C’est l’été, Journal du Japon vous emmène à la mer !

L’été, le soleil, la chaleur… Et la mer ! Que vous y alliez ou que vous restiez au travail, Journal du Japon vous propose une sélection de livre rafraîchissante et amusante pour profiter pleinement de l’océan !

Quelle chaleur ! Des haïkus d’été à consommer sans modération

Quelle chaleur HaikuLes éditions Moundarren publient de très beaux recueils de haïkus sous d’épaisses couvertures en carton à la reliure orientale (ficelle savamment nouée).

Quelle chaleur ! est un recueil consacré à l’été. Il rassemble les poèmes des plus grands maîtres : Bashô, Issa, Shiki, Buson, et bien d’autres encore, Shosen, Seira, Taigi, Kyorai etc., s’étalant sur plusieurs siècles.

Les haïkus sont présentés dans leur écriture japonaise, puis juste dessous dans leur traduction française. La page de gauche est blanche, la page de droite accueille un seul poème. Le résultat est donc très sobre, donnant toute la place à chaque poème qui est lu et apprécié dans la blancheur, comme pour mieux l’apprécier sortant du vide, du silence.

Ce recueil estival permet donc de découvrir ou redécouvrir les « mots de saison » qui doivent être présents dans les haïkus. Ceux de l’été sont le coucou, la pluie (du début de l’été), la chaleur, la libellule, la pivoine, le moustique, la cloche (furin, cloche qui tinte l’été au moindre souffle de vent et rend la chaleur plus facile à supporter), le martin-pêcheur, le liseron … et la mer !

Quelques haïkus de la mer :

Le fleuve Mogami
a plongé le soleil ardent
dans la mer

à marée basse
une barque immobile
quelle chaleur !

la palourde
bouche close
quelle chaleur !

dans la cabane du pêcheur
mélangé aux crevettes
un grillon

nuit courte
sur une carapace de crabe
le vent du matin

l’averse du soir
des aiguilles de pin vertes
plantées dans le sable

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

 

Manazuru d’Hiromi KAWAKAMI : aller voir la mer et vivre …

MANAZARU Hiromi KAWAKAMILes livres d’Hiromi KAWAKAMI sont des bulles d’émotion, de sensibilité, de finesse.

Kei était mariée à Rei, ils avaient une petite fille, Momo. Mais un jour, Rei a disparu sans explication. Un seul mot dans son journal, « Manazuru« , le nom d’une petite ville au bord de la mer … Kei s’y rendra plusieurs fois. Pour chercher Rei ? Pour comprendre ? Pour se trouver elle ?

Après cette disparition, elle a continué à vivre : travailler, s’occuper de Momo qui est maintenant au collège, avec le soutien de sa mère qui est venue s’installer à la maison. Elle a même un amant (marié et père de trois enfants). Mais elle reste poursuivie par des fantômes : celui de son mari, mais surtout celui d’une mystérieuse femme avec laquelle elle tente de communiquer. 

J’ai pensé que cette présence qui me suivait venait de la mer. Mon mari aimait la mer.

Mais que devient l’amour quand l’être aimé a disparu ?

Pourtant, je songe que j’aimais Rei. Même après qu’il m’a laissée, j’ai continué à l’aimer. Je ne pouvais pas renoncer à l’aimer. Mais il est difficile d’aimer ce qui n’est pas. Aimer … L’amour se referme sur lui-même quand il est sans objet. 

Le roman oscille entre souvenirs d’un amour disparu (première rencontre, première nuit, moments tendres partagés), de leurs premiers pas de parents (la naissance de Momo, ces premières fois) et le quotidien du trio féminin grand-mère, mère, fille (repas, réunion de parents, sorties, vacances). Un quotidien parfois magique, parfois pesant.

Toutes les trois, nous sommes allées au jardin botanique. Nous avons confectionné un repas froid pour l’emporter en promenade. Omelette, poisson. Lamelles de boeuf et vermicelle, avec un fort assaisonnement, haricots en branche. Salade de carottes, boulettes de riz. C’est Momo qui a fait bouillir les haricots. Il faut éteindre presque en même temps que l’eau arrive à ébullition. Ma mère s’en mêle. Je sais ! On éteint juste avant que ça déborde, non ? Nous prenons plaisir à faire la cuisine dans les criaillements.

C’est un livre délicat sur l’absence, le vide, l’incompréhension qui pourrait mener à la folie après une disparition inexpliquée … mais aussi sur la vie à inventer, à construire, à faire vibrer. 

Un chemin douloureux, mais qui mène à la lumière !

Et comme d’habitude chez Hiromi KAWAKAMI, des descriptions d’une infinie poésie …

À travers la vitre, le ciel était pâle. Ni gris, ni bleu. Comme quand on cherche à obtenir une nuance d’aquarelle et que l’eau retient une traînée délicate de la couleur, rouge très pâle si c’est dans les tons de rouge, noir très délayé si c’est dans les tons de noir, il arrive aussi que la couleur ne se dilue pas complètement et laisse une auréole autour d’une goutte épaisse … La couleur du ciel était délavée comme l’eau d’une boîte d’aquarelle. 

Rendez-vous sur la plage à Manazuru …

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

 

La mer d’Okinawa et les fantômes de la guerre …

Soldats de Sable Susumu HIGASi la mer est un lieu souvent paradisiaque, elle est aussi le cimetière de nombreuses guerres. Okinawa en est la parfaite illustration.

Soldats de sable de Susumu HIGA présente au lecteur la bataille d’Okinawa vue par les habitants. Et ce n’est pas le combat bilatéral Américains contre soldats japonais qui est raconté, mais une histoire beaucoup plus complexe avec les exactions commises par les soldats japonais contre la population locale, les adolescents qu’on envoyait se faire tuer avec une grenade et un bâton pour seules armes, les familles qui servaient de boucliers humains, les ressources alimentaires pillées.

Les bombes américaines, les champs criblés, le feu sont présents tout au long des six premières histoires (les dessins sont précis, les bombes explosent dans les pages, les balles fusent), tout comme les soldats japonais et les habitants des îles de l’archipel des Ryûkyû.

La mère de l’auteur a vécu cette terrible période et a eu cette phrase laconique : « La guerre, c’est hagôdî » (sale). Cette mère courage a réussi à sauver ses enfants encore petits et marchant donc lentement, elle les a parfois cachés dans un caveau et a finalement été capturée par les soldats américains. Ce récit poignant fait l’objet de l’épisode  À propos de ma mère. Lame de sable raconte le débarquement de soldats japonais sur l’île tranquille de Maejima. Les soldats coupent les arbres sur un site sacré, pêchent à la bombe … Les habitants font pression pour qu’ils quittent l’île et la préservent de la guerre toute proche.

Dans Crépuscule sur le sable, les soldats japonais prennent des quantités énormes de riz à la population locale et vont se cacher dans la montagne. Lorsque les soldats américains arrivent, ces soldats qualifiés de « bandits couards » par les habitants tuent ceux qui s’approchent des Américains, et même l’ancien maire qui tente de s’interposer et de les raisonner pour qu’ils se rendent.

Les appels sous le sable montre des civils réfugiés dans une grotte avec des soldats japonais, grotte qui explose (grenades car les soldats japonais préfèrent mourir et tuer les civils que se rendre) lorsque les soldats américains veulent faire sortir tout le monde. La nouvelle présente également des habitants qui décident de se faire interprètes pour les américains afin d’expliquer à la population qu’elle doit se rendre et sera bien traitée.

Dans Soldats de sable, ce sont les jeunes garçons enrôlés armés de grenades et de bâtons qui sont mis en avant. Lorsqu’un ordre de dispersion est donné après le débarquement américain, beaucoup de ces jeunes veulent revoir leur famille, certains mourront, d’autres se feront capturer. Les locaux seront envoyés à Hawaï, les soldats venus du « Japon » iront dans le désert californien.

Quant à la nouvelle L’école, elle dévoile une bibliothèque du château de Shuri découverte lors d’un effondrement. Des documents datant du XIVème au XVIIIème siècle y sont enfermés, essentiellement des écrits administratifs du Royaume des Ryûkyû (annexé par le Japon en 1879). Les deux « histoires » se mêlent dans le récit et les images : l’invasion des îles par les samouraïs (faut-il demander de l’aide aux Ming ?) et le débarquement américain et l’arrivée de soldats « japonais ».

Un dernier récit clôt cet ouvrage et met en avant la mémoire à préserver, à transmettre. Voleurs de terres met en effet en scène un maître céramiste et son assistant, qui « volent » de la terre d’Okinawa pour faire des céramiques. L’assistant fait un jour un cauchemar avec de nombreux squelettes, ossements. Lorsque les enfants du coin trouvent dans un des trous creusés par les deux compères des ossements de dix corps, tout le monde comprend que ce sont des victimes de la bataille d’Okinawa, retrouvés par hasard plus de cinquante ans après la guerre. L’apprenti apprendra alors que son grand-père y est mort. 

Ce livre est indispensable pour aller au-delà des quelques lignes qui évoquent la bataille d’Okinawa dans les livres d’histoire. Il n’y a pas les méchants et les gentils, il y a des populations qui ont payé très cher une guerre qui les dépassait, il y a les exactions, il y a les souffrances qui perdurent des dizaines d’années plus tard.

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Dessiner des animaux marins supermignons !

Dessiner des animaux marins supermignonsPour finir sur une note plus légère, voici un livre qui ravira petits et grands : que vous soyez bon ou nul en dessin, ce livre très mignon (tout en étant pédagogique avec des pas à pas détaillés) vous permettra de dessiner des méduses, des tortues marines, des loutres, des poissons clowns ou des hippocampes, simplement avec une boîte de crayons de couleur.

Les couleurs de la palette Holbein utilisées dans le livre sont présentées au lecteur, qui peut ensuite choisir des couleurs approchantes parmi les crayons qu’il a déjà à disposition.

Le livre présente toute une faune colorée et adorable :

  • les animaux marins : sous l’eau les méduses, poissons clowns, poissons lunes, hippocampes, poissons globes, limaces de mer, requins, raies, tortues de mer, sans oublier les mammifères (lions de mer, morses, phoques et même lamantins) et les cétacés (cachalot, narval, dauphin et béluga).
  • les animaux des rivières, des mares et des étangs sont aussi présents dans la deuxième partie de l’ouvrage : grenouille, tortue, crocodile, hippopotame et castor.

Le tout est complété en fin d’ouvrage par des pages pour dessiner les coquillages, crustacés et coraux que l’on peut trouver sur la plage, des éléments pour dessiner l’habitat naturel (couleur de l’eau, herbes, galets), des pages décrivant les espèces que l’on peut trouver dans certains aquariums japonais et enfin un quiz sur les animaux pour apprendre en s’amusant.

Les étapes sont très claires et très détaillées : commencer par esquisser la forme, placer les détails (yeux, nageoires), déposer les couleurs zone après zone. L’effet produit est surprenant, même pour les débutants !

Ai AKIKUSA explique également à l’apprenti dessinateur comment créer des coraux multicolores qui permettront de créer de somptueux décors pour les poissons et les étoiles de mer. Quelques traits pour une banquise où poser les phoques et leurs bébés, de hautes herbes pour le caïman, une forêt canadienne pour le castor, une belle plage pour les mouettes …

Des heures de création en perspective, pour un résultat bluffant ! 

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

 

Cet été, plongez dans la mer, avec ses animaux, ses trésors, ses souvenirs … 

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