J-music : Les coups de cœur de la rédaction 2021

Même si nous n’avons pas, ou peu, de concerts en France, la rédaction du Journal du Japon revient sur ses coups de cœur musicaux de 2021. Un titre, un album, un clip, nous avons tous eu la chance de tomber sur des musiques qui nous ont fait danser ou chanter.
La scène musicale japonaise est fortement ébranlée par la crise sanitaire. Si au Japon, les concerts ont repris, en France nous n’avons eu que quelques occasions bien rares d’écouter en live des artistes Japonais. Pourra-t-on revenir à ce que nous avons connu ? Rien n’est moins sûr. Les difficultés à promouvoir la musique japonaise est aussi un grand frein pour nous tous. Si elle se développe en streaming sur les plateformes légales, en parler sur les réseaux est compliqué que ce soit sur Twitch, YouTube ou toute autre plateforme, il faut avant tout avoir le droit de vous en parler. Et parler musique sans pouvoir vous la faire écouter c’est complexe. Ainsi, nous allons tenter en 2022 de redonner du souffle à notre rédaction Jmusic.
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Les coups de cœur de la rédaction JDJ

Dryflower de Yuuri

Sorti fin 2020, le single Dryflower de Yuuri est LA chanson de l’année passée au Japon. Propulsée par une version sublime pour le projet THE FIRST TAKE qui cumule plus de 90 millions de vues, cette ballade Jpop pur jus d’une efficacité redoutable a touché le public en plein cœur. Et fait de Yuuri, auteur-compositeur youtubeur, une véritable star qui a trusté le top de tous les classements en 2021. L’Histoire retiendra sans doute qu’il est le premier artiste japonais à avoir bâti son succès en adoptant pleinement les codes et pratiques de l’ère du streaming, dans un marché musical encore très conservateur.
Pour ne rien gâcher, Yuuri est particulièrement doué. En témoigne son premier album Ichi paru tout début 2022, qui est une collection hallucinante de tubes comme on n’en a pas vu réunis sur un seul opus depuis peut-être 20 ans. Citons pêle-mêle l’interprétation poignante de Kagome, le très bon single Betelgieuse, ou encore Sakurabare, passée plus inaperçue alors qu’elle est l’une des meilleures « sakura-songs » de ces dernières années.
Reste à voir si cet artiste très prolifique saura conserver le même niveau de qualité sur la durée. Mais quand bien même Ichi s’avérait finalement être la seule chose à retenir de la carrière de Yuuri, ce serait déjà un accomplissement exceptionnel tant le disque est une merveille à écouter absolument ! (Kevin Petrement)

 

Gojitsu Aratamete Ukagaimasu de PEDRO

“Nous reviendrons plus tard” : c’est la promesse que nous fait le groupe de rock japonais PEDRO en donnant ce nom à leur nouvel opus, après avoir annoncé en septembre dernier une pause de leurs activités pour une durée indéterminée. Fondé en 2018 par la chanteuse et bassiste Ayuni D, membre des BiSH, le trio a sorti en novembre ce troisième album qui se pare d’une teinte plus mature et plus aboutie que les précédents, que cela soit au niveau des mélodies, de la voix de la chanteuse ou bien de la diversité des morceaux. L’album regorge de riffs de guitare entraînants et de refrains addictifs, en bref il est composé de 10 excellents titres de rock dont on ne se lasse pas au fil des écoutes.
Le morceau qui m’a le plus marqué est sans aucun doute Yuki no Machi (Ville de neige), une lettre d’amour déchirante de la chanteuse dédiée à sa ville natale, Sapporo, ainsi qu’à ses proches. C’est une chanson à l’ambiance mélancolique mais pleine d’espoir dans laquelle Ayuni D se dévoile à travers des souvenirs d’enfance et envoie des messages puissants à l’auditeur tels que la phrase concluante de l’album : “Vis en t’amusant / Je t’en prie, ne fais pas encore d’adieu.” J’ai déjà très hâte de leur retour ! (Corentin Genez)

 

Editorial d’Official Hige Dandism

Editorial, c’est une véritable pépite musicale qui explore de fond en comble les sonorités de la pop Japonaise. C’est le genre d’album qui nous accompagne pendant des années car il excelle de par sa diversité : les compositions et les styles musicaux sont variés et on peut glisser des morceaux de l’album dans n’importe quelle playlist. On s’ambiance sur Pending Machine, on bouge la tête avec Cry Baby, on se repose dans Midori no Amayoke, on plane pendant Lost in My Room… Il y a de tout et pourtant l’album reste cohérent dans son ensemble. Pour résumer, Editorial est en quelque sorte la quintessence du genre très varié qu’est la JPop, et je le recommanderais vivement à toute personne s’intéressant à la musique nippone.
Malgré la diversité, il y a bien un morceau qui se démarque des autres : Apoptosis (Apoptose, ou mort cellulaire programmée), une ballade émouvante de 6 min 30 qui a su me surprendre et susciter mon intérêt dès les premières notes. Les sonorités sont originales, la mélodie est sublime, la composition l’est tout autant et Satoshi Fujihara, le chanteur d’Higedan, vient sublimer le tout avec sa voix de cristal. (Corentin Genez)

 

Scent of memory de Sekai no Owari

Le quatuor aux mélodies éclectiques est loin d’être inactif ! Moins d’un an après la sortie de leur premier album entièrement en anglais, Chameleon, Sekai no Owari revient sur la scène japonaise avec Scent of memory. Cet album, sorti durant l’été 2021, est riche par la variété de ses morceaux, comme à l’accoutumée. On retrouve notamment des titres sortis sous forme de single ou digital single durant les années 2020 et 2021 et qu’on a écouté avec plaisir, parmi eux : Umbrella, Shuhasu, Silent, Birdman, Dropout ou encore Tears. D’autres titres inédits, viennent compléter cet album de 12 titres, dont deux instrumentaux.

Scent of a memory est un morceau court et uniquement instrumental, qui ouvre l’album. Il annonce des balades et de la douceur, alors qu’il fait place à un rap énergique et rythmé, Like a Scent. On alterne entre les pures balades et les morceaux plus colorés tout au long de l’album. Umbrella est une balade un peu rock envoûtante. Kagerou est un morceau essentiellement en voix féminine et à l’autotune. On aime ou non, mais Sekai no Owari manipule l’outil avec brio pour un rendu totalement caractéristique du groupe. Silent est une balade aux airs de chanson de Noël avec ses grelots. Shuhasu nous entraîne dans une mélodie dynamique et facile à mémoriser. Masayume est une balade reposante qui arrive en milieu d’album. Birdman est particulièrement entraînante par son air passe-partout qui met de bonne humeur. On se prend rapidement à fredonner le “ Ohayô, early bird ” du refrain. Dropout est un titre 100% en anglais, issu de Chameleon, et très catchy dans son rythme. Family est une magnifique balade émouvante en duo masculin / féminin. Tears a une énergie vraiment intéressante, et on a envie de se repasser le morceau plusieurs fois. C’est d’ailleurs mon coup de cœur personnel !

Bref, cet album est un mélange de style efficace, et le groupe choisit d’alterner entre morceaux pop, catchy et balades apaisantes, pour un résultat fidèle à leur style. Un plaisir pour les oreilles, comme à chaque sortie d’un titre de Sekai no Owari. Et pour ne rien gâcher au plaisir, des clips accompagnent certains singles et sont incroyablement poétiques. (Marine M.)

 

Homura de LiSA

Avec le morceau Homura sorti le 14 octobre 2020, la chanteuse LiSA (acronyme de Love is Same All) a fait explosé les charts japonais et pulvérisé plusieurs records. Homura, flammes en japonais (d’une émotion intense comme l’amour, la jalousie, la colère…) a servi de thème à l’anime Blade of extinction: Infinity train, et est sorti en même temps que son 5e album Leo-Nine.

Un morceau qui nous a accompagné tout au long de l’année 2021. Il a remporté la 62e édition du Japan Record Award le 30 décembre 2020. C’est la première fois en 19 ans qu’une chanson d’anime remporte le Japan Record Award depuis le morceau Dearest en 2001. L’album Leo-Nine est ainsi devenu également le premier album à atteindre la première place pendant deux semaines consécutives en neuf ans depuis Toilet God de Kana Uemura en 2011. Et LiSA est devenue dans la foulée la première artiste solo féminine à être classée n°1 pendant 6 semaines consécutives. Un beau palmarès. (Cristina Thaïs)

 

Kuchi ni dashite d’Awich

Awich, de son vrai nom Akiko Urasaki, est née et a grandi sur l’île d’Okinawa. Du fait de la présence de nombreuses bases américaines sur l’île, la rappeuse a été bercée au son de Tupac très jeune. Elle écrit ses premiers lyrics dès l’âge de 13 ans et se produit sur scène dans un festival Hip Hop à 14 ans. Elle déménage à Atlanta à 19 ans, se marie avec un américain et donne naissance à une petite fille. Suite au meurtre de son mari et après une période de silence, elle revient au Japon et reprend sa carrière où elle l’avait laissé. C’est en 2017 que son style prend un tournant décisif lorsqu’elle rejoint le collectif Yentown et se voit produire par le beatmaker Chaki Zulu.

En 2020, Awich (acronyme pour Asian Wish Child, la signification des Kanji de son prénom: 亜希子) signe chez Universal Music Japan et devient la rappeuse Japonaise la plus en vue du moment. Sa notoriété dépasse les frontières du Japon. Elle devient le symbole du féminisme Japonais cru, indécent, exacerbé contre le patriarcat national. En 2021, elle nous régale des singles Gila Gila en featuring avec JP THE WAVY et YZERR et du très controversé Kuchi ni dashite dont nous vous laisserons chercher vous-mêmes la traduction… (Cristina Thaïs)

 

Break and cross the walls I de Man with a mission

Break and cross the walls I est le 6e album de MAN WITH A MISSION sorti en 2021 au Japon, il a droit à sa sortie européenne chez JPU records, non plus chez Universal comme c’était le cas avant. Le groupe dépasse les 26 millions d’écoutes sur Spotify, le succès est au rendez-vous. A l’origine, l’album devait être un double album mais les répercutions du COVID-19 dans l’industrie musicale Japonaise a fait qu’il sortira au final en deux temps. Break and cross the walls I en 2021 et Break and cross the walls II au printemps 2022.
Parmi les titres que vous connaissez sans doute Merry-go-round a été le générique de début de la 5e saison de My hero academia qui a fait honneur à l’anime. Dans un tout autre registre le titre Change the World a été utilisé comme thème musicale sur la NHK lors de la compétition de rugby.

MWAM aime les featurings. Cette fois Patrick Stump (Fall Out Boy) chante avec eux sur le titre 86 Missed calls et Masayuki Nakano (BOOM BOOM SATELLITES) les accompagne sur le titre Into the deep. Ils aiment aussi les reprises, celle de Thunderstrucks d’AC/DC fait toujours plaisir à entendre avec l’ajout de scratch et de rap.

Chaque titre est un hit potentiel, les singles à succès s’enchainent sur cette nouvelle galette. Certes leur son mélange de rock, punk et rap ne change pas profondément, mais les mélodies et les refrains entêtants font toujours mouche. D’ailleurs la popularité du groupe au Japon ne fait que s’accroître avec les années. C’est une nouvelle fois un excellent condensé de ce qu’ils font de mieux. (Tatiana Chedebois)

THE BOOK 1 & 2 / E-SIDE de YOASOBI

Formé il y a à peine 3 ans, le duo YOASOBI a littéralement explosé en cette année 2021 avec pas moins de trois albums parus ! Leur premier album, THE BOOK propose neuf chansons dont la fameuse « yoru ni kakeru », leur premier succès qui comptabilise à présent 252 millions de vues sur YouTube. On y retrouve essentiellement des balades pop portées par la douce et envoûtante voix de Lilas Ikuta(/Ikura). Dans le second album « THE BOOK 2 », le producteur Ayase s’est surpassé pour nous proposer encore plus d’instrus variées avec cette fois-ci de véritables hits que l’on rêve de chanter à tue-tête en concert, comme la chanson Kaibutsu qui sert de générique pour la seconde saison de l’anime BEASTARS ou encore Sangenshoku très entêtante.  Pour le reste on retrouve ce qui fait la patte de YOASOBI des chansons douces et mélancoliques qui ne cessent de nous bercer avec des accents plus ou moins pop. Enfin, j’aimerais attirer votre attention sur le troisième album de cette année 2021 : « E-SIDE ». La particularité de ce dernier est de regrouper les principaux succès du groupe cette fois-ci interprétés en anglais par Ikura. Le plus étonnant étant le travail d’adaptation minutieux qui permet de conserver les mêmes sonorités et la même musicalité entre les deux langues sans perdre pour autant le sens initial des paroles. Sur ce, je vous laisse avec mon coup de cœur : RGB ! (Quentin D.)

Temple de Rie Fu

Peut-être connaissez-vous initialement cette chanteuse, Rie Fu, depuis sa découverte dans la première saison de l’anime Bleach en 2004, vu qu’elle y interprétait l’une de ses chansons phares pour l’ending : Life is like a boat, une douce balade un peu mélancolique à la musicalité nostalgique, c’était important de continuer à la suivre tant sa voix est unique et très reconnaissable.

Plutôt friande ces dernières années et mois de cover et reprises en tous genres, cette chanteuse et compositrice continue d’offrir de nouvelles chansons dont elle seule a le secret. 2021 n’est pas en reste et la chanson Temple a retenu mon attention ! On y retrouve le charme de la voix envoûtante et grave de cette chanteuse atypique au Japon, et plutôt unique avec sa musicalité très acoustique et traditionnelle, mais aussi très folk et spirituelle d’un autre côté. On se laisse donc porter avec plaisir par cette voix si reconnaissable entre mille qui offre un petit lot d’émotions bienvenues. Et si vous souhaitez la découvrir, elle a sorti plusieurs albums reprenant toutes ses covers et chansons originales ces derniers mois. Un must-have si vous voulez écouter une artiste Japonaise qui se trouve hors des sentiers battus. (Charlène)

Autant dire que toute l’équipe JDJ a hâte de pouvoir repartir en concert. Et vous, quels ont été vos coups de cœur de l’année 2021 en Jmusic ? Avez-vous découvert de nouveaux artistes ?

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1 réponse

  1. Mystic Aloha dit :

    Personnellement je suis plutôt dans le J-rock/J-metal avec 2 superbes albums 100% féminins… Car les filles rockent très fort là-bas:
    ‘Bloody Bride’, un très riche 3e album par Bridear (elles sont d’ailleurs venues nous voir à Paris La Boule Noire en octobre dernier, suffisamment courageux pour le souligner).
    ‘Mary’s Blood’ par… Mary’s Blood. Après 10 ans d’une magnifique et prolifique carrière, cet immense groupe tire sa révérence avec ce très réussi album éponyme… le 7e.

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