Hatsune Miku met du rythme dans votre PS Vita !

Le 12 mars dernier, la petite Diva de Crypton a fait ses premiers pas sur le Playstation Network de la PS Vita, la console portable de Sony. Il s’agit bien entendu d’Hatsune Miku : Project DIVA f, un jeu de rythme de Sega, ou plutôt de son portage puisque ce jeu est disponible sur PS3 depuis août 2012 au Japon (septembre 2013 en France). Ce décalage n’est pas particulièrement étonnant, la console de poche étant considérée comme une zone sinistrée depuis son lancement. Mais au delà de ces considérations, penchons-nous sur ce jeu et posons-nous la question suivante : que valaient les jeux de rythme japonais, il y a deux ans ?

Vocalo-quoi ?

Mais au fait, qui est donc cette Hatsune Miku ? Un personnage numérique qui doit sa voix à Yamaha Corporation et à son logiciel de synthèse vocale Vocaloid permettant de créer de toute pièce une chanson. Et pour chanter ces chansons, quoi de mieux qu’une idole créée de toute pièce ? C’est ainsi qu’est née Hatsune Miku, la première chanteuse virtuelle à la voix de synthèse si caractéristique. Dans son sillage, on trouve de nombreux autres personnages possédant chacun leur identité visuelle et leur intonations propres, tels que Kagamine Rin et Len, ou encore Megurine Luka. Toute une galerie qu’on retrouve justement au centre de Project DIVA f. Dans ce jeu, tout est une affaire de réactivité et de tempo.

Le rythme dans la peau (de synthèse)

Difficile de faire plus simple : il suffit d’appuyer sur la bonne touche au bon moment. Suivant votre précision, une note sera évaluée : awful, bad, safe, good, cool. En dessous de safe, la barre d’énergie diminue, au delà, elle remonte. A la fin de la chanson, la performance globale du joueur est évaluée : si le score dépasse 80%, la chanson est validée et débloque l’accès au niveau de difficulté supérieur : c’est l’évaluation standard. Il existe trois autres paliers : Great (90%), Excellent (95%) et Perfect (100%). Lorsqu’ils sont atteints, chacun d’entre eux débloque de nouveaux objets dans le magasin du jeu.

Sur le plan technique, rien à dire, si ce n’est que le gameplay très simpliste du jeu rend la prise en main très rapide. Et la désillusion brutale : quand on découvre ce genre de jeu, il existe une constante indéniable : on est forcément mauvais. Et la chute est d’autant plus rude que l’écart de difficulté entre la version facile et normale d’une chanson est vaste. Encore une fois, la gestion de la difficulté est assez basique : à chaque niveau de difficulté, on ajoute une touche. En facile, que des ronds, en normal viendra s’ajouter la croix ou le triangle selon les chansons, et ainsi de suite.

Au niveau de difficulté le plus élevé, un débutant est un peu… perdu.

Quand on perd dans DJ MAX, un des grands frères de Project DIVA f, on peut entendre « Practice makes perfect, never give it up ! » Avec Hatsune Miku, c’est exactement pareil. Un seul maître mot pour progresser : l’acharnement ! Il faut recommencer encore et encore les mêmes chansons pour espérer débloquer du contenu et le niveau de difficulté suivant, et c’est là que le bât blesse : à rejouer encore et encore les mêmes chansons, à moins d’être un fan hardcore de Vocaloid, on finit par se lasser, frustré par le mur de difficulté qui se dresse devant nous.

Cependant, SEGA a su faire preuve d’ingéniosité en permettant aux utilisateurs de créer eux-mêmes leurs niveaux. Cette base collaborative tire parfaitement parti de la gigantesque communauté qu’a su fédérer Hatsune Miku, depuis sa création. La création grâce à Vocaloid ne nécessitant pas de don particulier pour le chant, nombreux sont ceux qui s’en sont servi à des fins créatrices comme par exemple Supercell. Il est donc facile de récupérer tous les classiques que vous ne trouverez pas dans le jeu ni dans ses quelques DLC. Cependant, le programme ne permet de télécharger que la partie vidéo pour des raisons évidentes de droits. Il faut donc trouver soi-même la partie audio mais passé cet obstacle, les possibilités sont très larges !

Des idoles (aux chambres) accessibles

Un autre aspect assez important et pourtant totalement gadget du jeu, c’est la relation avec les idoles virtuelles et leur customisation. Chaque personnage possède sa propre chambre, les Diva Room, personnalisables grâces aux objets que vous aurez débloqués puis achetés. Il est également possible de personnaliser l’apparence des personnages, que ce soit dans ces fameuses chambres ou pour les séquences de jeu. Si la séquence en elle-même ne change pas, il est possible d’intervertir les personnages sans que cela change la bande son, et de les habiller différemment. Dans les faits, les chargements qui espacent chaque menu auront vite fait de décourager toute tentative de personnalisation systématique.

Parmi les gadgets du jeu, on trouve également un mode A R, ou Augmented Reality. Comment ça, qu’est-ce que c’est ? Pourtant, lors du lancement de la PS Vita, ça a été un des chevaux de bataille de Sony, la réalité augmentée ! Plus sérieusement, il s’agit d’un mode permettant de mettre en scène son propre petit live, grâce à la caméra de la console et à une carte fournie avec le jeu. Ahem, on me souffle que le jeu n’est disponible qu’en dématérialisé dans nos contrées…

Qu’à cela ne tienne, il est possible de télécharger gratuitement un pdf de cette carte et de l’imprimer soi-même. Au moins Sega a-t-il fait l’effort de fournir une solution de remplacement. En soit, ce n’est pas un drame dans le sens où cette fonction est encore plus accessoire que le reste, même si le monde marche bien et est, pour le coup, assez amusant. Il ne faut juste pas trop prêter attention à la différence de résolution entre ce qui est filmé (d’une résolution maximum de 640×480) et l’élément de réalité augmentée, très bien modélisé au demeurant, mais qui rend le décalage entre la réalité et le virtuel d’autant plus flagrant…
Dans l’ensemble, Hatsune Miku : Project DIVA f est un bon jeu de rythme, facile à prendre en main, qui pourrait vous permettre de découvrir et d’apprécier le genre sans être pris à la gorge par la difficulté dès le départ. Maintenant, ce jeu souffre de la même tare que tous les autres jeux musicaux, à savoir que la durée de vie du jeu souffrira vite de la répétitivité intrinsèque du jeu. Si encore le système communautaire était aussi simple d’usage que pour d’autres jeux (comme Little Big Planet, sur la même console), on pourrait y trouver un second souffle.
En marge de tout cela, Project DIVA f est un excellent moyen de découvrir l’univers de Vocaloid et sa très développée communauté sur internet. On retrouve aussi cet esprit avec tout le contenu additionnel, la personnalisation des avatars. En somme, pour un prix médian sur le PSN, 29,99 €, le jeu offre malgré tout un bon rapport qualité/prix et ouvre la porte pour son petit frère, Hatsune Miku : Project DIVA f 2nd, qui débarquera sur la PS3 et sur la PS Vita en automne.

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