Assassination Classroom : la nouvelle tuerie du JUMP ?

Assasination Classroom

Le shônen JUMP est un magazine en passe de perdre ses fers de lance les plus populaires : après Bakuman et Hitman Reborn ! en 2012, c’est au tour de Bleach d’entamer son ultime arc narratif et de bientôt tirer sa révérence. Le JUMP a donc besoin de nouveaux piliers pour soutenir ses fondations, mais pas de panique : Assasination Classroom vient de débarquer et se prépare à tout « tuer » sur son passage !
Si les japonais succombent déjà en masse pour ce titre, en sera-t-il de même pour la France ? Journal du Japon passe en revue les points forts et points faibles du titre.

 

How to kill your teacher

Après avoir ravis la première place du podium à ses aînés One Piece, Naruto ou Hunter X Hunter dans les votes du JUMP, Assasination Classroom, ou AC pour les fans, s’est aussi réservé le droit d’écouler confortablement les quelques « 2 504 200 exemplaires de ses 3 premiers tomes entre novembre 2012 et mai 2013 »:http://www.paoru.fr/2013/06/19/marche-du-manga-chiffres-de-vente-au-japon-du-premier-semestre-2013/. Succès incontestable et fulgurant au Japon, Assasination Classroom semble bien parti pour reprendre le flambeau de ses grands frères.
Le titre est dessiné et scénarisé par Yusei Matsui, connu comme étant le créateur de Majin Tantei Nōgami Neuro (ou Neuro le mange-mystère ), sa première longue série du JUMP en 23 tomes. Bien que les sujets abordés dans les deux mangas soient différents, on retrouve dans AC son goût pour les personnages étranges et les histoires originales.

Il faut bien admettre que la série démarre sur les chapeaux de roue : une créature ressemblant à un poulpe humain menace de détruire la terre dans un an et a d’ailleurs commencé le travail en explosant 70% de la lune ! Souhaitant devenir professeur durant l’année à venir, son vœu est « exaucé » par l’État qui n’a d’autre choix que de se plier à ses désirs, impuissant face à sa force hors-norme et sa vitesse qui peut atteindre Mach 20.
« L’enseignant » devra s’occuper de la classe E du lycée Kunigaoka. De leur côté, les cancres de l’établissement auront la lourde tâche de sauver la Terre en tuant leur prof. Un meurtre récompensé par 10 milliards de Yens à qui aura le poulpe en premier. Des armes uniquement conçues pour assassiner leur cible leurs sont confiées (poignards, pistolets, etc.) et avec la bête qui s’engage à ne tuer AUCUN de ses élèves … il n’y a aucune crainte à avoir !

Great Teacher Koro-Sensei

Bien vite surnommé Koro-sensei car impossible à tuer à cause de sa super-vitesse, la créature s’avèrera aussi un instructeur de choix ! Remarquablement intelligent, il aide scrupuleusement chacun de ses élèves et nourrit secrètement l’espoir que ces derniers tombent dans les tentacules.

Assasination Classroom - © 2012 Yûsei Matsui / SHUEISHA

Naïf, rêveur et souvent sympathique, on a bien du mal à croire que ce fruit de mer est le potentiel responsable de notre extermination. D’autant plus qu’il va jusqu’à prodiguer des conseils à ses étudiants pour leur donner une chance de le tuer !

Complètement farfelu nous direz-vous ? C’est indéniable, et c’est probablement ce qui explique le succès explosif du manga : son l’originalité dans de son synopsis. Pourtant, difficile d’en dire autant du reste !

En effet, à y regarder de plus près, Assasination Classroom demeure un shônen relativement classique et les codes du genre sont omniprésents. A travers les leçons de Koro-Sensei, on retrouve l’importance de l’amitié et du dépassement de soi. Les élèves de la classe E sont en effet les moutons noirs de leur école : boudés et moqués par leurs camarades à cause de leurs mauvaises notes, ils manquent souvent de confiance en eux.

Entre deux tentatives de meurtre mises en échec et un grignotage de noix de coco récoltée à l’autre bout du monde (voyager à mach 20, c’est utile), Koro-Sensei les aide à reprendre confiance en eux, à l’instar d’un Onizuka (GTO) ou d’un Kawato (Rookies). La seule différence, c’est que la relation élève/professeur est clairement sadique. Paradoxalement, le lecteur s’attache assez vite à cet enseignant bienveillant alors qu’il est le futur bourreau de la planète. De même, les étudiants doivent en finir avec lui, et ce malgré leur admiration.

Assasination Classroom - © 2012 Yûsei Matsui / SHUEISHA

Pistolet à eau ?

Plusieurs réserves restent à émettre sur ce titre : si la mise en scène est aussi classique qu’efficace, aucun personnage ne se distingue vraiment à la lecture des deux premiers tomes en dehors de Koro-Sensei et de Karma Akabane. Le dessin n’a rien d’original, bien qu’il soit agréable à l’œil, et l’humour, qui est une des armes principales de l’œuvre, pourrait s’enrayer au bout de quelques tomes.

Assasination Classroom - © 2012 Yûsei Matsui / SHUEISHA

De plus, excepté l’introduction d’un nouveau professeur et quelques flash-back mystérieux sur le prof poulpe, les chapitres ne tournent qu’autour d’une tentative d’assassinat par un élève, que Koro-Senseï avorte tout en apportant son aide et son soutien moral. Combien de temps le mangaka pourra-t-il ainsi tenir ? Le public sera-t’il toujours au rendez-vous ?

En tout cas, les lecteurs et les ventes en France semblent bien là. Les deux premiers tomes d’Assasination Classroom font un bon démarrage si on en croit les gérants de « La licorne »:https://www.facebook.com/pages/La-Licorne-Aix/146225165454018 sur Aix-en-Provence : « les deux tomes se sont rapidement épuisés, c’est un shônen qui a beaucoup plu aux clients ! » nous répondent les gérants. Le « Jinja Manga »:http://www.jinjamanga.com/, un manga café sur Montpellier, confirme ce succès, qu’il attribue à une « publicité de qualité ». Quant à la boutique « Rêve de manga »:http://www.revedemanga.com/, on ne cesse de lui réclamer ce titre en commande !

Assasination Classroom demeure un shônen aux bases intéressantes mais qui semblent difficiles à exploiter sur le long terme. Il faut espérer que le mangaka saura tenir son histoire sur la longueur car le titre reste prometteur, comme ce fut le cas pour ses prédécesseurs. Si la fusée Assassination Classroom file droit vers les étoiles au Japon et débute bien en France, rien ne dit qu’elle atteindra le firmament ou qu’elle explosera en vol, dans un boum fracassant !

Affaire à suivre !

 

Visuels : © 2012 Photo Yûsei Matsui / SHUEISHA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights