nobi nobi! – déjà 10 ans de manga et de croissance !

Cette année, nobi nobi! fête ses 10 ans en grande pompe avec une soirée d’anniversaire à laquelle l’équipe de Journal du Japon a été conviée. Dix ans déjà que cette petite maison d’édition publie des mangas pour petits et grands. Afin de faire le point sur leur stratégie et sur ces dernières années, Journal du Japon a pu s’entretenir avec les deux fondateurs : Pierre-Alain Dufour et Olivier Pacciani. Moment privilégié que l’équipe vous partage avec grand plaisir ! Bonne lecture !

Petite maison d’édition qui ne cesse de grandir !

Pour cette interview, réalisée lors de la soirée d’anniversaire, les deux fondateurs ont décidé de se passer la main l’un après l’autre pour répondre aux différentes questions. Les premières questions ont donc été posées à Olivier et les suivantes à Pierre-Alain. Un bon moyen de découvrir leur duo et leur manière de travailler.

Journal du Japon : Bonjour et merci pour votre temps. Nobi nobi! a 10 ans cette année, mais concernant la publication de manga, parce que sinon nobi nobi ! a en réalité 13 ans… Et Pierre-Alain Dufour et Olivier Pacciani c’est un tandem encore plus vieux, qui date de 2004 et qui remonte à la société Euphor, avec Taïfu Comics.

Alors sans non plus refaire toute l’histoire, pouvez-vous nous dire comment vous vous êtes rencontré, le départ de Taïfu en 2007 puis la fondation de nobi nobi ! en 2010 avec sa ligne édito et ses débuts etc. ?

Olivier Pacciani : Bonjour Journal du Japon et Charlène.

Comment a débuté nobi nobi! ? À l’origine, j’ai été embauché par Taïfu Comics. J’étais l’un des tous premiers employés, si ce n’est le premier de l’équipe édito. J’y faisais vraiment tout : je scannais les livres, je retouchais les pages, je faisais des maquettes, des jaquettes, etc. La seule chose que je ne faisais pas, c’était la traduction mais je faisais tout le reste. On peut dire que je ai fait de A à Z les tous premiers livres Taïfu.

Au fur et à mesure du temps, l’équipe s’est étoffée. A la base, Pierre Alain était un free-lance graphiste travaillant pour nous. Nous nous sommes rencontrés de cette manière : lui travaillait en tant qu’externe, moi de l’intérieur. Comme je le soulignais, l’équipe s’étant étoffée, il a fini par être embauché à son tour chez Taïfu Comics. Il s’occupait alors plutôt des réseaux, donc du forum et du site internet, et enfin de la communication, vu qu’à l’époque il n’y avait pas encore les réseaux sociaux d’aujourd’hui.

Par la suite, il y a eu plusieurs changements en interne chez Taïfu Comics et, de fil en aiguille avec les différents remaniements propres à Taïfu, nous avons souhaité partir, et d’un commun accord avec la nouvelle direction, nous avons donc quitté Taïfu. Mais avec Pierre-Alain, nous avions encore un petit goût d’inachevé car nous aimions fortement ce que nous faisions car nous avons appris à aimer faire des livres, travailler avec le Japon et à travailler sur des mangas… c’était un peu notre passion. Donc c’était un métier que nous aimions beaucoup et le fait de l’arrêter subitement, cela nous a un peu frustré.

Nous est venue l’idée de, pourquoi pas, continuer nous-mêmes de notre côté, en créant une structure qui nous permettrait de travailler des livres, avec le Japon également et surtout des livres en rapport avec l’image car c’était crucial pour nous, vu notre formation de graphiste. Nous avons donc voulu créer un projet qui permettait de regrouper tous ces aspects.

Nous en sommes rapidement venus à l’idée de vouloir créer une maison d’édition de mangas, notre premier réflexe, comme nous venions de ce milieu. Mais, à ce moment-là, le paysage du marché français du manga commençait déjà à s’étoffer car Ki-oon arrivait, tout comme Kurokawa et nous n’arrivions pas à cerner ce que nous pouvions apporter de plus. Comme le marché du manga s’agrandissait, nous avons cherché une autre idée : qu’est-ce qui pouvait allier le livre, les images et le Japon ? C’est à ce moment-là que l’idée du livre illustré est apparue dans nos esprits, ce qui nous parlait fortement aussi. C’est de cette façon qu’on a lancé notre maison d’édition de livres illustrés pour enfants avec le slogan « nobi nobi ! le Japon pour les petits et les grands s’ils sont sages ! ». Et là, on arrive un peu avant la première publication, qui a eu lieu en 2010. La ligne édito était donc de publier des livres illustrés et des auteurs japonais ou des histoires en lien avec le Japon. Il fallait que les ouvrages d’une façon ou d’une autre soient liés à ce pays. C’était en majorité des auteurs japonais, mais nous avons publié des non-japonais avec des histoires très fortement liées au Japon. Nous voulions que cela soit clair dans l’esprit des lecteurs.

Pourquoi et comment est arrivé le manga dans vos collections en 2013 ? Et enfin, pourquoi et comment ce rachat par Pika en 2016 ?

En effet, le développement de la collection manga n’est pas venu de Pika car nous avons commencé à en publier bien avant ce rachat. C’est venu non pas par hasard mais parce que nous sommes tombés sur un manga absolument adorable et tout en couleur avec un gros panda et une petite fille, à qui il arrivait des histoires du quotidien, une série toute mignonne du nom de Pan’Pan Panda. Nous nous sommes alors dit que ce titre c’était nous, et que cela nous correspondait à la perfection : c’est de l’image, c’est japonais, ça raconte une histoire. Certes avec un format tout à fait différent des albums illustrés que nous avions sortis : mais pourquoi se l’interdire ?

À part ce format qui ne correspondait pas, le reste était clairement dans notre ligne éditoriale. Nous avons donc décidé de publier enfin du manga : ce n’était donc pas forcément prémédité, c’est simplement une histoire de circonstances… même si quelque part, au fond de nous, nous avons toujours eu la passion du manga : chasser le naturel il revient au galop comme on dit !

Cela ne nous semblait pas décalé de remettre le pied dans le milieu du manga, mais par le prisme du manga jeunesse, comme une extension du livre illustré en restant avec des œuvres japonaises, mais du kodomo pour rester tourné vers la jeunesse. Même à l’époque, nous nous sommes dit que notre collection était atypique car il y avait très peu de manga pour enfants. Il y avait Chi, une vie de chat bien sûr mais qui n’a eu du succès qu’un peu plus tard chez Glénat, et nous nous sommes demandés si nous ne pouvions pas aller vers cette voie-là. Éditorialement, nous avions envie de le faire. Nous voulions, au passage, déblayer un peu ce créneau qui n’était pas très exploité en France, si ce n’est ponctuellement par-ci par-là, chez un éditeur ou un autre.

Nous étions donc les premiers avec cette ligne édito dédiée du kodomo manga. Les autres collections qui sont venus assez rapidement ont été Les classiques en manga pour lesquels nous avons estimé que cela correspondait très bien également à notre ligne éditoriale avec un côté découverte et pédagogique important, qui n’existait pas dans le marché du manga de l’époque. Cela a été une marche de plus nous incitant à penser qu’il y avait peut-être quelque chose à faire du côté du manga et de ne pas s’arrêter juste à Pan’pan Panda. Nous avons étoffé petit à petit le catalogue, de coup de cœur en coup de cœur, ce qui a donné naissance à une collection shônen, puis shôjo, kawaii… jusqu’à genki aujourd’hui pour un public un peu plus âgé pour élargir le spectre.

Au bout d’un moment, après six ans d’existence, en 2016, trois d’albums illustrés et trois autres de manga, nous commencions à nous retrouver un peu au bout de ce que nous pouvions faire à deux car, depuis le tout début, nous n’étions que deux. Le fait de devoir gérer la maison d’édition en tant qu’entreprise et en tant qu’éditeur nous a amené à un constat : nous ne pouvions pas nous développer davantage en continuant ainsi… par manque de moyens financiers, humains, etc. Mais nous avions envie de continuer car, selon nous, nous pouvions encore faire beaucoup. En discutant entre nous, nous nous demandions s’il fallait nous rapprocher d’un gros groupe, tout en pensant que cela pourrait être compliqué car nous craignions que l’éventuel acquéreur ne souhaite récupérer que le catalogue et pas les fondateurs avec, etc. Nous imaginions un peu tous les scénarios possibles puis nous avons fini par apprendre que Pika aussi cherchait à se développer. Il se trouvait que nous étions complémentaires avec le catalogue de Pika, ce qui leur plaisait car eux ne développaient pas trop la jeunesse à part quelques titres comme Le monde de Wan Wan et les premiers Disney qui arrivaient chez eux, mais c’était ponctuel. Donc nous sommes arrivés un peu au bon moment où ils cherchaient à se développer, où nous-même cherchions à faire de même. Cela s’est fait naturellement, c’était réellement le bon timing pour eux comme pour nous, avec un bon alignement des planètes.

Il a fallu un peu de temps pour que le nouveau nobi nobi ! X Pika éditions émerge et pose sa ligne éditoriale : ce qui fait que maintenant, elle parait assez claire… Mais au cas où, pour ceux qui n’auraient pas suivi : quelle est-elle aujourd’hui, en 2023 ?

En 2023 ? Alors je retourne un peu en arrière mais depuis le départ la ligne éditoriale, même lorsque nous avons lancé la collection manga, est restée la même, c’est-à-dire « le Japon pour les petits et grands, s’ils sont sages ! ». Nos mangas rentraient déjà dans ce critère. Pour rester marqué jeunesse, la ligne éditoriale a toujours mis en avant et en valeur des titres bienveillants, ou du quotidien, voire du fantastique mais toujours des titres dans lesquels il n’y a jamais de violence excessive, graphique en tout cas, ni de contenu érotisant ou ce genre de chose. Tout ce qu’on peut trouver dans d’autres mangas en fait, pas dans tous mais chez certains.

Notre ligne éditoriale depuis le début est d’éviter les contenus de ce type. En 2022, nous avons donc créé la collection genki qui est pour un public un peu plus adulte, malgré tout cette constance de contenu sans violence excessive ou de contenu érotique, qui est toujours d’actualité.

Nous proposons des titres comme Horimiya, Blissful Land ou encore Colocataires à leur manière qui sont des titres qui s’adressent à un public plus adulte par leur thématique. Mais si un enfant tombe dessus, on se dit qu’il n’y aura pas de souci et qu’ il pourra les lire. C’est juste que les thématiques intéressent un peu moins les enfants mais le contenu restera sans danger pour un jeune public. Et les mangas pour adultes ce n’est pas forcément que du thriller, de la violence ou du contenu similaire, donc nous voulions proposer un autre type de manga pour un public un peu plus âgé.

Ainsi, la ligne éditoriale n’a pas vraiment changé aujourd’hui, nous cherchons juste à agrandir le spectre du lectorat, pour que les lecteurs qui nous ont suivi depuis le début continuent de le faire en étant plus grand… C’est vrai qu’en ayant grandi on n’a plus forcément l’envie de lire du Mochi et compagnie par exemple, un titre que nous aimons beaucoup cela dit, mais voilà. D’où la création de la collection genki pour continuer d’accompagner nos lecteurs qui grandissent et faire grandir nobi nobi ! aussi au passage. C’est une image que nous aimons bien évoquer.

Entre Pierre-Alain et Olivier, qui fait quoi au quotidien ?

On va dire que Pierre-Alain c’est un peu le monsieur « avant » et moi le monsieur « après ». Pierre-Alain s’occupe de la prospection, il cherche les titres qui pourraient étoffer la ligne éditoriale. Nous choisissons les titres à deux mais le défrichage du marché japonais, c’est sa partie. C’est lui qui va envoyer les offres, qui va travailler avec des lecteurs externes pour avoir des fiches de lecture : toute l’étude de marché, c’est lui.

Une fois le titre acquis, je prends le relais et je m’occupe de la partie production : lancer le titre en traduction, en maquette, créer les couvertures françaises, etc. jusqu’à l’imprimeur. Donc c’est pour cela que j’aime parler « d’ avant » et « d’ après » pour parler de nous deux. La partie distribution ensuite, c’est le distributeur d’Hachette et leur diffuseur, qui s’occupe de transmettre aux libraires et aux différents points de vente.

En comptant vos 10 ans à partir des débuts du manga chez nobi nobi !, on a l’impression que vous voulez vous détacher définitivement de votre période beaux livres pour enfants… Est-ce qu’il y a un peu de ça, d’abord, et, ensuite, quels souvenirs et quels apprentissages gardez-vous de cette expérience ?

Pierre-Alain Dufour : Ce n’est pas forcément une volonté profonde, mais c’est un peu par dépit quelque part… Le problème, c’est que le marché du livre illustré est beaucoup plus compétitif que celui du manga. Quand nous avons commencé à faire nobi nobi ! nous avions compté le nombre d’éditeurs qui faisaient du livre illustré en France : nous nous étions arrêté aux alentours de 200 ! Alors que le marché du manga en France, c’est une vingtaine de maisons d’édition aujourd’hui. On fait 5 fois plus de livres illustrés en France que de mangas car on en fait pour tout, du régional, du pédagogique, etc.

C’est un marché qui fonctionne avec des tirages plus faibles aussi : si tu fais un tirage de 1 000 exemplaires tu es content alors qu’en manga ce serait plutôt du 4 000 à 5 000, et encore maintenant ce serait davantage du 6 000 à 8 000 exemplaires.

C’est assez compliqué donc. De plus, notre spécificité d’avoir des auteurs japonais nous plaisait beaucoup mais, finalement, pour un public lambda, que cela soit un auteur japonais qui dessine des loups plutôt qu’un autre… c’est pareil. Résultat, cela n’était plus rentable de continuer. C’était un peu un crève-cœur de devoir changer, même si nous ne nous sommes pas fermés la porte du livre illustré, mais c’est vrai que le but, c’est de se développer dans le manga. Et sur la fin de ta question : nous avons tout appris grâce à nos premières années dans le livre illustré. Nous avons appris le métier d’éditeur, le métier de créateur d’entreprise desquels nous gardons de très bons souvenirs. Nous avons également de nombreux auteurs que nous adorons et que nous continuons de suivre de loin… Et surtout ce que nous gardons, ce sont les témoignages que nous recevons de personnes nous connaissant depuis le début, qui signalent lire telles livres à leurs enfants et que ces derniers leur réclament telle ou telle histoire. C’est le plus beau souvenir que nous avons : tous ces témoignages de parents.

Comment se positionne cette ligne éditoriale par rapport au catalogue de Pika éditions qui est assez vaste finalement et comment cela se déroule-t-il en réunion d’éditeurs pour dire « ce titre-là, c’est Pika, celui-ci, plutôt nobi nobi ! » ?

Au début c’était hyper clair, mais c’est vrai qu’aujourd’hui ça l’est de moins en moins (Rires). Notamment pour les gens extérieurs, car en interne c’est assez clair. Effectivement, nous avons un contenu qui se veut très techniquement plus soft, donc nous faisons attention à toujours n’avoir aucun contenu érotique ni de violence trop extrême. Mais c’est vrai qu’avec notre collection genki on ne s’interdit aucun sujet, pas de tabou au sein de nobi nobi ! car on peut avoir des thématiques très adultes. Par exemple, là, nous publions l’histoire d’un médecin tibétain au 18e siècle avec Blissful land, nous pouvons avoir même de la rom-com aujourd’hui et nous avons Mitsuru ADACHI qui a rejoint notre catalogue. Bon, je le concède dans du Mitsuru ADACHI, il y a des aspects parfois un peu coquins on va dire (Rires) mais nous n’avons pas de tabou chez nous.

Au quotidien, derrière les livres, il y a bien des personnes en effet, moi qui suis le directeur éditorial de nobi nobi ! avec Mehdi Benrabah celui de Pika : nous échangeons tous les jours ensemble. Nous savons ainsi sur quels titres on réfléchit l’un et l’autre. Nous ne pouvons clairement pas tout publier, eux non plus, donc il y a largement de quoi s’amuser les uns comme les autres : nous n’avons pas non plus les mêmes coups de cœur sur les mêmes choses. Un exemple : celui de Horimiya. Ce titre a aussi été proposé à Pika, mais Medhi n’a pas forcément eu de le coup de cœur pour lui. De notre côté, cela a mis du temps mais le coup de cœur a fini par arriver, et on a fini par accepter l’offre de le sortir. C’était un coup de cœur à retardement, qui nous a permis de nous lancer.

À mes yeux, c’est ça qui est fort entre ces deux maisons d’édition, c’est que nous nous entendons très bien, il y a une véritable synergie qui existe. Ce qui ne peut pas se faire chez l’un peut éventuellement se faire chez l’autre et quelquefois nous décidons aussi d’un commun accord que ni l’un ni l’autre ne fera tel projet. Cela fonctionne donc plutôt bien en ce moment et je pense que cela va continuer.

Pour nous donner une petite idée en termes de poids éditorial et commercial : nobi nobi ! c’est combien de mangas publiés par an (sur 2022 par exemple)

C’est très précis ! (Rires) Le nombre de mangas je peux te le dire, en 2022 nous avons publié 90-95 mangas (enfin en nombre de volumes sortis), en 2023 je crois que nous serons presque à 110 mangas. Cela accompagne le fait que genki prend une place assez importante dans le catalogue, qu’il y a aussi une volonté de notre part de nous développer et qu’il y a une collection Star Wars aussi à continuer de faire grandir. De plus nous avons accueilli du monde dans l’équipe, avec 2 éditrices : depuis un an nous nous sommes renforcés en interne donc nous avons la capacité aujourd’hui de produire un peu plus et de pouvoir nous imposer davantage dans les rayonnages de manga en librairie… car c’est aussi ça qui est important. Et nous avons pas mal de projets également.

Qui sont ces nouvelles éditrices, et quels sont ces projets (de ce que tu peux nous dire !) ?

Il s’agit de Julie Seta et Elise Charneau que nous avons eu le plaisir d’accueillir depuis un an. Julie parle japonais (ça manquait cruellement à l’équipe !) et a une très bonne connaissance du marché et de la culture japonaise. Elise de son côté a plus eu un parcours côté licence en animation et jeux vidéo ce qui est parfait justement pour notre travail sur Disney et Star Wars. Donc deux profils qui se complètent à merveille. Pour les projets, malheureusement c’est encore trop tôt pour en parler. Je peux juste dire que nous travaillons pour la première fois (en manga) sur un projet de création, ce qui est un sacré défi !

Pour revenir sur la place de nobi nobi ! dans la galaxie Pika : quelle part de marché en CA ou en volume de ventes ?

Là aussi, je ne peux malheureusement pas trop donner de chiffres. On est encore très très loin de notre grande sœur, qui peut compter sur des ultra-best comme L’Attaque des Titans, Fairy Tail et désormais Blue Lock pour continuer de squatter la 2e place du marché, mais chaque année on progresse. Notamment en 2 ans, on a connu une évolution historique de +250% ce qui nous place dans le top 15 des éditeurs en France. Et on n’a pas l’intention de s’arrêter là !

Enfin quels sont à l’heure d’aujourd’hui vos 3-4 titres phares et emblématiques… et pourquoi ?

Depuis le début ? Bon commençons dans le désordre alors, par Horimiya. C’est clairement le titre qui nous a fait décoller la marque et qui nous porte. Par son succès déjà, puis parce que c’est un vrai coup de cœur, qui a mis du temps à naître comme je le disais, car Square Enix le proposait depuis un moment, à nous comme à d’autres éditeurs. Et c’est vrai que nous, en tant qu’éditeurs, nous voyons passer de nombreuses séries, et Horimiya c’est le genre de titre où il faut vraiment se plonger dedans pour comprendre pourquoi c’est bien. Le pitch c’est deux collégiens qui tombent amoureux et en plus ça va bien se passer très vite, donc si tu le racontes de cette manière ça n’a pas trop d’intérêt. Pour moi c’est le Friends version collégien manga, car Friends n’a pas inventé la sitcom américaine car ça existait bien avant mais ça a été un mélange de plein de choses qui ont fait que ce fut un succès : les bons acteurs, le bon moment… eh bien pour moi Horimiya c’est la même chose : les bons acteurs, les bons personnages, la bonne dessinatrice au bon moment car avant d’être cet Horimiya-là c’était un webcomics qui n’aurait pas fonctionné en France, donc il fallait aussi cette dessinatrice qui sublime cette histoire. Horimiya c’est tout cela, ainsi que l’animé qui a été vraiment magnifique. 

Ensuite je pourrai citer Iruma à l’école des démons : c’est notre shônen chouchou, notre premier au long cours. Là aussi ça fait plaisir car ce qui est difficile pour nous c’est de trouver un shônen plus tourné jeunesse. Pour nous le shônen a subi un gros changement après Death Note : il est devenu plus dark, même s’il y a des exceptions comme My Hero Academia, un peu plus frais. Mais il y a très peu de shônen très frais, qui sont davantage Dragon Ball que Dragon Ball Z par exemple.Iruma pour moi c’était un shônen qui avait une véritable histoire, avec de vrais personnages, et de l’humour, avec des choses originales qu’on n’avait pas encore vu. On s’éclate à le lire.

Je ne pourrai pas en choisir un seul, mais je parlerai aussi forcément de notre collection des classiques en mangas. Ce ne sont pas de grosses ventes, mais de la vente de fond, de ventes sur le long terme. Tous les ans nous vendons le même nombre d’exemplaires des Misérables par exemple. Au total, cela fait de belles ventes. C’est une collection importante pour nous car nous nous retrouvons beaucoup en bibliothèque et en école et ça c’est hyper précieux pour l’image de nobi nobi ! et ce qu’on souhaitait pour nos livres : d’atteindre les jeunes lecteurs. D’avoir des témoignages de professeurs d’école qui sont dans des classes en difficulté de lecture qui te disent qu’ils ont réussi à faire lire par votre collection un classique à ces enfants… bah ça fait du bien en fait et c’est génial.

On avait dit 4 ? Allez comme ce sont les dix ans on va parler de Pan’pan panda obligé. Et on va y ajouter dans le même sac Les chaventures de mamie Sue qui a renouvelé le genre mais ces deux titres-là hyper jeunesse il n’y en a pas beaucoup. J’aimerais bien qu’il y en ait davantage, mais ce sont des titres qui ont fait l’existence de nobi nobi ! Nous prévoyons d’ailleurs de belles choses autour de ce 10e anniversaire j’espère en fin d’année donc surveillez vos réseaux sociaux !

Un dernier mot ?

Vive Journal du Japon car ça fait longtemps qu’on suit Journal du Japon, et on est très content que vous continuiez à nous suivre !

Un grand merci à eux, et vous l’aurez compris, on ne peut que souhaiter le meilleur pour nobi nobi! dans les années à venir. En commençant par rester attentif à leurs surprises prévues tout au long de cette année anniversaire !

Charlène Hugonin

Rédactrice à Journal du Japon depuis quelques années, je suis un peu une touche-à-tout niveau mangas, anime et culture. Mais j'ai une jolie préférence pour tout ce qui a trait à la gastronomie japonaise, et ce qui tourne autour et même le sport ! Peut-être pourrons-nous même en parler ensemble ?

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