[Jeu Vidéo] De Xenosaga à Xenoblade Chronicles Definitive Edition

En 1999, plusieurs employés de chez Square Co. quittent l’entreprise pour monter leur propre entreprise : Monolith Soft. Depuis leur premier jeu en 2002, le petit studio a su se faire un nom en s’associant à Namco avant d’intégrer Nintendo en 2007. Leurs plus grands succès résident dans la saga Xeno, depuis le carton de Xenogears au Japon, et plus particulièrement les Xenoblade Chronicles dont nous allons vous parler dans cet article.

Retour sur une saga à succès et sur la Definitve Edition du premier Xenoblade Chronicles sortie il y a un mois. 

Une Xenoblade Chronicles Definitive Edition

La saga Xeno

En 1999, Hirohide SUGIURA quitte donc Square Co. avec plusieurs autres employés et monte Monolith Soft. De 2002 à 2006, Monolith Soft et Namco s’associent pour la sortie de la Xenosaga en 3 épisodes sur la PS2:

Xenosaga Episode I: Der Wille zur Macht (2002)

Xenosaga Epiosde II : Jenseits von Gut und Böse (2004)

Xenosaga Episode III : Also sprach Zarathustra (2006)

Les pochettes de chaque épisode de la Xenosaga sur PS2 ©Monolith Soft

Les noms de ces trois jeux proviennent du nom d’œuvres du philosophe Nietzsche : La volonté de puissance, Par-delà le bien et le mal et Ainsi parlait Zarathoustra. Les deux premiers épisodes sont portés sur DS l’année de sortie du troisième épisode et la série a aussi droit à son anime éponyme en 2005, se basant sur l’histoire du premier épisode. Xenosaga Pied Piper sort ensuite sur téléphone portable en 2004, son scénario se déroulant 100 ans avant l’épisode 1.

Les Xenosaga seraient la suite spirituelle du jeu Xenogears sorti chez Square en 1998 et sur lequel Tetsuya TAKAHASHI (NDLR: graphiste sur Chrono Trigger et Final Fantasy) a travaillé avant de quitter Square avec Sugiura. Les deux séries sont donc intimement liées de part leur scénario et univers. Dans chaque épisode de la Xenosaga ou même dans Xenogears, il est question de sauver la race humaine d’une menace «extraterrestre» quelle qu’elle soit (monstres, robots). L’épisode Xenogears est d’autant plus proche des Xenoblade que le personnage principal semble être «l’élu», tout comme celui de Xenoblade Chronicles, Shulk. Il n’est donc pas étonnant de retrouver ce fameux « large X rouge » sur la pochette de Xenogears et lors de la campagne d’annonces vidéos de Xenoblade Chronicles X : rouge que l’on retrouve également en 2017 sur le 2 de Xenoblade Chronicles 2.

Devant être un jeu original, Xenoblade Chronicles sort en 2010 chez Monolith Soft, qui appartient à Nintendo depuis 2007. Bien que n’ayant en commun que la sonorité de leur titre et leurs thèmes scénaristiques, ce nouveau jeu se retrouve tout de même au centre de la saga Xeno. Il sera suivi de sa suite spirituelle, Xenoblade Chronicles X sur Wii U en 2015 puis de Xenoblade Chronicles 2 sur la Switch en 2017.

Le fameux X rouge que l’on retrouve sur la pochette de Xenogears et qui a été utilisé pour annoncer Xenoblade Chronicles X ©Monolith Soft

Le succès de Shulk

Ce qui fait le succès de Xenoblade Chronicles, c’est son histoire complexe avec des personnages très travaillés, plus particulièrement son personnage principal qui est très appréciable : Shulk. Vous incarnez donc ce blondinet d’une grande gentillesse, qui ne veut froisser personne et souhaiterait sauver tout le monde. Mécanicien à ses heures perdues, il n’a aucun souvenir de sa famille, et considère donc tous ses amis comme tels.

Ni une, ni deux, après le succès de Xenoblade Chronicles au Japon et  l’international (faisant partie des 50 meilleurs jeux de ces 10 dernières années d’après le site Métacritic, avec un score de 92/100), Nintendo fait alors apparaître Shulk dans la saga des Super Smash Bros, sur son quatrième épisode sorti en 2014 simultanément sur Wii U et 3DS, en personnage déjà débloqué et jouable. N’oublions pas bien sûr son Amiibo !

Son charadesign se situe entre la version Wii et celui que l’on retrouvera plus tard dans l’épisode 2 des Xenoblade Chronicles qui est une version un peu cartoon et enfantine du personnage, qui convient très bien à l’univers de Super Smash Bros.

Comme mentionné plus haut, Shulk (ainsi qu’un autre personnage du premier épisode, Fiora) fait une apparition également dans Xenoblade Chronicles 2, mais, cette fois uniquement dans un mode, le Défi de l’Arène, obtenu en DLC dans le jeu. Ne faisant pas partie de l’histoire principale, ils apparaissent uniquement en hommage au premier opus dans un design proche de ce qu’on obtiendra plus tard dans la Definitive Edition de Xenoblade Chronicle.

En 2018, Super Smash Bros Ultimate fait son grand retour sur la Nintendo Switch qui signe avec lui le retour du personnage de Shulk qui est, cette fois-ci, à débloquer. Il peut aussi être aidé par la fameuse Fiora, déjà apparue dans Xenoblade Chronicles 2 à ses côtés, et toujours dans ce même style graphique.

Shulk et Monado, respectivement dans Xenoblade Chronicles, Xenoblade Chronicles 2 et la Definitive Edition ©Monolith Soft

Xenoblade Chronicles Definitive Edition : un remake nécessaire ?

Il y a tout juste 10 ans, le JRPG Xenoblade Chronicles sortait au Japon chez Nintendo, sur l’innovante console Wii. En 2011, il faisait ses premiers pas sur le sol français, non seulement sur la Wii mais aussi sur la New Nintendo 3DS et Wii U en avril 2015. Après les sorties de deux «suites» sur Wii U, avec Xenoblade Chronicles X, et sur Nintendo Swicth, avec Xenoblade Chronicles 2, et pour fêter les 10 ans du premier Xenoblade, Monolith Soft et Nintendo ont donc décidé de remastériser totalement cet opus.

Pour les fans ou pour les nouveaux joueurs, nous allons faire un tour d’horizon de cette Definitive Edition.

Après une cinématique qui vous plonge dans un combat digne du Seigneur des Anneaux, vous jouez Dunban, l’un des guerriers les plus doués de la Colonie 9 qui peut, qui plus est, prendre en main l’épée de légende, Monado. Malheureusement, l’épée prend le dessus et Dunban perd le contrôle de l’épée, le faisant choir devant l’ennemi, les Mékons. Son peuple est sauvé, mais le guerrier ne s’en sort pas indemne…

Un an plus tard, vous voilà dans la peau de Shulk, ce garçon doux mais courageux, toujours prêt à aider son prochain (très pratique dans un jeu où les quêtes annexes sont aussi nombreuses). C’est en comprenant qu’il peut lui aussi manipuler Monado, même mieux que son prédécesseur, que l’aventure commence.

La Colonie 9 dans laquelle Shulk vit est encore une fois attaquée, par surprise, par les Mékons, que seule Monado peut atteindre. Après cette attaque meurtrière, Shulk et son frère de cœur, Reyn, décident de partir pour la Colonie 6 afin de les prévenir de ce qui se trame, mais surtout leur apprendre qu’un des Mékons n’est pas comme les autres : il a un visage (effrayant) et peut parler.

Le Mekon a visage. Capture-écran réalisée par JDJ sur Switch ©2020 Monolith Soft

Xenoblade Chronicles Definitive Edition est un JRPG en somme classique, où vous devez prendre part aux (très très) nombreuses quêtes annexes pour gagner de l’expérience et augmenter les niveaux de vos personnages pour pouvoir appréhender la suite de l’aventure. Aller tuer des monstres qui effraient la Colonie, retrouver des bijoux ou des trésors perdus alentours, réparer des petits objets… tels seront vos premières tâches. Mais à ceci s’ajoute un plus essentiel : votre Sociogramme, sorte d’arbre de vos relations avec votre groupe d’aventuriers mais aussi avec chaque personnage qui a un véritable nom dans les différentes colonies que vous allez visiter.

Vous devez accomplir les missions de ces personnages en priorité pour vous forger une belle réputation. Il est amusant de remarquer que les personnages peuvent également avoir des liens entre eux, sans forcément passer par vous (et que vous pouvez décider de prendre un autre personnage que Shulk pour être le «Meneur» de votre groupe). Vous trouverez également, éparpillés sur la carte, des points de «Tête-à-tête» qui nécessitent deux personnages pour être activés, mais aussi un certain niveau d’entente entre ces deux personnages. Ces rendez-vous permettront non seulement de resserrer leur lien (si vous répondez correctement lors de la phase de dialogue) mais vous donneront également des récompenses. Alors attention, prenez-soin de votre groupe !

Aperçu de votre Sociogramme. Capture-écran réalisée par JDJ sur Switch ©2020 Monolith Soft

Les combats que vous allez mener tout au long de votre aventure se jouent en temps réel. Évidemment, chaque monstre abattu vous laissera un coffre avec des bouts d’armures ou des objets (utiles pour équiper vos personnages : augmenter leurs statistiques pour les premiers, et remplir une encyclopédie ou des quêtes annexes pour les seconds) mais vont aussi vous faire gagner des points d’expériences qu’il vous faudra dépenser dans les «Arts» que vous maîtrisez, tous différents selon les personnages. Shulk est d’autant plus intéressant qu’il détient les Arts de l’épée Monado dont la capacité est de voir le futur. De temps en temps lors des combats, le jeu se mettra alors au ralenti pour vous prévenir qu’un de vos coéquipiers ou vous-même risquez de recevoir un coup critique. Il ne tiendra alors qu’à vous de prévenir vos compagnons d’armes ou d’utiliser un de vos arts pour empêcher cela.

Ces combats seront l’occasion d’augmenter aussi des jauges dans votre onglet «Compétences» qui définissent vos «traits de caractère» et vous donneront des bonus dans de nombreux domaines (pouvoir équiper des armures moyennes, augmenter l’efficacité des arts de soin par exemple). Il est possible de partager ces Compétences avec les autres personnages de votre groupe, afin de leur conférer à eux aussi ces bonus.

De nombreux tutoriels sont à votre disposition pour comprendre comment encourager vos coéquipiers, apprendre à créer des gemmes (semblables aux matérias dans Final Fantasy VII) et ainsi améliorer votre équipement (armes comme armures), connaître les différentes tactiques des personnages, savoir utiliser Monado et ses différents Arts…

Votre arbre de traits de caractère…

… ainsi que le partage de ses compétences Capture-écran réalisée par JDJ sur Switch ©2020 Monolith Soft

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais, si vous avez déjà fait le jeu sur Wii, vous savez déjà tout ça alors… Pourquoi se procurer Xenoblade Chronicles Definitive Edition ?

Comme vous avez pu le constater, la refonte graphique du jeu est totale. Xenoblade Chronicles Definitive Edition est beau.

En dehors des menus plus fluides et faciles d’utilisation, des musiques réorchestrées (mais vous pouvez aussi laisser les musiques originales si vous le souhaitez), la possibilité de choisir entre laisser les voix japonaises ou anglaises, ou encore quelques notifications qui apparaissent lors des combats pour vous faciliter la tâche. Bref, de quoi redécouvrir totalement ou presque l’univers de Xenoblade avec des décors et des personnages retravaillés de A à Z !




Côté nouveautés, un mode Expert s’ajoute à la partie (mode que vous pouvez activer ou désactiver depuis le menu de sauvegarde) ainsi qu’un mode Contre-la-montre que vous pouvez atteindre à l’aide de portails rouges disséminés un peu partout sur votre chemin et qui vous permettent de récupérer des équipements rares ou parfois même utiles à la suite de l’histoire.

Mais, le gros plus de cette version Royale reste son épilogue bonus, Un Avenir Commun. Les faits se déroulant un an après la fin du jeu ajoutent une bonne dizaine d’heures à la soixantaine déjà nécessaire pour terminer uniquement l’histoire principale. Si cela ne vous intéresse pas de (re)faire le jeu, vous pouvez même immédiatement accéder au chapitre supplémentaire directement depuis le menu principal.


Il y a dix ans, Xenoblade Chronicles était déjà un très bon jeu, acclamé par les critiques. Une histoire complexe mais travaillée, qui n’est pas longue à se mettre en place. Des personnages attachants, un monde ouvert bien avant l’arrivée de Breath Of The Wild, mais qui laissait la pauvre Wii un peu sur les rotules de par ses décors. Alors, le remaster de Xenoblade Chronicles est plus que le bienvenu pour l’anniversaire de sa sortie, pour profiter de tout ce qui faisait son charme, mais avec la HD en prime. Au total, épilogue bonus, quêtes annexes et succès à trophées compris : il ne vous faudra pas moins de 200h pour terminer le jeu dans sa totalité ; alors, ne traînez pas et attrapez vos Joycon ! A la prochaine pour un nouvel épisode de la saga Xeno !

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