Trilogie de Nagasaki : la légende réécrite de Yasuke, l’esclave devenu le Samouraï noir !

Ces dernières années, de plus en plus de romans historiques sur le Japon sont à découvrir dans les rayons de nos librairies préférées. Si vous êtes passionnés de littérature et du Japon féodal, l’auteur João Paulo Oliveira e Costa a écrit une trilogie de romans qui a lieu au 16e siècle surnommé le « siècle chrétien », avec la découverte de la mythique Cipango par les explorateurs portugais.

Journal du Japon vous emmène à la découverte de cette trilogie aux éditions Le Poisson Volant, une immersion dans les grandes découvertes et le début des relations diplomatiques entre le Portugal et le Japon ! Pirates, marchands, samouraïs, espions et ninjas, missionnaires jésuites : des aventures en perspective dans ce nouveau monde et dans la jeune cité de Nagasaki qui relie Rome, Lisbonne, le Brésil, le Congo, l’Inde, la Chine et le Japon… De quoi vous accompagner sur les plages cet été !

Les aventures de deux amis, Carlos et Pedro

Le héros principal Carlos mis à l’honneur dans le titre du premier volume (Le Samouraï noir) a une histoire hors du commun qui s’inspire de la légende de Yasuke, l’esclave noir devenu samouraï qui a côtoyé Nobunaga ODA. Bien qu’il s’agisse du premier étranger à avoir reçu cet honneur, sa vie reste anecdotique et son histoire, même si elle est parvenue jusqu’à nous, reste assez floue et fragmentaire… D’emblée, tous les ingrédients étaient ainsi réunis pour façonner la légende du Samouraï noir !

Du Congo au Portugal

Carlos est l’un des derniers fils du roi du Congo. A l’âge de 5 ans, il est envoyé au Portugal, à Lisbonne, pour y devenir prêtre voire plus tard évêque comme son oncle Henri. A 15 ans, entre temps, son père meurt et son frère prend la succession sur le trône et l’autorise à revenir sur sa terre. Il pense alors pouvoir enfin revoir sa mère, ses frères et la forêt qui lui manquait ; il se voit déjà couler des jours heureux avec Julia, une métisse dont il est follement amoureux.

Mais, après avoir dépassé l’île de Madère, sa caravelle est prise au piège dans une tempête. Carlos s’en tire miraculeusement et réussit à s’accrocher à des débris qui flottent. C’est alors qu’il est remonté sur un navire du capitaine de Funchal qui transporte des barriques de vin pour la capitainerie de Pernambouc au Brésil. Qui est ce Noir ? Un esclave, « de la racaille jetée par-dessus bord [par] son maître » ? Le capitaine tranche et annonce à l’équipage que Carlos sera vendu à Recife, à Pernambouc. Il traverse ainsi l’océan Atlantique enchaîné. Ce n’est que lors de sa mise en vente qu’il est reconnu par le père Asunção rencontré à Lisbonne. Le prêtre appartenant au collège de la cathédrale de Salvador assura la libération de Carlos. Que faire de lui ? Le ramener au Portugal, au Congo ? Le capitaine doit demander l’ordre à son supérieur et écrit au gouverneur général. Ce dernier hésite et écrit au roi mais la lettre n’arrivera jamais à destination, le navire coulant. Le prince du Congo est donc confié à António da Fonseca, grand propriétaire terrien de Pernambouc. Il s’attache à cette nouvelle famille et surtout à Pedro, 3 ans plus jeune que lui. Il redécouvre au Brésil la végétation luxuriante qui lui manquait quand il était à Lisbonne.

Carte des territoires espagnols et portugais au 16e siècle

Carte des territoires espagnols et portugais au 16e siècle (Clio et Ptolémée)

Du Brésil aux Indes

Le chef de famille était arrivé au Brésil avec la flotte de 1530 et avait décidé de rester dans le Nouveau Monde en entrant au service du nouveau capitaine de Pernambouc Duarte Coelho, en 1534. Grâce à des bonnes relations avec les populations autochtones, des mariages sont célébrés entre les arrivants portugais et des Amérindiennes. António avait épousé Yara, petite-fille d’un chef indien et baptisée Catarina. Elle lui donnera 3 fils : André, Tiago et Pedro. Trois mois après l’arrivée de Carlos, le mari prend en flagrant délit d’adultère sa femme. De colère, il dégaine son épée et transperse sa femme et son amant. Pour venger la mort de sa petite-fille, le chef indien envoie en représailles ses guerriers détruire sa plantation. Les deux frères de Pedro plus âgés prennent les fusils mais meurent criblés de flèches. Carlos et Pedro, qui n’a alors que 12 ans, parviennent à se mettre à l’abri et voient le massacre et leur maison prendre feu.

Pedro n’a plus de famille au Brésil ni au Portugal. Il ne lui reste plus que deux oncles du côté paternel : Sancho, chanoine de la cathédrale de Goa en Inde portugaise et Àlvaro, qui fait des affaires dans les eaux à l’est de Malacca. Le capitaine de Pernambouc consulte l’avis du chanoine Asunção et ils prennent la décision que Pedro partira à la recherche de son oncle à Goa. Carlos décide de le suivre en Inde. Les deux amis embarquent donc sur un navire qui les dépose au Mozambique pour repartir vers leur destination. A Goa, ils rencontrent l’oncle Sancho qui meurt quelques mois plus tard. Au cours du siège de la ville par les musulmans, Carlos s’illustre dans les combats pour défendre Goa et tue de nombreux Maures. Une lettre du roi arrive à Goa et ordonne son retour à Lisbonne pour ensuite embarquer pour le Congo et ainsi respecter la volonté de la famille de Carlos. Pedro se met à la recherche du second oncle, le célèbre Àlvaro de Fonseca bien connu sur les mers d’Orient. Le vice-roi brûle la lettre et autorise le valeureux soldat Carlos à suivre son ami.

Cap sur le Soleil Levant

« La mer était calme et leur navire avançait rapidement, poussé par le vent. Au fond, le brouillard apportait une douce rosée. On avait hissé les voiles il y a peu, dès que obscurité s’était dissipée et que, coïncidence, la brise de la nuit avait repris des forces. La majorité des passagers dormait, et l’équipage s’affairait dans tous les sens. Croisant en haute mer depuis presque un mois, les voyageurs ne remarquaient déjà plus l’effort des voiles et le bruit des flots fendus par le monstre de bois. Tous ces hommes étaient des habitués de la mer ; certains avaient déjà vu l’immensité du monde, et connaissaient d’autres continents et d’autres océans ; et pour la plupart, ils étaient vétérans des routes des mers de Chine. […]

Le soleil levant s’élevait d’une paume au-dessus de l’océan, et un peu sur la gauche, la silhouette d’une montagne commençait à se détacher. Le cri de Saburo fut repris par le mousse, en vigie en haut d’un autre mât, les hommes en bas s’agitèrent, et quelques minutes plus tard, nombre de passagers se bousculaient déjà sur le pont : quelques marchands, deux prêtres de la Compagnie, un artilleur allemand, un Chinois qui adressait rarement la parole à qui que ce soit, plusieurs marins, dont un Cambodgien et un Javanais, et deux samouraïs de la suite d’Ōmura, et un troisième qui s’était rendu à Macao au nom du seigneur de Bungo ; ils voulaient tous apercevoir cette terre tant désirée, mais leurs esprits étaient chargés d’espoirs et de doutes. »

Ainsi débutent les folles aventures des Nanban (« barbares du Sud ») qui arrivent au jeune port de Nagasaki qui va grossir en même temps que le développement du commerce entre les Portugais et les marchands japonais. L’auteur portugais João Paulo Oliveira e Costa réussit à captiver le lecteur en développant l’histoire de nombreux personnages, certes inventés, mais dont leurs péripéties, bien que romancées, restent crédibles. On notera le souci du détail dans les descriptions et les nombreux personnages historiques qui côtoient les protagonistes de fiction comme les pères jésuites Luís Fróis, Gaspar Vilela, Allessandro Valignano, les unificateurs du Japon (Nobunaga ODA, Hideyoshi TOYOTOMI et Ieyasu TOKUGAWA) mais aussi les seigneurs japonais chrétiens…

Une caraque portugaise à Nagasaki (art nanban du 17e siècle)

Une caraque portugaise à Nagasaki (art Nanban du 17e siècle) (Wikimedia Commons)

 

L’histoire de Carlos adaptée de celle de Yasuke, l’esclave noir devenu samouraï !

La principale source d’information concernant la vie de Yasuke est História do Japão (Histoire du Japon) écrit par le missionnaire jésuite Luís Fróis. D’autres récits de Japonais et de voyageurs européens évoquent aussi l’esclave noir devenu samouraï. Toutefois, de nombreuses zones d’ombre sur sa vie existent. Il serait né dans les années 1530 ou 1540 et vient d’Afrique. On ignore son origine exacte. Différentes sources avancent comme pays d’origine le Congo, l’Angola, le Mozambique ou l’Éthiopie. L’Africain qui deviendra Kuro san (« Monsieur Noir ») est capturé puis envoyé à Goa en Inde. Il y est vendu comme esclave aux enchères. Ses maîtres jésuites l’emploient alors à aller puiser de l’eau pour la ramener dans de grandes cruches.

Le 6 septembre 1574, sa vie bascule avec l’arrivée à Goa d’Alessandro Valignano, jésuite italien chargé d’inspecter les missions jésuites sur place. Plusieurs mois passent et il décide de se rendre au Japon. Il choisit alors Yasuke, cet homme fort et grand d’1 mètre 90 (!) pour lui servir en tant qu’esclave et garde du corps. Le 20 septembre 1577, ils embarquent pour un voyage de 2 ans et ils arrivent au Japon le 25 juillet 1579, après avoir fait des escales à Malacca en Malaisie et à Macao en Chine. Dès son arrivée sur l’île de Kyūshū, au port de Nagasaki, la peau noire de l’esclave africain attire la curiosité des Japonais. « Ils aiment voir les Noirs, spécialement les Africains. Les Japonais sont même prêts à parcourir une centaine de kilomètres rien que pour les voir et se distraire en leur compagnie pendant trois ou quatre jours. » écrit à l’époque et à ce sujet le père Organtino Gnecchi-Soldo.

Portrait de Nobunaga Oda réalisé par Kanō Sōshū

Portrait de Nobunaga Oda réalisé par Kanō Sōshū (Wikimedia Commons)

Le 8 mars 1581, Yasuke et Alessandro Valignano se mettent en route pour Kyoto pour rencontrer le petit seigneur de guerre de la province d’Owari devenu le nouveau maître du Japon, Nobunaga ODA. Yasuke fait grande impression au daimyō qui est impressionné par sa force, sa taille et son intelligence qui lui a notamment permis d’apprendre le japonais rapidement. L’histoire veut que pour vérifier s’il s’agissait bien de sa couleur de peau naturelle, il ordonna qu’il prenne un bain. Nobunaga Oda demande à Alessandro Valignano, qui doit quitter le Japon, de laisser son serviteur auprès de lui. Le jésuite accepte.

Le jeune esclave est vite libéré en gagnant la confiance de son nouveau maître qui l’élève au rang de samouraï. Devenu l’un de ses gardes du corps, il se voit aussi offrir une maison et même la fille adoptive du seigneur de guerre comme épouse. Grand guerrier, en 1582, il s’illustre lors de la bataille de Tenmokuzan qui oppose Nobunaga ODA à Katsuyori TAKEDA. Au faîte de sa gloire, les rêves d’unification du pays de Nobunaga ODA sont balayés par la trahison de son général, Mitsuhide AKECHI, qui l’accuse d’être responsable de la mort de sa mère. Le conspirateur profite d’une halte de son maître escorté de seulement quelques douzaines de serviteurs et gardes du corps au temple Honnō-ji à Kyoto pour l’encercler avec ses hommes. Dans le temple en flammes, le premier unificateur du Japon se fait seppuku. Yasuke préfère mourir au combat plutôt que de choisir le suicide rituel.

Il part alors à la rencontre de l’héritier de son seigneur au château de Nijo. Mais Nobutada ODA est à son tour attaqué et défait. Yasuke est fait prisonnier par Mitsuhide AKECHI qui doit décider de son sort. Dans une lettre écrite le 5 novembre 1582, le père Luís Fróis écrit : « Pour Akechi Mitsuhide, Yasuke n’est pas un homme, c’est un animal. Il n’est donc pas la peine de le tuer. Il faut le renvoyer en Inde chez les prêtres. » La vie sauve, on ignore ce qu’il est advenu de Yasuke. Est-il retourné à Goa, en Afrique ? Est-il resté au Japon ?

Ainsi se termine l’histoire devenue la légende du Samouraï noir… Mais cette trilogie va au-delà de ce personnage légendaire et aborde d’autres thèmes tout aussi passionnants, à l’image de l’évangélisation du Japon et des premiers chrétiens, les kirishitan.

 

Voyage dans le temps, au cœur du « siècle chrétien »

Portrait de saint François Xavier

Portrait de Saint François Xavier (Musée municipal de Kobé)

L’arrivée des kurofune, les « bateaux noirs » étend l’horizon du Japon : des terres du côté du soleil couchant existent bien, même au-delà de la mer et des « Trois Pays » ! Si les richesses des « Dix Mille Pays » sont entreposées dans les cales des bateaux, les navires des Portugais n’ont pas fait deux années de route pour se contenter d’un peu de commerce avec les Japonais. Les jésuites à leur bord viennent au Pays du Soleil Levant pour évangéliser le pays plein de promesse, comme l’écrit dans sa lettre du 20 janvier 1548 le père jésuite Saint François Xavier:

«Alors que je me trouvais en cette ville de Malacca, des marchands portugais, des hommes tout à fait dignes d’être crus, m’ont fourni d’amples informations sur des grandes îles récemment découvertes, qui s’appellent «Îles de Japon». À leur avis, on y ferait beaucoup de fruit et on y accroîtrait beaucoup notre sainte Foi, bien plus qu’en aucune autre partie de l’Inde, parce que ce sont des gens extraordinairement désireux d’apprendre, ce que ne possèdent pas ces Gentils de l’Inde.»

(François Xavier, Correspondance, 1535-1552, Lettres et documents, traduction intégrale, présentation, notes et index de Hugues Didier, Paris, Desclée de Brouwer Bellarmin, 2005, p. 206)

Quelques localités de l'histoire chrétienne du Japon

Quelques localités de l’histoire chrétienne du Japon (Revue Monumenta Nipponica)

Du séjour de Saint François Xavier (1549-1551) à la grande révolte de Shimabara-Amakusa (1637-1638), cette période du premier christianisme ou protochristianisme baptisée par Charles R. Boxer « siècle chrétien » peut être divisée en deux parties.

Dans la première moitié sous domination de Nobunaga ODA, les Japonais accueillent les missionnaires jésuites, avec leur religion catholique mais aussi leur culture européenne.

La seconde partie démarre avec le début des persécutions contre les chrétiens en 1587 qui aboutissent aux 26 crucifiés de Nagasaki en 1597 sur ordres de Hideyoshi TOYOTOMI, mis entre autre en lumière en 2017 par Martin Scorcese, avec son film Silence, adapté du roman éponyme de Shusaku ENDO.

En 1614, le shogunat Tokugawa interdit le christianisme. Une rébellion chrétienne de paysans éclate à Shimabara entre 1637 et 1638. Les insurgés sont massacrés. Les Portugais sont expulsés du Japon et entre 1641 et 1853, le pays se coupe du monde et des influences étrangères. Seuls les Néerlandais de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) conservent le droit de commercer avec les Japonais sans toutefois pouvoir quitter l’île artificielle de Dejima.

A travers la trilogie de Nagasaki, le lecteur voyage dans le temps et dans cette période charnière de l’unification du Japon avec Nobunaga ODA, Hideyoshi TOYOTOMI et Ieyasu TOKUGAWA. Des premiers succès d’évangélisation dans le Kyūshū aux persécutions, de nombreux rebondissements sont au programme.

 

A propos de l’auteur

Présentation par l’éditeur Le Poisson Volant :

João Paulo Oliveira e CostaJoão Paulo Oliveira e Costa est docteur en Histoire et professeur titulaire à la Faculté de Sciences sociales et humaines de l’Universidade Nova de Lisbonne. En parallèle, il est également directeur du Centre d’Histoire d’Outre-Mer (CHAM). Passionné par les grandes Découvertes portugaises, il s’est lancé avec succès dans la fiction historique avec la trilogie Les Dagues de l’Empire : L’Empire des Moineaux (2008) ; Au Fil du Temps (2011) ; et Le Chevalier d’Olivença (2012). Avec les grandes Découvertes portugaises pour toiles de fond, ces trois romans sont des best-sellers au Portugal.

Cet amoureux de Lisbonne est également l’auteur de deux biographies historiques : L’Infant Dom Henri, Prince Navigateur (2017) et Dom Manuel I, un prince de la Renaissance (2017), parues en exclusivité chez Le Poisson Volant.

Chercheur insatiable, qui semble marcher dans les pas des aventuriers du 15e siècle, il concentre désormais son attention sur le Japon, au sujet duquel il donnera bientôt des cours au Musée de l’Orient, à Lisbonne. Sa série japonaise Le Samouraï noir que nous vous avons présenté aujourd’hui est déjà un succès : Le Samouraï noir (2017) ; Shogun, le seigneur du Japon (2019) et La Dame au Kimono blanc (2019). Récemment, l’empereur du Japon a d’ailleurs décoré João Paulo Oliveira e Costa de l’Ordre du Soleil Levant, Rayons d’or en sautoir, en reconnaissance de son travail pour la diffusion de la culture japonaise.

João Paulo Oliveira e Costa est membre de notre comité de lecture pour la collection « Chaire Eduardo Lourenço ».

Vous pouvez retrouver tous les livres de l’auteur sur Amazon.


La trilogie de Nagasaki est un livre que nous conseillons aux amoureux des romans historiques et d’aventures, aux curieux du « siècle chrétien », cette période charnière de l’histoire japonaise avec l’unification du pays. Si l’histoire commence bien pour les jésuites, leurs ingérences dans la politique du pays et leurs relations avec des seigneurs leur attirera persécutions et l’interdiction du christianisme avec le Shōgun Tokugawa qui veut régner sur le Japon, enfin unifié, sans partage !

Pour aller plus loin, nous vous proposons de découvrir Nagasaki, la plus cosmopolite des villes japonaises.

Nagasaki : la plus cosmopolite des villes japonaises

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

2 réponses

  1. Kiguchi dit :

    Super article, j’aimerais tellement qu’il y ait História do Japão en traduction fr je les aurais dévorés, les jeux Nioh utilise souvent ces livres pour cités des paroles de samourais d’ailleurs.

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