Paper Mario : The Origami King : dépliez-les tous !

La pâte à modeler dans Kirby et le Pinceau arc-en-ciel, le carton dans Yoshi’s Crafted World, le papier dans la série Paper Mario… Nintendo est toujours bien décidé à nous proposer des univers chatoyants inspirés du textile et autres matériaux de loisirs créatifs. Annoncé à la surprise générale seulement quelques mois avant sa sortie, Paper Mario : The Origami King est le 6e volet d’une série entamée en 2000 sur la Nintendo 64. Cette nouvelle aventure en vaut-elle la chandelle ?

Un univers bon enfant séduisant et attachant

Alors que Mario et son frère Luigi sont invités à l’OrigamiFest se déroulant à Toadville, ils y découvrent une ville complètement laissée à l’abandon. Pire encore, la princesse Peach a été transformée en origami, et son château est envahi par cinq serpentins géants empêchant tout accès. Tout cela est l’œuvre d’un dénommé Olly, monarque du royaume Origami qui semble bien décidé à plier le monde à sa volonté. Même le terrible Bowser et ses sbires sont plus que jamais malmenés, étant eux aussi pliés en origamis… Pour améliorer la situation et rendre à tout le monde son apparence normale, Mario, rapidement séparé de Luigi, sera accompagné d’Olivia, une autre origami qui n’est autre que la sœur du fameux Olly.

Comme souvent avec les jeux de la licence Nintendo, le postulat de départ est simple : une situation à résoudre, un antagoniste identifié, et des alliés à retrouver. Après une introduction tutorielle un peu longue, Paper Mario : The Origami King finit cependant par séduire grâce à son univers bon enfant assumant complètement ses nombreux jeux de mots idiots sur l’univers de la papeterie, ses situations et dialogues joyeusement absurdes, un running-gag réussi autour du personnage de Luigi, ou encore ses boss aux apparences improbables (on vous laisse la surprise du thème choisi pour ces derniers).

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« Attention, ça va couper… » ©Intelligent Systems, Nintendo

On se surprendra même à être ému par l’écriture et certains personnages du jeu, en particulier Olivia, side-kick que l’on pourra trouver d’abord un peu fade et trop bavarde mais se révélant de plus en plus appréciable au fil de l’aventure. Certains moments amusants de par leur portée absurde laisseront poindre une étonnante pointe d’émotion.

L’aventure au détriment du RPG ?

Élément quasi-incontournable du RPG, les points d’expérience sont absents dans Paper Mario : The Origami King. On ne ressent donc pas vraiment de progression du personnage, en-dehors du nombre de points de vie qui peut être augmenté et d’objets plus puissants trouvables au fil de l’aventure. Si l’aspect RPG n’est pas complètement abandonné (avec notamment la conservation du système de combat au tour par tour, que nous évoquerons plus tard), il reste moins mis en évidence que l’exploration et l’aventure.

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Une référence pas vraiment voilée à une autre licence Nintendo… ©Intelligent Systems, Nintendo

Le studio Intelligent Systems responsable de Paper Mario démontre une certaine maîtrise des environnements et de l’interaction avec les décors. On prend ainsi un certain plaisir à sauter et à frapper avec le marteau pour faire apparaître des Toads égarés à déplier, mini-trésors cachés, et autres surprises dans des lieux particulièrement variés (désert, forêt, océan…) bénéficiant tous d’un charme certain. Les bras multipliés, autre fonctionnalité qui ne pourra être utilisée qu’à certains endroits à l’aide d’un bouton contextuel, permettront aussi de révéler trésors et zones cachées en décollant le papier du décor. On pourra cependant noter un rythme inégal compte tenu de la grande durée de vie du titre (environ 30h de jeu).

Un système de combat particulièrement convaincant pour les boss

En ce qui concerne les combats, ceux-ci consistent à faire évoluer notre plombier moustachu sur un grand damier en cercle composés de cases où différents ennemis sont placés. Il est possible de déplacer ces cases de façon latérale ou horizontale afin de regrouper les ennemis (en ligne ou en carré) et ainsi pouvoir les éliminer plus facilement à l’aide du saut ou du marteau. Si l’assemblage est parfait, il est possible de remporter le combat d’un coup sans laisser le temps aux opposants de répliquer. Simples au début, ces puzzles d’ennemis deviennent plus difficiles à reconstituer passée la première moitié du jeu. L’erreur vous exposera aux attaques, mais restera largement (trop ?) surmontable, ne vous enlevant généralement que quelques points de vie.

Plutôt amusantes au début, ces phases pourront sembler trop redondantes passé un certain cap. Heureusement, Paper Mario : The Origami King parvient à se renouveler et à dépayser le joueur en variant régulièrement ses situations et séquences de gameplay que l’on vous laisse découvrir.

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Aperçu du système de combat contre des ennemis « classiques » ©Intelligent Systems, Nintendo

Les combats contre les boss sont en revanche de franches réussites. Si ceux-ci se déroulent également sur un damier dont les cases se déplacent, il s’agit ici de préparer le chemin que prendra Mario en s’aidant des flèches de direction parsemées sur le damier. Des coffres, cercles de pouvoir, et autres bonus pourront se trouver sur le chemin du héros moustachu selon la façon dont vous déplacez le damier, ce qui pourra l’aider à combattre ces ennemis plus coriaces.

Attention cependant car certains pouvoirs mal utilisés ou utilisés au mauvais moment pourraient ne pas être efficaces contre certains boss, voire contre-productifs ! Il faudra donc bien réfléchir avant toute action pour bien comprendre les points faibles et le fonctionnement de chaque boss. Chacun d’entre eux réserve son lot de surprises et ses particularités, ce qui évitera tout sentiment de redondance et vous rendra la tâche plus ardue.

Une bande-son aux petits oignons

Enfin, la bande-son constitue l’un des points forts incontestables du jeu. Entraînante durant les phases de combat (chaque zone de combat ayant par ailleurs droit à son propre thème), doucement mélancolique à certains moments, appuyant l’aspect mystérieux de certaines zones, la musique puisant dans des registres très variés (électro, jazz, rock…) accompagne l’aventure à la perfection. Le thème du Mont Vermeil est sans doute l’un des morceaux les plus marquants du jeu avec ses inspirations orientales qui invitent à la rêverie et à la découverte. Les bruitages sont également convaincants et parviennent à donner vie de façon cohérente à l’environnement papier du jeu.

Si le fait que Paper Mario : The Origami King s’éloigne des codes du RPG pourra décevoir certains joueurs, ceux qui apprécient l’aventure et l’univers Nintendo seront sans doute séduits par ce nouvel opus. S’il n’est pas sans défaut avec quelques passages moins inspirés et des combats qui pourront sembler répétitifs, le charme opère toutefois grâce à un humour léger et enfantin parfaitement assumé, une bande-son entraînante, plusieurs séquences qui parviennent à susciter l’émotion, sans oublier les combats contre les boss qui se renouvellent efficacement.

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