Japan Expo 2025 : le compte-rendu de l’équipe !

Du 03 au 06 juillet 2025, le plus grand salon d’Europe dédié au Japon, sa culture et ses loisirs était de retour au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Après une année olympique en demi-teinte, on nous vantait une année riche et chargée, presque épique même !

Une partie de l’équipe de Journal du Japon s’est rendue sur place et voici leurs impressions dans ce bilan de Japan Expo 2025 !

Compte-rendu Japan Expo 2025

Alexis : un salon qui surprend là où on ne l’attend pas

Je suis venu à Japan Expo 2025 avant tout pour Dragon Ball, attiré par la présence de Kazuhiko Torishima, Toyotaro et Nakatsuru, trois figures majeures de la saga culte. C’était clairement le cœur de ma venue et sur ce point, je n’ai pas été déçu. Mention spéciale aux fans en cosplay et aux jeunes générations qui continuent de faire vivre cet univers, preuve que Dragon Ball traverse les âges sans s’essouffler.

Au-delà de ça, je n’avais pas d’attente précise mais comme chaque année, je venais avec l’espoir de retrouver un peu de cette énergie unique, propre à Japan Expo, mêlant culture japonaise, découvertes, immersion pop et chaleur humaine.

Dragon Ball : Kazuhiko Torishima, Toyotaro et Nakatsuru
©Alexis Massoutier pour Journal du Japon

J’ai apprécié plusieurs points cette année :

L’espace jeux de société : je ne suis pas particulièrement joueur, mais j’y ai passé plus d’une heure, happé par l’enthousiasme de trois associations différentes. Le côté humain, accessible et fédérateur du jeu de plateau fonctionne à merveille dans ce contexte de salon. Les échanges étaient simples, sincères, passionnés. Une vraie belle surprise, dans un coin du salon parfois sous-estimé.

Les rencontres et discussions : que ce soit avec des fans, des exposants ou des artistes, il y a toujours des moments suspendus à Japan Expo. Et c’est le genre de rencontres qui donne un supplément d’âme au festival.

Dragon Ball : un vrai temps fort. Ce n’est pas tous les jours que les fans peuvent aller à la rencontre de légendes.

Les décors, certains stands étaient somptueux. Gros plus pour les éditeurs qui se prêtent au jeu.

plateau de shogi
©Alexis Massoutier pour Journal du Japon

Du côté de déceptions :

Le stand Evangelion : censé célébrer les 30 ans de la série culte, était tristement vide. Pas d’installation immersive, pas de clin d’œil marquant, rien de vraiment à la hauteur de l’événement. Pour une œuvre aussi emblématique de l’animation japonaise, on pouvait espérer au moins une rétrospective modeste mais significative.

Une composition un peu nuancée : Il y avait des zones très bruyantes, d’autres presque désertes, et une organisation parfois flottante. Il manque parfois un fil rouge qui pourrait ainsi donner l’impression d’être plongé dans un Japon rêvé. Rien de rédhibitoire, mais ça se ressent.

Bilan : Japan Expo 2025 reste un rendez-vous immanquable pour les curieux et les passionnés de culture pop japonaise, mais il faut savoir y venir avec souplesse : c’est dans les détours, les échanges humains et les rencontres inattendues que le salon réserve ses surprises.

David : un habitué de JE à moitié convaincu…

Depuis 2019, en tant que responsable éditorial de la section culturelle de JDJ, je suis en charge de la couverture du pavillon traditionnel Wabi Sabi à Japan Expo. Tous les ans, c’est avec plaisir que je découvre de nouveaux exposants. Cette année, à Wabi Sabi, il n’y avait malheureusement pas de région à l’honneur (Tokyo en 2023 et Fukushima en 2024) mais il y avait largement de quoi repartir avec pas mal de souvenirs ! Vous pourrez découvrir prochainement notre sélection d’artisans de cette 15e année, sous le signe de Fujin et Raijin au pavillon Wabi Sabi.

Les achats à Wabi Sabi ©David Maingot pour Journal du Japon

La cérémonie de thé offerte sur le stand d’Oshi Matcha – entretien à venir dans nos colonnes – était une belle parenthèse de calme et de sérénité. Malheureusement, je n’ai pas pu voir le spectacle de Gagaku Shofukai sur la scène Sakura remplacé par Callison, un trio de musiciennes (piano, violon et flûte traversière) et deux calligraphes. Il est dommage de n’avoir eu aucune information sur ce changement de programme…

Ayant des goûts éclectiques, le Parc des expositions de Villepinte est aussi l’endroit idéal pour tester des jeux vidéo, profiter des stands des éditeurs pour ses achats et tenter les animations en lien avec ses mangas ou anime préférés. Vendredi, la queue pour les caisses au stand Delcourt/Tonkam était très longue (et c’était vendredi !) mais j’ai pu repartir avec les tomes en Perfect Edition d’Hellsing (tome 2 en avant-première à Japan Expo) et Trigun Maximum (avec son poster offert). Sur le stand de l’éditeur Vega, petite déception avec l’absence de Superbeasts (série de mangas et d’artbooks dans notre sélection des 15 meilleures nouveautés mangas de 2024) et Piravit le dernier fantôme.

C’est appréciable de découvrir de nouveaux pop up stores. Cette année, les Sylvanian Families étaient à l’honneur sur le stand de King Jouet pour fêter les 40 ans de ces jouets kawaii. Sans obligation d’achat, il était possible de gagner divers goodies à une borne et de prendre une photo au photocall. Autre anniversaire : celui de l’anime Neon Genesis Evangelion qui a 30 ans. En grand fan de la série, mes attentes ont été déçues par la boutique : je suis reparti uniquement avec l’artbook Evangelion Anima d’Ikuto Yamashita, mecha designer de la franchise. Dès 20€ d’achat, un masque Evangelion en édition limitée était offert. Total look Eva-01 avec mon t-shirt Uniqlo Unit-01 Berserk et mon sac à dos Eva-01 de FX-creations !

©David Maingot pour Journal du Japon

Et les fans de méchas avaient aussi de quoi être heureux avec le pop up store « The Gundam Base » où l’on pouvait acheter de nombreux gunpla avec en prime la possibilité de monter sa maquette sur place. Je n’ai malheureusement pas trouvé mon bonheur : je souhaitais acheter des gunpla des séries 00 et Iron-Blooded Orphans mais il n’y en avait pas en stock. Chose appréciée néanmoins : il y avait du choix et des prix assez raisonnables !

©David Maingot pour Journal du Japon

Comme chaque année, il faut faire un tour dans la zone Tourisme. Les régions changent assez souvent et les discussions et brochures de voyage donnent vraiment envie d’y retourner et de préparer le prochain voyage au Japon. Hakone, Tottori et Izumo seront des étapes au programme. Sur le stand d’Izumo, il était possible de tirer au sort un omikuji : petite chance pour moi néanmoins « les choses avancent lentement, mais dans la bonne direction » donc c’est positif !

©David Maingot pour Journal du Japon

Bilan : Ce 24e impact de Japan Expo était pour résumer assez décevant. En effet, les organisateurs de l’événement se reposent beaucoup trop sur les éditions précédentes. Cela manque d’invités inédits et heureusement que les éditeurs proposent toujours plus de dédicaces et d’animations sur leurs stands car cela permet d’avoir du sang neuf. Tous les ans, le prix du billet ne cesse d’augmenter et clairement, le visiteur peut ne pas trop le comprendre… L’année prochaine, la 25e édition se devra d’être à la hauteur de son quart de siècle, on l’espère. Avec les 230 000 spectateurs sur les 4 jours, le salon est en perte de vitesse : il est temps de remettre de l’essence dans la machine !

Tatiana : Japan Expo, un salon vieillissant

Je suis venue à Japan Expo cette année sans conviction et sans envie particulière. Juste par habitude. J’ai ainsi profité de cette occasion pour faire des rencontres professionnelles, des interviews mais aussi de discuter avec les amis un peu partout sur le salon. Les problèmes que j’avais soulignés l’année dernière n’ont fait que s’aggraver en 2025.

©Tatiana pour Journal du Japon

C’est toujours un plaisir de retrouver ses petites habitudes : interviews, conférences publiques, stands en tout genre, primes à l’achat, stands amateurs, etc. J’ai beaucoup apprécié la conférence du seiyû (NDLR : comédien de doublage) Takahiro Sakurai qui a fait une belle performance en direct.
Le temps plus clément qu’en début de semaine nous a permis d’apprécier pleinement la convention. 

Néanmoins, j’ai eu bien du mal à trouver la motivation de venir cette année. Aucun invité n’avait éveillé mon attention. Les propositions 2025 sont paresseuses. Certains artistes sont déjà venus l’année dernière et d’autres viennent quasiment chaque année. Les invités musicaux ne semblent être là que pour remplir le planning des différentes scènes sur quatre jours et non pour nous apporter les meilleurs sons du Japon en rapport avec les anime. Les conventions allemandes, américaines et sud-américaines ont préféré un contenu qualitatif, avec quelques artistes, plutôt que du quantitatif avec de parfaits inconnus. C’est toujours sympathique de découvrir de nouveaux artistes, mais quand on voit ce que l’on peut proposer en lien avec les anime, on s’attendait à beaucoup mieux. Pour la toute première fois depuis les premiers concerts d’artistes japonais, je ne suis allée à aucun d’entre eux. La scène Karasu me manque cruellement.

Les invités manga et anime sont en décalage avec mes attentes. J’ai l’impression qu’on s’adresse aux fans qui sont restés bloqués dans les années 90 voir 80, avec Dragon Ball ou Evangelion par exemple. Les autres seront tristes du peu de propositions en accord avec l’actualité. Il y a peu d’invités manga, du coup on peut vite ne pas connaître et se retrouver sans personne à vouloir voir.

Quand la programmation a voulu suivre la hype avec Solo Leveling, c’est sous un intitulé trompeur. La présence du dessinateur de Solo Leveling est annoncée en grande pompe. Sauf que le dessinateur qui a le plus travaillé sur la série est décédé. Disciples n’a participé qu’à son remplacement. Il semble même qu’ils aient été plusieurs car il s’agissait de ses assistants… Si beaucoup n’ont vu que du feu, je trouve tout de même que c’est trompeur. Que ce soit le souhait des ayants droits ou pas. 
Les éditeurs semblent eux aussi de plus en plus frileux (la venue d’un artiste coûte très cher) et optent pour d’autres conventions en France ou en Belgique pour y faire venir leurs mangakas. Chose positive, c’est l’occasion de mettre en lumière les mangakas français.

Les différents éditeurs de mangas misent aussi beaucoup sur les attractions, merch et primes à l’achat pour faire venir le public sur leurs stands. Celui de Crunchyroll était particulièrement impressionnant. Mais les autres avaient aussi beaucoup misé sur l’attractivité de jeux ou de stands photo.

©Tatiana pour Journal du Japon

Bilan : Le festival Japan Expo a perdu de sa superbe, coincé entre son envie de plaire à la génération du Club Do et son incapacité à toucher le public plus jeune amateur de licences récentes. Certes le public se déplace encore par habitude, mais la frilosité ambiante ne permet pas d’atteindre des records. Pis, la convention allemande Dokomi, et ses 215 000 visiteurs, dame le pion à la convention française en se concentrant sur 3 jours seulement. 

La convention devra se renouveler pour reconquérir le public qu’elle a perdu depuis la coupure du COVID. J’espère vraiment un regain de nouveautés et d’énergie venant de leur part parce que, si je râle, c’est que je veux que l’aventure continue encore longtemps !

Juliet : une convention grand public, oui mais…

Si par le passé je venais à Japan Expo avec un certain enthousiasme, ce dernier a laissé place à beaucoup de questionnements pour cette nouvelle édition. Quelle direction souhaite prendre la convention ? Où la vois-je dans quelques années ? Car si 2024 avait été quelque peu compliquée, 2025 m’a semblé être en décalage total avec ce que « grand public » peut vouloir dire. S’il y en avait effectivement pour tous les goûts, ou presque, j’ai le sentiment que Japan Expo s’enlise dans sa zone de confort et se contente de faire ce qui lui est possible sans pour autant chercher à se démarquer. C’est encore plus vrai si l’on compare avec des évènements étrangers ou plus petits comme Japan Tours qui n’hésite plus à mettre les petits plats dans les grands.

Des invités intéressants étaient présents, mais étaient-ils intéressants pour l’intégralité du public de Japan Expo ? Pas si sûr. Côté manga, en dehors de l’invité d’honneur qu’a été Junji Ito, les autres artistes présents étaient des invités des maisons d’édition et non de l’évènement en lui-même, et ça se ressent. Et tout comme Tatiana l’a souligné, j’ai l’impression que le line-up est resté bloqué à une autre époque et que les grands artistes actuels n’ont finalement pas leur place en France, ou très peu. Reste cependant à savoir qui est réellement à l’origine de cette problématique. En lieu et place des artistes japonais qui feraient déplacer des foules, ce sont les artistes français qui se font une place de plus en plus grande, ce qui est positif. Mais il s’agit de Japan Expo. Un meilleur équilibre devrait pouvoir être trouvé.

©Juliet Faure pour Journal du Japon

Et la scène manga n’est pas la seule à me décevoir. Fut un temps, la scène musicale était également très intéressante et extrêmement riche. Que ce soit MIYAVI, Anna Tsuchiya, FLOW, VAMPS ou d’autres, nombreux ont été les artistes de renoms à participer à Japan Expo. Ils ont désormais laissé leur place à des groupes de plus petite envergure, très certainement venus pour essayer de convaincre un public ou élargir leur audience du mieux qu’ils peuvent.

Enfin, la presse n’est pas épargnée par la paresse mentionnée précédemment. Aujourd’hui les interviews sont plus compliquées à obtenir et semblent doucement laisser leur place à des conférences cross-média qui nuisent à notre qualité journalistique et à notre originalité, à notre envie de couvrir Japan Expo. Une couverture qui coûte chaque année quelques centaines d’euros à notre association. Et si, par le passé nous avions accès à une salle climatisée pour réaliser nos rendez-vous, nous sommes aujourd’hui sous une verrière où les températures peuvent rapidement grimper et où le prix du café est tout simplement honteux (3€ le café). Japan Expo, et sans doute aussi les décideurs japonais derrière, semblent oublier que la presse spécialisée, présente depuis les débuts de l’événement, ne devrait pas avoir à se contenter des restes. Cette concurrence n’est pas nouvelle, mais force de constater que nous avons simplement des approches et des enjeux différents.

Bilan : En somme, Japan Expo semble passer à côté de son rôle de précurseur d’une communauté. Le line-up semble de moins en moins intéressant, mais les prix ne cessent d’augmenter. Il est bien loin le temps où le billet ne coûtait que 11€ et où on ressortait plus qu’heureux de la convention, tout en ayant hâte d’y revenir. Aujourd’hui, aller à Japan Expo est devenue une habitude plus qu’un vrai plaisir, pour le public comme pour la presse. Et nous ne parlons même pas des passionnés du Japon en situation de handicap, négligés par la convention, pour qui le salon est un vrai parcours du combattant !

Noémie : une première Japan Expo en tant que journaliste

Etant une jeune recrue par rapport à mes collègues ci-dessus et n’ayant pas mis les pieds à la Japan Expo depuis 2013, il faut dire que j’ai tout fait pour ne pas avoir trop d’attentes et qu’un jour sur deux, j’hésitais entre appréhension et clichés d’un côté – grosse convention fermée en plein été, public plutôt adolescent, fans un peu trop déchaînés, stands hors de prix, animations trop centrées sur un public jeune ou au contraire vieillissant- et excitation et enthousiasme de l’autre, pour rencontrer enfin des rédacteurs et rédactrices du Journal du Japon avec qui j’échange derrière mon ordinateur depuis plus de deux ans maintenant, découvrir plein de nouvelles choses autour du Japon et rencontrer diverses personnes, journalistes, professionnels ou non, avec qui nous partageons cette même passion : le manga.

© Noémie Sirat pour Journal du Japon

C’est donc, depuis plusieurs mois maintenant que j’avais hâte de (re) venir à JE et même si je devais passer six heures dans le train, sans compter l’heure et quart de RER. Et même si je ne suis pas une grande lectrice de ses mangas, le fait que Junji Itô ait été invité d’honneur de cette session attisait ma curiosité. En effet, j’ai pu déjà assister à sa conférence et visiter la magnifique exposition qui lui a été dédiée lors du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2022. Comme je me doutais qu’ils n’allaient pas re-proposer les mêmes choses ici, je suis partie en exploration pendant deux jours.

Comme dit précédemment, je me suis rendue à la JE pour la première fois avec le fameux sésame : le badge presse. Donc bien sûr que j’ai aimé les salles presses et la « cafet » (même si, oui, les multiples cafés à 3 euros ont vite fait mal au portefeuille et on regrette l’absence d’une fontaine à eau…d’autant plus qu’un petit malin est parti avec ma gourde pendant une conférence !)

J’ai aussi apprécié l’accueil chaleureux des professionnels comme des bénévoles. On ne peut qu’imaginer qu’ils doivent faire preuve de beaucoup de patience et d’énergie donc merci à eux ! De même pour les stands : j’ai surtout déambulé autour des stands des éditeurs dans l’espace manga mais ils sont de très bons conseils et réactifs malgré le monde.

Petit clin d’oeil aussi au message d’intervention de Brigitte Lecordier (pardon de Sangoku !) qui conseillait au public de partir en avance au risque de se retrouver coincé avec du monde à la fermeture en fin de journée.

Dans les points négatifs : je pense que si j’avais eu autant l’habitude de venir à la JE comme Juliet, Tatiana ou encore David, j’aurais eu les mêmes propos. Cela se voit, cette convention a du mal à comprendre qu’il y a plusieurs publics et non un vieillissant, bercé au Club Do’ qui accompagne ses enfants qui eux suivent des influenceurs sur les réseaux.

Loin de moi le souhait de critiquer ces derniers, ce n’est pas le sujet : je ne peux juste pas m’empêcher de comparer à d’autres conventions que j’ai pu faire qui, par exemple, proposaient des tables rondes et conférences afin de mieux comprendre le travail de chaque invité, et surtout qui se faisaient dans le calme et le respect. Ici, j’ai plus vu des publics de fans hardcore ou au contraire de familles qui ne s’étaient même pas renseignées sur le programme. Un des moments qui m’a le plus posée problème est la conférence live drawing de Junji Itô : le public hurlait et applaudissait à chaque fois qu’il posait son stylo et prenait la parole au point d’empêcher l’interprète de finir de parler ! Pourtant il y avait un modérateur qui posait quelques questions, pourquoi lui ou le staff dans la salle n’a pas demandé au moins le silence pendant que les invités parlaient ? Sans compter ceux et celles qui se sont rués à la fin vers la scène pour pouvoir prendre une photo.

© Noémie Sirat pour Journal du Japon

J’espère en tout cas qu’il y aura une meilleure organisation et plus de fermeté pendant les futures conférences pour ne mettre personne dans l’embarras. Enfin, peut être que cela est dû à mon sens de l’orientation quelque peu déplorable mais j’ai été déçue de l’application et de leur carte. Celle-ci indiquait sur la carte où était le stand recherché, mais peut être qu’indiquer notre position actuelle et idéalement le temps de trajet aurait été d’une grande aide. J’ai passé beaucoup de temps ( sans compter le monde où quelques fois je ne pouvais même pas poser le deuxième pied par terre) à me perdre, à ne pas savoir dans quelle direction aller, des fois même les directions pour les salles n’étaient pas toujours écrites sur les panneaux.

Bilan : C’est toujours un plaisir de se rendre à un salon dédié à une passion qui nous est chère. Partager ce qu’on aime, être écouté avec le même enthousiasme et rencontrer des personnes qui ont les mêmes passions et qui permettent de vous en apprendre un peu plus reste une très belle chose ! À condition cependant que le lieu et la programmation soient adaptés pour le public attendu. Tout ceci est un travail de titan certes, mais il est important de prendre en compte les retours (les bons comme les moins bons) pour que cela perdure.

Une convention qui doit re-faire rêver !

Au sein de la rédaction, depuis quelques années, les journalistes motivés pour couvrir l’événement, qui doivent parfois traverser la France ou prendre des jours de congés, ne sont pas légions… et on peut comprendre pourquoi cette année. Les prix augmentent, pour le public comme pour la presse, mais le reste ne suit pas vraiment. Annonçant pourtant un défilé d’invités colossal, près de 500, ce n’est pas rien, très très peu de grands noms restent finalement dans la tête à la sortie de cette édition : Junji Itô, le trio autour de Dragon Ball, Oh Great… Et c’est presque tout.

Résultat : ce sont surtout des rencontres entre passionnés qui priment, qu’il s’agisse d’exposants méconnus, d’artisans, de simples amateurs ou encore de connaissances et d’ami(e)s pour qui Japan Expo est devenu un lieu de rassemblement annuel. Le compte rendu et point de vue d’un exposant amateur, Neko Tsuki Studio, est d’ailleurs assez significatif des raisons qui poussent ces derniers à venir et revenir à Japan Expo, malgré les galères qui ont pu s’accumuler pour les amateurs cette année. Les éditeurs mangas continuent d’être attractifs, même si plusieurs ont remplacé les auteurs japonais par plus d’animations et plus de goodies… Ou plus d’auteurs français et internationaux qui méritent eux aussi le détour. Mais, à l’image de Junji Itô qui était déjà venu à Angoulême, des auteurs de grand calibre choisissent désormais le FIBD, ou d’autres festivals comme Naoki Urasawa présent à Amiens en juin, ou Posika Demizu (The Promised Neverland) à Japan Tours. Pour le jeu vidéo, les invités se comptent sur le doigt d’une main et en J-music, les idols et les inconnus ont remplacé le rock et les groupes que les jeunes générations connaissent à travers les animes.

EDIT: lorsque l’on voit ici les 8 invités de Manga Barcelona qui se tiendra en décembre 2025, le débat qualité VS quantité est plus que jamais d’actualité. L’explosion des ventes de manga des autres marché européen, ici l’Espagne, mais aussi l’Allemagne par exemple, va certainement constituer une concurrence accrue à laquelle Japan Expo devra faire face, sous peine de mauvaise surprise !

Japan Expo reste donc un incontournable, une institution même, qui donne l’occasion de belles rencontres. Mais depuis l’explosion du manga dans les années 2021 et 2022, la concurrence est rude et les porte-monnaie grandissent moins vite que les prix du festival, c’est même plutôt le contraire. Alors que le Japon est dans une fin de cycle côté manga, le salon aura donc pas mal de défis à relever, auquel on peut ajouter la gestion du handicap – et pas uniquement en conférence. Mais à l’image des centaines, des milliers de gens qui travaillent d’arrache-pied, à leur échelle, pour que Japan Expo restent 4 jours pour fêter la pop culture japonaise, nous espérons nous aussi que le 25e anniversaire du festival prévu en 2026, aura de quoi nous faire, à nouveau, rêver !

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