Détective Conan : The Scarlet Bullet, qu’attendre de ce 24e film ?

Avec l’énorme succès rencontré par son prédécesseur, Détective Conan : le poing de saphir bleu, qui a dépassé les 9,3 milliards de yens au box-office japonais en 2019, le 24e film de Détective Conan a un beau défit à relever : satisfaire encore et toujours les fans qui sont là depuis le tout premier opus, sorti en 1997. Détective Conan : The Scarlet Bullet arrive dans les salles obscures françaises le 26 mai 2021 et c’est bien la première fois que nous, français, avons la chance de voir notre petit détective préféré enquêter sur grand écran. Une occasion à ne pas louper, que nous n’avons bien évidemment pas manqué chez Journal du Japon !

Détective Conan : The Scarlet Bullet

© TMS ENTERTAINMENT CO., LTD.

Ce sont les Jeux Sportifs Mondiaux (JSM) qui s’organisent, et le Japon s’apprête à les accueillir ! C’est à Tokyo que cette édition tant attendue se tiendra, et pour l’occasion, le pays a de grands projets : de belles constructions ont été érigées, entre hôtel, stade et nouvelle gare, mais c’est surtout la naissance de la « Balle japonaise » qui va permettre aux pays de briller aux yeux du monde. Ce train à grande vitesse peut atteindre les 1 000km/h grâce à un ingénieux système qui repose sur un long passage dans un tunnel sous vide, et permet de relier Nagoya et Tokyo en seulement 25 minutes. Cette prouesse technologique doit être inaugurée le jour de l’ouverture des JSM, mais de mystérieux événements entourent cette cérémonie : plusieurs personnalités, des hauts placés parmi les sponsors, sont kidnappées puis relâchées à des endroits bien visibles afin d’être vite retrouvées. Qu’est-ce qui peut bien motiver ces actions ? Auraient-elles un lien avec cette fameuse affaire, datant de plus de 15 ans, qui s’est déroulée à Boston ?

Détective Conan aime s’intégrer dans la vie réelle, et ce 24ème opus ne déroge pas à la règle : les JSM font bien évidemment références aux J.O de Tokyo 2020 – le film devant justement sortir en avril 2020, mais repoussé suite à la pandémie de Covid-19 – et l’on observe encore cet attrait pour la technologie toujours présente dans le titre, ne serait-ce que pour les gadgets de notre petit détective préféré, avec cette fois-ci une version améliorée du fameux shinkansen. Ce ne sont pas les seules similitudes (et habitudes) que l’on retrouve dans The Scarlet Bullet : le film suit les codes établis dès Le Gratte-ciel infernal de 1997 avec un schéma à la James Bond, typique des films de Détective Conan. Un film qui répond donc à ce que l’on attend des films de Détective Conan : de l’action !

Un schéma qui ne vieillit pas

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24 années se sont écoulées depuis la sortie du premier film de Détective Conan : Le Gratte-ciel infernal. On y suivait la première grande aventure de Conan qui faisait face à un terroriste menaçant de faire exploser plusieurs bombes. Le décor fut planté : nous étions là sur un pur film d’action. Le but n’était clairement pas de mettre Conan face à une mystérieuse affaire qui nous impressionnerait, nous spectateurs, par sa complexité et le génie de son concepteur, comme Gosho Aoyama sait si bien le faire dans son œuvre originale ; non, le but était ici de proposer un divertissement rempli de rebondissements avec peu de temps morts. Et c’est ce schéma qui va s’imposer dans la grande majorité des films de Détective Conan, différenciant clairement la volonté de ce format face à celle du manga : la trame principale est mise de côté et laisse place à de l’action exacerbée. Entre courses poursuites, bagarres, incroyables utilisations des différents gadgets du héros et enchainement des scènes : les films de Détective Conan ont trouvé leur schéma depuis bien longtemps et ne comptent pas s’en séparer.

Pour Détective Conan : The Scarlet Bullet on sait donc d’emblée à quoi s’attendre : la quasi totalité du casting principal est présent (à l’exception de notre cher Kid, antagoniste du précédent opus, et du couple Heiji/Kazuha), comme pour la majorité de ses prédécesseurs, et le trailer laisse peu de doute quant à la place que prend l’action dans le long-métrage.

The Scarlet Bullet : à quoi s’attendre ?

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Chaque personnage de Détective Conan a le droit à son heure de gloire. À tour de rôle, ils prennent une place plus ou moins centrale dans les différents films. Pour The Scarlet Bullet, c’est la famille Akai qui a le beau rôle. On y retrouve donc Suichi, Masumi, Shukichi et Mary, chacun jouant un rôle particulier dans le dénouement de l’affaire. Les frères Suichi et Shukichi impressionnent par leur sang-froid et leur incroyable capacité d’analyse qui n’ont rien à envier à Shinichi. Masumi et Mary, elles, sont d’exceptionnelles combattantes qui n’ont pas froid aux yeux. Le film, qui tourne autour de cette famille à la fois éclatée et réunie, nous offre une occasion de redécouvrir et mieux appréhender ces personnages devenus centraux dans Détecte Conan, tout en nous offrant de belles scènes d’action que l’animation a su mettre en valeur.

Pour The Scarlet Bullet, c’est Takehara Sakurai que l’on retrouve au scénario. Après Un détective privé en mer (2013), Les Tournesols des flammes infernales (2015), Le Pire cauchemar (2016) et L’Exécutant de zéro (2018), il signe ici sa 5ème participation à la filmographie de Détective Conan. Sa volonté : « faire ressortir à la fois l’harmonie » et la « différence » qui se nichent en Conan et Akai » et c’est sur le thème de l’impact du passé sur le présent qu’il a souhaité jouer. Un thème qui ouvre toute une réflexion sur la portée de nos actions, nos choix, nos connaissances et nos jugements, que le film illustre à merveille avec son intrigue oscillant entre le Japon de 2020 et les États-Unis de 2005. Et si ce genre de motif a déjà été exploité dans le genre, on peut assurément dire que, sans être une révolution, Scarlet Bullet se regarde avec plaisir.

Déjà 24 films… et ce n’est pas prêt d’arrêter !

98 tomes, plus de 1 000 épisodes, et déjà 24 films… Détective Conan plait toujours aux Japonais. Gosho Aoyama, son auteur, est une véritable star et un modèle pour sa ville d’origine, Hokuei, dans la préfecture de Tottori. On y trouve d’ailleurs un musée entièrement dédié à son œuvre, un incontournable pour tout ceux qui ont grandit aux côtés du petit détective, ou même pour les simples curieux qui se questionnent sur ce qui fait la force du titre. Avec autant de contenu, les 27 années qui se sont écoulées depuis le tout premier tome de Détective Conan ont marqué la pop culture. Bien que la trame principale commence doucement mais surement à tirer vers le dénouement final tant attendu, le titre n’a pas fini de faire parler de lui. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus d’1,5 millions de spectateurs japonais sont allés voir Détective Conan : The Scarlet Bullet la première semaine de sa sortie, pour une recette de plus de 2,2 milliards de yens ! Difficile donc d’oser imaginer que ce 24ème opus pourrait être le dernier, d’autant plus que la scène post-générique finie sur l’annonce du prochain volet en 2022. Le titre a donc encore de beaux jours devant lui, pour notre plus grand plaisir. Et cette première sortie, inédite, dans les salles françaises ne vient qu’apporter de beaux présages pour la suite de la série chez nous.

Qui peut voir Détective Conan : The Scarlet Bullet ?

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Comme nous venons de le voir : Détective Conan ne date pas d’hier, et l’intrigue du titre n’a pas cessé d’avancer depuis ses débuts. Cependant, nous avons grandit bien plus vite que ce petit détective et la longue attente du dénouement final en a lassé plus d’un. Il est donc assez normal de n’avoir de Détective Conan qu’un « lointain souvenir », ou même seulement de ne connaître le titre que « de nom » tant il s’est imposé dans la pop culture. Alors, on peut aisément se demander si le film peut être regardé par un ancien connaisseur, voir même quelqu’un qui ne connait pas le titre ? Et la réponse est plutôt nuancée : oui… et non. Oui, car le film peut raviver des souvenirs enfouis, voir la flamme nécessaire à la lecture des 98 tomes parus en France ; et non, car il intègre presque l’entièreté du casting principal et divulgue bien évidemment toutes les informations connues à ce jour sur les différents personnages. On peut donc souligner que pour apprécier l’entièreté du film il est tout de même nécessaire d’être à jour dans l’histoire, ou à défaut avoir vu le film The Scarlet Alibi disponible ici, mais The Scarlet Bullet reste un bon film d’action qui peut en replonger plus d’un dans l’incroyable univers de Détective Conan, ne serait-ce le temps des 110 minutes qui composent le film, ou même donner envie à un non-connaisseur d’en découvrir plus sur le titre. Il faut, cependant, bien garder en tête que les films de Détective Conan ne cherchent pas à faire avancer l’histoire mais à offrir une intrigue pleine de rebondissements pour le grand écran.

Quant aux fans du titre, nombreux sont ceux qui seront heureux d’apprendre que ce sont les doubleurs français de la version animée des années 2000 que l’on retrouvera dans la version française de Détective Conan : The Scarlet Bullet ! Un plaisir pour ceux qui ont encore la voix française de Conan si caractéristique en tête, par Ioanna Gkizas.

Détective Conan : The Scarlet Bullet reprend les codes établis dès Le Gratte-ciel infernal de 1997. Un schéma qui ne vieillit pas, qui s’est installé pour perdurer et que l’on attend d’un film de Détective Conan. Alors, sans surprise, c’est une réussite pour ce 24ème opus de cette série éternelle qui en a vu plus d’un grandir. Sa sortie au cinéma français est une première, et nul doute que c’est une occasion à ne pas louper pour tous les fans du titre. Rendez-vous donc dès le 26 mai 2021 pour découvrir les nouvelles aventures de Conan au cinéma !

Rokusan

Roxane, passionnée depuis l'enfance par le Japon, j'aime voyager sur l'archipel et en apprendre toujours plus sur sa culture. Je tiens le blog rokusan.fr dédié aux voyages au Japon.

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