The Cruel King and the Great Hero : un jolie conte, un peu lent

Nippon Ichi Software est un éditeur et développeur de jeux vidéos japonais créé en 1991. Rapidement, ils se sont spécialisés dans les RPG et les RPG tactics. Ils ont d’ailleurs à leur actif des sagas connues du grand public comme Disgaea, Phantom Brave, ou encore l’otome Uta no prince sama. Ils sont même entré dans le livre des records en 2012 pour avoir été la boîte ayant développé le plus de RPG de stratégie ! La boîte prend de l’ampleur en ouvrant NIS America en 2003, dans le but de distribuer leurs produits à l’international, principalement aux Etats-Unis. Un des derniers jeux arrivés chez nous est The Cruel King and the Great Hero, un mini-jeu façon jeu indé par Sayaka ODA, sorti le 15 mars 2022 et que nous avons pu tester pour vous. Voici notre avis !

Comme c’est beau !

Dans The Cruel King and the Great Hero, vous incarnez Yuu, une petite fille qui a été élevé par le roi des Monstres, un énorme Dragon noir, comme si elle était sa chaire et son sang. Chaque soir, il lui raconte l’histoire de son vrai père qui était un grand héros et qui s’est battu contre un cruel roi. Voulant marcher sur les traces de ce héros, Yuu décide de prendre à cœur la première mission que son «père» veut bien lui donner, et voir ce qui ne va pas dans le royaume des Monstres.

Le gros point positif de ce jeu est qu’il est vraiment très très beau ! Les graphismes sont dans cet esprit mignon, avec les personnages en chibi, penchant totalement vers le style kawaii. Il n’est pas sans rappeler The Liar Princess and the Blind Prince, un jeu de Nippon Ichi Software également. Entre ces tons pastels, ce côté dessiné pendant les cinématiques, nous sommes même dans un copier/coller de son grand frère.

The Liar Princess and the Blind Prince, le grand frère de The Cruel King and the Great Hero

Quelques petits détails sont assez sympathiques, comme le fait que le changement d’armes apparaisse à l’écran (mais pas le changement d’accessoire comme les tenues des personnages). Les décors sont très jolis (malgré quelques uns un peu encombrants qui viennent gâcher l’expérience de jeu mais nous y reviendrons plus tard…) et on trouve également les personnages joués dans de belles illustrations lorsque l’on circule dans les menus in game. Il y a aussi un glossaire de Monstres totalement illustrés. Les graphismes et le chara design des personnages sont vraiment sympathiques ! Chaque monstre a ses petites animations, son apparence et sont dans l’originalité. Comme nous sommes la fille adoptive du roi des Monstres, il nous arrive dans un premier temps d’avoir des monstres à nos côtés et à d’autres, des humains. Chaque personnage est travaillé et très mignon.

C’est côté son que nous trouverons à nouveau notre bonheur. Les musiques collent parfaitement à l’ambiance générale du jeu, et continue de donner une ambiance un peu Tim Burton qui est déjà bien présente graphiquement et, gros gros bonus, nous avons droit aux voix japonaises !

Malheureusement, ce jeu présente plusieurs défauts qui ont été un peu agaçants au cours de ce test…

Un jeu en demi-teinte…

Avec l’essor de la Nintendo Switch, nous avons pu voir un bon nombre de JRPG débarquer en France, parfois avec traduction française, parfois sans. The Cruel King and the Great Hero fait malheureusement parti des sans, ce qui fait qu’il est parfois un peu compliqué de comprendre certaines consignes, malgré les sous-titres en anglais. Cela peut également donner l’envie de lâcher l’histoire pour se concentrer sur le gameplay, mais… Ça n’est pas non plus une bonne idée.

Côté gameplay pour les combats, donc, nous nous trouvons dans un jeu au tour par tour pour lancer les attaques, avec un système de «rapidité» sous-entendu (ce qui veut dire que l’on ne voit pas l’ordre des tours à l’écran comme cela peut être le cas dans, par exemple, Pokemon Arceus). Le deuxième point qu’il aurait mieux valu faire plus visible est le système de faiblesse vis à vis des ennemis. Pour rester dans le même exemple, nous savons que dans la licence Pokemon, l’eau est efficace sur le feu, le feu sur la plante et la plante sur l’eau. Il existe les mêmes fondations de faiblesses dans The Cruel King and the Great Hero sauf qu’il nous faut utiliser la compétence «Surveiller» sur chaque ennemi dans le but de déceler sa faiblesse. Il faut ensuite trouver à quel style d’attaque peut correspondre l’indice que nous donne le jeu et ça n’est pas toujours si évident.

Une phase de combat; les monstres et leurs chara design originaux.

On pourrait voir The Cruel King and the Great Hero comme le premier JRPG à mettre entre les mains d’un enfant pour lui faire découvrir le genre mais la difficulté est assez mal dosée. On finit toujours par abattre les monstres basiques en gardant quelques objets de soin sur soit alors que les boss sont de véritables sacs à points de vie qui vous tuent en 2 ou 3 coups…

Le plus gros point noir du jeu est la lenteur à laquelle Yuu se déplace. Lorsqu’elle traverse des tableaux dans lequel il n’y a pas d’ennemis, la capacité de courir se débloque automatiquement. Mais, dès que vous pouvez croiser des ennemis dans ce coin là de la carte, votre héroïne ne fait que se déplacer lentement d’un bout à l’autre de la pièce dans laquelle elle se trouve. Croyez-nous que lorsque vous devez retourner en arrière pour une mission, vous allez râler. Surtout que cette lenteur est combinée avec le fait que l’on croise très régulièrement des monstres sur notre chemin et qu’ils ne sont pas si facile à éviter. Déjà, ils ne sont pas visibles à l’écran; ils vous tomberont juste dessus comme ça. Ensuite, vous ne pouvez pas vous enfuir à tous les coups et, il semblerait que la réussite ou l’échec d’une fuite soit totalement aléatoire.

C’est également dans ces moments-là que l’on regrette un peu la richesse des décors. Ces derniers sont parfois devant le personnage ce qui, quand on sort d’un combat, à tendance à nous perdre totalement quant à savoir dans quelle direction on se dirigeait… Ce qui nous fait à nouveau toucher un point sensible du doigt : les allers et retours incessants entre la carte et le jeu… Ces derniers sont indispensables pour savoir où l’on doit trouver notre prochain point de mission à atteindre, ou pour retrouver des objets sur lesquels nous n’avons pas pu nous arrêter les fois précédentes (à cause d’un manque de capacité ou parce que le chemin était pour le moment bloqué).

Un exemple de carte labyrinthique

Captures d’écran réalisées par Camille CUNY pour Journal du Japon © 2022 NIS AMERICA/NIPPON ICHI SOFTWARE
Jeu testé sur une version dématérialisée fournie par KOCH MEDIA


Il ne s’agit pas ici d’un gros RPG, ni de la grosse gestion de matériel comme on peut en avoir dans un Final Fantasy par exemple. On est davantage face à ce qui pourrait ressembler à un jeu indépendant, surtout qu’il ne faut qu’une douzaine d’heures pour venir à bout de l’histoire. On pourrait penser qu’il s’agit d’un jeu fait pour les experts, à défaut de se dire qu’il pourrait être pour les enfants, mais plusieurs défauts nous font plutôt pencher vers le fait qu’il s’agit là d’erreurs de la part des développeurs. Comme par exemple qu’il n’existe pas de checkpoint (une fois que l’on meurt, on se retrouve sur le menu principal pour reprendre notre dernière sauvegarde comme si nous avions quitter le jeu), qu’il y a très peu de sources de téléportation et donc énormément d’aller et retour entre les zones (bien qu’elles ne soient pas immenses non plus).

Un peu déçu par cette lenteur qui casse tout le rythme que l’histoire, l’animation et les musiques peuvent donner, nous ne pouvons pourtant pas nier que The Cruel King and the Great Hero est un très beau jeu qui reste harmonieux entre son style graphique et sa bande-son.

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