Princesse Dragon, le conte merveilleux d’Ankama

Ce mercredi 15 décembre, le troisième film d’animation d’Ankama Animations sort au cinéma. Qu’avons-nous pensé de Princesse Dragon, le conte merveilleux de Jean-Jacques Denis et ToT ? Grâce à son animation traditionnelle et les thèmes universels abordés, le film devrait avoir son succès auprès des enfants (à partir de 5 ans) pendant les vacances de Noël.

 

Il était une fois un conte de princesse(s) et de dragons…

« Il était une fois au cœur d’une sombre montagne un dragon qui vivait dans une grotte si bien cachée que personne ne pouvait la trouver. Ce dragon s’appelait Dragon. Et sa haine des humains n’avait d’égal que l’amour sans limites qu’il vouait à son trésor. Cette fortune faisait son bonheur et sa fierté. Et pourtant, notre ami dragon était devenu très triste. Imaginez : il était le seul de la forêt qui ne pouvait pas avoir de bébé. Et à quoi bon accumuler si on ne peut pas partager ? »

© 2021 - Gebeka Films / Ankama Animations

Le dragon Dragon dans sa grotte, sur sa montagne d’or © 2021 – Gebeka Films / Ankama Animations

Le dragon entreprend alors un voyage très long pour trouver quelqu’un qui pourrait l’aider. Sur le chemin du retour, il rencontre Sorcenouille, une sorcière à tête de grenouille (ou bien une grenouille à corps de sorcière). Elle lui donne trois graines à couver pendant trois mois pour qu’ils se transforment en trois œufs de dragons… En échange, Dragon devra lui céder plus tard son deuxième bien le plus précieux. Dans sa grotte et après le délai annoncé, le miracle se réalise. Des deux premiers œufs éclosent deux dragonnets, Roc et Zéphir, mais du dernier sort un dragon pas comme les autres, une humaine ! Or Dragon déteste les hommes qui sont des « créatures maléfiques qui ne pensent qu’à détruire ce qui les entoure ». En colère contre cette petite boule de poils, il tente alors de s’en débarrasser… Et quand il s’aperçoit qu’elle sait cracher du feu, il comprend qu’il s’agit bel et bien de sa fille, un dragon qui n’a pas d’écailles. En raison de ses poils, il la baptise : Poil.

© 2021 - Gebeka Films / Ankama Animations

Poil, la troisième enfant de Dragon © 2021 – Gebeka Films / Ankama Animations

Les années passent et Poil rencontre dans la forêt Princesse, la fille du roi. La blonde aux yeux bleus est une aventurière, mais est rassurée par la présence de la fille de Dragon qui la sauve des griffes de l’ours de la forêt. Les deux fillettes quittent les lieux pour se rendre dans une ancienne ville détruite. Dans la bibliothèque, elles se rendent compte que malgré leurs différences physiques, elles partagent des points communs : la cupidité de leurs pères respectifs, mais aussi leur désir de changer de corps. La princesse recherche un sort pouvant la transformer en garçon pour devenir ainsi l’héritier au trône que souhaite son père le Roi. Quant à Poil, elle souhaiterait avoir des ailes pour voler comme tout dragon. A la suite d’un violent orage, les deux amies se réfugient chez Poil. Furieux, le maître de la grotte tente de tuer la fillette craignant qu’elle ne revienne plus tard avec une armée pour le tuer lui et ses enfants, ainsi que pour lui voler son trésor. Sa fille cadette s’oppose à son père et est chassée de la grotte familiale. C’est à ce moment que Sorcenouille choisit de réapparaître pour demander à Dragon qu’il honore leur pacte en lui donnant son deuxième bien le plus précieux. Sous la colère, le dragon offre sa fille qui s’enfuit alors avec Princesse. Ainsi, Poil découvre aux côtés de Princesse la vie de château, les bonnes manières et comment vivent les humains…

© 2021 - Gebeka Films / Ankama Animations

La rencontre de Poil et Princesse dans la forêt © 2021 – Gebeka Films / Ankama Animations

 

Un hommage à la tradition et des thèmes universels

Contrairement aux précédents films d’Ankama Animations, Jean-Jacques Denis et ToT ont créé une histoire originale qui ne s’appuie pas sur un univers déjà existant (comme pour Dofus, livre 1 : Julith) ou sur une série de bandes dessinées aux influences comics : Mutafukaz. Pour ce conte inédit, les réalisateurs et scénaristes ne sont pas partis d’une feuille blanche pour autant : ils ont su puiser dans la tradition et les classiques de leur enfance. Dans Princesse Dragon, on retrouve cette esthétique d’ancien conte rassurante, indissociable des gravures de Gustave Doré, Edmond Dulac et Arthur Rackham. Le choix des décors « aquarellés » et d’une animation traditionnelle, image par image, sans la 3D moderne, apporte lui aussi un charme d’antan ! D’ailleurs, la société roubaisienne n’allait pas se lancer dans la 3D à la mode (pas forcément du plus bel effet quand on pense au dernier téléfilm, Aya et la sorcière du studio Ghibli) et a bien fait de rester dans ce qu’elle sait faire, la 2D qui n’a d’ailleurs pas empêché le succès de son jeu Dofus ! Des trois films produits par Ankama Animations, c’est sans doute le plus réussi artistiquement. Si pour le film Dofus, on pouvait ne pas connaître les particularités du Monde des Douze et des œufs de dragon (les Dofus), dans Princesse Dragon, on est en terrain connu et on retrouve tous les ingrédients d’un conte : la princesse, le roi, la cité médiévale, le dragon, les chevaliers, la magie, la sorcière, le mariage arrangé avec le « prince charmant »…

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Poil et Princesse rendant visite à la Reine retenue prisonnière au sommet d’une tour du château © 2021 – Gebeka Films / Ankama Animations

Avec les nombreux plans sur la nature et les saisons qui défilent, on retrouve le thème de l’écologie et du besoin de sauvegarder notre planète (faune et flore) qui s’oppose à l’avidité de l’humanité. Poil, dans le rôle de l’ingénue (rappelant l’œuvre de Voltaire) qui découvre le monde des hommes, après sa rencontre avec la gentille et généreuse Princesse, découvre comment l’humanité, sous ses bonnes manières et la civilisation, peut se montrer violente et barbare en abordant les sujets de la guerre et de la chasse notamment. Devant cet universalisme, impossible de ne pas voir une influence des philosophes des Lumières. En faisant abstraction des apparences et de leurs différences, les deux fillettes arrivent à devenir amies. Le conte est une ode à la tolérance : des parents envers leurs enfants qui peuvent être différents de leurs attentes et des enfants entre eux qui ont sans doute plus de points communs que de différences … Derrière cette question de la famille et de la différence, il est toujours bon de rappeler que l’essentiel est de s’aimer et de prendre soin de chacun : l’argent ne fait pas le bonheur. Le Roi et Dragon l’auront appris au prix fort !

Avec ses thèmes universels et des dessins « aquarellés », Princesse Dragon est le conte merveilleux parfait pour les vacances de Noël. Avec son esthétique et les ingrédients des anciens contes, Ankama Animations a trouvé la bonne formule pour faire plaisir autant aux enfants qu’aux adultes ! La production française n’a pas à rougir face à l’animation américaine (Disney et Pixar) ou japonaise (Ghibli). A travers leur parcours initiatique, Poil et Princesse auront les réponses à leur quête identitaire. Rendez-vous le 15 décembre dans les salles obscures, mais aussi en librairie à partir du 7 janvier. En effet, le film se déclinera aussi en albums illustrés : un pour les petits (avant 5 ans) de 32 pages et l’autre pour les plus grands, à partir de 5 ans, de 64 pages.

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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