Bonjour le printemps : sélection d’ouvrages pour accueillir le beau temps

Afin de vous faire profiter au maximum des beaux jours de printemps, Journal du Japon vous propose une sélection d’ouvrage fleuris, pleins de magnifiques paysages et de douces senteurs. Des livres pour s’évader au Japon en s’asseyant simplement à l’ombre d’un arbre, avec le chant des oiseaux.

Ma première journée en Orient – Lafcadio HEARN

Résumé : « Ne manquez pas de noter vos premières impressions aussitôt que possible, m’avait dit avec bienveillance un professeur anglais que j’eus le plaisir de rencontrer peu après mon arrivée au Japon. Elles sont évanescentes, vous savez, elles ne vous reviendront jamais, et pourtant de toutes les sensations étranges que vous pourrez éprouver dans ce bizarre pays, vous n’en ressentirez aucune d’aussi charmante que celles-ci.  » À la fin du XIXe siècle, l’écrivain et journaliste irlandais Lafcadio Hearn arrive à Yokohama. Il devient bientôt Koizumi Yakumo et ne quittera plus le Japon. C’est l’enchantement inaugural, celui de son arrivée sur l’archipel, qu’il narre ici – entre rêve et réalité. »

On ne vous présente plus Lafcadio Hearn : grand conteur irlandais qui a obtenu la nationalité japonaise après s’être installé au pays du Soleil Levant (à qui nous avons déjà dédié de nombreux articles, comme son portrait) , l’auteur nous livre ici les prémisses de son coup de cœur pour la culture japonaise au travers de son récit Ma première journée en Orient. Fraîchement arrivé à Yokohama, Lafcadio découvre ce qui compose le paysage des Japonais : des maisons aux architectures atypiques, en décalage les unes avec les autres, des visages qui lui rappellent ceux des estampes ou encore ces symboles énigmatiques qui caractérisent l’écriture japonaise. « Petit, bizarre et mystérieux« , telle est son interprétation de ce qui se dessine sous ses yeux.

Suivi d’un second texte, Kizuki le sanctuaire le plus ancien du Japon, tous deux issus de Pèlerinages japonais (1993), le petit livre de poche d’à peine plus de 100 pages nous emmène dans une douce balade en plein cœur du Japon de la fin du XIXè siècle. On se rend alors compte, nous lecteurs ancrés dans le XXIè siècle, que les sentiments qui caractérisent notre perception du Japon et de sa culture est transgénérationnelle. Au travers de ses textes, Lafcadio Hearn met des mots que nous-même, deux cents ans plus tard, nous avons pu mettre en mettant les pieds pour la première fois au Japon, lors de notre première journée en Orient.

Difficile de passer à côté de cette lecture si légère et délicate avec son petit prix de 3 euros. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’éditeur.

Les cerisiers en fleur par les grands maîtres de l’estampe japonaise

Résumé : « Véritable célébration des cerisiers, ce coffret, accompagné d’un livret explicatif, déploie dans un format accordéon plus d’une soixantaine d’oeuvres des plus grands maîtres de l’estampe japonaise. Le sakura, dont la fleur est devenue l’emblème du pays, offre au début du printemps une floraison grandiose, dans de subtiles variations de couleurs, qui s’étend comme un nuage vaporeux sur tout le pays, et qui a donné lieu à un rituel ancestral, le hanami. De Hokusai à Hiroshige, en passant par Keibun, Bairei et Hasui, ces estampes mettent en valeur l’intensité et la fugacité de ce moment unique, occasion de recueillement en famille ou entre amis, où chacun est invité à méditer sur la brièveté de toute chose et sur la fragilité de l’existence, à contempler la nature pour y trouver la sagesse. »

Si nous vous avions déjà présenté la collection Par les grands maîtres de l’estampe japonaise des Éditions Hazan dans notre sélection d’ouvrages autour des arts japonais, il nous a paru évident que le coffret Les cerisiers en fleur avait le droit à sa présentation personnelle dans cette sélection printanière.

Composé de 78 estampes sur le thème des cerisiers en fleurs, cette compilation d’œuvres nous emporte avec elle dans un Japon ancien où se succèdent paysages et scènes de vies sous les pétales de sakura. Accompagné de son livret explicatif, écrit par Anne SEFRIOU, l’accordéon qui se déploie dans nos mains laisse apparaître toute la beauté et le symbolisme de cette fleur à la floraison si brève, véritable emblème du pays du Soleil Levant à travers le monde. Réelles muses pour ses artistes, les nombreuses variétés de cerisiers en fleurs et leurs variations n’ont pas manqué d’inspirer les grands maîtres de l’estampe japonaise : roses ou blanches, détaillées en premier plan ou dépeintes en vastes étendues, les cerisiers en fleurs viennent colorer ces paysages que le peuple Japonais aime tant, le temps d’une scène merveilleuse et poétique, comme si celle-ci allait nous glisser entre les mains et s’estomper avec le temps, à la manière de ces floraisons si furtives.

Disponible au prix de 24,95, le coffret Les cerisiers en fleurs par les grands maîtres de l’estampe japonaise est un beau cadeau à offrir ou à s’offrir. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’éditeur.

Mille ans pour aimer – Mayumi INABA

Résumé : « Dans le jardin de la péninsule flottent suspendues les étoffes teintes par Sawa : pour chaque pièce de tissu qu’elle doit teindre, il lui faut être attentive au vrai visage des plantes et écouter leur voix pour faire surgir des plus humbles herbes les couleurs les plus vives. Dans son atelier débordant de feuilles, de branches et de fleurs, d’armoise, de lichen de prunier, de rameaux de glycine et d’albizia, elle doit faire naître cette couleur intérieure invisible qui respire secrètement au plus profond des plantes, pour insuffler ensuite la vie à chaque pièce de tissu. Chaque fois qu’elle obtient la teinte qu’elle désire, elle se sent heureuse comme si cette intimité créatrice lui donnait la réponse à une énigme embrouillée ; et cette réponse est chaque fois la beauté même : elle lui permettra d’apaiser les remous de son cœur et l’infinie tristesse qui la domine au souvenir du départ de son mari. Et Sawa trouvera en elle le pouvoir de susciter la couleur et la joie, pour rester en lien avec les forces de la vie.« 

Avec Milles ans pour aimer, Mayumi INABA nous offre une œuvre très touchante et sensible qui puise sa force au cœur même des fleurs. Elle nous parle du temps qui passe, des chemins de vie qui se construisent et se reconstruisent, du quotidien qui continue après une disparition inexpliquée, de la beauté présente dans la nature… Ici, « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » comme écrivait Baudelaire dans son poème Correspondances. C’est tout un monde qui se dévoile à travers les regards des différents membres d’une même famille : un père absent, une mère esseulée et perdue, une fille en quête de sens et de réponses. L’envie d’avancer, les rencontres, les joies et les échanges sont insufflés par l’acte de création. Créer de nouvelles couleurs grâce aux plantes est devenu la raison de vivre de Sawa, son moyen de s’exprimer et de se libérer. Un véritable dialogue se met en place entre elle et les plantes, un précieux dialogue intérieur.

Allons, quel est mon véritable visage, devine… Pose ta main, frôle ma vraie nature, que personne ne connaît… Je vais te dévoiler la vraie couleur qui se cache en moi.

Tout en prêtant une oreille attentive à la voix des plantes, Sawa rabotait l’écorce des arbres, éminçait les jeunes feuilles, les fleurs, les fruits, et elle se penchait au-dessus des cuves, le visage crispé par l’attention.

L’autrice met également au cœur de son récit le lien entre mère et fille, le père apparaissant, lui, en hors-champs de l’histoire. Nous sentons vibrer entre ces pages les sentiments des personnages, le souffle du vent, les senteurs des fleurs, la vivacité des couleurs. Un jeu se crée en parallèle entre le minéral et le végétal, avec l’énigmatique tour qu’a laissé le père architecte. Servi par une écriture fluide et poétique, Milles ans pour aimer est un petit chef-d’œuvre à lire d’urgence !

Disponible en grand format au prix de 20 euros. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’éditeur.

Un recueil de courts textes, un beau livre d’estampes et un roman : nous espérons que vous trouverez parmi eux l’ouvrage qui fera votre bonheur pour le mois de juin ! N’hésitez pas à nous signaler celui qui vous tente le plus et à nous proposer vos autres lectures sur le thème du printemps. A noter que vous pourrez également lire notre récente chronique de L’été de la sorcière de Kaho NASHIKI, un autre roman empreint de la douceur du soleil et de la senteur des plantes.

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