer plus de soldats et de matériel et enfin défaire les forces alliées à Guadalcanal, il faut qu’il arrête l’offensive sur la piste Kokoda en Nouvelle-Guinée. Le 18 septembre, il donne ainsi avec l’accord du quartier général l’ordre de retraite aux troupes du général Horii arrivées à 30 milles (48,3 km) de leur objectif de Port Moresby.

Guadalcanal et la guerre d’usure, le Verdun du Pacifique

Le Lieutenant Général Harukichi Hyakutake devant son QG de Rabaul, probablement en 1942.

Le Lieutenant Général Harukichi Hyakutake devant son QG de Rabaul, probablement en 1942.

Les affrontements sur mer et sur terre alternent et ont lieu surtout pour continuer d’approvisionner les troupes et alimenter le front en hommes. Au cours de la nuit du 11 au 12 octobre se déroule la bataille du cap Espérance. Le Tokyo Express, toujours en service, sort du détroit entre Guadalcanal et Santa Isabel.et est signalé à 23h25 par les radars du croiseur américain Helena. En réagissant vite, les Américains arrivent à couler le destroyer Fubuki et le croiseur Furutaka. Presque un match nul : ils perdent dans l’attaque le destroyer Duncan et le croiseur léger Boise est endommagé.

Les Japonais comme les Américains font de Guadalcanal un symbole. Aucun ne cède et chaque camp se renforce. Les Japonais de nuit avec le Tokyo Express et les Américains par air ou par mer. Début octobre, 20 000 Japonais sont à Guadalcanal ! La 38e division qui a été envoyé à Hong Kong, Java et Sumatra rejoint la 2e division. Le général Hyakutake débarque aussi avec le poste de commandement de sa 17e armée. Il y a aussi 3 batteries d’artillerie lourde, un bataillon de mortiers et un escadron de chars. Le général Vandegrift a reçu lui aussi des renforts portant ainsi ses effectifs à 23 000 hommes avec le 7e régiment de Marines, le 164e régiment d’infanterie et un détachement d’artillerie.

Le 23 octobre, huit bataillons japonais soit 5 600 hommes attaquent en force avec l’appui de chars qui ont passé la rivière Matanikau, dans le périmètre est. L’artillerie américaine arrive à les repousser. Le lendemain, 7 000 autres repartent côté sud. Pendant deux jours, les combattants se tuent à courte distance. Après avoir perdu 3 500 hommes et des troupes épuisées, le général Kawaguchi doit se retirer. Les attaques japonaises mal coordonnées et donc échelonnées ont facilité le travail du général Vandegrift. Les États-Unis viennent de remporter la phase défensive terrestre. Pour confirmer leur victoire, ils devront repousser l’offensive sur mer que préparent les Japonais.

La bataille navale des îles Santa Cruz

L’amiral Halsey, rétabli et à la solide réputation d’agressivité, reprend la tête du Pacifique sud et remplace l’amiral Ghormley. La flotte combinée japonaise s’approche de Guadalcanal avec à sa tête l’amiral Nagumo, le vainqueur de Pearl Harbor mais surtout le vaincu de Midway qui compte bien prendre sa revanche contre la flotte américaine. Il a récupéré les deux porte-avions Shokaku et Zuikaku de la mer de Corail ainsi qu’un petit porte-avions, le Zuiho. Depuis le torpillage du Saratoga et du Wasp, l’amiral Halsey ne dispose plus que de deux porte-avions, le Hornet et l’Enterprise. Les Task Forces 16 et 17 sont autour des îles Santa Cruz prêtes à intervenir. Le nouveau cuirassé South Dakota vient renforcer la flotte américaine.

Explosions des obus anti-aériens au-dessus de l'USS Enterprise (centre gauche) et de ses navires de soutien le 26 octobre 1942.

Explosions des obus anti-aériens au-dessus de l’USS Enterprise (centre gauche) et de ses navires de soutien le 26 octobre 1942. ©U.S. Navy (Collection Naval History & Heritage Command)

Le 25 octobre, à midi, un Catalina aperçoit deux porte-avions japonais. A cause de la pluie et de la mauvaise visibilité, les Américains perdent sa trace. La bataille aura lieu le lendemain. Le 26 octobre, les deux flottes se repèrent. Les bombardiers et chasseurs frappent par petits groupes et à contre-soleil. Le Zuiho est touché par 2 bombes empêchant les décollages. Le croiseur Chikuma et le porte-avions Shokaku sont sérieusement endommagés. Le Hornet est touché à plusieurs reprises. Le porte-avions américain devient un brasier la suite d’une attaque suicide de 2 avions qui s’écrasent sur le navire. L’Enterprise et le South Dakota sont touchés. Les Américains récupèrent leurs avions puis battent en retraite. Si le bilan semble en faveur des Japonais, la bataille de Santa Cruz est en fait une victoire à la Pyrrhus. Le Japon a subi de lourdes pertes parmi les appareils embarqués et des dégâts significatifs sur deux porte-avions. L’armée japonaise a surtout perdu une centaine d’équipages d’avion expérimentés et irremplaçables. Ces pilotes manqueront cruellement à la fin de la guerre. Les Américains ont eu moins de pertes humaines et les États-Unis sont capables de les remplacer très vite : la relève est en cours d’instruction au pays.

La retraite japonaise

L’amiral Halsey voit venir le temps de l’offensive pour détruire définitivement la 17e armée. La 1ère division de Marines usée et à bout physiquement et moralement (dans la jungle depuis début août), devra être relevée. Avant la relève, elle réussit en novembre à agrandir le périmètre américain en éliminant des avant-postes japonais. Début décembre, le général Vandegrift et ses hommes sont relevés par la 25e division d’infanterie du général Patch. Entre le 7 août et le 31 décembre 1942, Guadalcanal aura coûté cher au Japon : 800 avions et 61 navires de guerre ! La puissance japonaise en sort laminée. La reconquête du Pacifique par les forces alliées n’en sera que plus facile… Les Japonais commencent secrètement à préparer leur évacuation, l’opération Ke, qui doit débuter à la fin du mois de janvier 1943.


Le plan de l’amiral Yamamoto est de détruire la flotte américaine qu’il n’avait pas réussi à annihiler au début de la guerre à Pearl Harbor. Il établit un plan pour attirer les porte-avions américains : tendre une embuscade et attaquer l’îlot de Midway. Les Américains, bien renseignés, prendront à leur propre jeu les Japonais. En une journée, les porte-avions et leur avions ont réussi à couler 4 porte-avions ennemis. Seul le Yorktown n’a pas survécu. Cette victoire définie comme étant le grand tournant de la guerre du Pacifique amorce la reconquête américaine : ce sont les Japonais qui subissent et qui passent dorénavant en position défensive. Les Alliés prennent l’initiative et lancent la campagne de Guadalcanal pour protéger l’Australie. De août à décembre, les batailles terrestres et navales seront sanglantes. La victoire reste dans le camp américain et la fin de l’année 1942 est terrible pour le Japon dont sa puissance en sort laminée tant les pertes en hommes, en avions et en navires sont importantes. Pour gagner la guerre, les États-Unis devront reconquérir le Pacifique. Une double offensive américaine s’annonce pour les années 1943-1944. Deux Américains lutteront pour arriver le premier sur Tokyo. Cela sera-t-il le général MacArthur en passant par le Pacifique sud-ouest, les Indes néerlandaises et les Philippines ou bien l’amiral Nimitz et la voie directe du Pacifique central, les îles Marshall et Mariannes ? La réponse dans l’épisode 5 sur la reconquête du Pacifique…

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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